Bienfaits et Risques de la Consommation de Viande de Mouton

La viande rouge, comme celle de mouton, est souvent au centre des discussions concernant la santé et la nutrition. Elle est à la fois appréciée pour ses apports nutritionnels et critiquée pour ses risques potentiels. Cet article explore en détail les bienfaits et les risques associés à la consommation de viande de mouton.

Les Bienfaits de la Viande de Mouton

La viande rouge est un véritable atout pour apporter de nombreux nutriments à l’organisme. Elle est pleine de fer, ce qui vous donne de l’énergie et vous évite les risques d’anémie. La viande rouge contient également des vitamines du groupe B, notamment de la vitamine B1. Le principal atout de la viande rouge, mis à part son goût, réside dans les protéines qu’elle contient.

La viande de mouton - comme toutes les viandes - représente une excellente source de protéines. Comme le rappelle l'Anses, les protéines font parties des trois grandes familles de macronutriments indispensables au bon fonctionnement du corps humain : "Essentielles à l’organisme, elles y jouent un rôle structural (au niveau musculaire ou encore cutané) mais sont également impliquées dans de très nombreux processus tels que la réponse immunitaire (anticorps), le transport de l’oxygène dans l’organisme (hémoglobine), ou encore la digestion (enzymes digestives)".

Dans le détail, les protéines participent au renouvellement des tissus musculaires, des phanères (cheveux, ongles, poils), de la matrice osseuse, de la peau. De plus, elles sont nécessaires à de nombreux processus physiologiques, par exemple sous la forme d'enzymes digestives, d'hémoglobine, d'hormones, de récepteurs ou d'immunoglobulines (anticorps). Cette viande, riche en protéines, est donc intéressante dans le cadre d'une alimentation équilibrée.

Autre bienfait santé du mouton : sa richesse en fer. En effet, la viande de mouton améliore donc le processus de division cellulaire. Le fer est un constituant de l'hémoglobine, cette protéine est en charge du transport de l'oxygène des poumons vers les cellules de l'organisme. Le magnésium s'avère indispensable dans la santé des os et la formation des dents. Il intervient aussi dans le fonctionnement des nerfs et des muscles. De plus, l'apport en zinc dans la chair du mouton n'est pas à négliger. Cet oligo-élément joue un rôle dans les réactions immunitaires, le développement du foetus, la cicatrisation des plaies, la perception du goût, la qualité de la peau, etc.

B2, B3 ou B12, le mouton apporte de nombreuses vitamines. En effet, la chair de mouton renferme aussi de la vitamine B12 qui contribue au bon fonctionnement du système nerveux et à la formation normale de globules rouges. Cette vitamine est apportée uniquement par l'alimentation et principalement lors de la consommation de viande, des oeufs et le poisson.

  • C’est un excellent apport protéinique qui vous assure des tissus en bonne santé et, si vous faites du sport, une bonne prise de masse musculaire.
  • La viande rouge apporte tous les acides aminés indispensables à l'organisme : elle est une bonne source de protéines, de fer, de zinc et de vitamine B12 (uniquement présente dans les produits d'origine animale).

Les Risques Potentiels de la Consommation Excessive de Viande Rouge

Dans la plupart des pays industriels et occidentaux, nous avons tendance à abuser de la viande rouge. Pourtant, pour ne pas mettre notre santé en péril, elle ne devrait pas figurer plus de deux ou trois fois par semaine à nos menus. Découvrez quels effets néfastes la viande rouge peut avoir sur notre santé si elle est consommé en trop grande quantité. Mais une consommation excessive de viande n'est pas bonne pour la santé. Elle accroît notamment le risque de cancers, de dépression et de maladies cardiovasculaires.

La viande rouge est la viande issue des mammifères comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre. Si elle nous apporte du fer, des vitamines et des protéines, elle contient également des gras saturés qui s’accumulent dans nos artères et provoquent des problèmes de santé.

Ce sont les acides gras saturés qui augmentent le taux de mauvais cholestérol dans le sang et diminuent le taux de bon cholestérol (HDL) - le système cardiovasculaire en paye ensuite les conséquences. Le danger d’une trop grande consommation de viandes rouges serait aussi lié au fait qu’elles renferment de grandes quantités de graisses saturées. En favorisant l’excès de cholestérol sanguin, les graisses saturées entraînent la formation de plaques d’athérome à l’origine d’accidents cardiovasculaires.

Aujourd’hui, la majorité des scientifiques s’accorde à dire que des milliers de décès prématurés pourraient être évités si les gens mangeaient moins de viande rouge et de charcuterie.Entre cancers et maladies cardiovasculaires, le risque global pour les grands consommateurs de viande rouge d’être victimes de l’une de ces maladies est majoré de 31 % pour les hommes et de 36 % pour les femmes.

Un abus de viande rouge peut être toxique pour l'organisme... mais pourrait également l'être pour la santé mentale. Une étude menée en 2016 par des chercheurs américains et australiens (Source 3), et publiée par la revue British Journal of Nutrition, a établi un lien entre la consommation d’aliments pro-inflammatoires, comme la viande rouge, et les risques de dépression. Les aliments pro-inflammatoires causent ou aggravent un état d'inflammation dans tout le corps, y compris le cerveau. Les femmes y seraient deux fois plus sensibles que les hommes. 18% des femmes ont présenté plus de risques de souffrir d’une dépression, tandis que celles qui ont privilégié des aliments anti-inflammatoires ont diminué leur risque de 20%.

La charcuterie et les viandes rouges sont directement associés à une augmentation du risque de cancer colorectal. Et si les ressorts biologiques de cet effet délétère ont en partie été élucidés par des chercheurs, ils ne l'étaient pas totalement jusqu'à présent. C'est désormais le cas, comme l'expliquent des scientifiques du Dana-Farber Cancer Institute, dont l'étude est parue en juin 2021 dans la revue Cancer Discovery (Source 4). Celle-ci révèle qu'il existe des caractéristiques spécifiques des dommages causés sur l'ADN par un régime alimentaire très riche en viande rouge.

Deuxième facteur de risque important : les hydrocarbures aromatiques polycycliques, des substances hautement cancérogènes, générées lors d’une cuisson à haute température. La consommation régulière de plus de 150 g par jour de viandes cuites au barbecue, poêlées à feu vif, ou saisies au grill favoriserait ainsi le développement d’un cancer.

Enfin, d'autres études ont mis en cause la carnitine contenue dans la viande. Cette molécule se transforme en oxyde de triméthylamine (TMAO), un composé qui modifie le métabolisme du cholestérol et favorise le dépôt de cholestérol dans les artères, donc la constitution de plaques d'athérome.

Une étude publiée en mars 2021dans l'American Journal of Clinical Nutrition considère la consommation quotidienne de viande transformée comme un facteur de risque non négligeable de démence, et ce indépendamment de la génétique (Source 5). Des scientifiques de l'Université de Leeds ont utilisé les données de 50 0000 personnes, et découvert que consommer une portion de 25g de viande transformée par jour, l'équivalent d'une tranche de bacon, est associée à un risque accru de 44% de développer la maladie.

Recommandations de Consommation

Il est conseillé de ne pas manger de viande rouge plus de deux fois par semaine. En effet, elle contient des acides gras saturés qui peuvent faire grimper votre taux de cholestérol et boucher vos artères, et particulièrement si vous choisissez des modes de cuisson qui demandent des matières grasses ou des sauces. Privilégiez le grill ou la plancha. Et pour réduire encore votre consommation de matières grasses, enlevez le gras de la viande visible avant de la mettre en cuisson. Le goût sera quand même au rendez-vous, surtout si vous relevez la viande d’épices ou d’herbes aromatiques.

Les autorités sanitaires recommandent de ne pas dépasser trois portions de viande rouge par semaine. Selon plusieurs études, la consommation de viande rouge augmenterait de 24 % le risque de cancer du côlon, et de 20 à 60 % ceux de l’œsophage, du foie, du pancréas ou du poumon.

La Société canadienne du cancer recommande de se limiter à 255 g de viande rouge cuite par semaine (soit trois portions de 85 g, ce qui correspond à une côtelette d’agneau). Elle recommande également d’éviter complètement la viande transformée. Pour la santé cardiaque en particulier, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada recommande de préconiser les viandes maigres, comme le gibier, et de ne pas dépasser des portions de 110 g, soit la taille d’une paume de main. À l’instar du Guide alimentaire canadien, elle suggère également de favoriser les aliments protéinés d’origine végétale.

Viande rouge et problèmes cardiovasculaires : le microbiote intestinal en partie en cause

Si la viande rouge en excès nuit au système cardiovasculaire, ce peut être dû à sa haute teneur en graisses et en cholestérol. Cela étant, il semblerait que le microbiote intestinal ait aussi sa part de responsabilité dans cette association. Dans une étude parue dans la revue Nature Microbiology le 23 décembre 2021 (Source 6), des chercheurs rapportent que le composé triméthylamine-N-oxyde (TMAO), produit par certaines bactéries intestinales, augmenterait le risque de problèmes cardiovasculaires (crise cardiaque, accident vasculaire cérébral…).

Produit à partir de molécules telles que la choline, la lécithine ou la carnitine, abondantes dans les produits d’origine animale, le TMAO s’est avéré être une sorte d’indicateur de risque cardiovasculaire. L’équipe de recherche a en outre découvert qu’une consommation importante de viande rouge, c’est-à-dire comme source principale de protéines durant un mois, était associée à des niveaux de TMAO deux à trois fois plus élevés que chez les personnes variant leurs sources de protéines (avec de la viande blanche ou des légumineuses, par exemple).

La bonne nouvelle, c’est que cette hausse des niveaux de TMAO produites par les bactéries intestinales serait réversible. Dans les trois à quatre semaines suivant la suppression de la viande rouge dans l’alimentation des participants, les niveaux de TMAO sont revenus à la normale, ou du moins à des taux plus “sains”.

“Nous savons que les facteurs liés au mode de vie sont essentiels à la santé cardiovasculaire, et ces résultats s'appuient sur nos recherches antérieures sur le lien entre le TMAO et les maladies cardiaques”, a commenté le Dr Stanley Hazen, auteur de l'étude et président du département de médecine cellulaire et moléculaire du Lerner Research Institute de la Cleveland Clinic (Ohio, États-Unis). “Ils fournissent des preuves supplémentaires de la façon dont les interventions diététiques peuvent être une stratégie de traitement efficace pour réduire les niveaux de TMAO et [in fine] le risque ultérieur de maladie cardiaque”, a-t-il ajouté.

Alternatives à la Viande Rouge

Ses bienfaits en vitamines et en protéines peuvent être retrouvés dans d’autres produits, comme les légumineuses, le poisson, les œufs ou les produits laitiers.

  • Mais la viande rouge n'est pas la seule catégorie d'aliments source de protéines. Poissons et oeufs apportent des acides aminés essentiels, et d'autres aliments contiennent des protéines végétales.
  • Il est bien sûr possible de trouver des protéines dans d’autres aliments.
  • Les légumes secs ou légumineuses : associées aux céréales, les légumineuses sont une source de protéines aussi intéressante que la viande. Par exemple, une demi-tasse de haricots secs et quatre tasses de riz complet ont une teneur en protéines équivalente à… 500 g de steak !
  • Les poissons : ils contiennent autant de protéines que la viande et renferment de "bonnes graisses", en particulier les oméga-3 ;
  • Les œufs : remarquable source de protéines, on leur reproche leur teneur en cholestérol. Chez les personnes en bonne santé, le cholestérol alimentaire n’est que très peu corrélé au taux de cholestérol sanguin. La consommation de quelques œufs par semaine ne peut donc pas engendrer d’excès de cholestérol sanguin ;
  • Les produits laitiers : le parmesan renferme 40 g de protéines pour 100 g, l’emmental 30 g/100 g.

Tableau Récapitulatif des Recommandations

Recommandation Quantité
Consommation maximale de viande rouge cuite (Société canadienne du cancer) 255 g par semaine (3 portions de 85 g)
Portion recommandée de viande maigre (Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada) 110 g (taille d'une paume de main)
Recommandation EAT-Lancet Maximum 98 g de viande rouge par semaine

Conclusion

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