L'histoire fascinante du chocolat allemand

Le chocolat, sous toutes ses formes, est l'un des produits favoris des Allemands, quel que soit leur âge. Les Allemands possèdent plusieurs marques et fabriques souvent vieilles de plus d'un siècle, divers musées et chocolateries dont la renommée dépasse les frontières de leur Land.

Les pionniers du chocolat en Allemagne

Franz Stollwerck : Un début modeste

En 1839, Franz Stollwerck, âgé de vingt-quatre ans, ouvrit une petite boulangerie à Cologne, dans laquelle il proposait aussi gâteaux, massepain et chocolat. L’affaire prospéra rapidement grâce à ses bonbons « de santé », notamment à l’un d’eux, le Kölner Brustbonbon, recommandé contre la toux et les problèmes respiratoires, grâce à la polémique que celui-ci souleva pour être commercialisé par un simple boulanger et grâce au fait que Stollwerck fut promu fournisseur officiel de la cour de Frédéric de Prusse, qui résidait à Düsseldorf.

Au milieu des années 1860, Stollwerck disposait de quelque 900 représentants pour vendre ses sucreries « de santé » en Allemagne, et, bientôt, il établit des points de vente à l’étranger, jusqu’à New York. À cette époque, il transforma une salle de théâtre qu’il avait créée en usine pour sa production de friandises, de chocolat, de liqueurs et, même, d’eau de Cologne.

Depuis 1860, ses cinq fils (Albert Nicolaus, Peter Joseph, Heinrich, Ludwig et Carl) étaient, un à un, entrés dans l’entreprise, et, en 1869, celle-ci fut rebaptisée Franz Stollwerck & Söhne. Mais, suite aux conflits qui éclatèrent entre le fondateur et ses fils, ces derniers fondèrent en 1871 leur propre compagnie, Gebrüder Stollwerck (« Frères Stollwerck »), dont, deux ans plus tard, l’empereur d’Autriche fit un fournisseur de sa cour.

Parmi une vaste gamme d’articles, la maison Stollwerck fabriquait alors 375 articles de chocolat différents. Dans les années 1880, elle produisait du cacao en poudre. Le chocolat intervenait comme intérieur de bonbons ou pour les moulages de Pâques. Car elle fabriquait aussi des dragées, ainsi que des pastilles à la menthe, des bonbons « limonade gazeuse » au goût de divers fruits, très appréciés, des confitures, des biscuits et, surtout, des objets de massepain pour lesquels elle était réputée.

La production de Stollwerck avait été transférée, en 1865, en un site plus adapté, au sud de la ville, à proximité du Rhin, et s’était dotée de machines performantes, à l’initiative de Heinrich Stollwerck, qui s’avéra un talentueux inventeur. À telle enseigne que la firme prit quatorze brevets pour la construction et l’amélioration des machines destinées à la fabrication des chocolats et sucreries, ainsi qu’un brevet pour la construction d’une chaudière à vapeur qui excluait tout danger d’explosion, et qu’elle créa un atelier de machines - nombre de machines pour la fabrication du chocolat furent vendues en Angleterre, en France, en Espagne et aux États-Unis.

En outre, l’apparition des distributeurs automatiques dans les années 1880 vint révolutionner la distribution des friandises et des chocolats. La première décennie du XXe siècle vit l’essor se poursuivre. Devenue société anonyme en 1902, Stollwerck prit une dimension internationale, avec des usines à Londres, Vienne, Cronstadt (Basov / Roumanie), Preßburg (Bratislava) et Stamford (États-Unis). En 1906, elle enregistra sa marque : Alpia.

Bien que fragilisée plus encore par la crise économique mondiale, la firme reprit l’importante fabrique allemande de cacao et de chocolat Reichardt en 1930. Finalement, la famille Stollwerck céda son affaire à la Deutsche Bank qui en devint l’actionnaire majoritaire.

Au cours du second conflit mondial, l’entreprise dut faire face aux restrictions concernant les matières premières. Elle perdit deux usines à l’étranger. Puis, la moitié de ses bâtiments (usine et bureaux) furent détruits par les bombardements. L’entreprise reprit son activité en 1949. Réorganisée, reconstruite, modernisée, elle s’imposa dès les années 1950 comme un acteur majeur de la chocolaterie allemande.

Mais le marché avait de nouvelles exigences, la concurrence était devenue féroce… Et Stollwerck n’était pas conçu pour affronter de telles difficultés. En 1971, un homme d’affaires confirmé, Hans Imhoff, prit les rênes de l’entreprise. La réorganisation fut radicale : le nombre de produits passa de 1 000 à 190, la main-d’œuvre de 2011 à 705. La remontée se ressentit dès 1975, année où débuta l’édification d’un nouveau site dans la banlieue de Cologne.

Au cours du dernier quart du xxesiècle, sous la férule de Imhoff, la compagnie se développa et absorba plusieurs autres chocolateries, telles, en 1976, l’entreprise Waldbaur (Stuttgart), avec ses marques renommées, en 1979, la société Sprengel, une des plus anciennes fabriques d’Allemagne, et, après la réunification des deux Allemagnes, la plus grande chocolaterie d’Allemagne de l’Est, Thüringer Schokoladenwerk, établie à Saalfeld.

En 1982, le groupe s’associa avec la chocolaterie belge Jacques. En 1986 débuta sa collaboration avec la société Manner, de Vienne (Autriche). Des acquisitions lui permirent de s’implanter en Hongrie (il y devint le numéro un du marché du chocolat hongrois), en Pologne (avec la marque Alpengold, il y devint le leader sur le marché des tablettes) et en Russie.

À partir de 1998, les tablettes furent fabriquées à Berlin, et les chocolats, dans l’usine de Cologne, entièrement automatisée et d’une capacité de conditionnement atteignant 1 000 chocolats à la minute.

En 2001, Hans Imhoff se retira à l’âge de 79 ans. La firme fut absorbée en 2002 par le groupe Barry-Callebaut, qui, en 2011, la revendit au groupe belge Sweet Products / Baronie. La transaction inclut également un accord de sous-traitance à long terme entre le groupe Baronie et Barry Callebaut pour la fourniture de quelque 25 000 tonnes de chocolat liquide par an ainsi que pour des livraisons supplémentaires de fèves de cacao et de produits semi-finis.

En 2011, la société Stollwerck réalisait des ventes en volumes de plus de 100 000 tonnes par an, ces volumes se répartissant en produits sous labels privés, de chocolats de marque et de co-fabrication pour d’autres entreprises. Elle couvrait les marques : Alpia (chocolat au lait) ; Sarotti; Alprose; Eszet (pâtes à tartiner) ; Schwarze Herren - Stollwerck fit breveter en 1903 cette dénomination et la recette du chocolat noir vendu sous ce nom - ; Jacques ; Van Houten ; Bensdorp.

Elle gérait cinq usines, en Belgique, en Allemagne et en Suisse. La création du Schwarze Herren Schokolade au tout début du XXe siècle vint s’inscrire dans un contexte où les Allemands considéraient la confiserie de chocolat (les tablettes, principalement) comme plutôt destinée aux femmes et aux enfants et où les chocolatiers tentaient de toucher la clientèle masculine - par exemple, en insérant du chocolat dans les rations militaires quotidiennes.

La chocolaterie Stollwerck eut l’idée, en jouant sur les mots, de lancer un chocolat noir amer, edelbitter, « réservé » aux hommes et dont l’emballage noir et doré, d’un esthétisme sobre, porte la mention, en français, « Pour Messieurs ». Le produit connut un immense succès et prit rang de classique. Au tournant du XXIe siècle, la publicité n’hésita pas à poser la question « Êtes-vous suffisamment un homme pour le Herren Schokolade? »

En 1903, Stollwerck eut même recours à Thomas Edison pour l’aider à promouvoir son chocolat. Celui-ci mit au point un disque fait de pur chocolat. Un choix de trois cents chansons interprétées par des artistes populaires fut proposé à l’amateur de musique gourmand qui, après avoir écouté son air favori, pouvait grignoter le disque. Cette innovation connut un succès immense.

Ritter Sport : Une success-story familiale

L'histoire de Ritter Sport est une véritable saga familiale qui a débuté en 1912. Depuis plus d'un siècle, l'entreprise, basée à Waldenbuch en Allemagne, perpétue une tradition de qualité et d'innovation. De génération en génération, la famille Ritter a su adapter son entreprise aux évolutions du marché tout en préservant ses valeurs fondamentales : la qualité des ingrédients, le respect des traditions, et l'innovation constante.

La notoriété de la marque s’est établie sur deux ‘coups’ marketing. Le premier, c’est le carré : Clara Ritter, co-fondatrice de la société avec son époux Alfred en 1912, suggère de créer une tablette de chocolat « qu’on puisse glisser dans chaque poche de veste de sport sans qu’elle se casse et qui aurait le même poids qu’une tablette ordinaire ». La production est lancée en 1932 : les tablettes carrées Ritter Sport sont uniques.

La deuxième pierre de l’identité visuelle est posée en 1974. Alfred Otto Ritter, fils du fondateur, prend une décision audacieuse : emballer chaque sorte de chocolat de la gamme d’une couleur vive qui lui sera propre : le bleu pour le chocolat au lait, le vert pour le chocolat aux noisettes, le rouge pour le chocolat au massepain, etc. Jusqu’alors, seuls l’aluminium, la cellophane ou la couleur marron étaient utilisés pour le chocolat. C’est une révolution telle qu’un article y fait référence dans le dictionnaire du design de l’Allemagne (édition 1974) sous le titre : « les emballages colorés de Ritter ».

Une autre innovation de Ritter Sport concerne le packaging : en 1976, le sachet tubulaire et le système d’ouverture exclusif « Pliez, c’est ouvert » permettent une ouverture facile simplement en cassant la tablette ; l’emballage se décolle puis se referme, grâce à un pliage collé.

Une campagne publicitaire d’envergure nationale assoit la réussite de Ritter Sport, avec son slogan, demeuré inchangé : « Carré. Pratique. Gourmand. » (« Quadratisch. Praktisch. Gut. »). Aux innovations marketing s’ajoutent les innovations gustatives : la gamme compte aujourd’hui plus de 20 variétés de tablettes de 100g. L’offre est adaptée à une clientèle segmentée.

Parallèlement sont présentées des collections saisonnières : à la mi-novembre 2007 était lancée l’édition d’hiver avec des pralinés aux éclats d’étoiles à la cannelle (Zimtsterne) ou de pain d’épices (Lebkuchen), traditionnelles pâtisseries de Noël. L’édition de printemps 2008 était celle des chocolats fourrés « Ramazzotti »… Cette capacité à innover et à s’adapter en permanence aux goûts et rythmes de vie des consommateurs allemands est indéniablement un des facteurs clefs du succès de l’industriel du chocolat.

Merci : Le chocolat de la gratitude

Les chocolats Merci sont une des marques de l’entreprise Stock, connue pour ses bonbons et ses spécialités à base de chocolat. Ce chocolat allemand populaire et de qualité est un cadeau très apprécié en Allemagne, qui commence à faire des émules en France. Les chocolats Merci, ne serait-ce que par leur nom francophone très symbolique, sont souvent offerts aux amis, aux collègues, à la saint Valentin ou à Noël.

Les Allemands raffolent de ce chocolat Merci de la marque Storck, dont l’entreprise est née en 1903 à Oberwelland en Westphalie. A l’origine, rien ne prédestinait Storck à s’imposer dans le monde très concurrentiel du chocolat allemand … Pourtant, Merci a su se faire une place de choix et se démarquer de Ritter Sport, Schogetten, Halloren, Hachez, Reber ou Husserl. Par son nom bien sûr qui a évoqué immédiatement la gratitude, bien que merci se dise Danke en allemand.

Par son format et sa présentation aussi. Storck est devenu un empire grandissant depuis les années 80 et une internationalisation renforcée depuis les années 2000. Elle distribue ses produits dans plus de 100 pays dans le monde et compte plus de 7400 employés. Leur caractéristique tient à l’emballage assez élégant sous forme de deux rectangles pour mieux apprécier la généreuse portion.

Autres marques de chocolat allemandes

  • Schogetten : Connu pour ses petits carrés de chocolats aux rebords arrondis, fourrés avec un ou plusieurs ingrédients et très fondants.
  • Halloren : La plus ancienne chocolaterie d'Allemagne, fondée en 1804 à Halle, célèbre pour ses boules enrobées de chocolat et fourrées.
  • Hussel : Une marque qui vise l'excellence avec des matières premières de haute qualité et une volonté d'innover.
  • Reber : Réputée pour ses Mozartkugeln, une spécialité allemande à base de pâte d'amande, de pistache, de praliné aux noisettes et de chocolat noir.

La culture du chocolat en Allemagne

Avec environ 11 kg par an et par personne, les Allemands devancent les Suisses (9 kg) et les Belges (8 kg) en termes de consommation de chocolat. Ce goût immodéré pour le Schokolade se traduit par des rayons de supermarché et des boutiques au choix bluffant. A se demander d’ailleurs quelle variété, quel parfum ou format n’existent pas encore…?

Le chocolat en Allemagne est souvent offert durant l’Avent, à l’instar des petites boîtes ou sachets de Plätzchen, les petits sablés de Noël, idéalement faits maison. A la saint Nicolas, dans les calendriers de l’Avent, Adventskalender, lors des réunions familiales entre le 24 et le 26 Décembre, pour les anniversaires, la saint Valentin ou pour les petites attentions faites aux collègues, le chocolat est l’un des cadeaux les plus appréciés.

Le Musée du Chocolat de Cologne

La ville-cathédrale est un haut lieu de valorisation du cacao transformé, elle accueille d'ailleurs le Musée du Chocolat (Schokoladenmuseum) depuis 1993. Celui-ci propose de vous faire découvrir toute la dimension culturelle qu'il recèle, de l’histoire des fèves de cacao aux plus diverses variétés de cette divine friandise qui conquit le monde entier.

Sa fontaine de chocolat de 3 mètres de haut ne peut laisser indifférent, même les moins gourmands d'entre tous. 4000 m² sont dédiés à ce produit vieux de 3000 ans qui fut d'abord un luxe pour les Européens, puis un bien de consommation massive pour le reste du monde au gré de l'Histoire.

Outre une grande serre, il fournit des informations scientifiques sur le cacao, expose des objets des cultures précolombiennes de la Mésoamérique, une importante collection de porcelaine et d’argenterie datant de l’ère baroque ainsi que d’anciennes machines de l’époque de l’industrialisation. À travers les parois vitrées de la fabrique de chocolat et de l’atelier, il est facile de découvrir les secrets de la fabrication industrielle, mais aussi artisanale du chocolat.

Ritter Sport : Une analyse approfondie

Chaque tablette de Ritter Sport, pesant 100 grammes et découpée en 16 carrés, offre une expérience sensorielle particulière. La texture, tantôt fondante, tantôt croquante selon la variété, joue un rôle primordial. Le chocolat au lait alpin, par exemple, se distingue par sa texture crémeuse et onctueuse, tandis que les variétés aux noix offrent un agréable contraste entre le fondant du chocolat et le croquant des amandes, noisettes ou macadamia. L'intensité du goût, variable selon le pourcentage de cacao et les ingrédients ajoutés, contribue également à la richesse gustative.

La gamme Ritter Sport est impressionnante par sa diversité. Des classiques intemporels comme le chocolat au lait alpin, le chocolat noir aux amandes entières, ou le chocolat noir au marzipan côtoient des créations plus originales et audacieuses. Le chocolat au mousse au cacao, par exemple, offre une expérience gustative onctueuse et aérienne, tandis que les saveurs saisonnières, souvent inspirées des traditions culinaires allemandes, surprennent et ravissent les papilles. Cette richesse de saveurs, constamment renouvelée par l'introduction de nouveautés, contribue à maintenir l'intérêt des consommateurs et à garantir la position de Ritter Sport comme un leader incontesté sur le marché du chocolat.

Bien que d'origine allemande, Ritter Sport a su conquérir un public international. Sa présence sur les marchés européens est solidement établie, et l'entreprise étend progressivement sa portée vers d'autres continents. Cette expansion internationale est le fruit d'une stratégie marketing efficace, qui a su mettre en avant la qualité, l'originalité et l'aspect familial de la marque. L'image colorée et reconnaissable des tablettes Ritter Sport, ainsi que la diversité de ses saveurs, contribuent également à son succès à l'étranger.

Au-delà de la qualité gustative, Ritter Sport accorde une importance croissante au développement durable. L'entreprise s'engage dans une démarche responsable en privilégiant des ingrédients issus de cultures durables et en minimisant son impact environnemental. Cet engagement envers une production plus respectueuse de l'environnement contribue à renforcer l'image de marque de Ritter Sport et à attirer une clientèle de plus en plus sensible aux questions écologiques.

Les variétés emblématiques de Ritter Sport

Variété Description
Chocolat au lait alpin Un classique crémeux et onctueux.
Chocolat noir aux amandes entières Un mariage parfait entre l'amertume du chocolat noir et le croquant des amandes.
Chocolat noir au marzipan Une association délicate et raffinée.
Chocolat au mousse au cacao Une texture aérienne et un goût intense.
Variétés saisonnières Des saveurs originales et innovantes.

TAG: #Chocolat

En savoir plus sur le sujet: