Au centre de la Chine, près de Wuhan, la plus grande porcherie au monde vient d’être mise en service. Dans la ville d'Ezhou, au centre de la Chine, un gratte-ciel de 26 étages abrite désormais la plus grande porcherie du monde. Cette ferme géante, construite près de Wuhan, au centre du pays, est capable d’accueillir 650 000 animaux. Un immeuble de 26 étages capable d’accueillir 650 000 animaux. Les habitants de la ville d'Ezhou, sur les bords du fleuve Yangtze, l’ont surnommé "l’hôtel de porcs". En Chine, plus gros consommateur de viande de porc au monde, on l'appelle l'hôtel des cochons.
Une Structure Gigantesque et Moderne
C’est un bloc rectangulaire géant de 26 étages qui a commencé à fonctionner en ce mois d’octobre, avec à l’intérieur 650 000 cochons. Il s'agit en réalité d'une porcherie géante, la plus grande du monde, installée dans un gratte-ciel de 26 étages près de la ville de Wuhan et capable d'accueillir 650.000 animaux pour qui le confort n'est pas nécessairement optimal. La structure est gérée par la société Zhongxin Kaiwei Modern Farming pour une capacité de production de 650 000 porcs charcutiers. Près de 25 000 bêtes sont logées à chaque niveau. Les porcs sont montés dans la tour grâce à de gigantesques ascenseurs d’une capacité de 40 tonnes.
Avec ses 26 étages, l’unité de Zhongxin Kaiwei Modern Farming, installée dans la banlieue de Wuhan, pulvérise tous les records et est devenu la plus grande porcherie du monde : sa capacité de production est de plus de 600 000 porcs charcutiers par an. Un deuxième bâtiment est déjà en construction à côté, qui portera la capacité de production à 1,2 million de porcs chaque année, révèle Le Monde dans son édition du 29 octobre dernier. Cette ferme aura pour objectif la production de 54.000 tonnes de porc par an. Le complexe prévoit au total cinq immeubles pouvant accueillir plus de trois millions de cochons.
Objectifs et Technologies
Les promoteurs du projet assurent que les cochons ne sont pas entassés et peuvent se déplacer dans leur étage. Zhuge Wenda, propriétaire de la structure à Wuhan, a équipé son bâtiment « d’équipements d'alimentation automatisée et de systèmes intelligents de filtration et de désinfection de l’air ». Tout est réglé depuis une sorte de tour de contrôle ultra moderne dans cette porcherie high-tech qui se veut également écologique et qui fait la fierté de son directeur. "Notre système de contrôle sur la biosécurité, ajouté à une alimentation scientifique, permet d’améliorer la qualité et de répondre à la demande de la population pour une viande de porc moins chère", assure-t-il.
Ils mettent aussi en avant le respect de l’environnement. "Les eaux usées sont retraitées sur place", affirme Zhuge wenda, le patron du site, dans une interview à la télévision locale du Hubei. "Notre projet permet d’atteindre le niveau zéro d’émissions d’excréments avec aussi des émissions de gaz à effet de serre très faibles. "Nous parviendrons à l’abattage de 600.000 porcs par an, avec pour projet d’atteindre le niveau zéro d’émissions d’excréments avec aussi des émissions de gaz à effet de serre très faibles.
Contexte et Motivations
Si la Chine, premier consommateur mondial de porcs a imaginé ces nouveaux élevages en hauteur, c’est pour reconstituer son cheptel qui a été décimé ces dernières années par la fièvre porcine africaine. Ce projet, qui frappe par son gigantisme, traduit une tendance de fond en Chine. Si ces structures géantes chinoises ne sont évidemment pas dans les cartons en France, il est bon de rappeler que l’élevage intensif y est aussi la norme. Encouragés par le gouvernement chinois, ces élevages industriels se multiplient dans ce pays qui vise l'autonomie alimentaire.
Avec plus de 52 kilogrammes par personne et par an, pour plus d’un milliard d’habitants, l’Empire du milieu est, de loin, le premier consommateur de porc dans le monde. Alors que la peste porcine africaine a réduit de moitié le cheptel porcin chinois en 2019, les plus gros producteurs poursuivent leur croissance à un rythme effréné. En 2019, la peste porcine africaine a décimé 200 millions de porcs avec pour conséquences d’augmenter fortement les importations et faire monter le prix de la viande. La peste porcine africaine a décimé le cheptel porcin chinois en 2019. Fin 2019, la Chine indiquait avoir perdu 50 % de ses troupeaux reproducteurs, soit environ 500 millions de porcs selon les experts du marché.
Pour Mathilde Le Boulch, ingénieure d'études économiques à l’Ifip 1 , « cette nouvelle mode des usines porcines sur différents étages avec parfois même la présence de l’usine d’aliment sur place, a été soutenue par le récent épisode de FPA en Chine qui a abouti à l’arrêt progressif de l’élevage individuel et familial. Le gouvernement a encouragé cette industrialisation et cette augmentation de la production dans le but d’atteindre l’auto-suffisance ». Le modèle économique de ce type d’élevage repose sur « des subventions de l’État et des économies d’échelles ». Il se traduit par une « légère augmentation du cheptel au cours du dernier semestre, pointe Mathilde Le Boulch avant de préciser : La Chine n’est pas encore prête à exporter cette production ».
L’entreprise privée agricole Yangxiang, interrogée par The Guardian en 2020, avait inauguré un bâtiment de ce genre de 12 étages en 2020 - considéré à l’époque comme le « plus gros élevage de porc du monde ». Elle expliquait alors que ce type de ferme-usine répondait à deux enjeux : le rendement et la protection sanitaire. Ces installations bénéficient de « normes de sécurité très élevées » et de « systèmes de nettoyage et d’élimination sophistiqués », rapportait la société Yangxiang toujours dans The Guardian. L’élevage intensif se développe en Chine. Fin 2020, la firme Muyuan Foods ouvrait une méga-ferme refermant 84 000 truies pour produire 2,1 millions de porcs chaque année.
Certains y voient un projet d’avenir. Si les projets de ferme urbaines verticales, installées au cœur de la ville, se multiplient ces dernières années, l’installation récemment implantée en Chine impressionne par ses dimensions. La ferme porcine de 26 étages est comme la « suite logique » de cette course à la rentabilité, le prolongement vertical d’un modèle de fermes-usines d’abord horizontal. Ce modèle, qui accumule tous les aspects de l’élevage, de la gestation à l’abattage, répond d’abord à un objectif affiché de rentabilité : tout concentrer en un même endroit devrait permettre de produire beaucoup plus efficacement, grâce aux économies d’échelle.
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