La viande de porc demeure centrale dans l’alimentation française, mais l’industrie entre dans une phase de transformation. En 2024, la viande porcine reste la viande la plus consommée en France, avec une moyenne de 32 kg par habitant. Cela représente une hausse de 1,6 % par rapport à 2023, confirmant sa popularité. Le porc reste donc en tête des viandes consommées en France, devant le poulet et le bœuf.
Évolution de la Consommation de Porc
Sur l’ensemble des circuits, la consommation apparente de porc enregistre une nouvelle hausse de 2,3 % sur les 12 derniers mois à fin mars 2025/2024. Au cumul 12 mois à fin mars 2025 comparé à 2024, la consommation de porc à domicile progresse (+2,3 %), tandis que le bœuf continue à reculer (-2,0 %) et que la volaille maintient sa croissance (+5,9 %).
En avril 2025 sur un an, grâce à un contexte favorable, la viande de porc hors élaborés enregistre une forte hausse de ses volumes (+9,6 %), la charcuterie progresse (+ 2,5 %), et la saucisserie fraîche connaît une nette reprise (+16,6 %). La valorisation du porc s’accentue avec des dépenses à +9,9 %.
Tendances Générales de la Consommation de Viande
Après une hausse quasi continue depuis les années 1970, la consommation de viande en France a commencé à reculer à partir des années 1998 selon les chiffres de France AgriMer. À l’inverse, la baisse de la demande en bœuf se poursuit avec un recul de 2,0 %.
Une tendance confirmée par le syndicat national de l’industrie des viandes : aujourd’hui, un Français consomme en moyenne 32 kilos de porc par an, soit 2,5 kilos de moins qu’il y a dix ans. Sur le long terme, les Français mangent donc moins de porc mais aussi de toutes les autres viandes. Paradoxalement, depuis la crise de 2008, le porc est - avec la volaille - la viande qui résiste le mieux à cette baisse de la consommation. Les viandes de mouton, de chèvre et de cheval sont celles dont la consommation a le plus été impactée par la crise. La viande porcine n’est donc pas boudée par les consommateurs français, loin de là.
Facteurs Influant sur la Consommation
Pourquoi les Français mangent-ils moins de viande ? La faute à la crise économique, qui contraint le budget des ménages, et aux scandales alimentaires à répétition (crise la vache folle, grippe aviaire , scandale de la viande de cheval travestie en viande de bœuf, etc.). Mais pas seulement puisque l’évolution des habitudes alimentaires joue également un grand rôle : la consommation quotidienne de viande n’est plus conseillée par le corps médical et la culture du plat préparé réduit les volumes consommés.
"L’évolution des modes de consommation et le snacking font que la quantité absorbée diminue de par le produit : vous mangez une côte de porc, vous allez manger 130 grammes, vous prenez un beefsteak de boeuf, vous allez manger 140 grammes. Le porc résiste mieux, mais…
Défis de la Filière Porcine Française
La filière porcine française transforme chaque année 1,1 million de tonnes de viande, avec une forte orientation vers la charcuterie. Comment alors expliquer que le nombre d’élevages porcins français soit passé de 8.400 à 5.000 entre 2000 et 2014, soit une baisse de 40%, alors que la consommation de viande de porc n’a pas autant chuté ? Parce que le porc consommé dans l’Hexagone est de moins en moins élevé en France : alors que la production française reculait en volumes de près de 3,4% entre 2008 et 2014, les importations augmentaient dans le même temps de 2,4%, selon les chiffres de France AgriMer.
La crise du porc a connu un nouvel épisode jeudi , après le refus des deux poids lourds du secteur, Cooperl et Bigard, de participer au marché de référence de ce secteur. Les éleveurs porcins, qui multiplient les actions pour obtenir une revalorisation des prix , en appellent donc à l’Etat pour tenter de trouver une solution.
Vers une Montée en Gamme
Si les Français consomment moins de porc qu’auparavant, ce n’est qu’à la marge et cela n’explique pas entièrement les difficultés de la filière française, de plus en plus concurrencée par ses voisins. Certains éleveurs échappent néanmoins à cette morosité ambiante : la viande de porc estampillée Label Rouge ou IGP (indication géographique protégé), ainsi que le porc bio ont le vent en poupe. Ces niches ne représentent que 5% du porc consommé en France mais cette proportion augmente. La montée en gamme peut donc être une solution, mais il n’est pas sûr qu’elle puisse être généralisée à toute la filière.
L’avenir de l’industrie porcine française dépend de sa capacité à répondre aux attentes éthiques et environnementales tout en investissant dans l’innovation durable.
Tableau Récapitulatif des Tendances de Consommation
| Viande | Évolution de la consommation (Cumul 12 mois à fin mars 2025/2024) |
|---|---|
| Porc | +2,3 % |
| Bœuf | -2,0 % |
| Volaille | +5,9 % |
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