L'extinction de voix, communément appelée aphonie, est une affection courante et généralement bénigne de l'appareil phonatoire. En langage médical, on parlera de dysphonie pour désigner l’ensemble des troubles de la voix, au paroxysme desquels survient l’aphonie correspondant à l’extinction complète de la voix. Elle se manifeste par la perte partielle ou totale de la voix, laissant l'individu dans l'incapacité de parler au-delà du chuchotement. Dans certains cas, elle est accompagnée de douleur. Passagère, l'extinction de voix est dérangeante, voire handicapante pour certains. La dysphonie, quant à elle, est un trouble de la voix qui se caractérise par un enrouement et une voix soufflée ou éraillée.
Symptômes de l'extinction de voix
Une extinction de voix correspond à une modification de la voix qui devient plus grave, rauque, allant parfois jusqu’à la quasi disparition. L’extinction de voix peut s’accompagner, en fonction de sa cause, d’une toux le plus souvent sèche, de maux de gorge et de fièvre.
Causes de l'extinction de voix
La voix prend naissance au niveau du larynx, organe au sein duquel se trouve les cordes vocales. Les cordes vocales sont composées de muscles et recouvertes d’une muqueuse. Une position de fermeture modérée des cordes vocales associées aux vibrations de la muqueuse induite par l’air expiré permettent la production de différents sons.
À savoir : Le larynx a également un rôle important dans deux grandes fonctions vitales que sont la déglutition (cordes vocales en position fermées) et la respiration (cordes vocales en position ouvertes). Toutes atteintes de l’innervation des muscles, des muscles eux même ou de la muqueuse des cordes vocales peut entraîner un dysfonctionnement vocal.
La cause la plus fréquente d’extinction de voix est l’inflammation du larynx appelée laryngite. Elle peut être d’origine infectieuse, virale ou bactérienne. Elle peut également apparaître après un surmenage vocale (chant, cri..). Enfin elle peut être secondaire ou favorisée par un environnement irritatif : des allergènes, la fumée du tabac, des remontées acides dans un contexte de reflux gastro-oesophagien ou encore des vapeurs toxiques professionnelles.
D’autres dysphonies peuvent être liées à la présence des anomalies de la muqueuse des cordes vocales : nodule (épaississement de la muqueuse), kyste ou encore polype. Ces lésions peuvent être bénignes, parfois malignes. Un examen approfondi permettra de faire la part des choses.
Plus rarement, des traumatismes externes (lésion du larynx) ou interne (après intubation ou chirurgie de la thyroïde), des maladies neurologiques ou encore des maladies infectieuses plus spécifiques (papillomavirus, syphilis, etc) peuvent conduire à une dysphonie.
La perte de la voix résulte de différents facteurs, comme la sursollicitation de la voix en forçant sur les cordes vocales ou les conditions climatiques. En effet, les cordes vocales sont recouvertes par une muqueuse sensible au froid, au chaud, aux tensions, à l'état de fatigue, au degré d'humidité et également au stress. Les inflammations du larinx et les lésions diverses (polypes, kystes) peuvent également entrainer l'extinction de voix.
Une infection bactérienne ou virale, engendrant une laryngite aiguë, peut aussi être accompagnée d’une aphonie provisoire. D’autres signes sont généralement présents, comme le mal de gorge, la toux, la fièvre, le nez qui coule … Une extinction de la voix peut également être due au stress, à un choc ou une toux à répétition. Cela va entraîner un gonflement des cordes vocales et une inflammation du larynx, le lieu où se trouvent les cordes vocales.
Parmi les différentes causes de l’extinction de voix, on peut citer :
- Une infection ORL : une extinction de voix est le plus souvent d’origine virale, elle est donc causée par un rhume, une laryngite, une rhinopharyngite…
- Un traumatisme du larynx et/ou des cordes vocales : « il est lié par exemple à une intubation (introduction d’un tube très fin dans la trachée, par la bouche ou une narine), notamment au cours d’une intervention chirurgicale »
- Le surmenage ou malmenage vocal : il est une cause fréquente de l’extinction de voix et survient chez des personnes qui ont sollicité excessivement leur voix : elles ont trop parlé, crié, chanté…
- Une tumeur bénigne des cordes vocales : des lésions bénignes (non cancéreuses) comme les nodules, les kystes ou encore les polypes peuvent altérer la voix. Plus rarement, il peut s’agir d’une tumeur maligne.
Traitement de l'extinction de voix
La première chose à faire quand on a la voix cassée est de mettre sa voix au repos, et donc d’éviter le plus possible de parler. Évidemment, l’une des premières choses à faire en cas de voix cassée est d’éviter le plus possible de parler, et même de chuchoter. Contrairement à une idée reçue, le chuchotement est une mauvaise idée cela ajoute davantage de tension sur les cordes vocales et évitez de tousser ou de vous racler la gorge.
Si la voix cassée, rauque, faible ou éteinte est secondaire à une laryngite aiguë, le traitement consiste à mettre sa voix au repos le plus possible. Le traitement est le repos vocal impératif et l’hydratation permettant à l’hématome de se résorber progressivement.
Les mesures non médicamenteuses
Ce que vous pouvez faire, en cas d’extinction de voix :
- Mettre votre voix au repos, même le chuchotement répété pourra aggravé l’enrouement ;
- Humidifier l’air ambiant à l’aide d’un humidificateur ou tout simplement en posant un petit bol d’eau près du radiateur ;
- Boire abondamment, l’humidification du larynx soulagera l’inflammation ;
- Stopper un éventuel tabagisme ;
- Supprimer tout autre cause d’irritation laryngée à répétition (produits professionnels toxiques, surmenage vocale à répétition, etc) ;
Ne consommez pas de boissons alcoolisées ou caféinées qui déshydratent les muqueuses du larynx. Enrichissez votre alimentation en antioxydants : les fruits et légumes riches en vitamine C (kiwi, orange, poivron) favorisent la bonne santé des tissus.
Les mesures médicamenteuses et autres prises en charge spécifiques
Le traitement sera ici celui de la cause. En cas de laryngite virale, le traitement est avant tout symptomatique associant des anti-douleurs (paracétamol), plus ou moins un médicament à base de cortisone ou des aérosols. Un antidouleur comme du paracétamol peut aider à soulager les symptômes, en respectant les doses prescrites et les contre-indications. Des anti-inflammatoires par voie générale et locale (aérosols) permettent de calmer l’inflammation. Le médecin pourra prescrire des corticoïdes qui ont une action puissante et rapide.
En cas de suspicion d’une surinfection bactérienne, un antibiotique est prescrit. Si l’infection n’est pas virale mais bactérienne, le médecin pourra être amené à prescrire des antibiotiques.
En cas de surmenage vocal à répétition ou chez les chanteurs professionnels ou amateurs, une prise en charge orthophonique peut être indiquée pour l’apprentissage des techniques évitant la fatigue vocale. En cas de dysphonie fluctuante saisonnière en rapport avec un terrain allergique, un traitement par antihistaminiques avec un bilan allergique à distance peut être prescrit.
Dans les cas où la dysphonie est associée à la présence d’un reflux gastro-oesophagien, le traitement médical du reflux par médicaments spécifiques (anti acides et inhibiteurs de la pompe à protons) est recommandé.
Pour les autres cas une prise en charge spécialisée avec un médecin ORL (oto rhino laryngologiste) est nécessaire.
Remèdes naturels
Ensuite, si vous souhaitez une méthode naturelle contre la voix cassée ou l’extinction de voix, il faut privilégier les plantes anti-inflammatoires, anti-infectieuses et stimulantes.
Les huiles essentielles anti-infectieuses d’eucalyptus, de thym, de lavande ou de menthe (menthol) calment l’inflammation locale et la vapeur d’eau hydrate les cordes vocales. En inhalation, les huiles essentielles anti-infectieuses d’eucalyptus, de thym, de lavande ou de menthe calment l’inflammation locale et la vapeur d’eau hydrate les cordes vocales. Intéressant notamment pour compenser la sécheresse du mucus des cordes vocales qui s’installe si on a tendance à chuchoter parce qu’on a mal.
Comment faire ? Verser dans une casserole d’eau bouillante 1 c. à c. d’un mélange d’huiles essentielles comme Olioseptil Inhalation. Il faut toujours qu’il y ait de la vapeur qui se dégage : si l'on se sert d’une casserole, la laisser sur le feu que l’on baisse au maximum une fois que l’eau bout, et se pencher au-dessus pour respirer par le nez et par la bouche, sans recouvrir sa tête d’un linge pour ne pas se brûler.
On verse dans un inhalateur de l'eau chaude mais pas bouillante et quelques gouttes d’huile essentielle ou d’un mélange dédié à l’extinction de voix et on se penche au-dessus pour respirer par le nez et par la bouche, sans recouvrir sa tête d’un linge pour ne pas se brûler. Rester au-dessus de la vapeur pendant au moins 10 minutes, 2 à 3 fois par jour.
En cas d’extinction de voix, boire une sorte de grog maison à base de citron, de clous de girofle et de cannelle, mais sans alcool. Cette boisson va avoir un effet anti-inflammatoire et antiseptique grâce à l’eugénol du clou de girofle : cela permet de calmer la douleur. Elle est aussi légèrement immunostimulante grâce au citron et à la cannelle, et c’est intéressant en cas d’infection virale.
Faire bouillir l’équivalent d’une grande tasse d’eau. Plonger dans l’eau sept clous de girofle et un ou deux bâtons de cannelle. Ajouter le jus de deux citrons pressés en grattant aussi la pulpe blanche avec une cuillère. Laisser macérer en couvrant avec une assiette pendant 10 minutes. Filtrer le tout avec une passoire et sucrer éventuellement, par exemple en ajoutant une cuillerée de miel, avant de boire. L’idéal est de siroter 3 à 4 tasses par jour, dès que la voix s’éteint ou qu’on sent le mal de gorge s’installer. L’amélioration est ressentie dès le deuxième jour si le grog est bien concentré.
Si l’extinction de voix est liée à une laryngite localisée au niveau des cordes vocales, virale dans 90 % des cas, il est préférable de recourir au cyprès et à l’échinacée, deux plantes à l’action anti-infectieuse très efficace. Ces plantes sont également utiles en prévention : un réflexe à adopter si on perd sa voix à chaque épisode infectieux.
Il faut utiliser le cyprès et l’échinacée en synergie, sous forme d’extrait de plante fluide (EPS PhytoPrevent) à demander en mélange à parts égales au pharmacien. On peut en avaler 1 cuillerée à café diluée dans un peu d’eau matin et soir en prévention, pendant l’hiver, si l’on est sujet aux infections des voies respiratoires. Si l’on est touché par une laryngite et une extinction de voix, augmenter la dose et passer à 1 c.
En cas d’extinction de voix, un spray collutoire permet de calmer l’irritation et l’inflammation du pharynx en déposant un film apaisant qui vient tapisser les muqueuses. L’idéal est de le choisir à la propolis, car celle-ci a des propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires ainsi qu’un léger effet anesthésiant et hydratant. Ce type de spray peut remplacer les sprays collutoires à base de chlorexidine si on préfère une solution naturelle.
On opte pour un spray pour la gorge à base de propolis (spray buccal à la propolis, Ladrôme ou Oropolis). Celle-ci peut également être associée dans un même spray à des huiles essentielles anti-infectieuses, intéressant en cas de laryngite (spray gorge, de Phytosun Arôms). Effectuer une pulvérisation, jusqu’à 6 fois par jour en évitant de boire ou de manger juste après pour ne pas perdre l’effet “tapissant” du produit. À utiliser en cure pendant 5 jours. À éviter en cas d’allergie aux produits de la ruche.
Utiliser un collutoire ou un spray à la propolis permet de calmer l’irritation et l’inflammation du pharynx et a un léger effet anesthésiant et hydratant. Il peut être associé dans un même spray à des huiles essentielles anti-infectieuses.
Prévention de l'extinction de voix
Pour éviter les récidives, plusieurs mesures sont utiles. À commencer par contrôler son stress en utilisant par exemple la respiration abdominale. On évite aussi de crier ou de toussoter continuellement pour ne pas fatiguer les cordes vocales.
Pour prévenir l'affection, une bonne hygiène de voix consistant tout simplement à ne pas en abuser est conseillée. Une lubrification adéquate de l'organe vocal et de la gorge est recommandée, en buvant un à deux litres d'eau par jour. Les boissons trop chaudes ou trop froides sont cependant à éviter, de même que l'excès de substances irritantes comme le café, l'alcool et le tabac.
Quand consulter un médecin ?
Dans certains cas, l’enrouement ou l’extinction de voix (dysphonie) doivent amener à consulter. Il faut aussi consulter son médecin traitant en cas d’enrouement chez le nourrisson ou le jeune enfant, ou chez une personne qui fume et qui boit régulièrement de l’alcool.
Si vous êtes jeune et en bonne santé, que la cause de l’extinction de voix est évidente (surmenage vocale, laryngite virale…), vous pouvez débuter les mesures non médicamenteuses, associées à la prise de doliprane en cas de douleur, dès que possible.
Vous devez consulter un médecin au plus vite en cas de :
- Extinction de voix persistante malgré un traitement bien conduit ;
- Extinction de voix survenant après une chirurgie du cou ;
- Extinction de voix avec douleur ou gonflement au niveau du cou ;
- Modification de la voix si vous êtes fumeur.
Vous devez consulter un médecin en urgence en cas de :
- Extinction de voix accompagnée d’une forte fièvre, d’une toux violente ou de difficultés respiratoires ;
- Extinction de voix totale chez un enfant.
Après avoir interrogé son patient sur ses symptômes (description, circonstances d’apparition, intensité…), le médecin étudie ses habitudes de vie (tabagisme, consommation d’alcool, profession qui expose à des émanations toxiques ou à des environnements poussiéreux…). Il réalise ensuite un examen clinique et recherche la cause de l’enrouement ou de l’extinction de voix. Il oriente parfois son patient vers un médecin ORL, notamment lorsque la dysphonie dure depuis plus d’une semaine. Ce dernier peut avoir recours à un examen plus approfondi (une laryngoscopie). Réalisé à l’aide d’un tube mince et flexible introduit par une narine, il lui permet d’observer et d’explorer la gorge, le larynx et les cordes vocales. Il peut aussi réaliser une laryngoscopie indirecte, à l’aide d’une source lumineuse et d’un miroir spécial (miroir laryngien, qui se place au fond de la gorge).
Une fois la cause de l’enrouement ou de l’extinction de voix identifiée, le médecin peut prescrire le traitement adapté. En cas de laryngite aiguë, le médecin prescrit d’abord la mise au repos de la voix. Pour soulager l’inflammation du larynx, il peut aussi prescrire des anti-inflammatoires (Ibuprofène), des sirops contre la toux (codéine, pholcodine…) ou encore des pastilles à base d’Erysimum (pour soulager la gorge). Si la laryngite est d’origine bactérienne, le médecin prescrit un traitement antibiotique.
Plusieurs traitements naturels peuvent aussi aider à soulager les symptômes : des inhalations à l'aide d'huiles essentielles (comme l'eucalyptus, le pin…), un traitement homéopathique adoucissant (Arum triphyllum : 5 granules toutes les 10 minutes, à espacer selon l’amélioration) ou encore des tisanes de thym avec du miel.
Que faire en cas d'extinction de voix avec de la fièvre ?
Il est possible de prendre des antipyrétiques. Chez l’enfant, la fièvre doit toujours être prise en charge : pour faire baisser sa température, il est par exemple possible de poser une serviette humide sur son front, de le dévêtir, ou de baisser la température de sa chambre… Il faut aussi lui donner à boire très régulièrement.
En cas d’infection virale, il est important de respecter certains gestes d’hygiène simples pour limiter la transmission du virus. il est par exemple recommandé de ne pas surchauffer son logement (maintenir une température ambiante entre 18 et 20 °C), et de l’aérer régulièrement.
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