Consommation de Porc : Chiffres et Tendances en France

En 2024, la viande porcine reste la viande la plus consommée en France, avec une moyenne de 32 kg par habitant. Cela représente une hausse de 1,6 % par rapport à 2023, confirmant sa popularité. Le porc reste donc en tête des viandes consommées en France, devant le poulet et le bœuf.

Évolution de la Consommation de Viande en France

Après une hausse quasi continue depuis les années 1970, la consommation de viande en France a commencé à reculer à partir des années 1998 selon les chiffres de France AgriMer. Une tendance confirmée par le syndicat national de l’industrie des viandes : aujourd’hui, un Français consomme en moyenne 32 kilos de porc par an, soit 2,5 kilos de moins qu’il y a dix ans. Paradoxalement, depuis la crise de 2008, le porc est - avec la volaille - la viande qui résiste le mieux à cette baisse de la consommation. Les viandes de mouton, de chèvre et de cheval sont celles dont la consommation a le plus été impactée par la crise.

Pourquoi les Français Mangent-ils Moins de Viande ?

La faute à la crise économique, qui contraint le budget des ménages, et aux scandales alimentaires à répétition (crise la vache folle, grippe aviaire, scandale de la viande de cheval travestie en viande de bœuf, etc.). Mais pas seulement puisque l’évolution des habitudes alimentaires joue également un grand rôle : la consommation quotidienne de viande n’est plus conseillée par le corps médical et la culture du plat préparé réduit les volumes consommés.

"L’évolution des modes de consommation et le snacking font que la quantité absorbée diminue de par le produit : vous mangez une côte de porc, vous allez manger 130 grammes, vous prenez un beefsteak de boeuf, vous allez manger 140 grammes. Le porc résiste mieux, mais… Sur le long terme, les Français mangent donc moins de porc mais aussi de toutes les autres viandes.

Production et Importation de Porc

Comment alors expliquer que le nombre d’élevages porcins français soit passé de 8.400 à 5.000 entre 2000 et 2014, soit une baisse de 40%, alors que la consommation de viande de porc n’a pas autant chuté ? Parce que le porc consommé dans l’Hexagone est de moins en moins élevé en France : alors que la production française reculait en volumes de près de 3,4% entre 2008 et 2014, les importations augmentaient dans le même temps de 2,4%, selon les chiffres de France AgriMer.

Le Porc de Meilleure Qualité : Une Solution ?

Si les Français consomment moins de porc qu’auparavant, ce n’est qu’à la marge et cela n’explique pas entièrement les difficultés de la filière française, de plus en plus concurrencée par ses voisins. Certains éleveurs échappent néanmoins à cette morosité ambiante : la viande de porc estampillée Label Rouge ou IGP (indication géographique protégé), ainsi que le porc bio ont le vent en poupe. Ces niches ne représentent que 5% du porc consommé en France mais cette proportion augmente. La montée en gamme peut donc être une solution, mais il n’est pas sûr qu’elle puisse être généralisée à toute la filière.

Tendances Récentes et Comportement des Consommateurs

Sur l’ensemble des circuits, la consommation apparente de porc enregistre une nouvelle hausse de 2,3 % sur les 12 derniers mois à fin mars 2025/2024. À l’inverse, la baisse de la demande en bœuf se poursuit avec un recul de 2,0 %. Avec des Fêtes de Pâques placées vers le 20 du mois, contrairement à leur position fin mars en 2024, les consommateurs ont décalé leurs achats mais font preuve de prudence. Ils ont délaissé les produits festifs tels que le bœuf, le mouton, le foie gras et le saumon.

Tous circuits confondus, les produits du porc ont bénéficié en 2024 de la dynamique des marchés hors domicile qui retrouvent la croissance. En 2024, la restauration a enregistré une hausse notable de ses volumes (+2,1 %). Pourtant, les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux prix : 89 % des clients déclarent surveiller les tarifs des plats, contre 84 % l’an dernier. Ils limitent le nombre de composants de leur menu et se tournent vers des produits moins chers et des circuits plus accessibles comme les boulangeries. Ce contexte profite aux produits du porc.

Les produits du porc destinés au traiteur sous la forme de produits agricoles intermédiaires ont également profité de ce transfert de consommation, dans une moindre mesure. Cependant, malgré un très net ralentissement de l’inflation alimentaire (+1,3 %), la prudence a prévalu dans de la consommation à domicile (1). Les volumes d’achat des ménages pour les produits frais libre-service n’ont augmenté que de 0,4 % sur un an, se situant même à un niveau inférieur de 1 % par rapport à 2019.

Après quelques années de croissance, les dépenses en viande et en charcuterie en consommation à domicile se contractent également sous l’effet conjugué de la baisse en volume d’achat des ménages et du ralentissement de l’inflation. Les fluctuations mensuelles ont été importantes, liées à des phénomènes de stockage, les consommateurs privilégiant les promotions pour mieux maîtriser leur budget. En 2024, 61,6 % des Français ont déclaré profiter au maximum des promotions et des coupons de réduction, soit presque 1 point de plus qu’en 2023 (60,7 %).

Le recul de la consommation de viande de porc est particulièrement marqué parmi les populations modestes (-4,9 %) et les familles de 35 à 49 ans (-5,1 %). Par catégorie de produits, les élaborés de porc (brochettes, marinés, etc.) et la saucisserie fraîche, en raison de hausses de prix plus importantes (+2,2 % et +3,1 %), ont vu leur consommation baisser de 4,1 % et 3,8 %. En revanche, la consommation de viande de porc non élaborée (côtes, escalopes, etc.) a moins chuté (-2,3 %). Selon les experts, les fêtes de fin d’année, habituellement synonymes de relâchement, n’ont pas inversé cette tendance.

Résilience de la Charcuterie-Salaison

En 2024, la charcuterie salaison a mieux résisté que la viande de porc, avec une baisse limitée à 1,8 % grâce à des prix plus stables sur l’année et une hausse des prix modérée malgré le recul continu de la coupe (-7,0 %). Les marques de distributeurs (MDD) restent populaires auprès des consommateurs : les achats augmentent de 1,5 % en 2024 par rapport à l’année précédente. Depuis 2021, elles ont connu une progression constante, gagnant près de 4 points de part de marché en volume de charcuterie en trois ans.

Cette croissance a été stimulée par l’inflation et des prix inférieurs de 28 % à ceux des marques nationales. Les MDD sont devenues des atouts pour les enseignes de grande distribution, contribuant à réduire leurs coûts et à attirer les consommateurs. En France, elles représentent environ un tiers des achats de produits frais en libre-service, et cette tendance est également en hausse en Espagne et en Allemagne, où elles représentent respectivement 48,3 % et 43,5 % du chiffre d’affaires en 2023.

Impact de l'Inflation et Stratégies des Consommateurs

Dans un contexte d’inflation touchant tous les postes de dépenses des Français, notamment les plus modestes, la consommation alimentaire devient de plus en plus un levier d’ajustement après le loyer ou l’essence. En 2024, les produits du porc ont bénéficié de la baisse en gamme, qui s’est étendue à la restauration hors domicile, compensant ainsi le recul de la consommation à domicile.

Perspectives Mondiales

Entre 2023 et 2030, la consommation de viande de porc devrait augmenter en Amérique latine, en Chine et aux États-Unis, alors qu'elle devrait diminuer dans l'Union européenne.

Le Vietnam et les États-Unis verraient leur consommation de viande de porc augmenter respectivement de 28,3 et 11,7 %, tandis que pour la Chine et la Russie, la hausse serait respectivement de 5,8 et 4,5 %.

Tableau Récapitulatif de la Consommation de Porc dans le Monde (Estimations 2030/2023)

Pays/Région Variation de la Consommation (millions de tonnes) Variation en %
Amérique Latine [Insérer la valeur] [Insérer la valeur]
Chine 5,8 [Calculer la valeur]
États-Unis 11,7 [Calculer la valeur]
Vietnam 28,3 [Calculer la valeur]
Russie 4,5 [Calculer la valeur]
Union Européenne Diminution [Insérer la valeur]

La filière porcine française transforme chaque année 1,1 million de tonnes de viande, avec une forte orientation vers la charcuterie.

L’avenir de l’industrie porcine française dépend de sa capacité à répondre aux attentes éthiques et environnementales tout en investissant dans l’innovation durable. La viande de porc demeure centrale dans l’alimentation française, mais l’industrie entre dans une phase de transformation.

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