Nos Régions ont du Talent : Un Aperçu de la Marque Distributeur de E.Leclerc

Nos Régions ont du Talent est une marque distributeur lancée en 1999 par l'enseigne de grande distribution alimentaire E.Leclerc. Cette marque vise à promouvoir les produits régionaux et les spécialités du patrimoine gastronomique français. Elle propose plus de 500 références, depuis les Calissons d'Aix aux galettes bretonnes en passant par le confit de canard du Sud-Ouest, la ratatouille provençale et les gaufres des Flandres.

Un Réseau de Producteurs Locaux

170 producteurs locaux constituent le réseau qui permet de garantir la qualité et l'authenticité des produits Nos Régions ont du Talent, tout en restant à des "prix Leclerc".

L'Attrait pour le Terroir

Quand on met leur marque terroir au menu, les dirigeants des deux enseignes adoptent soudain un vocabulaire de gourmet. «La qualité est notre premier critère de choix», assurent-ils à l'unisson.

Et les consommateurs apprécient : si le chiffre d'affaires des marques distributeurs (MDD) courantes a fondu de 0,2% l'an dernier, celui des 480 produits Reflets de France a grimpé de 4% (330 millions d'euros), tandis que les 350 articles Nos régions ont du talent (277 millions d'euros) ont enregistré un bond de 8%. «Normal, observe Bernard Boutboul (Gira Conseil), ces MDD premium répondent à une triple attente des consommateurs : être rassurés sur la composition des aliments, retrouver des saveurs authentiques, favoriser le made in France.» Le tout à des prix inférieurs de 12% environ à ceux des marques nationales.

Et pour les enseignes, cet engouement pour le manger local est une aubaine : il leur permet de redorer leur image, tout en engrangeant des marges brutes autour de 40%, contre 30% avec leur MDD classique. Mais ce succès, Carrefour et Leclerc le doivent avant tout à leurs fournisseurs, triés sur le volet.

Les Exigences de la Marque

Ces derniers se voient imposer un cahier des charges drastique. Concernant leur localisation, tout d'abord. Pas d'entourloupe possible, les ravioles doivent être fabriquées dans leur région d'origine, le Dauphiné, les spaetzle (pâtes aux oeufs) en Alsace, l'andouillette à Troyes, les biscuits roses à Reims. Et ils ont intérêt à y rester ! «On a arrêté la ficelle picarde (crêpe fourrée au jambon) quand notre sous-traitant est parti s'installer en Bretagne», confie Marc Vasseur (Nos régions ont du talent, Leclerc).

Si elle est plébiscitée par les fines gueules - «on s'adresse à des gourmets avertis, donc exigeants», rappelle-t-on chez Leclerc - cette origine certifiée limite les rois des hypers dans l'élargissement de leur gamme. Les équipes de Marc Vasseur auraient ainsi une trentaine de spécialités en attente de lancement, faute de fabricant local. Du côté de Carrefour, certains produits, pourtant présents chez Leclerc, sont jugés pas suffisamment «terroir». C'est notamment le cas de la limonade.

Cette sélection draconienne explique aussi que les deux distributeurs fassent parfois appel au même sous-traitant. Par exemple, leurs tresses de Vendée (brioches) sont façonnées par Fonteneau, une des dernières PME locales sur ce créneau. «On en fabrique 3 millions par an pour Reflets de France, 1,2 million pour Nos régions ont du talent», confirme son directeur commercial, Patrick Quehen.

Enfin, fait rarissime dans la grande distribution, cette exclusivité d'origine limite les volumes de production et justifie les ruptures de stock. «Quand la récolte de lentilles vertes du Puy est terminée, on n'en a plus en rayon», confirme-t-on chez Leclerc. Même tolérance chez Carrefour, qui vient de sortir les premiers steaks hachés de boeuf de Salers. «Vu la taille modeste du cheptel, nos ventes resteront limitées», concède Richard Vavasseur.

Ce n'est pas tout. Les 220 PME partenaires «terroir» de Carrefour et les 160 référencées chez Leclerc doivent impérativement utiliser des ingrédients français. «Pour les MDD classiques, nos lardons viennent de Pologne, alors que dans notre recette Reflets de France ils sont issus de porcs fermiers 100% tricolores», certifie Michel Del Genès, directeur commercial d'HCL Maître Pierre, fabricant de flammekueche d'Alsace surgelées. Seule exception : les ingrédients introuvables dans l'Hexagone, comme le poivre ou les amandes. Du coup, pour leur marque gourmande, les deux distributeurs affichent un taux «origine France» de 96%.

Mais pour les fournisseurs, dont 80% sont des PME familiales, la troisième condition imposée par les deux enseignes est sans doute la plus délicate : leurs produits doivent être toujours aussi bons, voire meilleurs que ceux des concurrents. Meilleurs même que les marques haut de gamme ? «Parfaitement, affirme Richard Vavasseur. Quand on teste un comté AOC 18 mois d' affinage, on le compare à ceux des plus grands fromagers parisiens.»

Et pour ceux qui obtiennent leur référencement, gare ensuite aux accidents de parcours ! Lucien Georgelin en sait quelque chose. Fournisseur historique de «préparations cuites au chaudron avec 65% de fruits» pour Nos régions ont du talent, il y a trois ans, ce confiturier de Lot-et-Garonne a vu les ventes de sa version aux pruneaux d'Agen s'éroder. Leclerc a aussitôt organisé un panel de consommateurs. Verdict : manque de goût. Le coupable? «Mon maraîcher, raconte ce multimédaillé des concours agricoles qui réalise 13% de son chiffre d'affaires avec Leclerc.

La tâche est encore plus ardue pour les sous-traitants de Reflets de France. Car chaque année, leurs recettes sont soumises au verdict du chef Joël Robuchon. «Une journée par mois, il goûte les nouveautés comme les valeurs sûres», raconte Richard Vavasseur. Sévère - ses notes excèdent rarement 6/10 - le chef le plus couronné du «Guide Michelin» est aussi très précis dans ses recommandations. «Conseiller de la gamme depuis 1996, il a une excellente mémoire de nos produits», précise le patron de la marque terroir. Une touche de sel en plus ici, deux minutes de cuisson en moins là, s'ils ne veulent pas se faire recaler l'année d'après, les fabricants ont plutôt intérêt à respecter ses consignes.

«Mais le jeu en vaut la chandelle», assure Michel Del Genès. D'une part, cela permet à ces sous-traitants de monter en gamme. «Carrefour voulait une quiche lorraine dans les règles de l'art - pâte pur beurre, oeufs de plein air, vraie crème fraîche... et surgelée, raconte le directeur commercial d'HCL. Après un an de mise au point et 1,5 million d'euros investis dans l'usine, les premières sont sorties en avril dernier.» D'autre part, ces partenariats garantissent à une myriade d'entreprises, souvent rurales, des volumes qu'elles n'atteindraient jamais autrement. «Notre chiffre d'affaires est passé de 8 à 35 millions d'euros en douze ans», confirme Patrick Quehen, directeur commercial des Brioches Fonteneau.

Alors, quand, en plus, le distributeur les emmène à l'export, là c'est bingo ! Pour l'instant, seul Carrefour le fait. Notamment en Chine, où 76 produits de sa marque terroir sont vendus dans les 240 hypers du groupe. Comme les galettes de Pont-Aven et les crozets de Savoie fabriqués par le groupe Galapagos, qui réalise ainsi 20% de son chiffre d'affaires en dehors de la France. Et ce n'est qu'un début.

L'importance des Labels et des Garanties

L’indication géographique protégée garantit que ce produit est fabriqué dans la région, mais pas l’origine des matières premières. L’indication géographique protégée (IGP) assure, quant à elle, qu’au moins une des trois étapes d’obtention du produit (production, transformation, préparation) a eu lieu dans l’aire géographique décrite dans le cahier des charges. Pour avoir des garanties sur l’origine des matières premières, mieux vaut se tourner vers un autre label, l’Appellation d’origine protégée (AOP), qui certifie que toutes les étapes ont lieu dans une aire géographique limitée et selon un savoir-faire reconnu.

C’est possible : « Nos régions ont du talent » met en avant l’origine France du blé et des œufs qui composent les pâtes d’Alsace vendues sous cette marque du distributeur E. Leclerc. En 2017, elles figuraient dans la liste des produits contenant des œufs contaminés au fipronil, un insecticide ajouté frauduleusement dans un antiparasitaire utilisé pour lutter contre les poux rouges dans les élevages de poules, notamment en Belgique et aux Pays-Bas. Vous avez des questions sur un produit, une facture, un contrat ? N’hésitez pas à nous écrire.

Rappel de produits

Depuis ce vendredi, l’enseigne E.Leclerc procède au rappel massif d’un pâté de campagne de la marque Nos régions ont du talent. Selon Rappel conso, ce produit est susceptible d’être contaminé à la listeria, la bactérie responsable de la listériose.

Dans le détail, ce « pâté de campagne breton » a été commercialisé dans les magasins de l’enseigne entre le 8 et le 17 octobre 2024. Le lot visé par ce rappel est le 000011309305 (code GTIN : 3564709173221). La date limite de consommation de ce produit vendu en barquette sous forme de terrine est le 9 novembre prochain, précisent les autorités.

Pour rappel, le délai d’incubation de la listériose peut aller jusqu’à huit semaines. Rappel conso précise que cette maladie potentiellement grave se traduit généralement par « de la fièvre, isolée ou accompagnée de maux de tête et des courbatures ».

Les personnes qui auraient acheté ce produit sont invitées à ne pas le consommer. À l’inverse, les clients qui auraient déjà mangé de ce pâté et qui présenteraient de tels symptômes doivent consulter un médecin au plus vite leur en faire part.

Les consommateurs ont jusqu’au 5 novembre prochain pour se rendre en magasin et obtenir un remboursement.

Pâté ou terrine de campagne, quelle différence ?

À dire vrai, on parle des mêmes produits. La terrine est d’abord un récipient, à l’origine en terre cuite, qui donne son nom à la préparation qui est cuite dedans. Au Moyen Âge, on cuisait les préparations à base de viande, entourée d’une pâte qui avait pour but de les protéger pendant les transports et qui lui a donné son nom. Pour justifier son appellation, le pâté de campagne doit répondre à des normes précises : un hachage gros grains, de la viande de porc et des liants, exclusivement naturels pour les pâtés « à l’ancienne ». Si le mot breton est souvent accolé à celui de pâté ou de terrine, c’est qu’il faut revenir à la tradition. En Bretagne, le « Fourmaz rouz » était cuit sans couvercle dans le four du boulanger.

Pour ce test du meilleur pâté de campagne, réalisé à l’aveugle, nous avons constaté que si nos échantillons semblaient très différents (aspect, odeur et consistance), les informations figurant sur les étiquettes révélaient qu’ils étaient tous élaborés avec les mêmes types d’ingrédients et avec du porc français. Sans surprise, ce sont des produits gras (entre 20 et 30 g pour 100 g de préparation) et caloriques, avec une moyenne approchant les 300 kcal pour 100 g.

Pour cette dégustation à l’aveugle, nous nous sommes retrouvés au restaurant Les Marches, un routier très abordable en plein coeur de Paris. Les gourmands s’y pressent pour y déguster des plats de tradition comme les oeufs mayo, les escargots, le foie de veau et… la terrine de campagne !

Sophie Menut Yovanovitch était accompagnée de Wally Montay, journaliste épicurienne, Camille, directrice du restaurant, et Morgane, son assistante.

Résultats du test de pâté de campagne :

  1. 6,05 € les 190 g (31,84 €/kg). Bio. Chez Naturalia. Réalisée à base de viande de porc, foie de porc, fécule de pommes de terre, oignons déshydratés, poivre et ail, cette terrine qui n’a pas trop d’odeur, révèle un aspect fait maison, texturé, avec un peu de gelée autour. À la découpe, elle se tient bien et on aime le côté chair de viande. Un bel équilibre. LE PLUS : un côté artisanal.
  2. Terrine bretonne J. 2,55 € les 180 g ( 14,17 €/kg). En GMS. Label Rouge, cette terrine est réalisée à base de viande de porc, foie de porc, gras de porc couenne, oignon, blanc d’oeuf, fécule de pommes de terre, épices. Son parfum plaisant est assez soutenu, sa texture jolie et plutôt ferme, et on sent bien la viande relevée d’épices et d’oignons. Enserré dans un peu de gras de porc, il a un côté authentique et bien fait. LE PLUS : une texture moelleuse.
  3. 1,83 € les 200 g (9,15 €/kg). Chez E.Leclerc. Label Rouge, ce pâté est réalisé à base de 89 % de porc (gorge, foie, gras et couenne), 5 % d’oignons frais, blanc d’oeuf, sel, fécule de pommes de terre, poivre, ail en poudre. S’il a tendance à se déliter lorsqu’on le sort de son pot, cela lui donne un côté artisanal. Beaucoup d’odeurs, c’est sans doute celui qui a le plus de personnalité. LE PLUS : beaucoup de goût.
  4. 2,15 € les 70 g (28,57 €/kg). Chez Leader Price ou Cora. Réalisé à base de viande de porc, foie de porc, gorge de porc, échalotes, bouillon de volaille, oeufs entiers, farine de blé, rhum, ce pâté est élaboré dans le Sud-Ouest. Au nez, beaucoup d’odeurs, sans doute due à l’alcool contenu dans sa préparation. Une couleur un peu rosée, une belle texture et un goût très agréable. Équilibré et goûteux. LE PLUS : sa petite taille, qui permet d’être raisonnable.
  5. 2,80 € les 180 g (15,56 €/kg). Bio. Sa composition : gorge de porc, foie de porc, épaule de porc, lait demiécrémé, oeufs, sel, cognac, plantes aromatiques, épices. Entouré d’un peu de gelé, son aspect est assez joli, il n’a pas trop d’odeur au nez mais un goût équilibré. On sent bien la viande et une pointe d’épices qui le relève. LE PLUS : son apparence.
  6. 1,98 € les 180 g (11 €/kg). Réalisée à base de viande, foie, gras, couenne, oignon, farine, amidon et arôme, cette terrine se tient bien à la découpe. On aperçoit des petits morceaux de gras qui ne se sentent pas à la dégustation, la composition restant assez sèche. Son parfum est discret mais agréable. LE PLUS : l’un des moins gras de notre test.
  7. 3,65 € les 180 g (20,28 €/kg). Réalisée à base de 41 % de foie de porc, 34 % de gorge de porc, 19 % de gras de porc, sel, poivre blanc, oeuf, ail et eau, cette terrine a une couleur un peu terne et foncée et une odeur discrète. Elle se tient bien à la découpe car elle est assez « sèche ». Sa texture « haché menu » est régulière et son goût, consensuel. LE PLUS : équilibré.
  8. 2,95 € les 200 g (14,75 €/kg). Chez Monoprix. Réalisé à base de viande et gras de porc, foie de porc, oeuf, persil, ail, sel, poivre, c’est le seul produit de notre banc d’essai conditionné en boîte de conserve. Un goût séduisant et équilibré, malgré de nombreux morceaux de gras et une texture peu appétissante. LE PLUS : un bon rapport qualité prix.

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