Versets Bibliques du Nouveau Testament sur le Porc: Une Analyse Approfondie

La question de la consommation de porc dans le christianisme est complexe, impliquant des références à la fois de l'Ancien et du Nouveau Testament.

L'Interdiction du Porc dans l'Ancien Testament

Dans l'Ancien Testament, l'interdiction de manger du porc (Lévitique 11.7 ; Deutéronome 14.8) fait partie de la Loi mosaïque. Il a été dit aux Juifs dans la Tawrat (La Thora) que le porc était un animal impur.

S’adressant au peuple d’Israël, Dieu leur dit: « Vous aurez en abomination tout reptile qui rampe sur la terre: on n’en mangera point. Vous ne mangerez point, parmi tous les reptiles qui rampent sur la terre, de tous ceux qui se traînent sur le ventre, ni de tous ceux qui marchent sur quatre pieds ou sur un grand nombre de pieds; car vous les aurez en abomination. Ne rendez point vos personnes abominables par tous ces reptiles qui rampent; ne vous rendez point impurs par eux, ne vous souillez point par eux. Car je suis l’Éternel, votre Dieu; vous vous sanctifierez, et vous serez saints, car je suis saint; et vous ne vous rendrez point impurs par tous ces reptiles qui rampent sur la terre.

Plus précisément, Deutéronome XIV, 8 stipule : « Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur. Vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas leurs corps morts. »

Voici la liste des petites bêtes qui se meuvent sur le sol et que vous devrez considérer comme impures : la belette, la souris et les différentes espèces de lézards, le gecko, le lézard ocellé, le lézard vert, la limace et le caméléon. Ces bêtes qui grouillent sur le sol seront impures pour vous. Quiconque les touchera quand elles sont mortes sera en état d’impureté jusqu’au soir (Lévitique 11.29-31).

En donnant cette loi, Dieu ne cherchait pas à faire une carte de menu du jour, ou à donner des directives thérapeutiques de régime à suivre, mais à leur enseigner la sainteté. En donnant cette loi, Dieu ne cherchait pas à faire une carte de menu du jour, ou à donner des directives thérapeutiques de régime à suivre, mais à leur enseigner la sainteté.

Les Animaux Purs et Impurs: Détails du Lévitique

Le Lévitique au ch.11, par exemple, stipule parmi toutes les règles par lesquelles le peuple hébreu se rend saint, différent des autres peuples, et se « met à part » pour servir Dieu, la liste des animaux purs ou impurs, propres ou impropres à la consommation (voir aussi Deutéronome ch.14).

Voici quelques exemples tirés du Lévitique :

  • Quadrupèdes: Vous pourrez manger ceux dont la corne du pied est fendue, et qui ruminent.
  • Animaux aquatiques: Vous mangerez de tout ce qui a des nageoires et des écailles, dans la mer, dans les rivières et dans les étangs.
  • Oiseaux: Évitez l’aigle, le griffon, l’aigle de mer, le milan, le vautour, et tous ceux de son espèce.
  • Insectes: Vous pouvez en manger, comme le bruchus, selon son espèce, l’attacus, l’ophiomachus et la sauterelle, chacun selon son espèce.

L’impureté rituelle se transmet pas contact. Le simple toucher souille jusqu’au soir et oblige de prendre un bain; ce n’est pas indiqué ici parce que cela va de soi et ce sera précisé plus loin. Mais si l’on a transporté un cadavre, on doit en plus laver ses vêtements. Ceux qui négligent ces prescriptions doivent réparer cette omission en offrant un sacrifice d’expiation ce qui est dit dans le chapitre 5 (v 2-6).

Seule l’impureté se transmet. Si un homme porte dans le pan de son vêtement de la viande sainte et que ce pan de vêtement entre en contact avec du pain, avec un mets cuit, avec du vin, de l’huile ou quelque autre aliment, l’aliment touché sera-t-il consacré ? - Non, répondirent les prêtres. Si un homme s’est rendu rituellement impur par le contact d’un cadavre et touche à l’un de ces aliments, ceux-ci seront-ils rendus impurs par là ? - Oui, répondirent les prêtres, ils seront impurs (Aggée 2.12-13).

La pureté ou la sainteté ne se communique pas par contact ; par contre, l’impureté, le péché oui ! En d’autres mots, ce qui est pur ne peut pas purifier ce qui ne l’est pas, tandis que ce qui est impur souille ce qu’il touche. On retrouve ce principe dans tous les domaines de la vie; par exemple, de l’eau infecte ne devient pas potable si on lui ajoute de l’eau propre. En revanche, une seule goutte d’eau contaminée rend une bouteille d’eau impropre à la consommation. Un enfant atteint de la rougeole ne guérira pas au contact d’un enfant en bonne santé, c’est le contraire; il est contagieux et communiquera la maladie à ses frères et sœurs. Tout le monde sait que les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs (1Corinthiens 15.33) et non pas l’inverse.

Il est question ici de la souillure qui résulte du contact avec les bestioles qui se meuvent sur le sol. Tout objet sur lequel tombera l’une de ces bêtes mortes sera impur, qu’il s’agisse d’un ustensile en bois, d’un habit, d’une peau ou d’un sac, bref, tout objet destiné à un usage quelconque sera passé à l’eau et restera impur jusqu’au soir, puis il redeviendra pur.

C’est par ces règles que Dieu enseigne l’hygiène alimentaire à son peuple. En même temps, il lui apprend ce qu’est la pureté.

Le Nouveau Testament et l'Annulation des Interdits Alimentaires

Dans le Nouveau Testament, les interdictions alimentaires sont radicalement annulées par Jésus-Christ qui déclara que ” tous les aliments sont purs (Mc 7, 14-22). Toutefois, Jésus a enseigné que la vraie sainteté aux yeux de Dieu va bien au-delà du contenu de son assiette, qu’elle concerne les desseins secrets de nos cœurs, et non ce qu’on mange ou ne mange pas.

« Il n’est hors de l’homme rien qui, entrant en lui, puisse le souiller; mais ce qui sort de l’homme, c’est ce qui le souille. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende. Lorsqu’il fut entré dans la maison, loin de la foule, ses disciples l’interrogèrent sur cette parabole. Il leur dit: Vous aussi, êtes-vous donc sans intelligence? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller? Car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, puis s’en va dans les lieux secrets, qui purifient tous les aliments. Il dit encore: Ce qui sort de l’homme, c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie.

Un jour, il interpellait ses disciples en disant : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? » Mais après Jésus, les juifs continuaient à s’accrocher à leurs lois et coutumes concernant tous ces interdits, et faisaient de durs reproches aux premiers chrétiens convertis du judaïsme (Ac 15, 13-19 et 21, 20). Même chez les Apôtres, il y eut des réticences (Ac 10, 9-16 et 11, 1-18).

Face à cela, Saint Paul déclara : « Que personne ne vous critique pour ce que vous mangez ou buvez…“Tout cela n’était que des ombres et la réalité, c’est le Christ… (Col 2, 16-17 ; 20-23). Dans sa première lettre à Timothée, Paul blâme ceux qui défendaient, entre autres choses, de manger certains aliments créés par Dieu, car « tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n’est à rejeter si on le prend dans l’action de grâce » (1 Tm 4, 3-4). » Ce n’est pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu. Si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins, et si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus ».

Dans son Guide des rites, cultures et croyances à l’usage des soignants, Isabelle Lévy écrit que « saint Paul abolit le respect des interdits alimentaires de l’Ancien Testament, de même pour les juifs nouvellement convertis au christianisme et pourtant toujours très attachés à ces préceptes, leur préférant une meilleure entente au sein de la communauté chrétienne (Romains 14, 1-23) », page 158.

Dans Pour comprendre les pratiques religieuses, Isabelle Lévy ajoute que Saint Paul conseille de « marcher selon l’Esprit », cela pour ne pas succomber aux « désirs de la chair » (page 451). Car « si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la Loi [de l’Ancien Testament] (5, 16-18). « Tout ce qui se vend au marché, mangez-le sans poser de question par motif de conscience, car la terre est au Seigneur et tout ce qui la remplit » (10, 25-26) ; « tout ce que Dieu a créé est bon et aucun aliment n’est à proscrire, si on le prend avec action de grâces » (1 Timothée 4,4).

La bible précise bien que « le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit » (Romains 14:17).

Il va de soi que c’est Dieu qui fait la distinction entre les animaux purs et impurs. Ces commandements sont un rappel permanent de la sainteté de Dieu et des égards qui lui sont dus, notamment l’obligation d’être pur afin de pouvoir s’approcher de Lui. Ces rites, d’ordre matériel, ne devaient rester en vigueur que jusqu’au temps où Dieu instituerait un ordre nouveau (Hébreux 9.10).

Mais en Jésus-Christ, l’alliance s’étend à tous les hommes, et les règles et signes qui marquaient cette distinction entre juifs et non-juifs deviennent caduques. Jésus déclare que ce qui rend l’homme impur, c’est ce qui sort de son coeur ! (Marc 7,14-23).

Pourquoi le Porc était-il Interdit?

La question qui se pose, c'est pourquoi la bible et particulièrement l'Ancien Testament interdit formellement la consommation des viandes porcines. Il se trouve une réponse que l'on trouve dans le Nouveau Testament, et principalement dans les évangiles.

« Il leur dit : Allez ! Ils sortirent, et entrèrent dans les pourceaux. « Il le leur permit. « Il y avait là, dans la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces pourceaux.

Après avoir lu ces versets, nous constatons en effet tout en restant dans un contexte biblique que si le porc est interdit dans les religions chrétiennes, c'est qu'il est impur et c'est le lieu de refuge des démons !

Tableau Récapitulatif des Interdits Alimentaires et Leur Évolution

Aspect Ancien Testament Nouveau Testament
Interdiction du porc Formellement interdite (Lévitique 11.7, Deutéronome 14.8) Annulée par Jésus (Marc 7, 14-22) et Saint Paul (1 Timothée 4, 3-4)
Objectif des règles Enseigner la sainteté et la distinction du peuple d'Israël Accent sur la pureté du cœur et la foi
Application Obligatoire pour les Israélites Non obligatoire pour les chrétiens

En conclusion, bien que l'Ancien Testament interdise la consommation de porc, le Nouveau Testament, à travers les enseignements de Jésus et de Saint Paul, abolit ces interdits alimentaires, mettant l'accent sur la pureté intérieure et la foi.

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