Nous employons souvent des expressions dont nous ne connaissons pas l'origine. C'est le cas de "être comme un coq en pâte". Une équipe de TF1 s'est décarcassée pour trouver d'où elle vient. Une expression apparue au XVIIe siècle, qui n’a aucun lien avec un plat cuisiné.
Origine de l'expression
L'origine de cette expression remonte au XVIIe siècle et au secteur agricole. Au Moyen Âge, le roi de la basse-cour pouvait constituer une source de revenu importante dans le milieu de la paysannerie. Pour exhiber leur fière allure et leur plumage coloré lors des concours agricoles, les coqs étaient entretenus avec égard, tels de petits monarques.
Plus un animal remportait de prix, plus sa valeur marchande augmentait. Afin de faire saliver le chaland, l’oiseau exposé sur les étals devait donner envie, c’est pourquoi il était choyé, reposé et bien nourri par son éleveur. Le coq était également transporté avec beaucoup de précaution pour ne pas risquer d’altérer sa chair et son éclat.
C’est donc installé dans une confortable cage, un panier ou autre bagage que le fringant volatile arrivait sur le marché. La locution “être comme un coq en pâte” émane du contexte que nous venons de décrire et plus précisément, des formules employées à cette époque-là. Un "coq de panier" ou "coq de bagage" faisait en effet référence à un animal particulièrement bien soigné dans le but d’augmenter sa valeur.
Le terme “pâte” s’est introduit au XVIIe siècle avec pour effet de renforcer l'idée de confort, comme évoqué dans la première édition du dictionnaire de l’Académie française (1694) : « On dit proverbialement d’un homme qui est fort à son aise dans quelque lieu, qu’Il est là comme un coq en pâte. Quelques-uns le disent aussi d’un homme qui est enveloppé d’oreillers, de couvertures, etc. en sorte qu’il ne peut se remuer qu’avec peine.
L'habitude a donc été prise d'appeler ces oiseaux qui se faisaient chouchouter des «coqs en pâte».
Significations et utilisations
Définition principale
Lorsqu’une personne est choyée et se trouve dans une situation particulièrement confortable, on dit parfois qu’elle est «comme un coq en pâte». Etre comme un coq en pâte c’est être choyé, vivre sans souci et placé dans un état de grand confort. Fier, bravache, matinal, flamboyant, bruyant, combattif… comptent parmi les traits distinctifs -supposés ou réels - que l’on prête au coq.
L’expression “être comme un coq en pâte” (et ses variantes : “heureux comme un coq en pâte“ ; “vivre comme un coq en pâte”) signifie avoir une vie confortable, être à l’abri du besoin et des soucis. Généralement, la formule désigne une personne aisée qui mène une existence douillette, qui a tout à disposition. Se trouvant dans une situation de satiété, “un coq en pâte” est entouré de soins, choyé, dorloté, bien traité. On peut dire de cet heureux individu, évoluant dans le confort et l’abondance, qu’il “se la coule douce”.
Utilisation contemporaine
Aujourd’hui, “être comme un coq en pâte” est une expression souvent employée dans un contexte affectif ou matériel. On peut l’utiliser pour décrire une personne qui reçoit une attention particulière, par exemple un enfant choyé par ses grands-parents ou un invité traité avec tous les égards. Elle s’applique aussi aux situations de grand confort matériel, comme lorsqu’on séjourne dans un hôtel de luxe ou que l’on vit sans aucune contrainte.
Par exemple, on pourrait dire : “Depuis qu’il a pris sa retraite au bord de la mer, il est comme un coq en pâte !” Enfin, cette expression peut être utilisée avec une pointe d’ironie, pour souligner un excès de confort ou une attitude capricieuse face aux petites contrariétés du quotidien.
Hypothèses alternatives sur l'origine du mot "pâte"
La pâte comme lotion embellissante
Deux explications à cette expression ont cours. Selon la première explication cette expression a pour origine une mixture utilisée lors des concours agricoles du 17ème siècle. Cette lotion particuliere préparée par les fermiers étaient appliquée aux poules dans le but de les embellir.
Le coq engraissé
Mais il existe aussi une explication légèrement différente. Il s’agit ici de comparer un coq dans une cage, engraissé par gavage à base de paté ou bien d’un coq renfermé dans un pâté. D’ailleurs dans le dictionnaire de l’Académie de 1835, on compare ce coq dont la tête sort d’un paté, un homme glissé confortablement dans son lit et dont seule la tête est visible.
Le coq cuisiné en pâte ?
Pourquoi le mot “pâte” a été choisi ? Le coq serait-il engraissé au pâté pour conserver sa prestance et sa tendreté ? Serait-il cuit dans une pâte ou un pâté ? L’expression “comme un coq en pâte“ reflète l’image d’une volaille enroulée dans une pâte (feuilletée par exemple) prendrait d’abord la direction du four avant d’être posée sur la table des nobles.
Contre toute attente, il semblerait que l’oiseau n’ait jamais été cuisiné en pâte. En revanche, les seigneurs raffolaient de pâtés en croûte. Au Moyen Âge, il faut savoir que la croûte ne se destinait pas à la consommation mais contribuait à une bonne cuisson et une meilleure conservation. Au fil des décennies, les pâtissiers ont élaboré une pâte comestible. Si aujourd’hui cette préparation est particulièrement prisée - car elle maintient l’humidité et les arômes - elle ne renferme jamais un pâté de coq.
Expressions similaires dans d'autres langues
D’autres langues possèdent des expressions similaires pour désigner une situation de confort absolu. En anglais, on peut entendre “to live like a king” (vivre comme un roi) ou “to be in clover” (être dans un champ de trèfles), qui renvoient également à une existence aisée et sans soucis. En espagnol, on trouve l’expression “estar como un rey” (être comme un roi), qui véhicule la même idée de privilège et de bien-être. Quant à l’italien, il propose “stare da papa”, signifiant littéralement “vivre comme le Pape”, une métaphore évidente pour une vie luxueuse et sans tracas.
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