La consommation mondiale de viande a connu une augmentation spectaculaire au cours des dernières décennies. Selon les données de la FAO, la consommation mondiale de viande a été multipliée par près de cinq au cours des soixante dernières années, passant de 71 millions de tonnes en 1961 à 339 millions de tonnes en 2021, parmi lesquelles 133 millions de tonnes de poulets, 110 millions de tonnes de porcs, 72 millions de tonnes de bœufs et 16 millions de tonnes de moutons.
La consommation mondiale de viande par habitant a augmenté d'environ 20 kilos depuis 1960 pour s'établir à 43 kilos. La consommation mondiale de viande a doublé depuis les années 1990, bien plus rapidement que l’augmentation de la population.
Tendances Mondiales de la Consommation de Viande
Selon les dernières prévisions de la FAO, la consommation mondiale de viande devrait encore progresser de 15 % d'ici à 2031 (+ 17 % pour le porc, + 16 % pour le poulet, + 4 % pour le bœuf), une hausse pour les trois quarts due aux pays en développement.
Selon les projections de la FAO, la consommation mondiale de protéines carnées aura augmenté de 9 % en 2032 par rapport à 2022 (+43 millions de tonnes). Cette augmentation devrait être principalement le fait des pays asiatiques (+26 millions de tonnes), notamment la Chine, et des pays du continent américain (10 millions de tonnes).
Une partie de cette évolution tient à la transformation des régimes alimentaires, laquelle est influencée par l’amélioration des revenus et l’urbanisation. Dans les pays à revenus élevés, la consommation de viande atteint un plafond : elle est suffisante sur le plan nutritionnel, voire excessive, et se stabilise sous l’effet des changements de comportements alimentaires.
L’augmentation globale constatée concerne majoritairement la consommation de volailles, d’une part car c’est une des viandes les moins coûteuses et d’autre part car les volailles sont considérées par les consommateurs comme des produits sains, faciles à cuisiner et peu émetteurs de gaz à effet de serre. Enfin, la viande de volaille n’est pas soumise à des interdits religieux, contrairement au porc ou au bœuf.
Les Pays en Tête de la Consommation de Viande
C'est à Hongkong qu'on en mange le plus (137 kilos par habitant en 2017), devant les États-Unis (124,1 kg), l'Australie (121,6) et l'Argentine (109,4). Toujours selon les données de la FAO, c'est à Hong Kong qu'on mange le plus de viande (136,2 kilos par habitant en 2020), devant les États-Unis (126 kg), l'Australie (120 kg) et la Mongolie (111 kg). L'Argentine, l'Espagne et l'île de Saint-Vincent-et-les-Grenadines suivent avec une consommation qui dépasse les 100 kg de viande par personne et par an. Macao, le Brésil et Israël ferment le top 10.
Si les pays les plus riches ont tendance à manger plus de viande, le statut et la place de la viande dans la cuisine locale jouent également un rôle majeur dans les habitudes de consommation. En 2020, chaque habitant de la planète a mangé en moyenne 63,2 kilos de chair animale, viande, poisson et fruits de mer confondus. Plus les personnes sont riches, plus elles ont tendance à consommer beaucoup de viande.
Ainsi, à l'inverse, c'est au Burundi (3 kg par habitant en 2020), en République démocratique du Congo (3,1 kg) et au Bangladesh (4,25 kg) que l'on en mange le moins. Globalement, la consommation de viande est fortement réduite en Afrique et en Asie du Sud, en raison de son coût trop élevé pour de nombreuses personnes vivant dans ces régions, mais aussi de facteurs culturels, voire d'un mélange des deux.
Les difficultés économiques et d'approvisionnement dans les régions en conflit contribuent également à la faible consommation de viande dans certains pays. C'est notamment le cas en Syrie, en Irak, en Afghanistan et au Yémen. Il en va de même pour la Corée du Nord.
Consommation de Viande en Europe et en France
Dans l'Union européenne, la consommation moyenne de viande est évaluée à 75,82 kilos par an et par habitant, l'Espagne et le Portugal arrivant en tête (89 kg), la Pologne (77 kg) et l'Allemagne (79 kg), contre seulement 49 kg en Moldavie.
Selon le ministère de l'Agriculture, la consommation de viande par habitant en 2021 en France est évaluée à 85,1 kg, dont 31,7 kg de porc, 28,6 kg de volaille, 22,1 kg de veau et de bœuf et 2,2 kg de mouton. Elle se situait à 44 kilos en 1950 et avait atteint un pic de 94 kg en 1998. Toutefois, comme dans d’autres pays occidentaux, la consommation de viande baisse régulièrement en France.
En France, après une baisse au début des années 2010, la consommation individuelle de viande connaît une très légère hausse depuis quelques années. C’est le résultat de la hausse de consommation des populations jeunes, en particulier de viande hachée, qui contrebalance le changement de régime de certaines populations pour des motivations diverses (par ex., environnement, bien-être animal) et l’augmentation d’une population âgée moins consommatrice.
La proportion des différentes viandes, elle, se modifie, « en faveur des viandes de volaille ; celles de bœuf et des « autres viandes » (abats, équidés, lapins, gibiers) diminuent depuis le début des années 80 », comme le souligne le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture.
Là où elle représentait 23,7% du panier alimentaire moyen des Français en 1960, la viande représente désormais 20,4% du même panier, selon une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Facteurs Influant sur la Baisse de la Consommation en France
L’étude du ministère de l’Agriculture est claire : la consommation de viande en France diminue progressivement. Toutefois, elle concerne principalement la viande bovine. Depuis plusieurs années, une tendance à la baisse est observée, particulièrement chez les jeunes générations, qui se tournent davantage vers des régimes alimentaires flexitariens, végétariens ou végétaliens.
La baisse de la consommation de viande en France ne peut être attribuée à une seule cause. Depuis quelques années, le prix de la viande a considérablement augmenté, rendant cet aliment moins accessible pour une partie de la population. En période de crise économique et d’inflation, les ménages cherchent à réduire leurs dépenses, notamment sur les produits alimentaires plus coûteux comme la viande.
L’écologie joue également un rôle clé dans cette baisse de consommation. La production de viande, en particulier la viande bovine, est associée à des émissions de gaz à effet de serre, à une déforestation massive pour la culture de soja destiné à l’alimentation animale et à une consommation excessive d’eau.
Au-delà des questions économiques et écologiques, les préoccupations de santé publique et de bien-être animal occupent également une place importante. De nombreuses études soulignent les risques d’une surconsommation de viande, notamment rouge, sur la santé. En parallèle, le bien-être animal est devenu une préoccupation centrale pour de nombreux consommateurs.
Impact Environnemental de la Consommation de Viande
Des études, comme celle publiée dans la revue scientifique Nature en 2018, suggèrent que les pays occidentaux devraient réduire leur consommation de viande de 90% pour limiter le réchauffement climatique à des niveaux acceptables.
Afin que les besoins nutritionnels des populations soient comblés malgré la diminution de la consommation de viande, les auteurs de l'étude préconisent l'augmentation de la consommation de légumineuses (comme les lentilles, les haricots, les pois chiches). Ces aliments sont riches en protéines et ont un impact moindre sur le climat et les ressources par rapport aux produits d'origine animale.
En effet, notre alimentation a un impact très variable sur l’environnement selon les produits consommés. On estime ainsi qu’entre une alimentation «classique» et un régime moins carné, les émissions de gaz à effet de serre passent de 1,6 tonne à 1 tonne de CO2 équivalent par an et par habitant.
Ceci est lié au fait que la production de viandes et laitages est plus émettrice de gaz à effet de serre que celle des fruits et légumes. Toutefois, selon les études, le niveau d’émissions varie selon le type de produits carnés : un kilogramme de bœuf émet beaucoup plus de gaz à effet de serre qu’un kilogramme de poulet, par exemple. C’est en particulier dû au fait que les ruminants produisent d’importantes quantités de méthane, un gaz qui contribue fortement à l’effet de serre.
D’après la FAO, dans un rapport de 2013, le secteur de l’élevage serait à l’origine de 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), dont 9,3% pour les bovins. La FAO estime par ailleurs que 70% des terres agricoles dans le monde sont utilisées pour les besoins de l’élevage, dont l’essentiel sur des espaces non cultivables (prairies, montagnes, steppes, savane).
Une partie est issue de la déforestation, que ce soit pour les espaces de pâturage ou la mise en place de cultures destinées à l’élevage. Selon les estimations, cette activité émet environ 7 milliards de tonnes de CO2 par an, soit plus que les Etats-Unis et la France réunis.
Enfin, au-delà du réchauffement climatique, l’élevage est une source d’émissions de polluants atmosphériques (ammoniac, particules) et de pollution de l’eau (nitrates...). Par ailleurs la production d’aliments pour les animaux mobilise non seulement des surfaces agricoles, mais aussi des ressources en eau. Elle peut également recourir aux pesticides, eux-mêmes à l’origine de pollutions de l’eau, du sol et de l’air.
La production de viande est en effet très consommatrice d’eau. En élevage industriel, la production d’un kilo de bœuf absorbe par exemple 13.500 litres d’eau, bien plus que pour le porc (4.600 litres) et le poulet (4.100 litres).
Tableau Récapitulatif de la Consommation de Viande par Pays (2020)
Pays | Consommation de viande par habitant (kg) |
---|---|
Hong Kong | 136.2 |
États-Unis | 126 |
Australie | 120 |
Mongolie | 111 |
Burundi | 3 |
République démocratique du Congo | 3.1 |
Bangladesh | 4.25 |
TAG: #Viand