En tant que propriétaire d'ovins, il est crucial de connaître les aliments qui peuvent être nocifs pour leur santé. Bien que les moutons soient généralement capables de discerner ce qui est bon pour eux, certaines substances peuvent présenter un danger réel. Cet article vous guide à travers les aliments à proscrire et vous offre des conseils pour une alimentation saine et équilibrée.
Aliments à Éviter Absolument
Certains aliments sont toxiques pour les moutons et doivent être évités à tout prix :
- If : Plante extrêmement toxique.
- Rhubarbe : Peut causer des troubles digestifs.
- Tomate : Surtout les parties vertes de la plante.
- Pomme de terre : Épluchures crues et parties vertes.
- Rhododendron : Très toxique, même en petites quantités.
Les dangers potentiels des sous-produits animaux
Même si les protéines transformées de ruminants sont toujours interdites pour nourrir les animaux producteurs de denrées alimentaires, la possibilité d’utiliser d’autres sous-produits, à savoir la graisse, le collagène ou la gélatine, est envisagée.
Risque d'ESB : Un danger toujours existant
Depuis le 24 mai 2022, la France est classée comme « pays à risque d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) négligeable » par l’Organisation mondiale de santé animale. Cependant, la possibilité que quelques cas asymptomatiques transitent par les abattoirs n’est pas exclue. Si les sous-produits de ces animaux sont utilisés pour l’alimentation animale après avoir été transformés, des précautions sont nécessaires pour éviter la contamination d’autres animaux.
Les experts du groupe de travail de l’Anses sont particulièrement attentifs à prévenir une nouvelle propagation des agents de l’ESB : « La crise de l’ESB a probablement émergé à partir d’un très faible nombre de cas initiaux », rappellent-ils dans l’avis.
Recommandations pour éviter la contamination des graisses par des prions
Le peu de données disponibles suggère que les prions, qui induisent l’ESB, ne s’accumulent pas dans les graisses des bovins infectés. Cependant, ces graisses pourraient être contaminées par des projections de moelle épinière. En effet, si l’animal est infecté, cette dernière est porteuse d’une grande quantité de prions. Or, lors de la fente des carcasses à l’abattoir, la lame passe dans la moelle épinière. Les graisses situées à proximité seront ainsi exposées via les projections et pourraient transmettre l’agent de l’ESB si elles sont utilisées pour l’alimentation animale.
A contrario, les experts de l’Anses considèrent que les graisses obtenues à partir de tissus adipeux distants de la colonne vertébrale ou qui ne sont pas exposées aux projections présentent un risque négligeable. Elles pourraient ainsi être utilisées en alimentation animale. L’Anses recommande que des études soient conduites pour quantifier les projections de moelle épinière sur les tissus adipeux, en tenant compte des pratiques actuelles en abattoir.
Par ailleurs, les graisses prélevées avant la fente de la carcasse ou lorsque la moelle épinière est préalablement retirée présentent un risque négligeable de transmission de l’ESB. De même, chez les animaux de moins de 48 mois, il est très peu probable que la moelle épinière soit infectieuse et contamine les graisses. La graisse des individus de moins de quatre ans pourrait donc être utilisée pour l’alimentation animale.
Quant aux moutons et aux chèvres, le groupe de travail juge le nombre de tissus susceptibles d’être infectés par l’agent de la tremblante, une autre EST, est trop élevé. Il recommande donc de ne pas utiliser les graisses de petits ruminants.
Collagène et gélatine : un point de vigilance
Le collagène et la gélatine de bovins sont produits à partir de la peau et des os de ces animaux. Leur utilisation a été autorisée au niveau européen en août 2021 pour l’alimentation des porcs et des volailles. Le principal point de vigilance relevé par les experts concerne l’utilisation d’os avec un risque élevé de contamination par les prions.
Ce qui peut être donné avec modération
Certains aliments peuvent être donnés en petites quantités, comme des friandises :
- Pain sec
- Épluchures et trognons de pommes
- Épluchures de légumes (sauf pomme de terre)
- Biscottes
- Maïs aplati
Cependant, il est crucial de ne pas en abuser, surtout en période où l'herbe est abondante.
Expériences et Observations des Éleveurs
Les forums d'éleveurs regorgent d'informations utiles sur ce que les moutons aiment ou n'aiment pas. Voici quelques observations partagées par des éleveurs :
- Salades : Les moutons peuvent manger quelques feuilles de salade, mais sans grand enthousiasme.
- Choux de Bruxelles : À éviter en raison des risques de ballonnements.
- Carottes : Appréciées par certains moutons.
- Brocolis : Semblent être appréciés par certains moutons.
- Poireaux : Généralement moins populaires.
- Tomates : Sans grand intérêt pour la plupart des moutons.
- Pommes et poires : Souvent très appréciées.
- Bananes, arachides et pamplemousses : À éviter.
Un éleveur témoigne : "Je leur donne de tout, elles raffolent des carottes, n'aiment pas les poireaux, tomates, sans plus. Elles adorent le brocolis, bref, je leur donne tout ce que j'ai sous la main (en petites doses)."
Conseils pour une alimentation saine
- Eau fraîche : Assurez-vous que vos moutons ont toujours accès à de l'eau fraîche et propre.
- Bloc de sel : Indispensable pour fournir les sels minéraux nécessaires.
- Compléments : En hiver ou pour les brebis ayant mis bas, un complément de foin et de céréales peut être nécessaire.
L'importance de l'observation
Chaque mouton est unique, et leurs goûts peuvent varier. Il est essentiel d'observer attentivement vos animaux pour comprendre ce qu'ils aiment et ce qui leur convient le mieux. Comme le dit un éleveur : "En fait, la réponse à la question est simple : quand ils n'aiment pas, on le sait tout de suite."
Ecopâturage : une solution naturelle
Le mouton peut agréablement remplacer la tondeuse. Cette méthode est écologique, respectueuse de l’environnement, et regarder paître des moutons dans son jardin est remarquablement apaisant.
Où élever un mouton dans son jardin ?
Accueillir un mouton demande tout d’abord un certain espace, puisque 300 m² minimum sont nécessaires pour un animal, auxquels vous ajouterez une centaine de mètres carrés pour un animal supplémentaire. Cependant vos moutons seront bien plus heureux s’ils disposent de 1000 m² par tête. Et bien sûr par terrain il s’entend un terrain herbeux. L’herbe naturelle convient tout à fait au mouton, et s’il trouve des ronces, des orties, du petit bois, il s’en occupera sans problème pour vous laisser une belle prairie !
Il apprécie cependant encore plus les fleurs de vos massifs ou les plantes potagères ! C’est une des raisons pour lesquelles l’espace que vous allez lui octroyer doit être clôturé (1 m minimum de hauteur), autant pour l’empêcher de s’échapper pour voir si l’herbe est plus verte ailleurs que pour le protéger d’éventuels prédateurs. Si vous avez de jeunes arbres dans l’enclos, pensez à engrillager le tronc pour le protéger.
Un abri, bien que non obligatoire la plupart du temps, reste judicieux. Votre mouton pourra s’y réfugier au besoin, en cas de pluie, de vent violent, de soleil trop brûlant.
Quelle race choisir ?
C’est en fonction de sa spécialité que vous allez tout d’abord faire une sélection. Les races de mouton sont en effet nombreuses, même si moins de 50 d’entre elles sont présentes en France.
Dans la majorité des cas, le mouton est choisi pour entretenir un grand jardin, en plus bien sûr du plaisir de vivre avec un animal si sympathique - il faut bien qu’il s’occupe et qu’il se rende utile quand même ! Et il se rend effectivement très utile, plus besoin de sortir la tondeuse à gazon et vous disposez à demeure d’un excellent engrais pour le potager, à condition de le laisser se décomposer avant utilisation. Vous aurez dans ce cas le choix entre des races rustiques diverses :
- Le mouton d’Ouessant a beaucoup de succès, notamment grâce à sa petite taille, moins de 50 cm au garrot pour un poids de 18 kg maximum pour une brebis (c’est d’ailleurs le plus petit mouton du monde).
- La Jacob est une belle bête qui affiche 4 ou 6 cornes.
- La Thônes et Marthod est elle aussi aussi belle que rustique, en plus de produire beaucoup de lait.
- La Racka possède de superbes cornes en spirales.
- La Zwartbles est particulièrement sociable et affectueuse.
- La Grivette est un mouton moyen sans corne. Calme et docile, elle est facile à élever et est très adaptable. C’est également une très bonne laitière.
- La Rava est une race de montagne, équipée d’une laine épaisse qui la protège du froid. Elle a l’habitude de se nourrir d’une herbe coriace, n’a pas peur des reliefs, de la marche.
Il est par contre déconseillé d’élever un mouton seul dans son jardin. Comme de nombreux animaux de pâturage, c’est un animal grégaire qui ne supporte pas d’être seul. Vous lui octroierez au moins la compagnie d’un âne, d’une chèvre, ou d’un autre mouton, l’idéal étant un petit troupeau de 4 à 5 bêtes. Mais dans ce cas attention : si vous avez opté pour un mâle, accompagnez-le de 2 brebis minimum, ou bien avec un autre mâle. Il est déconseillé d’avoir plusieurs mâles avec des femelles, cela entraîne toujours des bagarres.
Les races rustiques vivent plus longtemps, du fait de leur robustesse, jusqu’à une quinzaine d'années, que les races plus “sophistiquées” qui souvent ne dépassent pas les 6 ans. Parmi les races plus spécialisées, on trouve la Lacaune, célèbre pour son lait qui donne le fameux Roquefort, ou encore la Mérinos, la star de la laine.
Réglementation
Suite au décret paru le 13 décembre 2005, toute personne possédant un ou plusieurs ovins doit avoir un numéro national d’exploitation. Pour ce faire, vous devez vous déclarer auprès de l'Établissement Départemental de l’Élevage, qui vous fournira ce numéro de cheptel ainsi qu’un identifiant de marquage pour vos bêtes. Chaque animal de plus de 6 mois doit en effet être marqué par 2 boucles à son oreille qui l’identifient (en plus d’un marquage électronique) et tout nouvel animal doit être déclaré dans les 7 jours (comme le départ d’un animal).
Entretien et Santé
Les moutons sont des animaux sensibles aux parasites, un traitement vermifuge est nécessaire, réalisé en général au moment de la tonte. Un traitement contre la gale et/ou les poux peut être adjoint à ce traitement.
Le duvet laineux du mouton finit par le gêner, il est important de le tondre régulièrement pour éviter nombre de désagréments, notamment le poids qui handicape l’animal et la saleté conjuguée à l’humidité, source de parasites. La tonte se fait le plus souvent en faisant appel à un professionnel, à moins que vous vous en chargiez vous-même. Elle s’organise au printemps, mais en fonction du climat, il ne faut la prévoir ni trop tôt, pour que le mouton n’attrape pas froid, ni trop tard, là c’est de la chaleur qu’il souffrirait. Les onglons seront taillés en même temps, si besoin, en tout cas au moins une fois par an. Vous en profiterez pour examiner les parties cachées : les aisselles, le ventre, les tétines et pour vérifier la présence de parasites externes dans la laine.
L’abri sera abondamment paillé en hiver, pour le nettoyage vous aurez seulement à ôter les crottins que vous voyez, le reste contribue à chauffer la litière. Par contre, il faut veiller à ce que le sol soit toujours bien sec. Lorsque le temps redevient doux, il est temps de faire un nettoyage sérieux, en vidant toute la paille pour pouvoir curer le sol et passer l’ensemble de l’abri à la chaux.
Avantages d'élever des moutons
Les avantages d’élever un ou plusieurs moutons pour entretenir son grand jardin sont nombreux : c’est écologique, cela favorise la biodiversité, c’est très pédagogique, autant pour les enfants que pour les adultes d’ailleurs. Et c’est terriblement efficace !
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