Suivi de la Diversification Alimentaire : Recommandations et Informations Essentielles

La diversification alimentaire marque une étape importante dans le développement de l'enfant, introduisant des aliments autres que le lait dans son régime. Ce processus conduit progressivement à une alimentation familiale vers l’âge de 1 à 2 ans.

L'Évolution des Recommandations en Matière de Diversification Alimentaire

L'âge de la diversification a beaucoup changé au fil du temps. Actuellement, la diversification est débutée chez un nourrisson en bonne santé au plus tôt après l'âge de 4 mois révolus et au plus tard à l'âge de 6 mois. La diversification chez les enfants à risque d'allergie est identique à celle des enfants non allergiques.

En septembre 2021, Santé publique France a publié un guide pour accompagner les parents dans cette étape cruciale. Un an plus tard, l'organisme a publié le processus d’élaboration de ces recommandations, incluant les résultats d'études menées auprès des parents et des pédiatres.

Sources d'Information des Parents

Les professionnels de santé représentent la principale source d'information pour 81 % des parents. Les médecins généralistes et les pédiatres sont essentiellement cités (par 47% des parents). Internet (sites web, blogs, réseaux sociaux, applications pour smartphones) est la seconde source d'information pour 72 % des parents. Le réseau parental (amis, famille) est une source d'information pour 63 % des parents (surtout pour les moins diplômés) avec un niveau d’influence assez élevés surtout chez les plus diplômés. Quant aux supports imprimés (livres, presse écrite), ils sont une source d'information pour 44 % des parents et d’un niveau d’influence un peu moindre, plus élevé chez les plus diplômés.

Selon les pédiatres, les outils les plus efficaces pour attirer l’attention des parents sont les sites internet (pour 73 % des répondants), des brochures (59 %) et des applications smartphone (57 %).

Impact de l'Information sur les Connaissances et les Craintes

La lecture de la brochure a permis d’augmenter les connaissances des parents, mais plus encore le niveau de certitude de leurs réponses sur différents points de la diversification alimentaire, même pour les parents plus jeunes ou moins diplômés. Cependant, les moins diplômés étaient moins certains de la pertinence de leurs connaissances qui étaient pourtant aussi exactes que celles des plus diplômés. L’information la moins connue, et pourtant de grande importance concernait l’introduction entre 4 et 6 mois de tous les groupes d’aliments.

Certaines informations considérées comme nouvelles par les parents ont provoqué de vives réactions à l’image des femmes ayant allaité surprise par la recommandation de commencer la diversification dès 4 mois alors que l’OMS recommande l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois. L’introduction de tous les types d’aliments « y compris ceux réputés allergènes » entre 4 et 6 mois a aussi été difficilement acceptée, en raison de la crainte d’allergies ou de problèmes digestifs. Une réticence liée à la croyance que l’unique rôle de la diversification est de repérer les aliments susceptibles de provoquer une allergie en les introduisant un par un.

La mention d’aliments à proscrire (lait cru et produits laitiers au lait cru, miel) a été une surprise pour la plupart des parents, les risques associés étant inconnus. L’invitation à privilégier le fait maison a été jugé légitime, mais le texte initial était parfois considéré comme stigmatisant par ceux qui utilisaient les produits du commerce. Le conseil d’éviter les produits sucrés et viennoiseries au goûter a généré un sentiment de culpabilité.

La présence de conseils éducatifs liés à l’alimentation (faire confiance à l’appétit de l’enfant, exposition répétée aux aliments peu appréciés, etc.), mais aussi de conseils relatifs à l’environnement alimentaire, comme par exemple la question des écrans pendant les repas, a été remarquée et considérée comme un atout, mais elle a aussi déstabilisé certains parents car jugés d’ordre plus intime et personnel.

Globalement, le contenu de la brochure a été jugé comme utile et le ton employé considéré comme bienveillant. Les résultats de ces études ont été pris en compte pour finaliser la formulation des recommandations nutritionnelles et des conseils aux parents.

Recommandations Pratiques pour la Diversification Alimentaire

Après ses 4 mois révolus, votre enfant découvre la diversification alimentaire. Il n’y a pas d’ordre particulier à respecter pour introduire les différents groupes d’aliments entre 4 et 6 mois : légumes, fruits, volaille, poisson, viande, œufs, légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches…), féculents (pâtes, riz, semoule, pain même complets), produits laitiers. Les groupes alimentaires peuvent être introduits de façon concomitante en proposant quotidiennement des aliments différents.

Une fois la diversification commencée, il est recommandé d’introduire sans tarder les allergènes alimentaires majeurs tels que les produits laitiers, l’œuf et l’arachide, que l’enfant soit à risque d’allergie (personnes allergiques dans la famille) ou non.

Ce Qu'il Faut Éviter

Il est déconseillé de :

  • commencer la diversification avant l'âge de 4 mois révolus ;
  • la retarder au-delà de 6 mois, même chez les enfants à risque d'allergie alimentaire (père, mère, frère ou sœur allergique).

Le Lait : un Élément Indispensable

Le lait doit rester la base de l'alimentation de votre enfant. Donnez-lui au moins 500 ml de lait par jour (le vôtre ou un lait infantile 1er âge). Puis, progressivement, supprimez un biberon ou une tétée, puis deux. Lorsque votre bébé fait au moins un repas complet sans lait par jour, vous pouvez passer à un lait 2e âge plus riche en fer (utilisable de 4-6 mois à 1 an) ou continuer l'allaitement. Lorsque votre petit a huit mois, donnez-lui quatre repas par jour, dont deux repas diversifiés (et pas plus) et deux tétées ou deux biberons de lait.

Légumes, Fruits, Viandes et Poissons : Comment les Intégrer ?

Les légumes peuvent être introduits dès les 4 mois révolus de l'enfant. Choisissez des légumes bien tolérés par l'estomac de votre bébé : les haricots verts, les épinards, les courgettes sans pépins et sans peau, les blancs de poireaux, les carottes. Évitez les légumes riches en fibres, comme la partie verte des poireaux, les salsifis... plus difficiles à digérer. Côté préparation, les légumes doivent être mixés finement, cuits à l'eau ou à la vapeur, sans ajout de sel. N'hésitez pas à les introduire au repas du midi, en complément du lait.

Une fois par jour, vous pouvez lui mixer des compotes de fruits cuits ou crus bien mûrs. La viande et le poisson sont introduits entre 4 et 6 mois, le plus souvent un peu après les légumes et les fruits. Ils sont des sources de fer utile pour prévenir l'anémie par carence en fer fréquente chez le nourrisson.

Les viandes, dont le jambon cuit, sans gras ni couenne, sont bonnes pour votre petit. Toutefois, limitez les abats et la charcuterie. En revanche, tous les poissons conviennent qu'ils soient gras ou maigres, frais ou surgelés (les poissons panés sont exclus de l'alimentation de votre enfant à cet âge). Quant aux œufs, votre bébé doit les manger durs à cet âge.

Donnez-lui de la viande, du poisson ou de l'œuf une seule fois par jour. Donnez du poisson à votre nourrisson 2 fois par semaine en variant les espèces. Ne dépassez pas 10 g de viande ou poisson (soit 2 cuillères à café) ou 1/4 d'œuf dur, une fois par jour. Cuisez bien la viande, le poisson et les œufs pour éviter un risque de toxi-infection alimentaire et de toxoplasmose. Au début, mixez ou écrasez finement tous ces aliments.

Autres Aliments : Farines, Légumes Secs et Matières Grasses

Si votre enfant est un petit mangeur, vous pouvez commencer à lui en proposer entre quatre et six mois (farines 1er âge). À partir de six mois, les farines peuvent être mélangées à un laitage ou à une soupe de légumes, en petites quantités. Elles lui fournissent de l'énergie.

Proposez de temps en temps des légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots secs…) en purée lisse dès 4 à 6 mois, en veillant à ce que l’enfant les digère bien. Oui, car le besoin en lipides est plus élevé chez les nourrissons que chez les adultes, les graisses étant indispensables à son bon développement. Privilégiez les matières grasses d'origine végétale (huile olive, colza) et évitez les fritures.

Conseils Pratiques pour une Diversification Réussie

La diversification est une période de transition parfois difficile à mettre en place.

Textures et Goûts

Voici quelques conseils :

  • De 4 à 8 mois, proposez à votre bébé des aliments mixés (préparation lisse), puis moulinée de 8 à 10 mois (préparation moins lisse). Les morceaux ne sont introduits qu'à partir de l'âge de 10 mois. Cette progression prévient la survenue de troubles de l'oralité et en particulier le refus des morceaux.
  • Si votre enfant refuse un aliment, n'insistez pas et proposez-lui à nouveau le lendemain ou quelques jours après. Ses goûts évoluent.
  • Variez les aliments et apprenez-lui à découvrir de nouvelles saveurs.

Ambiance et Quantités

  • Évitez tout conflit pendant le repas qui doit rester un moment d'échange et de plaisir.
  • Respectez les horaires des repas et évitez le grignotage entre les repas.
  • De six à huit mois, votre bébé a besoin de 10 g par jour de viande, poisson ou œuf soit l'équivalent de deux cuillères à café de viande ou de poisson ou 1/4 d'œuf dur.

Cuillère ou Biberon ?

Faites manger votre bébé avec une cuillère souple qu'il pourra « téter ». Pour apprendre à votre bébé à apprécier les aliments dans leur diversité, changez les goûts et les textures.

Le contenu des petits pots pour nourrissons est équilibré pour votre enfant. Même s'il vous paraît fade, ne le resalez pas. S'ils ne contiennent pas de matière grasse, ajoutez-en une cuillère à café. L'eau est indispensable à votre enfant quand il a soif. C'est la seule boisson nécessaire quand votre enfant a soif. En cas de chaleur ou de fièvre, proposez-lui fréquemment de l'eau pour éviter une déshydratation.

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