Votre enfant a de la fièvre ? En effet, la compréhension de la fièvre s’est profondément transformée ces dernières années. L’avancée de la recherche et des connaissances permet maintenant de savoir que la fièvre aigue (même « haute ») est une réaction positive et sans danger pour l’enfant. Elle ne doit donc pas être systématiquement traitée « en tant que telle ».
Comprendre la fièvre chez l'enfant
Chez les bébés et les enfants, la température corporelle « normale » se situe entre 36,6 et 37,5°C. Un enfant a de la fièvre lorsque sa température rectale atteint et dépasse 38°C. Il s’agit d’une réponse du système immunitaire de votre enfant à une agression : de manière autonome, celui-ci va mobiliser ses défenses en augmentant sa température interne.
On a longtemps cru que la fièvre aigue était dangereuse et était responsable de convulsions, ou des changements de comportement. En fait, ce n’est pas le cas. Cette petite augmentation de la température du corps (5 à 10% environ) n’est pas dangereuse. La fièvre est utile car elle augmente les défenses de votre enfant et diminue la multiplication des virus et bactéries, principales causes des fièvres.
La température peut varier selon la méthode utilisée. Elle peut être prise dans le rectum, dans l’oreille, dans la bouche, sous l’aisselle etc. Chez les bébés et tout-petits (< 2 - 3 ans) : en prise rectale (dans les fesses), avec un thermomètre électronique à sonde flexible.
Ce n’est pas la hauteur de la fièvre qui doit inquiéter mais l’état général du bébé ou de l’enfant et les éventuels autres symptômes associés. Ainsi, certains enfants qui ont plus de 40°C peuvent être en pleine forme et « courir comme des lapins », d’autres à 38°C paraissent abattus, léthargiques.
Quand faut-il s'inquiéter et traiter la fièvre ?
Si votre enfant a l’air inconfortable et/ou a un comportement « malade » et présente les signes suivants : il joue moins, bouge moins, est plus tranquille, a l’air fatigué, s’intéresse moins à son environnement, communique, dort et mange moins. S’il est plus grognon, se met en colère plus facilement, pleure plus souvent, paraît douloureux, vous pouvez alors limiter son inconfort en le traitant par antalgiques. Les situations où vous devez traiter sont exceptionnelles.
Enfin, il existe des anomalies hormonales (insuffisance cortico surrénales) ou du sang (drépanocytose), rares et détectées très tôt chez le bébé, qui obligent à faire baisser la fièvre. En effet, même s’il n’y a pas d’autres symptômes inquiétants, durant ses premières 4 semaines de sa vie, un bébé qui a de la fièvre a une probabilité d’environ 20% d’avoir une pathologie grave comme une septicémie, méningite ou pyélonéphrite.
Médicaments pour réduire la fièvre
Vous pouvez administrer un médicament, tel que du Paracétamol en première intention ou de l’Ibuprofène (à partir de 6 mois). Ils sont tous les deux efficaces, sans que l’on sache si un médicament est vraiment supérieur à l’autre. Ils peuvent dans certaines circonstances diminuer la synthèse des anticorps. Leur utilisation n’est donc plus systématique, mais au coup par coup quand l’inconfort de l’enfant le nécessite.
Enfin, d’autres médicaments peuvent être prescrits (après avis médical et examen clinique) pour soigner la maladie ou l’infection, à l’origine de la fièvre aigue.
Méthodes naturelles pour soulager la fièvre
D’autres méthodes « naturelles » peuvent être tentées, sans efficacité démontrée, comme donner un bain chaud ou tiède légèrement au-dessous de la température corporelle de l’enfant. Le bain frais, un ancien reflexe en cas de fièvre, est inefficace et renforce souvent très fortement l’inconfort.
Lorsque la température corporelle monte, sa peau est froide et « marbrée ». Il frissonne. Même à 39°C, il a froid. A l’inverse, lorsque la température baisse, sa peau est rouge. Pour les petits nourrissons (jusqu’à 2-3 ans), la perception de ces changements de température est difficile.
Erreurs à éviter
Une erreur à ne pas commettre : trop couvrir ces enfants. Donc, pas de bonnet, de gigoteuse épaisse, pas d’oreiller sous lequel ils pourraient enfouir leur tête. La baisse de l’appétit est normale en cas de maladies. C’est un témoin de l’activation de son immunité. Donc, sortez des habitudes, proposez-lui ce qu’il aime, même si ce ne sont que des desserts. Ne le forcez pas!
Il reste primordial de lui proposer à boire plus souvent possible. Les pertes d’eau sont majorées lors de la fièvre.
Que faire en cas de convulsions fébriles ?
Une crise convulsive se manifeste la plupart du temps par une perte de connaissance de l’enfant qui peut devenir soit tout mou, comme une poupée de chiffon, soit se raidir avec des secousses involontaires, parfois avec un teint légèrement bleuté. C’est la grande inquiétude des parents car c’est terriblement impressionnant.
On pensait auparavant que les convulsions fébriles étaient provoquées par la fièvre. Maintenant en sait que la fièvre ne les déclenche pas. D’ailleurs les médicaments qui font baisser la fièvre n’ont aucune action préventive.
En cas d’une convulsion fébrile, prenez les petits dans les bras pour éviter qu’ils ne se fassent mal. Pour les grands ou trop lourds à porter, vous pouvez les mettre en position latérale de sécurité (sur le côté). La crise s’arrête en général spontanément en moins de 5 minutes. Si elle dure plus longtemps, ce qui n’arrivera quasiment jamais, appelez le n°15 (SAMU).
Mythes courants sur la fièvre
Contrairement à ce que l’on pense, les poussées dentaires ne sont pas responsables de fièvre et ne justifient pas la prise systématique d’un antalgique. Pendant la période de poussée des dents (entre 6 et 36 mois habituellement), les poussées de fièvre sont très fréquentes. Mais les causes de la fièvre ne sont pas les poussées dentaires. En fait, la sortie des dents n’y est pour rien. S’il y a fièvre, c’est qu’il y a maladie.
Une fièvre légère à modérée peut survenir après un vaccin. Cette réaction ne doit pas vous inquiéter si elle ne dure pas plus de 2 jours. La fièvre est une réponse normale et nécessaire du système immunitaire face aux infections. C’est un outil obligatoire pour s’immuniser.
Prévention de la fièvre
Pour la prévenir, vous pouvez limiter le risque d’infections. Respecter le calendrier vaccinal de son enfant.
Autres conseils et remèdes
- Hydratation : Boire régulièrement de l'eau ou des boissons légèrement sucrées pour maintenir l'hydratation. Les bouillons de légumes ou de poulet peuvent aussi être réconfortants et fournissent des minéraux essentiels.
- Infusions : Les tisanes de plantes comme le tilleul, la camomille ou la menthe poivrée sont reconnues pour leurs propriétés fébrifuges.
- Bain tiède : Un bain tiède peut aider à abaisser la fièvre sans provoquer le frissonnement que peut induire un bain froid.
- Compresses froides : Appliquez des compresses froides sur le front, les poignets, les chevilles ou la nuque.
L'hydratation, les bains tièdes et les compresses froides sont des méthodes éprouvées pour réduire la fièvre. Cependant, il est crucial d'écouter son corps et de consulter un médecin si la fièvre persiste ou est accompagnée d'autres symptômes préoccupants.
Quand consulter un médecin ?
Il est important de consulter un professionnel de santé pour un avoir un traitement si :
- la fièvre persiste au-delà de 48 heures sans amélioration ;
- la température dépasse 40 °C ;
- des symptômes tels que convulsions, raideur de la nuque, troubles de la conscience, douleurs pelviennes, douleurs lombaires, douleurs testiculaires, éruption cutanée, vomissements ou diarrhée abondante apparaissent.
Chez les nourrissons de moins de 3 mois, toute fièvre nécessite une consultation médicale rapide. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre médecin ou un service de téléconsultation, disponible 24 h/24.
La téléconsultation est adaptée pour le traitement des symptômes bénins ou pour un premier avis médical. En cas de signes graves ou de détérioration rapide de l'état général, il est préférable de se rendre aux urgences ou de contacter les services médicaux d'urgence.
L’avis des experts
Pour faire baisser la fièvre une fois révélée par le thermomètre, reposez‑vous, hydratez‑vous, traitez‑la avec les médicaments antipyrétiques appropriés (paracétamol, ibuprofène) et utilisez des gestes simples (tenue légère, compresses). Évitez les erreurs (bains froids extrêmes, multi‑médication) et consultez un médecin en cas de signes d’alerte (fièvre persistante, convulsions, nourrisson).
Tableau récapitulatif des actions et précautions
Action | Description | Précautions |
---|---|---|
Paracétamol/Ibuprofène | Médicaments pour réduire la fièvre | Respecter les doses et l'âge de l'enfant |
Hydratation | Boire de l'eau, des bouillons, etc. | Proposer régulièrement à l'enfant |
Bain tiède | Bain à température légèrement inférieure à celle de l'enfant | Éviter les bains froids |
Compresses froides | Appliquer sur le front, la nuque, etc. | Changer régulièrement |
Vêtements légers | Habiller l'enfant légèrement | Éviter de trop couvrir l'enfant |
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