Production de Porc : Statistiques et Tendances Mondiales

La consommation mondiale de viande a doublé depuis les années 1990, bien plus rapidement que l’augmentation de la population.

État des lieux et projections

Selon les projections de la FAO, la consommation mondiale de protéines carnées aura augmenté de 9 % en 2032 par rapport à 2022 (+43 millions de tonnes). Cette augmentation devrait être principalement le fait des pays asiatiques (+26 millions de tonnes), notamment la Chine, et des pays du continent américain (10 millions de tonnes). Une partie de cette évolution tient à la transformation des régimes alimentaires, laquelle est influencée par l’amélioration des revenus et l’urbanisation.

Dans les pays d’Afrique qui se heurtent encore à une faible disponibilité des produits d’élevage, la consommation de viande est faible (20 kg/habitant/an en moyenne sur le continent). Elle fait partie pourtant des aliments qui aident à lutter contre l’anémie ferriprive qui touche 52 % des femmes de 15 à 49 ans en Afrique de l’Ouest.

Dans les pays à revenus élevés, la consommation de viande atteint un plafond : elle est suffisante sur le plan nutritionnel, voire excessive, et se stabilise sous l’effet des changements de comportements alimentaires.

L’augmentation globale constatée concerne majoritairement la consommation de volailles, d’une part car c’est une des viandes les moins coûteuses et d’autre part car les volailles sont considérées par les consommateurs comme des produits sains, faciles à cuisiner et peu émetteurs de gaz à effet de serre. Enfin, la viande de volaille n’est pas soumise à des interdits religieux, contrairement au porc ou au bœuf.

En France, après une baisse au début des années 2010, la consommation individuelle de viande connaît une très légère hausse depuis quelques années. C’est le résultat de la hausse de consommation des populations jeunes, en particulier de viande hachée, qui contrebalance le changement de régime de certaines populations pour des motivations diverses (par ex., environnement, bien-être animal) et l’augmentation d’une population âgée moins consommatrice.

La proportion des différentes viandes, elle, se modifie, « en faveur des viandes de volaille ; celles de bœuf et des « autres viandes » (abats, équidés, lapins, gibiers) diminuent depuis le début des années 80 », comme le souligne le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture.

La consommation de lait est en forte augmentation à l’échelle mondiale : +1,7 % par an environ sur la dernière décennie. La moyenne mondiale de 118 kg équivalent lait/habitant/an en 2022 cache une forte hétérogénéité : environ 40 kg équivalent lait en Chine, 115 en Inde, et 285 en France.

« En Europe, nos besoins intérieurs plafonnent et nous sommes devenus le premier exportateur mondial de produits laitiers, avec 36 % du total des exportations en valeur en 2022 », souligne Vincent Chatellier, de l’unité Structures et marchés agricoles, ressources et territoires (SMART), à Rennes. L’UE à 27 produit environ 150 millions de tonnes de lait par an, ce qui la situe au 2e rang mondial, derrière l’Inde (200 millions de tonnes par an).

Pertes et gaspillage

Les pertes et le gaspillage surviennent tout au long de la chaîne alimentaire, les premières sur les phases de production primaire, récolte, transformation et distribution, le second lors de la vente au détail et de la consommation par les ménages. Ils n’englobent pas les cultures destinées à l’alimentation animale ou à la production d’énergie.

Les données pour évaluer ces phénomènes sont encore insuffisantes ; cependant une estimation globale de près d’1/3 de la production alimentaire est retenue par la FAO, avec 14 % de pertes et 17 % de gaspillage.

Production mondiale de viande porcine

Ce sont 3484 kilos de viande de porc qui sont produits chaque seconde dans le monde (compteur). Plus de 109 millions de tonnes de viande porcine devraient être produits en 2014 pour 790 millions de porcs.

La production porcine se développe là où est la consommation, c'est-à-dire dans trois principaux bassins : Amérique du Nord, Europe et Asie.

En 2020, La Chine, à elle seule, va représenter la moitié de la demande mondiale, avec une estimation à 52 millions de tonnes consommées.

L'Europe, dans son ensemble, est compétitive sur le marché mondial, compte tenu de sa technicité. D'autre part, elle peut prétendre occuper des marchés relativement « haut de gamme » grâce à la qualité de ses produits.

L’Union européenne dispose du 2ème cheptel porcin mondial en 2008.

PaysNombre de porcsProduction (milliers de tonnes)
Allemagne26 7192 296
Espagne26 2902 542
France14 7961 201
Pologne14 2421 279
Danemark12 1951 289
Pays-Bas11 7351 025
Italie9 252756
Belgique-Lux.6 190552
Roumanie6 149398
Royaume-Uni4 550488
Hongrie3 383314
Autriche3 064291
Portugal2 339303

La part de la viande fraîche (côtes de porc, rôti, etc.) ne représente que 25 % de cette consommation. Sur ces 34,5 kilogrammes, il est important de préciser que la part de la viande fraîche (côtes de porc, rôti, etc.) ne représente que 25 % soit environ 8,5 kilogrammes équivalent carcasse (avec os et gras). le gras et les os servent d'ingrédients dans la fabrication des aliments pour animaux de compagnie ou peuvent servir pour la fabrication de gélatine ou de gomme à mâcher. Certains sous-produits sont utilisés pour la fabrication d'encre d'imprimerie, de pneus ou d'asphalte.

Production de viande de porc : Évolutions récentes

Au cours du premier quadrimestre de 2017, l'UE dans son ensemble a connu une chute de la production de viande de porc de 183.100 t (-2,4%) par rapport à la même période de 2016, tandis que les USA ont augmenté de 75.900 t (+2%).

L'UE a produit 23,2 millions de t de viande de porc en 2016, soit 1,3% de plus qu'en 2015 et 1% de plus que le record antérieur en 2007. Les 5 principaux producteurs, les millions de tonnes produites et leur part de production en 2016 ont été : Allemagne 5,57 (24%), Espagne 4,06 (17,5%), France 1,99 (8,6%), Pologne 1,96 (8,5%) et Danemark 1,57 (6,7%).

Avec une production cumulée de janvier à octobre de 3,4 millions de t, l'Espagne a battu un record pour tous les mois de 2016 sauf en juillet et octobre. La hausse de la production par rapport à la même période de 2015 (164.000 Tm, 5%) dépasse même celle des Etats-Unis, pays qui connaît aussi une forte croissance de sa production.

Les Etats-Unis ont battu un record de production pour 6 des 9 mois passés de 2016. Jusqu'au mois de septembre 2016, un total de 8,3 millions de tonnes ont été produites, soit 1,4% de plus que sur la même période de 2015.

Effectifs porcins

L'effectif de truies en Espagne est le plus élevé de l'UE et continue à augmenter, de 4,6% par rapport à 2014, tandis qu'il baisse dans la plupart des pays. Parmi les principaux producteurs, les baisses les plus notoires ont eu lieu en Allemagne (-4%), aux Pays-Bas (-4,8%), en France (-2,3%) et en Pologne (-14,8%).

Avec un effectif en 2015 de 28,4 millions de porcs, soit 6,8% de plus qu'en 2014, l'Espagne devient le premier producteur porcin d'Europe, devant l'Allemagne, avec un effectif de 27,5 millions de têtes après une diminution de 2,8%.

Les pays de l'UE abattent 5 millions de porcs de plus au cours du premier semestre 2015 par rapport à 2014 (+4%). Sur la même période, les USA ont augmenté de près de 4 millions (+7%) le nombre d'abattages. Dans l’Union Européenne, le nombre de porcs abattus en Mai suit la tendance à la baisse de cette année avec une diminution de 3,4% par rapport à l’an passé.

Perspectives pour 2024

Après une reprise de la production mondiale en 2023, les dynamiques du marché chinois entraîneront une légère contraction de l’offre en 2024. En 2023, la production mondiale de porc a franchi un record avec 115 millions de tonnes équivalent carcasse (téc), enregistrant une augmentation de 0,6 % par rapport à 2022. Cette croissance de l’offre est largement attribuable aux évolutions de marché observées en Chine et au Brésil, compensant ainsi le déclin historique constaté en Europe.

Parallèlement, la demande à l’échelle internationale a connu un repli (-3,1 % en un an). Pour l’année 2024, les perspectives semblent marquées par des dynamiques variées entre les principaux bassins producteurs tels que la Chine, l’Union européenne (UE-27), les États-Unis et le Brésil.

Au sein de l’UE-27, les conclusions de l’enquête sur le cheptel menée à la fin de l’année 2023 laissent entrevoir une possible sortie de la phase de décapitalisation massive.

En 2023, le repli de l’offre européenne a été significatif : -7,6 % de porcs abattus, soit l’équivalent de 17,3 millions de porcs. De plus, le secteur aval en Europe a été impacté par des restructurations majeures, ayant des répercussions sur les dynamiques de marché. Ces réorganisations ne sont pas sans conséquences et limiteront la production européenne au moins sur la première partie de l’année.

En 2024, les perspectives dépendront des dynamiques des bassins producteurs en Chine, Union européenne, États-Unis et Brésil. Une légère baisse de la production mondiale de -0,9 % sur un an est prévue alors que la demande devrait être plus importante. Les perspectives prévoient une légère baisse de l’offre mondiale de porc impactée par celle de la Chine, avec une reprise modérée de la demande internationale.

Dans l’UE à 27, l’enquête de cheptel fin 2023 prévoit une possible fin de décapitalisation. En 2023, le repli de l’offre européenne a été de -7,6 % de porcs abattus, soit l’équivalent de 17,3 millions de porcs.

Le secteur de l’abattage-découpe a été impacté par des restructurations ayant des conséquences sur le marché. Ces réorganisations limiteront la production européenne sur le début d’année ; au second semestre, une amélioration est attendue.

En 2023, les exportations ont fortement baissé : les ventes de produits porcins vers les marchés tiers ont diminué de 19 % en volume. En plus de la baisse de la production européenne et des disponibilités pour l’exportation, les prix du porc très bas outre-Atlantique ont rendu les viandes américaines et brésiliennes plus compétitives à l’international.

S’est ajouté un désavantage monétaire pour l’UE, l’euro fort par rapport au dollar et au réal brésilien a pénalisé les viandes européennes à l’export. En 2024, les exportateurs européens devraient bénéficier d’opportunités de marché, en particulier en Chine, mais les défis de compétitivité demeurent.

En 2024, une diminution de la production porcine chinoise est prévue, de -3 % selon l’USDA, en raison des difficultés du marché intérieur : épidémies de PPA et de SDRP, et année 2023 compliquée pour le secteur porcin. Malgré un début 2024 prometteur, la fragilité économique de la Chine entrave la demande intérieure, même lors des fêtes nationales.

Une offre importante confrontée à une faible demande a entraîné une forte réduction des prix tandis que les élevages, aux coûts de production élevés, n’ont plus été rentables. Pour contrer cette tendance négative, le Ministère de l’Agriculture chinois a annoncé un nouveau plan afin de réguler la capacité de production porcine nationale.

Le gouvernement chinois souhaite stabiliser le nombre de truies reproductrices à 39 millions de têtes, en ajustant les effectifs en fonction de l’offre et de la demande. Ce plan prévoit une surveillance accrue du marché et des maladies, avec un soutien renforcé des Administrations publiques.

Après une année 2023 difficile pour l’industrie porcine aux États-Unis, une reprise de la production est prévue en 2024 de +2,4 % selon l’USDA. L’offre devrait être stimulée par la demande intérieure et l’export. Malgré les défis économiques, sanitaires et politiques, les analystes américains prévoient une amélioration de la production grâce à des gains de productivité et une reprise de la demande.

Compte tenu des problèmes sanitaires et de la baisse des cheptels (-3,3 % truies en décembre 2023/22), ces perspectives de l’USDA semblent optimistes. Après une bonne année 2023, 2024 s’annonce bien avec une augmentation de la production, des exportations et de la consommation.

Bénéficiant d’une réduction des coûts de production suite à la baisse des prix des matières premières, et d’un marché d’exportation dynamique, la filière porcine brésilienne continue de prospérer soutenue par des investissements des industriels.

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