L'expression "Avoir du pain sur la planche": Origine et évolution

Les expressions sont bien ancrées dans la langue française depuis des décennies.

Origines et histoire de l'expression

Si, de nos jours, "avoir du pain sur la planche" signifie avoir en perspective beaucoup de tâches fastidieuses à accomplir, le sens de cette expression était bien différent à la fin du XIXe siècle. Cela signifiait que l’on avait assez de réserves pour affronter l’avenir.

Effectivement à cette époque les paysans préparaient de grandes quantités de pain qu’ils conservaient sur une planche de bois fixée au plafond. Par la suite, l’expression a pris le sens "d’avoir de quoi vivre sans devoir travailler".

Le sens actuel "avoir du travail en réserve" semble n’être apparu qu’au début du XXe siècle.

Pourtant, une autre explication plausible a déjà été formulée quant à l’origine de cette expression. Au XIXe siècle, le tribunal distribuait les rations de pain aux accusés qui devraient s’acquitter de longues peines de travaux forcés. C’est de là que viendraient les idées de longueur et de pénibilité formulées dans cette expression.

Ce qui lui valait d'avoir du pain sur la planche". Une expression qui a fait volte-face au fil des siècles. Aujourd'hui, elle veut dire "avoir du boulot", "avoir beaucoup de travail". Au XIXe siècle, elle signifiait "être bien pourvu de provision", "vivre confortablement", parce qu'à l'époque, les paysans préparaient une grande quantité de pain qu'ils conservaient sur une planche.

La combinaison de ces deux expressions a fait que les voyous ont assimilé les années de galère ou de bagne gentiment distribuées par le tribunal (des sortes de rations) à autant de "pains sur la planche", ces derniers prenant alors le sens de 'corvées', là où auparavant ils avaient le sens de 'ressources'.

Le pain, vecteur d'expressions populaires

Le pain est devenu au fil des siècles le vecteur de nombreuses expressions qui témoignent de son importance.

Voici quelques expressions populaires :

  • Mal enfourner on fait des pains cornus : l’important dans une affaire, c’est de bien la commencer.
  • Avoir le pain et le couteau : ne manquer de rien.
  • Avoir mangé plus d’un pain : avoir beaucoup voyagé.
  • Avoir ni pain ni pâte au logis : devoir faire les courses.
  • Avoir plus de la moitié de son pain cuit : n’avoir plus longtemps à vivre.
  • Avoir son pain cuit : être assuré de sa subsistance, avoir de quoi vivre au repos.
  • Avoir du pain sur la planche : initialement, ne pas avoir besoin de travailler pour manger. Aujourd’hui c’est au contraire avoir beaucoup de travail.
  • Bon comme le pain : être d’une grande bonté, généreux, doux.
  • Ça ne mange pas de pain : cela ne coûte rien ou ne peut nuire.
  • Donner du pain de chapitre à quelqu’un : faire des reproches.
  • Être au pain sec et à l’eau : se nourrir peu.
  • Etre grossier comme le pain d’orge : être très grossier, mal élevé.
  • Faire la guerre au pain : être très affamé.
  • Gagner son pain à la sueur de son front : gagner sa nourriture par le biais du travail.
  • Gagner son pain : gagner de quoi vivre.
  • Long comme un jour sans pain : interminable, ennuyeux.
  • Manger le pain du roi : être militaire ou en prison.
  • Manger son pain blanc avant son pain noir : avoir le meilleur avant le difficile.
  • Manger son pain dans sa poche : être égoïste.
  • Mieux vaut pain en poche que plume au chapeau : la nourriture est plus essentielle que le superflu.
  • Ne pas manger de ce pain-là : refuser de participer à quelque chose.
  • Ne pas valoir le pain que l’on mange : être fainéant, bon à rien.
  • Oter le pain de la bouche : priver quelqu’un de ce qui est nécessaire.
  • Pain dérobé réveille l’appétit : ce qui est défendu est attirant.
  • Pour une bouchée de pain : pour presque rien.
  • Promettre plus de beurre que de pain : promettre plus qu’on ne peut tenir.
  • Rompre le pain avec quelqu’un : cesser les relations avec lui.
  • Se vendre comme des petits pains : se vendre facilement, rapidement.
  • Tel pain, telle soupe : les choses valent la matière qu’on y met.
  • Tremper son pain de larmes : vivre dans le désespoir et le regret.

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