La diverticulite du côlon survient chez des individus déjà atteints de diverticulose colique, une anomalie anatomique bénigne caractérisée par la présence de diverticules qui se développe le plus souvent avec l’âge. La diverticulite correspond à l'inflammation/infection d'origine diverticulaire, explique la Haute Autorité de Santé (HAS).
Les signes associés sont des douleurs de la fosse iliaque gauche, des troubles du transit, de la fièvre... avec des complications possibles tels que des abcès, des fistules, des péritonites et des sténoses.
Qu'est-ce que la diverticulite?
Avec l'âge, des diverticules, des sortes de hernies semblables à des petites poches, se forment progressivement dans le colon, en particulier au niveau du côlon sigmoïde, du côlon gauche et du côlon transverse. Ce phénomène appelé "diverticulose" est très courant et concerne plus de 50 % des hommes et des femmes après l'âge de 50 ans.
Une inflammation et/ou une infection peut se manifester lorsque la paroi d'un des diverticules se rompt. Le patient peut alors être touché par une diverticulite (sigmoïdite), un trouble gastro-digestif qui peut entraîner une hospitalisation et nécessiter une intervention chirurgicale.
Très fréquente chez les personnes âgées, la diverticulite survient chez des individus déjà atteints de diverticulose. Elle est entraînée par la formation d'un trou dans l'un des diverticules. Cette ouverture permet aux bactéries présentes dans l’intestin de s’échapper et donc de provoquer une inflammation et/ou une infection.
Selon les chiffres de la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE), 20% des diverticulites sont ce qu'on appelle des diverticulites compliquées. L'inflammation évolue et se complique en abcès, voire en péritonite, en fistules ou en sténose.
Symptômes de la diverticulite
Plusieurs symptômes peuvent alerter sur la diverticulite. Le patient peut notamment souffrir de douleurs ou de sensibilités au niveau de l’abdomen, de fièvre, de nausées et de vomissements.
Un malade touché par la diverticulite peut développer des fistules causées par l'inflammation intestinale. Des abcès peuvent également se former autour d’un diverticule enflammé. Dans certains cas, une péritonite, une infection de la cavité abdominale, peut apparaître lorsque la paroi d’un des diverticules se rompt.
Diagnostic et traitement
Par rapport aux symptômes, le médecin pose rapidement le diagnostic de la diverticulite, surtout si le patient est déjà touché par la diverticulose.
Dans le cas d’une diverticulite légère, les symptômes s’estompent généralement rapidement. L’affection est souvent traitée depuis le domicile où le patient doit se reposer et consommer uniquement des aliments liquides. La prise orale d’antibiotiques est parfois nécessaire.
Alimentation pendant une crise de diverticulite
Lors d'une crise de diverticulite avec des douleurs importantes ou des saignements dans les selles, consultez immédiatement votre médecin qui vous prescrira un régime sans résidus afin de mettre votre côlon au repos pendant la phase aiguë.
Au menu : riz et pâtes blanches, laitages, bouillon… mais surtout ni fruits et légumes ni céréales complètes.
Au début de la maladie, il est important de consommer uniquement des aliments sous forme liquide pendant deux à trois jours. Lorsque les symptômes s’atténuent, il est recommandé de reprendre progressivement une alimentation "classique", mais en limitant les aliments avec une forte teneur en fibres pendant deux à trois semaines.
Prévention des crises: alimentation riche en fibres
Une fois la crise passée, on conseillera d'augmenter progressivement sa consommation de fibres jusqu’à adopter un régime riche en fibres.
Aucun régime alimentaire ne peut être recommandé pour la prévention des récidives de diverticules, rappelle la HAS. Mais plus le côlon sera vide, moins le risque de complications sera important. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, doit donc être adoptée.
Pour éviter que les matières fécales ne restent coincées dans les diverticules, on favorise un bon transit en consommant plus de fibres (25 g/jour en moyenne). Il faut enrichir l’assiette en aliments riches en fibres comme des fruits et légumes cuits - aux fibres moins agressives - puis en introduisant progressivement les crudités.
Essayez de privilégier les féculents complets ou semi-complets, qui contiennent plus de fibres que les féculents raffinés.
Aliments à privilégier
- Haricots verts: Dotés de fibres longues et tendres, ils permettent d’augmenter sa consommation de fibres sans inconfort intestinal.
- Agrumes et légumes: Pour avoir sa dose de vitamine C, on mise plutôt sur les agrumes et les légumes.
- Féculents complets ou semi-complets
Aliments à éviter
- Sucreries: Chocolat, bonbons, sodas et d’autres produits très sucrés contiennent des glucides rapidement assimilés qui peuvent entraîner une perforation des diverticules et provoquer des hémorragies et infections diverticulaires.
- Graines: La plupart (graines de lin, de sésame…) peuvent se coincer dans le côlon. À éviter : mueslis floconneux et pain multicéréales.
- Farine raffinée: Elle peut provoquer une perforation des diverticules.
- Kiwi: Contient des petits grains que l’estomac ne digère pas.
Conseils nutritionnels supplémentaires
En plus de l'alimentation, certains conseils nutritionnels peuvent aider à favoriser le transit et une bonne digestion.
- Mastiquer longuement: Broyer les aliments - surtout les plus durs - et les imbiber de salive facilite la digestion dans l’estomac. Cela évite qu’ils n’arrivent entiers dans le côlon et se coincent dans les diverticules, favorisant les inflammations.
- Épépiner les tomates: Non digérés par l’estomac, leurs pépins peuvent rester coincés dans le côlon.
- Raisin sans pépins: Ça existe !
Facteurs de risque
Lorsque l’alimentation est insuffisamment riche en fibres et que la personne ne pratique pas assez d’activité physique, la constipation est fréquente. Lorsque cette situation est chronique, la musculeuse s’épaissit (le côlon se « muscle » pour être plus efficace).
Chez les personnes qui ont développé une diverticulose, l’usage des médicaments anti-inflammatoires (corticoïdes ou AINS, les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’aspirine, l’ibuprofène ou le kétoprofène par exemple) doit rester occasionnel. Ils pourraient favoriser le déclenchement d’une diverticulite.
La SNFGE rappelle également que "contrairement à une idée reçue, les fruits à coque (noix, noisettes, amande, pistaches …), le blé et le maïs ne sont absolument pas déconseillés en cas de diverticulose.
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