Nourrir les oiseaux, qu'ils soient sauvages ou domestiques, est une pratique courante, surtout en hiver lorsque les ressources naturelles se font rares. Cependant, il est essentiel de connaître les aliments appropriés et les méthodes adéquates pour assurer leur bien-être. Cet article explore l'utilisation de la semoule cuite dans l'alimentation des oiseaux, ainsi que d'autres options nutritives pour les aider à prospérer.
L'alimentation des poussins : une attention particulière
Que ces poussins soient élevés avec leur mère ou soient issus d’une couveuse, ils auront besoin d’une alimentation spécifique. Si vous avez une poule dont les œufs vont éclore, vous allez aussi avoir des poussins.
Lorsque les poussins naissent, ils ne peuvent pas manger pendant une journée entière, car ils ont avalé le sac vitellin avant de sortir de leur coquille. Le sac vitellin est ce qu’il reste du jaune de l’œuf au moment de la naissance. Il faut savoir que les poussins sont des petits se débrouillant parfaitement bien très rapidement.
À partir du deuxième jour, il lui faut absorber une alimentation adaptée à sa taille et ses besoins. Quand le poussin a un jour, il a terminé de vivre sur ses réserves qu’il a pu puiser dans le jaune d’œuf de sa coquille.
Bien qu’il existe des mélanges spécifiques dans le commerce, vous pouvez concocter une sorte de pâtée maison pour le nourrir. Faites bouillir des œufs que vous hachez ensuite finement. Hachez également quelques feuilles de laitue, de la semoule cuite et du pain écrasé. Mélangez l’ensemble de façon à ce qu’il devienne homogène. La pâtée ne doit pas contenir de gros bouts de nourriture. Nourrissez vos poussins avec cette mixture deux fois par jour pendant la première semaine.
Lorsque les poussins atteignent dix jours de leur existence, la pâtée maison est toujours de mise, mais elle peut être plus grossière et contenir quelques aliments plus variés comme un peu de farine de maïs par exemple ou les restes végétaux de vos repas. En plus de l’eau fraîche qu’ils doivent toujours avoir à leur disposition, rajoutez un bac de sable fin pour qu’ils puissent broyer la nourriture qu’ils ingèrent et qu’il n’y ait pas d’apparition de coccidies.
Lorsque les poussins atteignent huit semaines, ils mangent la même pâtée maison en petits morceaux enrichie de diverses graines. Les poussins doivent facilement repérer la nourriture. Elle doit être accessible à leur petite taille. Ainsi, il vaut mieux la mettre à même le sol ou sur un papier journal. Par la suite, mettez la nourriture dans une mangeoire devant toujours rester propre et à leur taille.
Il faut leur en laisser à disposition en permanence. L’eau est vitale pour les poussins. Elle doit être souvent changée et mise dans un abreuvoir spécifique dont les bords ne sont pas trop hauts. Ne leur donnez jamais d’eau trop froide, il faut qu’elle soit à température ambiante et à l’ombre.
À noter que : ces quantités de nourriture ne sont données qu’à titre indicatif, car elles évoluent en fonction de la race du poussin et de sa taille. Avec l’âge, les rations quotidiennes de nourriture augmentent.
Si vous avez repéré un poussin abandonné âgé seulement de quelques jours, s’il se nourrit par lui-même, vous n’avez aucun souci pour l’intégrer aux autres ou suivre les consignes éditées plus haut. Il poursuivra sa croissance normalement. Si le poussin est trop faible et qu’il ne mange pas, un vétérinaire pourra vous donner quelques conseils.
Semoule cuite : un avis mitigé
L'utilisation de la semoule dans l'alimentation des oiseaux suscite des interrogations. Certains éleveurs l'utilisent pendant la période de reproduction, en la mélangeant avec de la pâtée pour EAM (élevage à la main). Toutefois, des problèmes de croissance chez les jeunes oiseaux ont été constatés, avec des retards de développement et des jabots gonflés d'air.
Il est important de noter qu'il existe différentes sortes de semoule, avec des grosseurs de grain variables. L'utilisation de la semoule la plus fine possible pourrait réduire la quantité d'air dans le jabot des oisillons.
Cependant, certains éleveurs préfèrent éviter la semoule pour l'élevage des jeunes et revenir à des recettes éprouvées à base de graines, de graines germées et de pâtée aux œufs.
Alternatives et compléments alimentaires
Outre la semoule, de nombreux autres aliments peuvent être proposés aux oiseaux :
- Graines : Les graines de millet, d'avoine ou de tournesol permettent aux oiseaux de retrouver pleinement leur énergie après de longues heures à errer de branches en branches. De plus, elles contiennent des hydrates de carbone, des minéraux et des vitamines renforçant leur système immunitaire.
- Céréales : Flocons d'avoine, maïs concassé, blé, orge sont autant de céréales que vous pouvez offrir aux petits oiseaux sans crainte.
- Boules de graisse : Vendues dans le commerce et dans les jardineries, les boules de graisse sont adaptées au régime des oiseaux. En revanche, ne laissez surtout pas le filet car les volatiles pourraient être piégés dedans.
- Noix de coco : Leur chair laiteuse en fait un met très apprécié par les oiseaux. Par contre, ne leur donnez jamais sous une forme séchée car, tout comme le riz, la noix de coco pourrait gonfler dans l'estomac.
- Déchets de cuisine : Il ne s'agit pas de leur laisser tous vos restes mais d'en sélectionner une partie, comme les os et les morceaux de viande cuits.
- Cacahuètes : Les arachides doivent être fournis ponctuellement car ils peuvent également provoquer des bactéries. Vous pouvez tout de même leur donner dans la limite du raisonnable des noix, des amandes et des noisettes, seulement si elles sont concassées.
Les aliments à éviter
Certains aliments sont à proscrire de l'alimentation des oiseaux :
- Pain sec : Il gonfle dans le tube digestif et, étant salé, il entraîne des troubles digestifs.
- Biscuits secs, chips, cacahuètes salées, produits laitiers, gâteaux, aliments "junk food" : Ces aliments sont trop riches en graisses et en sucres et sont inadaptés au régime alimentaire des oiseaux.
- Graines de lin, fruits secs salés : Sauf s'ils sont vendus non salés, auquel cas les grives et les merles peuvent en raffoler.
- Déchets alimentaires : Les pâtes, la semoule ou le riz provoquent des carences et ne conviennent pas au régime alimentaire des oiseaux.
- Saindoux et gras de jambon : Ils peuvent contenir des nitrites toxiques.
- Charcuterie et restes de viande : Ils attirent les carnivores et les rats.
Aménager un espace adapté
Pour nourrir les oiseaux dans les règles de l'art, il suffit de suivre à la lettre ces quelques astuces :
- installer un nichoir : il peut servir de refuge aux petits oiseaux mais aussi de cachette pour leur repas
- placer des abreuvoirs et des mangeoires pour que les oiseaux puissent se désaltérer, nettoyer leur plumage et se nourrir
- donner à manger à des horaires précis : fournissez les repas à des moments de la journée calibrés, le matin pour qu'ils reprennent des forces après une nuit de sommeil et en fin d'après-midi pour qu'ils affrontent la nuit avec plus de facilité
- ne pas donner des aliments entiers mais en petits morceaux : pensez bien à émietter et concasser les aliments les plus gros car sinon les oiseaux ne seront pas capables de les ingérer.
Types de mangeoires
- La boule à filet suspendu : Mauvaise idée, car il s’agit de pièges mortels pour les Mésanges et Sittelles.
- Le distributeur silo : alternative tout d’abord recommandée pour les boules de graisse, les pains de graisse et les grosses graines comme les cacahuètes.
- La disposition au sol : rudimentaire mais à éviter. En effet, elle peut être interdite dans les parcs et lieux publics.
- La mangeoire plateau : disposition horizontale des aliments, protégés ou non par une petite toiture, elle permet ainsi un accès facilité aux graines.
- La mangeoires silo à graines : de conception plus élaborée que le distributeur silo, cette mangeoire est aussi recommandée par les associations de protection de la nature.
- La mangeoire trémie : plateau horizontal de distribution ainsi surmonté d’un compartiment à graines fermé.
Où placer les mangeoires et les abreuvoirs ?
Qu’il s’agisse de mangeoires plateaux ou de mangeoires verticales, voici quelques conseils pour les placer :
- Evitez qu’elles ne soient posées au sol : les installer en hauteur protégera les oiseaux de la prédation des chats.
- Installez-les dans un endroit dégagé : les oiseaux présents aux mangeoires détecteront plus facilement les dangers, comme le chat.
- Installez-les loin des vitres pour éviter les collisions lors de leur envol.
- Installez plusieurs mangeoires afin d’éviter un trop grand nombre d’individus en même temps et ainsi limiter la transmission de maladies.
Le nourrissage des oiseaux en hiver engendre des rassemblements d’oiseaux, parfois conséquents. Afin d’éviter la propagation de maladies, privilégiez plusieurs points de nourrissages plutôt qu’un seul. Et pensez à les nettoyer régulièrement ainsi que les abreuvoirs.
L'importance de l'eau
Nourrir les oiseaux en hiver est donc une bonne idée. Mais encore faut-il penser à les abreuver ! Cette bonne action peut donc se poursuivre toute l’année.
L’eau liquide représente aussi une ressource capitale pour les oiseaux, surtout en cas de gelées ou de chutes de neige. De même en été, la canicule rend cette ressource également rare, ce qui autorise les particuliers à laisser des coupelles d’eau à disposition de leurs petits protégés.
Attention également à prendre soin que l’eau ne gèle pas en hiver. Il faut aussi que la coupelle soit régulièrement nettoyée pour éviter le développement de bactéries. De même, des micro-algues toxiques peuvent proliférer dans l’eau stagnante l’été.
Évitez cependant tout additif chimique : anti-algues, alcool anti-gel, ou tout autre complément alimentaire ! L’abreuvoir ne doit pas provoquer la noyade des oiseaux : il existe des modèles à suspendre vendus dans les animaleries, mais une simple coupelle profonde de 2-3 centimètres maximum suffira. Enfin, si le récipient est trop profond, disposez des pierres plates pour créer un haut-fond artificiel.
Recettes
Recette | Ingrédients |
---|---|
Recette 1 | Alpiste (35,7%), millet blanc (35,7%), chénevis (7,2%), navette (7,2%), colza (7,2%), gruau d’avoine (3,5%), lin (3,5%) |
Recette 2 | Navette (57,3%), alpiste (22,8%), gruau d’avoine (11,5%), lin (2,8%), niger (2,8%), oeillette (1,4%), laitue blanche (1,4%) |
Recette 4 (Colombidés) | Maïs grain (35%), blé (20%), tourteau de soja (21%), tourteau de tournesol (9%), farine de luzerne (2%), sucre (1,5%), suif (1%), CaCO3 (1%), phosphate bicalcique (2,2%), sel (0,3%), oligoéléments (0,2%), complément vitaminique (0,8%), liant pour granulés (2%) |
Recette 5 (Perroquets) | Mélange A: Farine de maïs (150g), levure sèche (120g), farine de blé (100g), farine d’orge (100g), flocons d’avoine (100g), poudre de lait écrémé (100g), tourteau de soja (80g), tourteau d’arachide (80g), farine de feuilles d’orties (60g), huile de soja (50g), poudre d’os (20g), premix (20g), NaCl (10g), extrait liposoluble de luzerne (10g), vit A 50.000 UI, vit B12 50 UI, vit D3 10.000 UI, vit C 300mg, vit E 40mg, vit B1 8mg, vit B6 6mg, vit K 2mg, ac folique (0,8mg), nicotinamide 40mg, ac pantothénique 20mg, Fe 20mg, Cu 2,5mg, Mn 60mg, Zn 40mg, Iode 1mg, Co 0,3mg. Mélange B: Viande hâchée bouillie (500g), carottes rapées (400g), oeufs bouillis avec coquille (100g) |
TAG: #Semoul