Les aliments découverts par Christophe Colomb en Amérique

Lorsque le 12 octobre 1492, Christophe Colomb débarque sur l’île de Guanahani dans l’archipel des Bahamas, il constate que les autochtones se nourrissent d’aliments qui lui sont totalement inconnus. Les Européens regardent d’abord avec méfiance ces nourritures consommées par les « sauvages ».

La Bible n’en parlant pas, ils se demandent si elles peuvent convenir aux estomacs des bons chrétiens. En explorant et colonisant le continent américain, Christophe Colomb et les Conquistadors ont découvert de nouveaux aliments, notamment une multitude de légumes. Ces nouvelles denrées arriveront ensuite dans les assiettes d’une grande partie des habitants de la planète.

Lorsque Christophe Colomb pose le pied sur le continent américain en 1492 - pensant être arrivé aux Indes - le navigateur génois s’étonne de voir les peuples autochtones consommer des aliments qui lui sont totalement inconnus : tomate, haricot, citrouille, pomme de terre, maïs, quinoa, noix de cajou, avocat, ananas, piment, dinde… « On ne les trouvait ni en Europe, ni en Asie ni en Afrique », détaille Éric Birlouez, sociologue de l’alimentation.

Méfiance des Européens face aux nouveaux aliments

Ce podcast revient notamment sur la méfiance des Européens lors de l’arrivée de ces aliments sur le Vieux Continent. Face à « ces nouvelles espèces dont la Bible ne parle pas, ils se demandent si ces nourritures de « sauvages » peuvent convenir aux estomacs des bons chrétiens ».

Seul un petit nombre de ces aliments va être adopté rapidement par les élites sociales. C’est le cas de la poule d’Inde (la dinde), nommée ainsi car le navigateur pensait avoir débarqué sur les côtes indiennes. « Ce volatile est rapidement adopté par la noblesse, car une fois débarrassée de ses plumes, la dinde ressemble au paon, qui était le mets de prestige servi à la table des Grands. » Le haricot est lui aussi plébiscité rapidement car assimilé aux légumes secs cultivés en Europe.

En revanche d’autres produits, comme la tomate, mettront plus de temps à s’imposer sur la table de nos ancêtres. « Elle sera considérée, pendant plus de deux siècles et demi, comme une curiosité botanique et cultivée dans les jardins à des fins exclusivement ornementales. » Même chose pour la pomme de terre qui connaîtra son essor en France à partir du XVIIIe siècle, popularisée par Antoine Augustin Parmentier.

Les aliments découverts et leur origine

Faisons un petit tour d’horizon sur les origines des plantes du Nouveau Monde.

  • La tomate est originaire des régions côtières andines, du Pérou notamment. Elle se propage rapidement dans les autres régions du continent et arrive au Mexique, où elle devient l’aliment de base de la cuisine mexicaine. Son nom provient du dialecte nahuatl/aztèque, “jitomate” de la région de Mexico. Elle aurait traversé l’Atlantique au début du XVIe sur les caravelles de Christophe Colomb, et a été cultivée en Italie à partir de 1550.
  • Le maïs constituait la base de l’alimentation des Indiens des régions subtropicales d’Amérique du Sud. La petite taille de beaucoup d’habitants de ces régions s’explique par une trop grosse et unique consommation de maïs, qui empêchait la croissance des individus.
  • Le cacao. Par la suite des fèves de cacao ont été rapportées par des conquistadores, et s’est très vite répandue dans toute l’Amérique du Sud et les Caraïbes. Au début u XIXe siècle, la demande était de plus en plus importante, ce pourquoi cette nouvelle culture a été introduite, d’abord sur le continent africain, puis en Asie, en Océanie et au Sri Lanka.
  • Christophe Colomb découvre l'ananas lorsqu'il arrive en Guadeloupe en 1493.
  • Le piment aurait été découvert par Christophe Colomb à Cuba en 1493.

L'impact sur l'alimentation européenne

Tous ces légumes du Nouveau Monde ont transformé l'alimentation européenne et sont devenus les légumes préférés des européens : pomme de terre, haricot, tomate, piment, poivron, courgette, courge, maïs, fraise, ...

Il ne reste quasiment rien de nos cuisines qui se sont fixées pour la plupart au XIXe siècle avec ces produits nouveaux. Autre question : que mangeait-on avant cette découverte du Nouveau Monde? On retrouve les pois, tous les choux, les légumes feuilles comme bettes et épinards, la famille des poireau, ail et oignons, c'est-à-dire principalement peu caloriques, à part le panais, les navets, raves et radis, les lentilles et la carotte.

De plus on recherchait aussi le goût sucré à une époque où le sucre était quasiment inexistant sauf à travers les fruits et le miel. La carotte est donc alors la star légumière jusqu'au XVIe siècle car plus nutritive et sucrée que les autres légumes. Mais attention, cette fidèle carotte que nous mangeons depuis toujours n'a rien à voir avec celle que nous connaissons aujourd'hui : elle est blanche, plus chétive et moins sucrée.

Les transferts d’espèces alimentaires ne se sont pas uniquement opérés de l’Amérique vers le Vieux Continent. Les Européens ont également introduit en Afrique et en Asie certaines des plantes qu’ils avaient rapportées d’outre-Atlantique : les piments, les haricots, le manioc, la patate douce et le maïs.

En retour, l’Europe et, dans une moindre mesure, l’Asie et l’Afrique ont apporté au Nouveau Monde des plantes aussi importantes que le blé, l’orge, le riz, la canne à sucre, la vigne, les bananes, le caféier… ainsi que de nombreux animaux d’élevage jusqu’alors absents du continent américain : bovins et porcins, ovins et caprins, chevaux, poules, etc.

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