Que Manger Après Une Intoxication Alimentaire : Conseils et Aliments à Privilégier

Vomissements, diarrhées, maux de tête sont les principaux symptômes d'une intoxication alimentaire. Reconnaître ces manifestations fréquentes pendant les fêtes ou en été permet de mieux les traiter. Alors, comment soigner cette désagréable infection, notamment par l’alimentation ? Quels aliments privilégier ou éviter ?

Comprendre l'intoxication alimentaire

Les victimes d'une intoxication alimentaire sont contaminées par un germe présent dans leur nourriture. Parmi les plus connus, on trouve les listeria et les salmonelles. Ces deux bactéries sont naturellement présentes dans certains de nos aliments. À l'état de traces, elles ne présentent pas de risque pour le consommateur. En grand nombre, elles peuvent provoquer de graves infections digestives.

Une intoxication alimentaire fait suite à la consommation d’un ou de plusieurs aliments contaminés par une bactérie telle que E. coli, la salmonelle ou Listeria, indique l’Institut Pasteur de Lille. Les aliments peuvent avoir été en contact avec la bactérie avant, pendant ou après la préparation d’un plat, à cause d’un problème de cuisson, de conservation ou de nettoyage des aliments.

Généralement, il s’agit d’aliments frais tels que le poisson, la viande, les œufs, les crustacés ou les produits laitiers. La consommation d’une eau non potable peut aussi expliquer une intoxication alimentaire.

Les symptômes et leur durée

Les symptômes surviennent dans les deux à trois heures suivant le repas. Ce sont :

  • Des vomissements
  • Des diarrhées
  • Des maux de ventre
  • Parfois une fièvre élevée (39 à 40 °C) et des maux de tête

Les symptômes d’une intoxication alimentaire se manifestent rapidement, au maximum quelques heures après l’ingestion de l’aliment contaminé. Généralement, les symptômes disparaissent complètement au bout de quelques jours (72 heures maximum). Ce délai dépassé, il sera conseillé de consulter rapidement un médecin.

Des complications peuvent apparaître, notamment chez les personnes à risque telles que les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées. D’où l’importance de rester vigilants aux signes de santé anormaux : diarrhées, vomissements…

Premiers gestes et régime initial

Dans un premier temps, il vaut mieux ne pas prendre de médicaments antidiarrhéiques ou antiémétiques, car la diarrhée et les vomissements aident à votre corps à se débarrasser des bactéries et toxines. Le jour même et pendant au moins vingt-quatre heures, il faut simplement imposer au système digestif un repos complet en adoptant un régime strict et boire beaucoup d'eau minérale riche en sodium (type Vichy), pour compenser la perte en minéraux, mais aussi du bouillon et des boissons légèrement sucrées afin d'éviter la déshydratation.

Reprise de l'alimentation : les aliments à privilégier

Dès le lendemain, il est possible de s'alimenter, en petite quantité et en privilégiant des aliments peu agressifs pour le tube digestif : riz, légumes cuits, biscottes, purées de carottes et de pommes de terre et bananes mûres. Peu à peu, on peut revenir à un régime normal.

Pour se remettre rapidement d’une intoxication alimentaire, il faudra privilégier des plats simples et peu assaisonnés (faciles à digérer) et qui ne vont pas irriter davantage l’estomac ni les intestins.

Le pain

Si après une intoxication alimentaire, les pains peuvent être une bonne option, il sera toutefois important de bien les choisir. Le pain blanc sera par exemple indiqué car il est facile à digérer puisque faible en fibres. Préférez-le d’ailleurs grillé pour une meilleure tolérance digestive, complète le Dr Cohen. Le pain de mie aussi ira de la partie de par sa légèreté. On privilégiera toutefois ses versions sans graines et sans ajout de fibres.

Sans oublier ces deux alternatives, les biscottes ou crackers non salés. En revanche, les pains complets ou aux céréales seront eux à fuir du fait qu’ils sont bien trop riches en fibres et risqueraient d’irriter un estomac déjà sensible et d’exacerber la diarrhée.

Les laitages

Pendant et après une intoxication alimentaire, il est généralement recommandé de faire attention aux produits laitiers car ils peuvent eux aussi être difficiles à digérer et aggraver les symptômes gastro-intestinaux. Cependant, certains types de laitages comme les fromages à pâte dure, pourront être consommés avec modération, surtout si vous les tolérez bien, nuance le Dr Cohen. Il s’agira par exemple du gouda, du parmesan, mimolette… Ils sont salés et donc intéressants pour retenir l’eau.

Attention toutefois, si vous ressentez une gêne après avoir consommé des laitages, il sera préférable de les retirer de votre alimentation jusqu’à ce que votre digestion se normalise. Conseil d’ailleurs valable pour tout autre aliment ingéré.

Hydratation et autres boissons

Veiller donc à boire beaucoup d’eau et/des solutions de réhydratation orale pour compenser les pertes liquides provoquées par les vomissements et/ou diarrhées. Et si la tentation tisanes se fait sentir, préférez celles de thym et de menthe pour leurs propriétés stimulantes qu’elles ont sur la digestion.

La soupe miso régénère la flore intestinale grâce aux probiotiques qu’elle renferme, aide et facilite la digestion, souligne le Dr Cohen. Et comme si cela ne suffisait pas, elle aide aussi à maintenir une hydratation satisfaisante, cruciale pendant une intoxication alimentaire. Sa teneur en sodium va, quant à elle, aider à rétablir l’équilibre électrolytique, en d’autres termes : l’équilibre que notre corps doit maintenir entre l’eau qu’il contient et les minéraux dont il a besoin !

Aliments à éviter

Il est recommandé d'attendre le rétablissement total avant de consommer des aliments irritants, comme les fibres (crudités et céréales à grains entiers), les produits laitiers, les fritures, les charcuteries et les pâtisseries. Enfin, mieux vaut éviter pendant quelques jours l'alcool, les boissons à base de cola, le café, le thé et les épices.

Pour se remettre rapidement d’une intoxication alimentaire, évitez les aliments très gras, épicés, sucrés, ainsi que les boissons caféinées et l’alcool. Ces aliments demandent davantage de temps et d’énergie à votre intestin pour être digérés.

Quand consulter un médecin ?

Souvent, les symptômes s'atténuent dès le lendemain, puis disparaissent en deux à cinq jours. S'ils persistent et que le malade rejette tous les liquides qu'il tente de boire, mieux vaut consulter un médecin pour prévenir tout risque de déshydratation, conseille Béatrice de Raynal, nutritionniste à Paris.

Le médecin évalue le degré de gravité de la maladie par un examen physique, des analyses de sang et d'urine. Dans les cas les plus graves, des échantillons des selles sont envoyés au laboratoire afin d'identifier la bactérie. Le médecin peut prescrire un antibiotique intestinal et des ralentisseurs du transit afin de juguler les selles liquides. En cas de douleurs, un antispasmodique complète le traitement. Avec celui-ci, tout doit rentrer dans l'ordre en quarante-huit heures.

Généralement sans gravité, les intoxications alimentaires peuvent se révéler dangereuses lorsqu'elles frappent les nourrissons, les enfants en bas âge et les personnes âgées, qui se déshydratent plus rapidement que les autres, leurs moyens de défense étant moindres. Dès que ces symptômes se déclarent, mieux vaut consulter tout de suite un médecin.

Si celui-ci estime que le risque de déshydratation est important, il peut proposer quelques jours d'hospitalisation. La réhydratation et le traitement médical sont alors administrés par voie intraveineuse. Une attention particulière doit être apportée aux femmes enceintes, qui, une fois contaminées, peuvent craindre une infection généralisée, pire une méningite. Un suivi médical est indispensable.

Intoxication alimentaire vs Allergie

Une intoxication alimentaire est bien différente d'une allergie. La première résulte de la consommation d'un aliment contaminé par une bactérie. Dans le cas d'une allergie, l'aliment est sain, mais l'organisme de la personne allergique ne le supporte pas et le perçoit à tort comme dangereux. Le corps produit, pour se défendre, des anticorps spécifiques de l'allergie, qui déclenchent à leur tour des symptômes comme des plaques d'eczéma ou des problèmes respiratoires…

Prévention des intoxications alimentaires

Pour se prémunir contre ces intoxications, lorsqu'on fait ses courses, il est conseillé de n'acheter les aliments surgelés en dernier et de les rapporter dans un sac isotherme. On peut y conserver également les viandes, les œufs, les laitages. Une fois à la maison, il est important de ne pas ranger les aliments n'importe comment dans le réfrigérateur.

Dans la partie la plus froide, comprise entre 0 et 4 °C , c'est la place des viandes, du poisson, des charcuteries, des petits plats faits maison, des barquettes traiteur et des laitages. Dans la zone intermédiaire, dont la température est comprise entre 4 et 6 °C, il faut entreposer les légumes et les fruits cuits, ainsi que les fromages affinés. La partie la moins froide du réfrigérateur est le bac à légumes pour les produits frais (6° environ). Et pour contrôler la température du rérigérateur et du congélateur, placez-y un thermomètre. S'il grimpe au-delà des températures recommandées, jetez !

Pour éviter les intoxications alimentaires, le poulet et la viande hachée doivent toujours être bien cuits : la "maladie du hamburger" et la "maladie du barbecue", qui sévissent de juin à octobre, sont généralement dues à une cuisson insuffisante des viandes. Pour être sans danger, celles-ci ne doivent présenter aucune partie de couleur rosée.

Faites également attention aux restes. La viande, le poisson et les œufs crus sont extrêmement vulnérables aux bactéries. Pour les conserver, il est conseillé de les mettre dans un contenant avec un couvercle, ou de les couvrir d'une feuille de cellophane, afin de les protéger de l'air, et de les consommer dans les vingt-quatre heures pour les produits crus, deux jours pour les plats cuisinés. Attention ! Certains aliments ne se conservent pas au-delà du repas, au risque de devenir des bouillons de culture. C'est le cas de la mayonnaise maison, des sauces, des huîtres ouvertes, des feuilles de salade mélangées à la vinaigrette et des glaces décongelées.

Intoxication alimentaire ou gastro-entérite : comment les différencier ?

Bien qu’elles partagent des symptômes similaires (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales, l’intoxication alimentaire et la gastro-entérite sont deux affections bien distinctes. Elles ont, pour commencer, des origines distinctes : la gastro-entérite est généralement liée à une infection virale tandis que l’intoxication alimentaire est la conséquence directe de la consommation d’un aliment ou d’eau contaminé.

Autre aspect à prendre en compte, le nombre de personnes malades : Si plusieurs personnes présentent les mêmes symptômes (diarrhée, vomissements, nausée, …) quelques heures après avoir mangé le même repas, la piste de l’intoxication alimentaire est à privilégier, précise le Dr Cohen.

Comme évoqué plus haut dans l’article, l’intoxication alimentaire dure en général de quelques heures à trois jours quand la gastro-entérite dure plus longtemps (entre 2 jours et une semaine environ).

Gestes simples à adopter

Voici quelques gestes simples à adopter au quotidien recommandés par l’Institut Pasteur de Lille :

  • Respecter la chaîne du froid. Veillez à ne pas congeler un aliment qui a déjà été décongelé, et prévoyez une glacière ou un sac de congélation pour transporter les produits frais.
  • Nettoyer soigneusement les plans de travail et aliments. Vous pouvez aussi choisir d’utiliser deux planches à découper : l’une pour les viandes et poissons, et l’autre pour les légumes. De cette manière, vous limitez le risque de transmission de bactéries entre aliments lors de la préparation de vos repas.
  • Enfin, porter une attention particulière à la cuisson des aliments.

Tableau récapitulatif des aliments recommandés et à éviter

Aliments recommandés Aliments à éviter
Riz Crudités
Légumes cuits (carottes, pommes de terre) Céréales à grains entiers
Biscottes Produits laitiers
Bananes mûres Fritures
Pain blanc grillé Charcuteries
Fromages à pâte dure (Gouda, Parmesan) Pâtisseries
Eau, bouillon, tisanes (thym, menthe) Alcool
Soupe miso Boissons à base de cola
Café, thé
Épices

TAG:

En savoir plus sur le sujet: