Consommation de confiture en France : chiffres et statistiques

Troisième catégorie de produits consommée après le café et le pain, la confiture est un incontournable du petit déjeuner. En raison de sa durée de conservation importante, elle occupe une place de choix dans nos placards.

Qu'est-ce que la confiture ?

La confiture désigne l’art de conserver des fruits dans le temps en les faisant cuire et en les concentrant avec du sucre. Cette présence importante de sucre permet d’allonger considérablement la durée de vie de la denrée.

Le mécanisme à l’œuvre est relativement simple : outre la cuisson du fruit, qui permet d’éliminer les germes présents, le sucre diminue l’activité de l’eau. Une confiture est un produit riche en eau mais avec une faible activité de l’eau. En d’autres termes, la grande quantité d’eau qu’elle contient est déjà accaparée par les molécules de sucre, ce qui empêche les bactéries de se développer.

Ces dernières années, la tendance est aux produits plus riches en fruits et plus faible en sucres.

Les différents types de confitures

On distingue plusieurs types de confitures :

  • Les confitures « standards » contiennent au minimum 35% de fruits et 55% de sucres une fois la cuisson terminée.
  • Les confitures « allégées » contiennent au minimum 50% de fruits (avant cuisson) et 42% à 45% de sucres (après cuisson).
  • Les confitures de spécialités, riches en fruits, etc.
  • Les confitures bio, etc.

Législation et étiquetage

Cette législation reste actuellement en vigueur, même si elle a été légèrement amendée depuis la promulgation du règlement européen INCO à laquelle elle se superposait sur quelques points. Ainsi, la dénomination de confiture extra est réservée aux préparations qui contiennent au moins 45 % de fruits.

  1. La dénomination est complétée par l'indication du ou des fruits utilisés, dans l'ordre décroissant de l'importance pondérale des matières premières mises en œuvre.
  2. L'étiquetage comporte l'indication de la teneur en fruits par la mention : préparé avec ...
  3. L'étiquetage comporte l'indication de la teneur totale en sucres par la mention : teneur totale en sucres : ...

Cette disposition est donc superposée à celle prévue par le règlement INCO.

Présentation et chiffres clés du marché français

Les facturations des fabricants français de fruits transformés se sont élevées à 2,7 Md€ en 2023. Elles comprennent une grande diversité de produits, répartis en quatre catégories : les compotes, les confitures, les fruits secs et les conserves de fruits.

En 2024, les ventes de confitures en GSA se sont élevées à 475,4 millions d’euros, en hausse de 1,6% en valeur, mais en recul de 0,9% en volume.

La grande distribution est le 1er débouché des transformateurs, devant la restauration hors foyer et l’industrie agroalimentaire.

Structure du marché et principaux acteurs

L’industrie de la transformation de fruits est concentrée. Le poids de grands groupes y est en effet prépondérant. Andros est le leader des confitures et des compotes au rayon ultra frais (marques Andros et Bonne Maman) tandis que Groupe MOM (Materne, Pom’Potes) s’accapare l’essentiel des parts de marché sur le segment de la compote ambiante.

En Grandes Surfaces Alimentaires (GSA), le marché reste dominé par le groupe Andros (marques Andros et Bonne Maman) qui détenait 38,1% du marché en 2024, devant Lucien Georgelin et Confipote.

Quelques grands industriels sont orientés vers le débouché de l’industrie agroalimentaire, à l’image d’Agrana, l’un des principaux fournisseurs de préparations fruitières pour produits laitiers en France. Le secteur compte toutefois un nombre très important de structures artisanales au rayonnement local.

Tendances et enjeux du secteur

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Les meilleures ventes restent les confitures à l’abricot et à la fraise. Les habitudes d’achat sont assez fortement ancrées dans la tradition et avec le sentiment que le bio est moins important lorsque les fruits sont cuits, à l’inverse des compotes.

Les marques régionales demeurent bien en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs pour des produits plus locaux et se développent à un rythme soutenu. Les confitures de spécialités, premium et riches en fruits tirent également la croissance du marché à l’image du lancement réussi de la gamme de la marque Léonce Blanc (70% de fruits : 5 recettes), la confiture mi-figue mi-raisin de Lucien Georgelin ou encore la gamme Fruits des régions avec quatre saveurs.

La flambée des prix du sucre a également poussé les entreprises à revoir leurs recettes.

Le cas Bonne Maman

C’est évidemment la marque BONNE MAMAN qui est leader au sein du groupe Andros (41,7% du marché). Le pot de confiture Bonne Maman est un produit phare de l’industrie agroalimentaire française.

C’est en 1971 que Jean Gervoson fonde l’enseigne, observant que les fruits invendus pouvaient avoir une autre vie : la confiture. Bonne maman était le nom qu’il avait l’habitude de donner à sa grand-mère maternelle.

C’est Pierre Roche-Bayard, le cocréateur de la marque, qui eut l’idée du motif vichy rouge et blanc ainsi que l’étiquette avec sa calligraphie d’antan. L’histoire est encore plus belle quand on sait que le fameux couvercle des confitures s’inspirait des rideaux de la ferme familiale, et que Pierre Roche-Bayard avait rédigé l’étiquette originale Bonne Maman à l’aide de son porte-plume de lycéen.

Depuis plus de 45 ans, la marque n’a cessé de se développer et de montrer sa présence dans les réseaux de distribution, les hôtels, et les restaurants du monde entier. À l’étranger, le motif vichy s’est fait une place de choix. Grâce à une image bien « Made in France », les confitures s’étalent chez les plus grands distributeurs, comme Tesco au Royaume-Uni ou Wal-Mart aux États-Unis.

La Chambre aux confitures

La jeune enseigne française lancée en 2011 attire tous les regards des gourmands. Lise Bienaimé, sa fondatrice, a déjà réussi à se développer en France avec neuf boutiques, mais aussi en Islande, au Japon, en Côte d’Ivoire, en Australie ou en Norvège. Dans ce dernier pays, dont les habitants sont les plus gros consommateurs de confitures au monde, elle a un magasin à son nom, en franchise à Oslo.

Les spécialités de la maison sont de subtils mélanges de saveurs aux goûts raffinés. «Abricot lavande », qui sent bon la Provence, est très apprécié.

Quel est le secret de la réussite de La Chambre aux confitures, qui arrive pourtant sur un marché fortement concurrentiel ? Le choix du segment : haut de gamme. Outre ses magasins et les épiceries fines, cette ancienne spécialiste du marketing de luxe chez l’Oréal a fait le choix de livrer des palaces comme le Plaza Athénée ou le Bristol, à Paris.

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