Maladie de Berger et Alimentation : Guide Complet

Si pour certains, le régime sans gluten est un choix, pour d’autres, c’est une obligation. Et d’après une nouvelle étude menée par une équipe de l’Institut national de la santé (Inserm), ceux qui souffrent de la maladie cœliaque ne sont pas les seuls à devoir l’adopter. Les chercheurs conseillent également aux personnes atteintes de la maladie de Berger d’éviter le gluten le plus tôt possible.

Maladie de Berger : Comprendre la Pathologie

La maladie de Berger, ou néphropathie à immunoglobuline A (IgA), est une maladie auto-immune qui touche les reins. Cette maladie du rein liée à une anomalie immunitaire est caractérisée par une agglutination d’immunoglobulines dans le sang. Produites en excès par l’organisme, elles forment des paquets qui se déposent dans la partie du rein qui filtre le sang pour en éliminer les déchets. Le rein en est tellement fatigué que dans 20 à 30% des cas, la maladie évolue vers une insuffisance rénale au bout de 20 ans, rappelle l’Inserm. Près de 1 500 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France, le plus souvent chez l’adulte jeune.

Causes et Symptômes

Les causes de la maladie de Berger sont multiples, auto-immunes et génétiques. On sait qu'il existe des facteurs génétiques, dits polygéniques, c'est à dire que plusieurs phénomènes génétiques sont mis en cause. Cette combinaison de particularités génétiques peut augmenter le risque de développer cette maladie. Toutefois la maladie de Berger n'est pas une maladie génétique, car une seule mutation n'explique pas la maladie, mais un ensemble de caractéristiques génétiques. On sait aussi qu'il existe une participation des muqueuses des intestins, des muqueuses ORL avec un rôle possible des amygdales. Ces muqueuses produisent des immunoglobulines A, impliqués justement dans la maladie.

L'installation de la maladie se fait parfois à bas bruit et est asymptomatique. Au début de la maladie, on constate une absence de symptômes chez deux patients sur trois. Chez d'autres malades, lors d'infections respiratoires et ORL comme des bronchites ou des angines, "les patients présentent une hématurie (présence de sang dans les urines) macroscopique récidivante intra-infectieuse : leurs urines deviennent rouges ou brunes en raison de la présence de sang. Ce symptôme disparaît en même temps que l'affection. En cas d'absence de symptômes, ce sont bien souvent les dépistages dans le cadre de la médecine du travail qui vont permettre de diagnostiquer la maladie de Berger, "avec la présence notamment d'albumine et de globules rouges dans les urines". La maladie de Berger peut également être découverte lorsqu'une hypertension artérielle est constatée par le médecin traitant ou qu'une prise de sang évoque une insuffisance rénale à un stade avancé.

Le Lien entre Gluten et Maladie de Berger

Les scientifiques français se sont donc penchés sur le rôle de différentes molécules dans le déclenchement de la maladie de Berger. Ils ont ainsi découvert l’implication de certains récepteurs qui sont également liés à la maladie cœliaque, un trouble inflammatoire lié à la consommation de gluten. Ils ont donc testé l’influence d’un régime sans gluten sur trois générations de souris atteintes de la maladie de Berger.

Résultat : les dépôts d’immunoglobulines ont disparu et l’état de santé des rongeurs s’est amélioré. Au contraire, en réintroduisant le gluten, les symptômes de la maladie sont réapparus en un quelques semaines.

Il faut mener une étude clinique contrôlée chez les patients, afin d’évaluer le bénéfice réel d’un régime sans gluten. En attendant, je conseille déjà d’éviter le gluten le plus tôt possible après un diagnostic de maladie de Berger.

Alimentation et Insuffisance Rénale : Recommandations Essentielles

Six millions de Français souffrent d’insuffisance rénale. Avoir une bonne hygiène alimentaire est primordial pour eux. La fonction rénale est indispensable au fonctionnement de notre organisme. On parle d’insuffisance rénale lorsque les reins ne fonctionnent plus correctement, qu’ils n’éliminent pas bien les déchets du corps et n’arrivent pas, non plus, à équilibrer les différentes substances de l’organisme : eau, sel, potassium, calcium…

Il existe plusieurs niveaux d’insuffisance rénale, précise le Dr Decourt, néphrologue, et le seul moyen de savoir si l’on souffre de cette pathologie est de réaliser une prise de sang avec un dosage de la créatinine ou une analyse d’urine avec le dosage des protéines.

L’alimentation occidentale est trop riche en sel et trop pauvre en fibres. Il faut donc modifier son hygiène alimentaire pour préserver ses reins.

Aliments à Limiter

  • Le sel : « sa consommation ne doit pas excéder 6 g par jour », précise le néphrologue, car le sel favorise l’apparition de l’hypertension qui joue un rôle dans la maladie rénale. On n’ajoute donc pas de sel dans ses plats, et on pense à le remplacer par des épices, des herbes aromatiques, des condiments comme exhausteurs de goût.
  • La charcuterie : « bien que depuis les années 2000, les fabricants de charcuterie ont réduit de 10 à 15 % la teneur en sel, « mieux vaut en consommer le moins souvent possible », conseille le Dr Decourt.
  • Les poissons fumés contiennent eux aussi des teneurs en sel élevées.
  • Le phosphore : Dans l’insuffisance rénale, le sang n’est pas correctement débarrassé du phosphore en trop. Les patients insuffisants rénaux doivent donc « limiter les sources alimentaires riches en phosphore très disponible comme les abats, les sardines, les légumes secs, la bière, le lait, les fromages, le chocolat. Ne mangez pas trop de fromages », recommande la Fondation.
  • Le potassium : Évitez les fruits riches en potassium (banane, pêche, prune, abricot…). « Le potassium est un minéral indispensable, mais il peut s’élever dans le sang en cas d’insuffisance rénale et devenir dangereux pour le cœur quand son taux est très excessif », indique la Fondation du Rein. « Il est impératif d’éviter les fruits riches en potassium, surtout lorsqu’ils ont un gros noyau, comme les pêches, les prunes et pruneaux, les abricots, les mangues, mais aussi la banane, le kiwi et les fruits secs… Pour les légumes, limiter ou éviter les légumes secs comme les haricots rouges ou blancs, mais aussi l’avocat, les pommes de terre et les patates douces ».
  • Protéines animales : En cas d’insuffisance rénale, il est conseillé de limiter ses apports en protéines animales. « Lorsqu’on est porteur d’une insuffisance rénale, il ne faut pas dépasser 0,6 g à 0, 8 g maximum de protéines animales par jour et par kilo de poids corporel », précise le néphrologue, « afin de ne pas surcharger les reins en déchets azotés comme l’urée. Une restriction plus importante peut être proposée par le néphrologue lors des stades 4 et 5 de la maladie, à condition de supplémenter les acides aminés essentiels que le corps ne sait pas fabriquer ».

Aliments à Privilégier

  • Protéines végétales : On privilégie les protéines végétales. « On peut aussi devenir végétarien et compléter par des protéines de synthèse », indique le spécialiste. Les végétaux ont aussi comme avantage d’être alcalinisant, quand les viandes sont plutôt acidifiantes.
  • Régime DASH : « En cas d’insuffisance rénale, on s’oriente vers un régime de type DASH », préconise le néphrologue.
  • Eau : « On boit une eau de source ou minérale peu minéralisée. L’utilisation d’eau du robinet est tout à fait convenable, très économique et évite la consommation de bouteilles en plastique nocives pour l’environnement », rappelle le Dr Decourt.

Tableau Récapitulatif des Recommandations Alimentaires

Nutriment Recommandation Aliments à privilégier Aliments à éviter
Sel Moins de 6g par jour Épices, herbes aromatiques Plats préparés, charcuterie
Phosphore Limiter - Abats, sardines, légumes secs, bière, lait, fromages, chocolat
Potassium Limiter - Banane, pêche, prune, abricot, mangue, kiwi, fruits secs, haricots rouges/blancs, avocat, pommes de terre, patates douces
Protéines animales 0.6-0.8g par kg de poids corporel Protéines végétales, protéines de synthèse Excès de viande

Autres Conseils Importants

  • Maladie rénale : surveiller sa tension artérielle: Il est capital de maintenir sa tension artérielle dans des chiffres normaux.
  • Un bon apport nutritionnel: Il est important de faire 3 repas par jour à un rythme régulier et d'avoir une alimentation variée et équilibrée. En fonction du stade de l'insuffisance rénale chronique, vos apports nutritionnels doivent être adaptés et garantir cependant un bon apport nutritionnel.
  • Des boissons en quantité adaptée: Votre consommation d'eau est également adaptée à votre état de santé. Il est conseillé de boire de l'eau ou de boissons non sucrées et non alcoolisées, selon votre soif et la quantité d'urines produites chaque jour (en général, 1,5 l/j).
  • Maladie rénale : attention au sel: Dans tous les cas de maladie rénale chronique, une diminution de votre consommation de sel est recommandée. Respectez la quantité de sel à consommer chaque jour, donnée par votre médecin (en général, pas plus de 5 à 6 g de sel par jour).
  • Insuffisance rénale : calculer les apports en protéines: En cas de maladie rénale chronique, l'apport en protéines est défini par le médecin. En général, un apport de 0,8 à 1 g de protéines par kg de poids et par jour est conseillé (par exemple, si vous pesez 60 kg, consommez 48 à 60 g de protéines par jour).
  • Faire régulièrement de l'exercice: Quel que soit le stade de votre insuffisance rénale et son traitement, la pratique d'une activité physique, régulière modérée,voire sportive, est conseillée pour ralentir la maladie rénale chronique et diminuer le risque cardiovasculaire. Il est recommandé de pratiquer au moins 30 minutes d'activités physiques dynamiques par jour.
  • Insuffisance rénale chronique : dire stop au tabac: Vous fumez ? Sachez que le tabac est non seulement un facteur de risque cardiovasculaire supplémentaire, mais aussi un facteur de dégradation de la fonction rénale. La suppression du tabac ralentit l'évolution de l'insuffisance rénale.

Traitements et Prise en Charge

En présence de symptômes ou de signes évocateurs de la maladie de Berger, le néphrologue posera le diagnostic en pratiquant une biopsie rénale. "Le spécialiste prélève un petit fragment de rein qui sera observé au microscope. Les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA-II) et les Inhibiteurs d'enzymes de conversion (IEC) sont les deux anti-hypertenseurs prescrits pour traiter l'hypertension et réduire le taux de protéines urinaires dans la maladie de Berger. Ils traitent l'hypertension et protègent les reins. Celui-ci enjoint également le patient à observer un contrôle hygiénodiététique strict pour limiter les risques cardio-vasculaires. Cela passe notamment par la lutte contre la sédentarité avec une activité physique adaptée, une alimentation saine et équilibrée, ni trop salée, ni trop grasse, ni trop sucrée et l'arrêt du tabac. Les corticoïdes peuvent également être prescrits afin de traiter le syndrome inflammatoire qui accompagne parfois la maladie de Berger. "Ce traitement s'adresse aux patients qui présentent une protéinurie importante.

Si l'affection rénale s'aggrave, une insuffisance rénale chronique pourrait survenir. La dialyse sera alors nécessaire. La dialyse ne peut guérir la maladie. Aussi, les personnes traitées à l'aide de cette méthode doivent se conformer aux restrictions alimentaires recommandées, réduire leur ingestion de liquides et prendre leurs médicaments tels que prescrits.

Tous les patients qui nécessitent une dialyse sont candidats à une greffe rénale. Après une greffe réussie, le receveur peut mener une vie normale et saine.

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