Manger Trop de Viande : Conséquences sur la Santé

La question de savoir si la viande rouge est mauvaise pour la santé est complexe. La réponse dépend du type et de la quantité de viande consommée, ainsi que de la fréquence de sa consommation. La viande rouge n'est pas un ennemi en soi. Elle est riche en fer, en vitamine B12 et en sélénium, des nutriments essentiels qui peuvent manquer dans les régimes végétariens ou végétaliens mal planifiés. Cependant, une consommation excessive peut augmenter les risques de cancer colorectal, de maladies cardiovasculaires et de diabète.

Les Risques d'une Consommation Excessive

On pense que ces effets sont en partie dus à la forte teneur en lipides de la viande, notamment en acides gras saturés. Le Fonds Mondial de Recherche sur le cancer recommande une consommation de viande rouge inférieure à 300 g par personne et par semaine. En France, un adulte sur trois consomme trop de viande rouge. L'Agence de Sécurité sanitaires (Anses) estime que 28 % des adultes consomment plus de 500 g de viande rouge par semaine.

Une surconsommation de viande rouge peut entraîner plusieurs problèmes de santé :

  • Augmentation du cholestĂ©rol : Un rĂ©gime riche en graisses saturĂ©es, provenant de la viande rouge et des viandes transformĂ©es, peut augmenter le taux de lipoprotĂ©ines de faible densitĂ© (LDL), le "mauvais cholestĂ©rol".
  • Durcissement des artères : La consommation de viande rouge favorise le durcissement des artères, augmentant le risque de maladies cardiaques.
  • Fonctionnement rĂ©nal altĂ©rĂ© : Une consommation excessive de viande rouge peut augmenter le risque d'insuffisance rĂ©nale.
  • Prise de poids : La viande rouge est riche en matières grasses, ce qui augmente l'apport calorique et peut entraĂ®ner une prise de poids.
  • Risque accru de cancer : La consommation de viande rouge et de viande transformĂ©e est associĂ©e Ă  un risque accru de cancer colorectal.

Recommandations et Conseils

Le ministère de la santé, dans son Plan national Nutrition Santé (PNNS), recommande une consommation inférieure à 500 g par semaine. Alors, comment adopter des comportements individuels plus vertueux, suivant les recommandations des autorités de santé ?

Voici quelques conseils pour une consommation plus saine :

  • VariĂ©tĂ© : Variez vos sources de protĂ©ines. Assurez-vous que la viande rouge reprĂ©sente moins d'un quart de la viande que vous consommez en semaine.
  • Portions : Faites attention aux portions. La viande ne doit pas ĂŞtre l'Ă©lĂ©ment dominant de votre plat principal, ni ĂŞtre consommĂ©e chaque jour ou Ă  chaque repas.
  • Alternatives : PrivilĂ©giez la viande blanche (pauvre en matières grasses), le poisson, les Ĺ“ufs, et les lĂ©gumineuses, qui sont une excellente source de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales.
  • FrĂ©quence : Limitez la consommation de viandes rouges Ă  deux fois par semaine.

Les Bienfaits de la Viande (avec Modération)

La viande (tout comme les œufs) constitue une bonne source de protéines, de fer, de zinc et de vitamine B12. Elle ne doit pas être bannie de votre alimentation. Les protéines participent au renouvellement et à l'augmentation de la masse musculaire, au maintien de l'ossature, au renouvellement de la peau, des cheveux et des ongles. Elles sont aussi impliquées dans le fonctionnement de votre immunité et dans la digestion.

L'impact environnemental

Au niveau environnemental, l’élevage de ruminants est associé à des impacts environnementaux importants. La production de viande rouge et de lait contribue à 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’agriculture mondiale. 30 % de la biodiversité de la faune et de la flore ont été affectés par la déforestation liée à l’élevage. Certains systèmes de production animale peuvent avoir des effets positifs. L’abandon des systèmes de production intensifs au profit de systèmes plus diversifiés et intégrés apparaît souhaitable.

Recommandations de l'OMS (Juillet 2023)

Le 10 juillet 2023, l’OMS a publié une note d’information sur la viande rouge et transformée dans le contexte de la santé et de l’environnement. Dans les pays ayant accès à une alimentation abondante et variée, une diminution de la consommation de viande rouge et transformée est souhaitable.

La consommation excessive de viande rouge et de viande transformée est associée à un risque accru de maladies non transmissibles, notamment le cancer, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2. La cuisson à haute température (grillades, fritures, fritures profondes et barbecues) produit de grandes quantités de composés nocifs. Les viandes “ultra-transformées” semblent contribuer au risque de maladies non transmissibles en plus des risques liés aux viandes transformées.

Une distribution plus équitable de la viande rouge au sein des populations - en particulier celles qui sont exposées à l’insécurité alimentaire et aux carences en micronutriments - est nécessaire pour améliorer les résultats en matière de santé et d’équité.

Tableau Récapitulatif des Recommandations

Organisation Recommandation
Fonds Mondial de Recherche sur le cancer Moins de 300 g de viande rouge par semaine
Plan national Nutrition Santé (PNNS) Moins de 500 g de viande rouge par semaine
Société canadienne du cancer Limiter à 255 g de viande rouge cuite par semaine (3 portions de 85 g) et éviter la viande transformée
Commission EAT-Lancet Pas plus de 98 g de viande rouge par semaine et limiter la consommation de viande transformée

Il est toujours possible d’apprécier la viande rouge lorsqu’elle est intégrée au sein d’un régime alimentaire sain, si elle n’est pas consommée en excès. Dans la mesure du possible, il est préférable d’opter pour des morceaux de viande non transformés ou maigres, et de limiter les grillades.

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