Les 'Hakhamim ont interdit de manger de la viande à une table sur laquelle est posé du fromage (ou vice-versa). Nous utiliserons fréquemment les termes de חלבי, ‘halavi/בשרי, bassari. Un aliment est qualifié de ‘halavi s’il contient des saveurs de laitage, et de bassari s’il contient des saveurs de viande.
Par extension, ces adjectifs peuvent aussi qualifier des assiettes, des couverts ou des ustensiles de cuisine. Les ‘Hakhamim ont interdit de manger de la viande à une table sur laquelle est posé du fromage (ou vice-versa).
Raisons de l'Interdiction
Il est important de noter que, lorsque nous parlons de viande et de fromage, il en va de même pour un aliment neutre qui a absorbé des saveurs de viande ou de lait.
Analysons plus avant le commentaire de Rachi mentionné ci-dessus. Dans le cas nominal où l’on mange de la viande à une table où se trouve du fromage, il apparaît qu’on ne va pas jusqu’à imaginer que l’on saisisse, tout de go, le fromage sur la table pour le manger avec le plat de viande que l’on est en train de déguster.
Le seul risque est qu’un contact se produise entre la viande et le fromage, et qu’un peu de fromage ne se dépose sur la viande. On peut aussi comprendre comme le Ran, du commentaire duquel il ressort que l’on craint effectivement de s’oublier et de mettre en bouche ensemble fromage et viande.
Or manger du fromage en même temps que de la viande est un interdit généralement bien intégré, et pourtant on craint qu’on ne vienne à le transgresser. Pourtant, écrit le Badé Hachoul’han, on ne trouve aucun décisionnaire qui fasse cas du problème.
Il ressort du Pri Mégadim qu’il est interdit de manger à la même table qu’une personne qui prend un repas ‘halavi lorsqu’on a soi même mangé de la viande. En effet, il faut envisager le risque que le convive, ne sachant pas que son compagnon de table a mangé de la viande, lui en propose et l’induise ainsi en erreur.
D’après Rachi, si le fromage est dans son emballage, il n’y a pas de risque de contact avec la viande. Il en sera de même si c’est du lait qui est posé à table puisqu’il se trouve dans un récipient.
Par contre, si on suit le Ran, on peut penser que ces situations posent problème ; et bien que l’accès au lait (pour prendre cet exemple) ne soit pas direct et qu’il faille d’abord le verser dans un verre, le silence des décisionnaires à ce sujet ne nous permet pas d’autoriser ces situations.
Du pâté dans une boîte, même fermée, du lait dans un sachet (peut-être même fermé) se trouvant dans un broc, dans une bouteille ou un carton fermés. Selon Rachi, même si la viande est crue, il y a toujours un risque de contact entre elle et le fromage si elle est découverte (dans un cas de contact à froid, cela ne risque que d’affecter le fromage puisque la viande, quant à elle, est généralement lavée avant d’être cuite (voir Choul’han Aroukh 91,2)).
De la viande cuite, même si elle est congelée, est en soi consommable, et pouvoir la manger n’est qu’une question de temps et parfois, même quand cela n’est pas prévu, un repas peut être retardé ou s’étirer dans le temps.
Rabbi Yossef Karo écrit au chapitre 95 (par. Il est permis de déposer dans une même boîte un pot contenant de la viande au côté d’un autre contenant du lait (par. Ne nous méprenons pas !
Avec une telle formulation, on pourrait croire que le Choul’han ‘Aroukh est de l’opinion, que pour quelqu’un mangeant seul à table, personne ne viendra lui proposer un aliment incompatible avec son repas. Il peut néanmoins s’oublier, c’est pourquoi les décisionnaires ont unanimement interdit de manger, même seul, à une table où se trouvent à la fois du laitage et de la viande.
Explicitons maintenant l’expression même si elles ont une rancœur l’une envers l’autre : il arrive qu’un mari et sa femme soient en froid et ne se laisse pas se servir chacun dans le plat de l’autre. Le Choul’han Aroukh nous enseigne qu’il leur est tout de même interdit de manger à la même table, l’un de la viande et l’autre du fromage, car il n’existe pas de gène intrinsèque mais uniquement une gène de circonstance.
Autre exemple : deux frères qui ont grandi ensemble dans la même famille et qui sont susceptibles de se servir dans le plat de l’autre, mais qui, de fait, ne le font pas. Par conséquent, une viande ou du laitage enveloppés ne tiendront lieu en rien de pense-bête s’il est habituel qu’ils soient ainsi conditionnés.
Il est aussi nécessaire que l’objet en question ait une certaine hauteur. Il est logique qu’un biberon contenant du lait déposé à table soit en soi un rappel, étant donné qu’un biberon est destiné à un bébé.
Il n’est pas forcément nécessaire qu’il y ait deux nappes. Le Choul’han Aroukh ne fait mention du pense-bête qu’au second paragraphe, celui-ci ayant trait à deux personnes mangeant ensemble.
Bien que le ‘Hokhmat Adam, que nous suivons généralement, parle de rappel même pour une seule personne, nous opterons dans notre cas pour l’avis d’autres A’haronim (parmi eux le Haflaa) qui l’interdisent.
- la notion de rappel pour une personne seule à table n’est nulle part mentionnée dans le Talmud.
- il ressort même d’un passage du traité Chabat 13a qu’un pense-bête n’est effectif que pour plusieurs personnes.
En effet, on y parle de דעות ושינוי, des consciences et un élément inhabituel. Rachi explique que lorsqu’on est deux, l’un rappelle l’autre à l’ordre.
Or, face à deux personnes souhaitant manger à la même table du lait et de la viande sans qu’il n’y ait entre eux de rappel, la Guemara ne l’autorise pas, argumentant qu’il y a bien des דעות mais point de שינוי.
On peut donc en déduire que dans le cas où il y a bien un שינוי c’est grâce au fait qu’il y ait aussi au moins deux consciences que ce soit permis.
- enfin, le fait même qu’un rappel suffise (même dans le cas de deux personnes) n’est pas explicite dans le Talmud et reste controversé par certains Richonim (Voir Tossefot ‘Houlin 107b ד »ה כעין).
Aussi, s’il est nécessaire d’avoir quelqu’un en face de soi pour nous rappeler à l’ordre, une personne ne mesurant pas l’enjeu de la situation ne devrait pas convenir, comme par exemple une personne non juive (ou même un juif qui n’est pas au fait de la Halakha).
Or, le Badé Hachoul’han cite le Rachba et le Or’hot ‘Haim des écrits desquels il ressort qu’un non juif aussi convient parfaitement. Nous avons vu plus haut que si le plat du compagnon de table n’est pas à portée de main, le cas est permis.
Tout comme la présence simultanée de laitage et de viande, le Chakh envisage une autre problématique que celle traitée jusqu’à présent, la présence d’un aliment non cachère à la table d’un juif mangeant cachère ; étonnamment, il autorise, au nom du Ran, cette situation, pour la raison suivante : le lait et la viande sont chacun permis séparément et font partie de l’alimentation quotidienne.
Par contre, un aliment non cachère détonne sur la table d’une personne respectueuse de la halakha et peut même provoquer un mouvement de recul. Une distance est donc maintenue avec cet aliment.
- le Yad Yéhouda, quant à lui, assimile le pain à tout autre aliment. Ceci ne s’applique que si l’on mange dans un lieu neutre, mais manger dans un restaurant non cachère pose un problème de marit ayn.
C’est ce qu’écrit Rav Moché Feinstein dans Igrot Moché. Nous avons vu aussi que, si le marit ayn ne porte que sur un interdit rabbinique, comme c’est le cas ici, il n’est pas nécessaire de s’en soucier en privé.
Si par contre le sel se trouve dans une salière, on pourra l’utiliser à chaque repas à la condition de ne pas saler un plat duquel se dégage de la vapeur car celle-ci viendrait à s’introduire par les orifices de la salière et à se déposer sur les grains de sel.
Il arrive néanmoins souvent que l’on touche la salière avec des mains sales de gras de viande, de beurre ou de fromage (surtout si des enfants sont à table). Quoiqu’il en soit, il faudra prendre garde à ce que deux personnes, qui chacune mange le contraire de l’autre, ne boivent pas du même verre (Rama par. 2).
Dans une situation où on n’a pas d’autre moyen que de prendre son repas de viande sur une table ou une nappe de lait (ou vice-versa), il faudra bien en nettoyer la surface. Dans ce cas, si on ne mange qu’à froid, il sera même permis de manger à même la table.
Mais si l’on désire manger à chaud, il faudra le faire dans une assiette, car il y a lieu de craindre que la table ait absorbé des saveurs de viande à chaud, et qu’elle les retransmette au contact de l’aliment חלבי chaud ou vice-versa.
Il faudra toutefois veiller à ce que l’assiette ne soit pas trop chaude i.e. Il faut que les deux services puissent êtres facilement distingués. Souvent, on choisit un service de viande aux tonalités rouges, et un autre pour le lait aux tonalités bleues.
On ne pourra le faire que de manière exceptionnelle parce qu’on n’en dispose pas d’autre. D’après le Pri ‘Hadach et le Pri Mégadim, il faut toutefois que l’ustensile soit fait de matériau cachérisable, comme le métal.
Mais s’il n’est pas cachérisable (comme la terre cuite), même à titre exceptionnel ce sera interdit. l’aliment en contact avec l’ustensile ne doit pas être חריף, ‘harif, piquant.
Si ne sont présentes que des traces lactées ou carnées, voir. ch. Ce vocable désigne un aliment dit neutre i.e. Ce conditionnement pour le lait est habituel en Amérique du Nord et en Israël. Le broc dans lequel on dépose le sachet est appelé en français du Canada « pichet à lait ».
Il est probable que la manière inhabituelle dont est disposée la table pourra permettre à un couple de prendre un repas l’un de lait et l’autre de viande, ensemble, même pendant la période de séparation de nida, période menstruelle. L’exemple de la viande nevela est donné par le Chakh et celui du vin non cachère, par le Ran.
Consommation de Lait et de Poisson
Maran dans son œuvre Beit Yossef stipule qu’il est permis de consommer de la « chair » de poisson ou de sauterelle avec du lait comme l’enseigne la Michna. Néanmoins, la consommation de poisson et de lait est prohibée par le danger qu’elle suscite.
Or, la majorité des commentateurs du Choul’han ‘Aroukh objectent qu’il n’a jamais été question d’interdire le mélange de poisson et lait. En effet, le Talmud mentionne explicitement ce mélange sans l’interdire.
Ainsi, nombreux sont les avis à ce sujet :
- Les Ashkénazes ont pour coutume de mélanger et de consommer le poisson et le lait ensemble, conformément au Talmud.
- Pour les originaires d’Afrique du Nord, la coutume n’est pas claire à ce sujet car certains l’interdisent mais Rav Chalom Messas tranche que ceux qui ont l’habitude de s’interdire le mélange de poisson et de laitages devront perpétuer leur coutume et ceux qui se le permettent, peuvent continuer à agir de la sorte.
- En revanche, nombre de décisionnaires séfarades renforçant les décisions de Maran, ont pour coutume d’interdire un tel mélange.
Toutefois, même selon ce dernier avis, si un tel mélange a déjà été effectué, il est permis à la consommation. Aussi, suffira-t-il d’interdire le mélange de poisson avec du fromage ou du lait, mais pas avec du beurre pour ceux qui en ont l’habitude.
Néanmoins, même l’avis le plus rigoureux reconnaît que les communautés habituées à consommer du poisson et du lait ensemble pourront continuer à agir de la sorte.
Mélange de Poisson et de Viande
Le Talmud nous enseigne que le mélange de poisson et de viande étant susceptible de provoquer de graves maladies, il est prohibé. En effet, la Torah nous ordonne de prendre soin de notre santé, afin d’entretenir un corps apte au service divin dans les meilleures conditions.
Ainsi, convient-il à l’homme de s’éloigner de toute situation présentant un quelconque danger. Il est important de souligner qu’il nous incombe de nous plier aux décrets du Talmud même si la raison justifiant ces décrets n’existe plus, comme la Torah nous l’enseigne : «Vous ne dévierez pas de leurs paroles ni à droite ni à gauche ».
On apprend de cette redondance qu’il est un devoir sacré d‘accepter les paroles de nos sages, même si elles dépassent notre entendement. Ainsi, même si certaines maladies mentionnées dans le Talmud ne sont plus répandues de nos jours, il est malgré tout défendu de consommer de la viande et du poisson dans un même mets car cette interdiction est un décret talmudique.
De plus, il existe encore à notre époque un grand nombre de maladies qui ne se déclarent qu’à long terme. Les médecins sont incapables de déceler leur source et de se prononcer sur leurs causes réelles.
Le cas du mélange de poisson et de viande est différent de celui enseigné précédemment. En effet, le mélange de poisson et de lait n’est pas interdit par le Talmud, bien au contraire il y est explicitement mentionné.
Seul le Beit Yossef fait part des dangers qu’il comporte et il est à croire que tel était l’avis des médecins de l’époque. C’est apparemment pour cette seule raison que le Beit Yossef a mentionné l’interdiction car il est un devoir de se plier aux avis médicaux ainsi que la Torah fait allusion dans le verset : « Et vous garderez précieusement votre corps».
De ce fait, nos sages nous enseignent que la gravité d’un danger est supérieure à celle d’une interdiction. Ce sujet ne fait donc pas l’objet d’une discussion entre nos sages, mais seulement d’une divergence d’ordre médical.
Il convient donc de nous conformer à l’avis médical le plus exact. Or, l’avis médical, le plus développé à notre époque et faisant preuve de plus d’exactitude, affirme qu’aucun effet néfaste n’a été enregistré à ce sujet.
Ainsi, il sera permis, au niveau de la loi, de consommer du poisson et du lait cuits ensemble, car ce cas diffère du mélange de poisson et de viande.
Ablution des Mains Entre la Consommation de Viande et de Poisson
Lorsque l’on consomme du poisson puis de la viande, il faut se laver les mains entre les deux aliments afin de retirer toute subsistance susceptible d’y adhérer. Il convient aussi de changer ou de rincer soigneusement les ustensiles ayant servi à la consommation du poisson et seulement ensuite de servir la viande.
(Il est recommandable, en général, de commencer par la consommation de l’aliment le plus léger puis de servir l’aliment plus lourd afin de faciliter la digestion. Ainsi, il faudra commencer par le poisson avant de passer à la viande. De même, la volaille a priorité sur la viande rouge.)
Les Ashkénazes n’ont pas pour coutume de procéder à l’ablution des mains. Il est possible d’associer l’avis de certains décisionnaires considérant que l’emploi de la fourchette rend l’ablution des mains superflue puisqu’il n’est pas à craindre que le poisson collé sur les mains se mélange au mets de viande servi par la suite.
D’autres objectent qu’il est probable que l’individu soit amené à toucher le poisson intentionnellement même s’il le consomme à l’aide d’une fourchette , par exemple pour retirer une arrête de la bouche. Il convient donc, malgré tout, de se montrer plus strict et de se rincer les mains après avoir mangé du poisson.
Ceux qui veulent se montrer indulgents lorsqu’ils mangent avec une fourchette ont sur qui s’appuyer. Même dans ce dernier cas, il est préférable de s’essuyer les mains dans une serviette après avoir consommé du poisson.
Consommation d’un Aliment Intermédiaire
Selon tous les usages, il faudra consommer un aliment neutre intermédiaire, tel que du pain ou des salades, ainsi que boire une quantité d’eau minimale de façon à éliminer le poisson susceptible de s’être logé entre les dents.
Contrairement aux lois relatives à la viande et au lait, il n’est pas nécessaire de déposer un objet de séparation entre deux personnes, lorsque l’une consomme du poisson et l’autre de la viande.
Loi des Mélanges
Il est défendu de cuire du poisson et de la viande ensemble. Si le mélange a été effectué par inadvertance, il est interdit de consommer le mets, à moins que l’un des deux éléments ne soit annulé par un volume soixante fois supérieur.
Si le mélange n’atteint pas une telle proportion, il sera prohibé, ainsi que l’ustensile de cuisson : il faudra procéder à sa cachérisation. Certains décisionnaires exigent une cachérisation de l’ustensile seulement si l’on désire l’utiliser dans les vingt-quatre heures qui suivent la cuisson du mélange interdit.
Il est également défendu de griller simultanément du poisson et de la viande dans un même four, même s’ils ne se trouvent pas dans un même ustensile. En effet, la vapeur et la fumée se propagent dans l’ensemble du four. Mais a posteriori, ces aliments seront permis, tant qu’ils ne sont pas entrés en contact direct, et ont été grillés dans un grand four (les fours de certains établissements publics, par exemple).
Néanmoins, s’il s’agit d’un petit four (four domestique), le tout sera prohibé, à moins que l’un des deux aliments ne soit soigneusement couvert, ou que les deux aliments soient parfaitement secs.
En revanche, il est permis de cuire consécutivement du poisson et de la viande dans un même ustensile, si celui-ci est parfaitement propre.
Les Interdits Alimentaires dans le Judaïsme
Les lois alimentaires juives, regroupées sous le terme de cacherout, trouvent leur origine dans la Torah, considérée comme la révélation divine faite à Moïse sur le mont Sinaï. Elles définissent les aliments autorisés, appelés cacher, et ceux qui sont prohibés, appelés terefah. Ces lois régissent notamment la préparation de la viande, afin d’en retirer le sang, et imposent la séparation stricte entre produits carnés et lactés.
Pourquoi le Mélange Lait-Viande Est-il Interdit ?
L’interdiction de mélanger viande et lait repose sur un commandement biblique répété à trois reprises dans la Torah : « Tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère ». Cette répétition insiste sur l’importance de cette règle, qui est devenue l’un des fondements les plus connus de la cacherout.
Toutefois, les textes ne donnent pas d’explication explicite à cette interdiction, laissant place à diverses interprétations développées au fil des siècles. Selon la tradition rabbinique et les anthropologues, plusieurs hypothèses existent.
Certains estiment qu’il s’agirait d’une volonté de rompre avec d’anciens rites païens liés à la fertilité, où ce type de cuisson était pratiqué. D’autres y voient une marque de distinction entre le peuple juif et les autres, un moyen de renforcer l’identité du groupe par des pratiques alimentaires spécifiques.
Sur un plan spirituel, certains considèrent que cette séparation permet d’élever l’homme au-dessus de son animalité, en l’obligeant à une discipline rigoureuse. L’interdiction serait aussi une manière d’éviter toute forme de cruauté envers les animaux. Enfin, d’autres analyses évoquent une symbolique forte de la séparation entre la vie, représentée par le lait, et la mort, symbolisée par la viande.
Application Concrète dans la Cuisine Juive
L’interdiction ne signifie pas que les Juifs doivent renoncer aux produits laitiers. Au contraire, ces derniers occupent une place importante dans de nombreuses cuisines juives à travers le monde. Par exemple, les Séfarades consomment régulièrement du yaourt, tandis que les Ashkénazes privilégient la crème aigre et le fromage.
En pratique, les règles imposent simplement que la viande et les produits laitiers ne soient ni cuisinés, ni servis, ni consommés ensemble. Cette séparation s’applique également à l’ensemble des ustensiles de cuisine, de la vaisselle et même aux espaces de stockage.
Ainsi, dans une cuisine juive pratiquante, les équipements sont strictement distincts selon qu’ils servent à la préparation de viande ou de lait.
Délai d'Attente Entre Viande et Produits Laitiers
La séparation ne concerne pas uniquement la préparation des aliments, mais aussi le moment de leur consommation. Lorsqu’un repas carné est pris, un délai doit être respecté avant de pouvoir consommer des produits laitiers. Ce délai varie en fonction des traditions communautaires.
Chez les Juifs d’Europe centrale, on attend généralement six heures. Les Allemands pratiquent une attente de trois heures, tandis que les Hollandais n’observent qu’une heure d’intervalle. Dans l’autre sens, le passage des produits laitiers à la viande est souvent plus souple, nécessitant seulement de se laver les mains avant le repas suivant.
Impact sur l'Identité Juive
Au-delà de son aspect purement alimentaire, l’interdiction de mélanger viande et lait est avant tout un marqueur identitaire fort. L’homme étant omnivore, ces règles ne reposent pas sur des considérations biologiques, mais bien sûr des choix culturels et spirituels.
En contexte de diaspora, ces lois alimentaires ont contribué à préserver l’unité et l’identité du peuple juif au fil des siècles, quelles que soient les régions du monde où les communautés se sont installées.
Respecter la cacherout nécessite souvent de privilégier une alimentation domestique ou de fréquenter des restaurants placés sous contrôle rabbinique. Malgré ces contraintes, les communautés juives ont su adapter leurs pratiques culinaires aux traditions des pays où elles vivent, en respectant scrupuleusement les principes de séparation imposés par la cacherout.
TAG: #Viand