La confiture de coing et la constipation : Mythes et réalités

C'est un classique des automnes sucrés, une madeleine de Proust servie sur une tartine chaude au petit-déjeuner : la confiture de coing. Riche, parfumée, légèrement granuleuse, elle évoque les souvenirs d’enfance et les cuisines familiales. Mais derrière son aspect gourmand se cachent des propriétés nutritionnelles intéressantes, parfois méconnues. Parmi elles, son effet sur le transit intestinal fait débat. Alors, la confiture de coing est-elle réellement laxative ou au contraire constipante ?

Présentation du coing

Le coing est remarquable par sa forme spéciale et son arôme délicieux. Sur la balance, il fait environ 250 g. Ce fruit a une peau de couleur jaune et quand il est mûr on lui remarque un petit duvet. Sa pleine saison est au mois d’octobre. Ce fruit a une chair ferme avec des arômes très riches, mais par rapport aux autres fruits de la même catégorie, il se déguste uniquement cuit.

Le coing : un fruit aux multiples facettes

Fruit du cognassier, le coing est un fruit à la chair dure que l’on consomme exclusivement cuit. Et si sa forme et sa couleur rappellent fortement celle d’une poire, son goût âpre particulier nécessite une préparation. Bien qu’il soit cultivé depuis près de 6000 ans, il est probablement l’un des fruits ayant subi le moins de transformation, tant sur l’aspect esthétique que nutritionnel.

Le coing ressemble à s’y méprendre à une poire. Pourtant, le fin duvet qui recouvre sa peau ne laisse pas de place au doute. Avec une chair dure et ivoire, et des pépins au centre, ce fruit d’hiver pèse en moyenne 200 à 300 grammes.

Pour choisir un coing, il est recommandé de se fier au parfum qu’il dégage. Celui-ci doit être agréable et léger. La peau, bien jaune, ne doit présenter aucune meurtrissure, et le duvet doit pouvoir s’enlever facilement.

Pour conserver le coing, il faudra le placer à température ambiante. Il pourra ainsi être gardé plusieurs semaines. Mais il peut aussi être congelé. Dans ce cas-là, il convient au préalable de l’éplucher, l’épépiner, et le couper en quartiers, puis de le faire blanchir. Il est également possible de le conserver cuisiné.

Consommé uniquement cuit, le coing est particulièrement riche en pectine naturelle, ce qui en fait un ingrédient parfait pour réaliser des gelées, pâtes et confitures. Pour cuire le coing, il est conseillé de le mettre au four (30 mn), dans un confiturier (40 à 50 mn), ou à la vapeur (15 mn). Il faudra d’abord ôter le duvet de la peau en le brossant sous l’eau.

Le coing et la constipation : quel est le lien ?

Préparée avec des fruits mûrs, du sucre et parfois un filet de citron, la confiture de coing fait partie du patrimoine culinaire de nombreuses régions. Sa texture gélifiée provient de la pectine naturellement présente dans le coing, un élément-clé pour la réussite des confitures maison. Cuite lentement, la chair du coing devient fondante, dégageant des arômes floraux et acidulés. Le mélange avec le sucre donne une préparation à la fois dense et veloutée.

Ces éléments peuvent avoir une influence directe sur le transit intestinal, selon la manière dont le fruit est préparé et consommé. Le coing, sous forme crue, cuite ou transformée, n’a pas toujours les mêmes effets physiologiques. Le coing cru est réputé pour son effet constipant. Sa richesse en tanins, des substances astringentes, ralentit le transit intestinal. Mais une fois transformé en confiture, le coing change de nature. La cuisson longue et le sucre modifient partiellement ses propriétés, rendant la fibre plus douce et plus digeste.

Tout dépend aussi des quantités consommées. Une cuillère au petit-déjeuner n’aura pas les mêmes effets qu’une consommation quotidienne et abondante.

Pourquoi le coing constipe ?

Si les fibres et le fructose du fruit facilitent le transit intestinal, la forte teneur en tanins produit l’effet inverse.

Pourquoi le coing ne se mange pas cru ?

La chair très dure du coing rend la consommation difficile si le fruit n’est pas cuit. Mais c’est surtout la présence de tanins qui empêche de manger le coing cru.

Faut-il éplucher le coing ?

Comme il est toujours consommé cuit, et que la peau est très fine, il n’est pas nécessaire d’éplucher le coing.

Les bienfaits nutritionnels de la confiture de coing

Derrière sa saveur réconfortante, la confiture de coing est un concentré de substances naturelles intéressantes. Elle contient de la pectine, des tanins, et des antioxydants, en plus des sucres ajoutés. La pectine, fibre soluble présente en grande quantité dans le coing, a des effets régulateurs sur le transit. Elle aide à former un gel visqueux dans l’intestin, qui ralentit ou accélère le passage selon les besoins du corps. Le sucre, en revanche, a tendance à ralentir la digestion. Lorsqu’il est consommé en excès, il peut déséquilibrer la flore intestinale.

Il serait exagéré d’affirmer que la confiture de coing est un laxatif à part entière. Elle agit plutôt comme un régulateur doux du transit, en fonction du métabolisme de chacun. Chez les personnes ayant un transit lent, elle peut participer à une amélioration grâce à ses fibres solubles. Mais chez d’autres, notamment ceux sujets aux intestins sensibles, elle peut provoquer un effet inverse à cause des tanins.

Comment préparer la confiture de coing pour optimiser ses effets ?

La manière dont est préparée la confiture influe énormément sur ses propriétés. Une cuisson lente, avec une part importante de fruits, conserve plus de fibres que les recettes riches en sucre. Il est aussi possible d’ajouter à la recette des éléments qui soutiennent le transit, comme un peu de citron ou de gingembre. Ces ingrédients apportent des antioxydants et aident à mieux assimiler les sucres. Enfin, certains préfèrent mixer la peau avec la chair pour augmenter la teneur en fibres. Cela intensifie l’effet régulateur, tout en renforçant la saveur du fruit.

Contre-indications et précautions

Malgré ses qualités, la confiture de coing ne convient pas à tout le monde. Les personnes souffrant de constipation chronique devraient éviter les excès, car les tanins peuvent aggraver le problème. Les diabétiques doivent également faire attention à sa teneur élevée en sucre. Même si elle contient des fibres, la charge glycémique reste importante. Enfin, les enfants de moins de deux ans ou les personnes très sensibles du système digestif doivent l’introduire en petites quantités.

Le coing dans la médecine traditionnelle

Le coing, fruit du cognassier, est préconisé dans la médecine traditionnelle pour soulager les désordres gastriques et digestifs. C’est en effet, un fruit riche en pectine, une fibre qui lui donne son pouvoir gélifiant bien connu des amateurs de confitures. Dans la médecine traditionnelle, les graines de coing étaient souvent utilisées pour traiter la constipation.

Bienfaits potentiels du coing pour la santé

  • Le coing est riche fibres ce qui aide à augmenter le volume des selles et qui peut donc potentiellement aider à traiter la constipation.
  • Consommé sous forme de gelée ou de pâte, le coing aurait des effets bénéfique sur le colon et le rectum en raison de sa richesse en fibres (3).
  • Ses propriétés anti-diarrhéiques sont utilisées de façon traditionnelle.
  • Plusieurs études en éprouvette montrent qu’il possède des propriétés antibactériennes qui peuvent aider à prévenir le développement de certaines bactéries nocives, comme E. coli et S.
  • Une étude menée auprès d’enfants souffrant de reflux acide a montré qu’une supplémentation quotidienne en sirop de coing était aussi efficace que les médicaments habituellement employés pour soulager les symptômes de cette maladie (5).
  • Certaines recherches indiquent que les coings peuvent aussi aider à soulager la nausée chez les femmes enceintes.

Comment consommer le coing ?

Les coings sont rarement consommés crus car ils ont une chair très dure et une saveur acide et astringente. Après avoir tranché votre coing en lamelles, mettez-le dans une casserole avec de l’eau et une petite quantité de sucre, et laissez-le mijoter jusqu’à ce que la chair ramollisse. Vous pouvez manger le coing cuit seul ou avec du yaourt ou du porc rôti.

Tableau récapitulatif des teneurs en fibres de quelques fruits

Fruit Teneur en fibres alimentaires pour 100 grammes
Noix de coco séchée 14 g
Abricot sec 8,3 g
Datte séchée avec pulpe et peau 7,3 g
Figue crue 4,1 g
Framboises crues 4,3 g
Kiwi 2,4 g
Cerise 1,6 g
Pomme crue 1,3 g

Idées de recettes : comment le consommer ?

C’est un fruit qui ne se mange pas crue mais plutôt cuit. Idéalement consommé en compote, en gelée, en confiture ou en pâte.

Voici quelques astuces pour le cuire :

  • 30 mn au four
  • 40 à 50 mn au confiturier
  • 15 mn à l’autocuiseur ou cuite à la vapeur

Vu que ce fruit se mange cuit, il existe plusieurs assortiments possibles à faire.

Pour les plats traditionnels, le coing se mélange généralement avec:

  • De la viande rôtie au four
  • Du gibier comme le sanglier
  • Du magret de canard

Mais avec votre imagination, il peut se cuisiner autrement :

  • Avec des pommes en compote.
  • En gelée
  • Sous forme de pâte de fruit à mettre dans des cakes ou pain d’épices

Les différentes variétés du coing

On retrouve principalement trois variétés de ce fruit dans les étals français ce sont :

  • Le Géant de vranja
  • Le coing de Portugal
  • Le champion

Grande et petites histoires

Son origine est incertain, peut-être de Perse, d’Anatolie ; par contre ce qui est certain c’est qu’il a été cultivé depuis des siècles déjà. Avant les Grecs le consommaient avec du miel ; les Romains l’adoptèrent aussi dans leur plat. Depuis la Grèce antique , le coing était nommée pomme de cydon ou poire de cydonie.

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