Viande et Diabète de Type 2 : Quelles sont les Recommandations ?

Les recommandations sont sans appel : il faut privilégier la viande blanche à la rouge. Mais pourquoi ? Et la viande rouge présente-t-elle tout de même quelques bénéfices ? Une vaste étude internationale, publiée le 20 août dans le Lancet, vient de confirmer plus solidement le lien entre viande rouge non-transformée ainsi que viande transformée et cette forme de diabète, qui affecte de plus en plus de monde.

Pourquoi Limiter la Viande Rouge ?

La littérature scientifique montre largement qu’une consommation importante de viande rouge est liée à une augmentation du risque de diabète de type 2, de cancer, de mortalité et du risque de maladies cardiovasculaires. C’est une des principales raisons justifiant les recommandations de santé, nationales comme internationales.

Recommandations Officielles

Ainsi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), tout comme le Programme national nutrition santé (PNNS) en France, conseillent de réduire la consommation de viande rouge, c’est-à-dire les viandes de bœuf, agneau, cheval, mouton, etc. Le PNNS précise de réduire à deux portions de viande rouge par semaine. Pour l’OMS, c’est au-delà de 300 à 500 grammes par semaine que la consommation de viande rouge peut augmenter les risques de cancers colorectaux et de l’intestin, et de maladies cardiovasculaires.

En effet, selon une étude, manger l’équivalent de deux tranches de jambon par jour - soit 50 grammes de viande transformée - accroît de 15 % le risque de développer la maladie dans les 10 prochaines années. Se délecter d’un «petit steak» quotidien - l’équivalent de 100 grammes de viande rouge non transformée - est associé à une augmentation de 10 % du risque.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs de l’université de Cambridge ont étudié les données de près de 2 millions d’adultes à travers le monde, y compris en Europe, à partir d’études précédentes. «Notre recherche fournit la preuve la plus complète à ce jour d’une association entre la consommation de viande transformée et de viande rouge non transformée et un risque futur plus élevé de diabète de type 2.», souligne dans un communiqué Nitra Forouhi, épidémiologiste et autrice principale de l’étude.

Viande Blanche : Une Alternative ?

L’alternative ? Privilégier la viande blanche, composée du veau, du porc, du lapin et des diverses volailles, comme le poulet par exemple. Celles-ci, contrairement à la viande rouge sont des viandes maigres. Elles sont donc moins caloriques, moins grasses et contiennent moins de gras saturés. Le poulet ou la viande blanche est à privilégier si l’on veut une alimentation saine, mais attention à ne pas être carencé.

Apports Nutritionnels de la Viande Rouge

En revanche, « la viande blanche contient moins de fer, moins de zinc, moins de vitamines B6 et B12 que la viande rouge », souligne le Conseil de l’Information sur l’Alimentation en Europe (EUFIC). La viande rouge est aussi une bonne source de sélénium. Or ces éléments nutritionnels sont essentiels. « Le fer est nécessaire au transport et à l’utilisation de l’oxygène par les globules rouges, ainsi qu’au fonctionnement de certaines enzymes », comme le rappelle l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire (Anses). Le zinc stimule notamment les défenses immunitaires. Quant à la vitamine B12, elle est nécessaire à la formation des globules rouges ainsi qu’à la synthèse de l’ADN et à la fonction nerveuse.

Comment Consommer la Viande Rouge ?

Il ne s’agit donc pas de totalement éliminer la viande rouge de votre alimentation si vous l’appréciez. « Le fait d’enlever le gras visible et d’éviter d’ajouter de grandes quantités de graisses (comme le beurre, le saindoux ou les huiles) lors de la cuisson peut aider à réduire (une partie de la graisse saturée contenue) », poursuit l’EUFIC. Le plus important demeurant d’éviter les viandes transformées.

Dans une vaste étude publiée le 20 août dans le «Lancet», des chercheurs de Cambridge montrent que manger deux tranches de jambon par jour accroît par exemple le risque de 15 %. Une preuve plus solide pour adapter notre consommation et agir sur l’augmentation du diabète. Un argument de plus pour varier le contenu de son assiette et limiter les steaks. Car en plus d’être très polluante, la viande rouge est néfaste pour la santé : en manger trop augmente le risque de certains cancers, de maladies cardiovasculaires. Et aussi de diabète de type 2 - qui concerne 90 % des diabétiques et est provoqué par une perturbation du métabolisme.

Autres Facteurs et Recommandations

L’objectif des scientifiques était aussi de mesurer l’effet de la volaille sur la maladie, encore assez peu étudié à ce jour. Les résultats sont moins concluants à ce stade. Même si une petite incidence a été observée, «plus faible» que les autres viandes. «Le lien reste incertain et doit être étudié plus en profondeur.», reconnaît Nitra Forouhi.

Leur étude n’explique en revanche pas les raisons du lien observé - ce n’était pas son but. «Les mécanismes sous-jacents qui lient la consommation de viande au développement du diabète de type 2 ne sont pas entièrement établis», soulignent les chercheurs dans leur publication. Certains travaux ont déjà étudié le lien entre la consommation de viande et certains marqueurs de risques, comme la résistance à l’insuline, mais sans conclusion définitive sur leurs effets à long terme. La teneur élevée en protéines de la viande rouge, ou celle d’acides gras saturés, fait partie des hypothèses encore à démontrer. La présence d’additifs à base de nitrate ou de nitrites est une autre explication probable.

En attendant d’autres travaux, cette étude d’ampleur confirme la nécessité d’adapter et surtout réduire la part de viande rouge dans nos menus. «Les données suggèrent que le fait de supprimer les viandes rouges et transformées de l’alimentation pourrait non seulement protéger les gens des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, mais aussi du diabète de type 2, une maladie en augmentation dans le monde entier», reconnaît dans Le Guardian Naveed Sattar, professeur de médecine métabolique à l’université de Glasgow qui n’a pas participé à l’étude.

L’enjeu est crucial : le diabète touche plus de 460 millions de personnes dans le monde. Plus de 4 millions en France. Et le nombre de cas augmente. La sédentarité et le manque d’activité physique y participent, mais aussi une alimentation déséquilibrée. Une telle étude peut permettre d’adapter les recommandations nutritionnelles. A ce jour, les autorités sanitaires françaises recommandent de privilégier la volaille et limiter les autres viandes à 500g par semaine.

Diabète de Type 2 : Alimentation et Hygiène de Vie

Le diabète est une pathologie chronique qui nécessite des modifications de l’hygiène de vie d’un point de vue diététique. Cette maladie qui se manifeste par un déséquilibre du taux de glycémie demande l’adoption d’une alimentation équilibrée pour les diabétiques de type 2. Une hygiène de vie associant diététique et activité physique régulière (minimum 30 minutes par jour) est le premier "traitement non médicamenteux du diabète". L'alimentation doit être équilibrée pour répondre aux différents besoins nutritifs et prévenir une prise de poids trop importante.

Aliments Recommandés

  • Les légumineuses (les lentilles, fèves, pois chiches, haricots secs) représentent d'excellentes sources de fibres et de protéines pour aider à limiter les apports en viande.
  • Les céréales complètes ou peu raffinées (riz, pâtes ou pain complets) doivent être consommées tous les jours.
  • Les poissons et les fruits de mer riches en oméga-3, 6 et 9 aident à prévenir le diabète de type 2 et le syndrome métabolique.
  • Il est important de boire de l'eau, de limiter les boissons sucrées ou édulcorées, sans oublier l'alcool.

Aliments à Limiter ou Éviter

  • Les sucres ajoutés sont en première ligne. Il est impératif de contrôler l'apport en glucides.
  • Les acides gras saturés consommés s'oxydent et créent une élévation de la glycémie à jeun.
  • Les aliments industriels renferment des sucres ajoutés et des graisses saturées. Ils favorisent la prise de poids et augmentent la glycémie et le taux de lipides sanguins.
  • La consommation de sel doit être réduite. Il faudra privilégier le sel iodé.

Complications du Diabète

Les complications du diabète sont conséquentes. Cette pathologie peut entrainer des lésions vasculaires touchant le cœur, les yeux, les reins et les nerfs. Les personnes atteintes de diabète présentent un risque plus élevé d'infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral et une insuffisance rénale. Le diabète peut entrainer une cataracte, un glaucome ou une atteinte de la rétine : la rétinopathie diabétique. Elle se développe sournoisement et peut entrainer progressivement la cécité. Enfin, d’autres problèmes comme le pied du diabétique se manifestent par une atteinte nerveuse et une mauvaise circulation sanguine.

Types de Diabète et Traitements

Le diabète de type 1 est traité par des injections d'insuline afin de réguler l'excès de glucides dans le sang. Il est primordial de manger juste après l'injection d'insuline pour éviter les risques d'hypoglycémie. Le diabète de type 2 est traité par des médicaments antidiabétiques et des règles hygiéno-diététiques. Le diabète de type 2 demande une modification de son alimentation et un régime à respecter pour équilibrer le taux de glycémie.

Le Tabac et le Diabète

L'alimentation est très importante, mais il reste la consommation de tabac qui s'avère être très dangereux pour les diabétiques. Le tabac favorise l'augmentation de la glycémie, par la résistance à l'insuline. Le tabagisme a un impact sur les systèmes cardiovasculaires et métaboliques. Les fumeurs ne s'alimentent pas de la même manière.

Étude sur la Viande Rouge et le Fer Héminique

Des données alimentaires de plus de 200 000 personnes durant trente-six ans ont été analysées par des chercheurs de Harvard. Résultat ? Une alimentation plus végétale et une réduction du fer héminique provenant de la viande rouge sont privilégiées par les auteurs afin de prévenir le diabète et d’autres maladies chroniques. Mais des spécialistes comme la Dre Marilyn Tan rappellent les limites des études épidémiologiques sur l’alimentation, du fait de la difficulté à établir un lien de causalité et à contrôler tous les facteurs de mode de vie, malgré les précautions méthodologiques prises par les auteurs pour limiter les biais.

Pour revenir à l’étude, celle-ci révèle aussi que le fer héminique contribue pour plus de la moitié à l’association entre viande rouge non transformée et risque de DT2, mais seulement pour une petite partie pour la viande rouge transformée. Autrement dit, d'autres éléments de la viande non transformée sont (encore) plus mauvais pour la santé cardiovasculaire. D’autres composés, comme les nitrates, pourraient en effet jouer un rôle significatif dans les effets néfastes des viandes transformées.

Les résultats de cette étude invitent en outre à réévaluer l’importance donnée à l'évitement des graisses saturées dans les recommandations alimentaires. Et à se demander si ce ne sont pas d’autres composés inflammatoires qu’il faudrait traquer.

Viande Rouge et Cancer : Ce Que Dit le CIRC

Depuis hier, la viande rouge et la charcuterie sont au banc des accusés ! Un rapport du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a en effet classé la viande transformée comme cancérogène pour l’homme. Si ce risque ne concerne pas directement le diabète, cette étude interroge cependant notre alimentation à tous, au quotidien.

Viandes Concernées

Toutes les viandes rouges sont concernées par cette étude : bœuf, veau, porc, agneau, mouton mais aussi des viandes moins consommées (cheval et chèvre). L’analyse différencie deux types de viande : la viande comme on peut la retrouver dans un étal ou dans un rayon boucherie, conditionnée par pièces (côte, filet, entrecôte, etc.) et la viande transformée. Cette dernière catégorie englobe les charcuteries (jambons, saucisses, etc.) mais également la viande de bœuf séchée, les préparations, les sauces à base de viande, etc.

Risque et Recommandations

Les viandes transformées sont un facteur de risque pour le cancer colorectal. Les études analysées par le CIRC montrent que chaque portion de 50 grammes de viande transformée consommée par jour (soit environ une tranche de jambon, une saucisse de Francfort ou 4 à 5 tranches de bacon) augmente de 18 % environ le risque de cancer colorectal. Pour la viande rouge non transformée, le risque cancérogène n’est pas avéré mais est considéré comme « probable ».

La consommation de viande a des bénéfices reconnus pour la santé. Cette étude va ainsi dans le sens des recommandations habituelles, c’est-à-dire de limiter la consommation de viande rouge, en privilégiant une viande non transformée. C’est aussi l’occasion de rappeler que le mode de préparation peut augmenter le risque puisque les cuissons à feu vif comme le barbecue augmentent la production de substances cancérogènes.

Limiter la Consommation de Viande Rouge

Une consommation même modérée de viande rouge par semaine augmente fortement le risque de développer un diabète de type 2. Il est généralement admis qu'un excès de viande rouge est mauvais pour la santé.

Compte tenu de nos découvertes et des travaux antérieurs d'autres chercheurs, une limite d'environ une portion de viande rouge par semaine serait raisonnable pour les personnes souhaitant optimiser leur santé et leur bien-être", indique l'un des auteurs de l'étude Walter Willett, professeur d'épidémiologie et de nutrition, dans un communiqué. On considère qu'une portion de viande rouge correspond à un steak haché (100 à 125g cru), une tranche de bifteck (120g cru) ou un faux-filet (150g cru) ou du foie (130g cru).

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