Le métier d’éleveur, au cœur des activités agricoles, est bien plus qu’une simple profession. Il s’agit d’un engagement profond, mêlant passion pour le vivant, compétences techniques et connaissances approfondies des cycles naturels. L’éleveur est celui qui veille au bien-être, à la santé et à la reproduction des animaux, assurant leur croissance dans un environnement adapté et respectueux de leurs besoins. Les responsabilités de l’éleveur sont ainsi vastes et peuvent varier selon le type d’élevage (bovin, ovin, caprin, avicole, etc.).
Au-delà de ces tâches opérationnelles, l’éleveur joue un rôle clé dans l’économie agricole, contribuant à la sécurité alimentaire et au développement rural. Son savoir-faire impacte directement la qualité des produits alimentaires, du lait au fromage, en passant par la viande, et influence ainsi les choix et préférences des consommateurs.
Diversité de l'Élevage
L’univers de l’élevage est caractérisé par une importante diversité qui reflète la richesse des traditions agricoles et l’adaptabilité des pratiques aux conditions environnementales et aux demandes du marché. Chaque type d’élevage possède ses spécificités, nécessitant des compétences, des connaissances et des infrastructures adaptées pour répondre aux besoins spécifiques des animaux et aux attentes des éleveurs.
- L’élevage bovin, avec une double orientation vers la production de lait et de viande.
- L’aviculture, incluant l’élevage de poules, de canards et de dindes.
- L’apiculture, l’élevage des abeilles, souligne l’importance de la pollinisation pour la biodiversité et les cultures.
- L’aquaculture, qui offre une alternative durable à la pêche traditionnelle par l’élevage de poissons, crustacés et mollusques dans des conditions contrôlées.
Compétences et Formation
Devenir éleveur est une vocation qui nécessite un ensemble de compétences spécifiques, alliant savoir-faire traditionnel et maîtrise des technologies modernes. Au cœur du métier, la gestion quotidienne des animaux demande des connaissances en biologie, en nutrition, en santé animale et en reproduction. L’éleveur doit être capable d’identifier rapidement les signes de maladie ou de stress chez ses bêtes et d’intervenir efficacement. La maîtrise des techniques d’élevage, adaptées à chaque espèce, est cruciale pour optimiser la production et assurer le bien-être animal.
En outre, avec la prise de conscience croissante des enjeux environnementaux, les compétences en matière de pratiques d’élevage durable sont de plus en plus valorisées. Un éleveur doit également être un bon gestionnaire. Il est responsable de la viabilité économique de son exploitation, ce qui implique la gestion des coûts, la planification des investissements, la commercialisation des produits et la gestion des ressources humaines. Pour acquérir et développer ces compétences, divers parcours de formation sont proposés, du CAP agricole aux diplômes d’ingénieur en agriculture, en passant par le BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole).
Si le CAP agricole Métiers de l’agriculture prépare à s’occuper d’un élevage (alimentation, entretien, suivi sanitaire), il est recommandé d’avoir un bac professionnel pour s’installer, voire d’obtenir un BTS (Brevet de technicien supérieur) de niveau bac +2 ou même de poursuivre jusqu’à bac +3.Au niveau bac. Le bac pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole) ou le BP (Brevet professionnel) REA (Responsable d’entreprise agricole) constitue le niveau minimum pour réussir son projet d’installation en ayant acquis des compétences de base, notamment sur les cycles de production bovine et la gestion d’une exploitation.
À bac +2/3. Néanmoins, l’éleveur de bovins étant un véritable chef d’entreprise, pour mettre toutes les chances de son côté et mieux convaincre ses partenaires (investisseurs, négociants…), un bac +2 est conseillé. Citons notamment le BTS agricole Productions animales ou ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole), éventuellement complétés par une licence professionnelle mention Productions animales (de niveau bac +3). Il est ensuite possible d’affiner encore sa formation grâce à des CS (Certificats de spécialisation).
Défis et Enjeux Contemporains
L’élevage, pilier de l’agriculture moderne, est confronté à une multiplicité de défis et d’enjeux contemporains, nécessitant des réponses innovantes et durables. L’un des principaux défis est de réduire l’empreinte écologique de l’élevage. Cela comprend la gestion des émissions de gaz à effet de serre, la conservation des ressources en eau, la protection des sols et la réduction de l’utilisation des antibiotiques et autres intrants chimiques.
La sensibilisation croissante au bien-être animal pousse les éleveurs à adopter des pratiques plus éthiques et transparentes. Les variations climatiques affectent considérablement l’élevage, avec des risques accrus pour la santé animale, la disponibilité de la nourriture et l’accès à l’eau. La technologie offre des solutions prometteuses pour relever les défis de l’élevage. L’élevage doit également répondre à la demande croissante en produits alimentaires de haute qualité, traçables et sûrs. Face à ces défis, les professionnels de l’élevage doivent être à la fois gardiens de traditions séculaires et pionniers de l’innovation agricole.
A travers notre service Environnement, nous accompagnons en effet les éleveurs dans les recherches de solutions concrètes et pérennes pour l’amélioration de l’environnement de leur site d’élevage. Nous travaillons à leurs côtés en tant que soutien aux démarches administratives que ce soit pour des dossiers de subvention, la création de plans ou bien pour des conseils et diagnostics.
Le Rôle d'OCAPIAT
En tant qu’Opérateur de Compétences dédié aux secteurs de l’agriculture, OCAPIAT joue un rôle essentiel en soutenant les éleveurs à travers un éventail de services adaptés à leurs besoins spécifiques. accompagnement personnalisé, que ce soit pour la gestion de carrière, un diagnostic RH, la transition vers des pratiques plus durables ou la recherche de financements. L’accompagnement d’OCAPIAT est un levier stratégique pour les éleveurs qui souhaitent s’adapter aux évolutions du secteur, améliorer leurs performances et contribuer à un avenir durable et prospère pour l’élevage.
Organisation du Marché en France
Aujourd’hui, 45 organisations d’éleveurs, 117 groupements coopératifs d’éleveurs bovins et ovins, 1 300 commerçants en bétail qui opèrent notamment sur 53 marchés aux bestiaux couvrent le territoire français. Ces opérateurs collectent les animaux dans les élevages, les trient en lots homogènes en fonction des débouchés (pratique appelée « allotement ») les acheminent vers les abattoirs ou des ateliers d’engraissement en France ou à l’export.
La France a une tradition de pays « naisseur » : elle exporte plus de la moitié des veaux mâles nés chaque année et issus du troupeau allaitant, qu’elle vend « maigres » entre 8 à 12 mois.
Missions et Activités de l'Éleveur
Les éleveur(se)s sont avant tout au service du développement de l’animal, tout au long de sa vie. Leur principale mission est de veiller à sa bonne santé et son bien-être dans un environnement favorable. En tant que salarié(e), les ouvrier(ère)s agricoles s’emploient aux activités de soins apportés aux animaux et à l’entretien de l’exploitation pour seconder les éleveurs.
La mise en marché regroupe différents métiers qui consistent à sélectionner, acheter et/ou à vendre les animaux d’élevage destinés à la reproduction, à la boucherie ou à l’export. L’habileté manuelle est donc primordiale pour magnifier le produit. L’objectif principal : répondre aux attentes des consommateurs et leur faire plaisir.
INTERBEV est l’Association nationale interprofessionnelle de l’élevage et des viandes, fondée en 1979 à l’initiative des organisations représentatives de la filière bétail et viandes. Elle reflète la volonté des professionnels des secteurs bovin, veau, ovin, équin et caprin de proposer aux consommateurs des produits sains, de qualité et identifiés tout au long de la filière.
Évolution et Défis de la Production de Viande en France
L’élevage évolue constamment sous l’influence de divers facteurs économiques, sociétaux et environnementaux. Ces dernières années ont en effet vu émerger des tendances significatives qui redéfinissent le paysage de l’élevage français.
La baisse progressive de la production constitue un défi majeur pour l’industrie. En effet, la France se trouve confrontée à un défi majeur dans son secteur de production de viandes, marqué par une baisse progressive et ce, malgré une augmentation de la consommation globale. Les chiffres révèlent une situation alarmante : la France ne couvre plus que 90,8% de sa consommation de viande, contre une autosuffisance de 106,4% en 2010.
Les statistiques témoignent de cette crise : une diminution de 7% de la production porcine en deux ans, une baisse de 10,5% de la production de volailles en France en 2022 par rapport à la moyenne quinquennale, et une diminution de 20% du nombre de vaches laitières en France depuis 2008.
Cette baisse significative est due à plusieurs facteurs, notamment des problèmes conjoncturels tels que la grippe aviaire affectant le marché de la volaille, ainsi que des défis structurels comme l’augmentation des coûts de production. Ces derniers ont rendu les éleveurs français moins compétitifs par rapport à leurs voisins, incitant ainsi à importer davantage de viande pour répondre à la demande croissante. En effet, selon une publication du ministère de l’Agriculture en juillet dernier, la part des importations dans le total de la viande consommée en France a atteint plus de 30%.
Toutefois une grande partie des consommateurs français sont attachés à consommer de la viande de qualité, tant sur le plan sanitaire que gustatif. De plus, les Français ont des préoccupations croissantes liées à la santé, au bien-être animal et à l’impact environnemental des élevages, ce qui impacte la consommation par individu. En effet, bien que 95 % consomment de la viande occasionnellement, 43 % des consommateurs envisageraient de réduire leur consommation, principalement pour des raisons économiques (64 %), écologiques (17 %) et de bien-être animal (9 %).
Parallèlement, le nombre d’éleveurs diminue en France et à travers l’Europe en raison des défis économiques, des pressions réglementaires et des difficultés liées à la transmission des exploitations familiales. Cette diminution est particulièrement notable dans le secteur laitier français, avec seulement 35 000 éleveurs laitiers restants en 2020, comparé à 175 000 en 1988. De même, dans le secteur de la viande bovine, le nombre d’exploitations a diminué de manière significative, passant de 62 000 à 48 000 en dix ans, soulevant des inquiétudes quant à la garantie de la sécurité alimentaire nationale à long terme.
Adaptation et Innovation
Face à ces défis, les éleveurs français s’adaptent et innovent. Précurseurs dans l’utilisation des nouvelles technologies, le monde agricole vit actuellement une nouvelle transformation agricole, aussi appelée Agriculture 4.0. Les éleveurs ont ainsi de plus en plus nombreux à installer des solutions de production d’énergies « vertes » comme les méthaniseurs ou des panneaux solaires.
Rôle Économique et Culturel
Au cœur du secteur primaire, l’éleveur occupe une position essentielle dans la société. Parallèlement à cette fonction alimentaire, l’éleveur joue un rôle économique crucial, contribuant au dynamisme des territoires locaux. En effet, l’activité agricole, y compris l’élevage, représente une part importante de l’économie française. Au-delà de ses implications économiques, l’éleveur préserve également les traditions et le patrimoine culturel. En France, l’agriculture et l’élevage font partie intégrante de l’identité nationale, incarnant un mode de vie et des savoir-faire transmis de génération en génération.
Souveraineté Alimentaire
Dans un monde où les chaînes d’approvisionnement internationales sont de plus en plus complexes et fragiles, l’autosuffisance alimentaire est devenue une préoccupation majeure, et notamment en France. L’élevage joue un rôle crucial dans la réalisation de cet objectif, en contribuant à garantir une production nationale diversifiée et durable, capable de répondre aux besoins alimentaires de la population. En France, les métiers de production de protéines animales jouent un rôle central dans la souveraineté alimentaire du pays. En tant que l’un des principaux producteurs agricoles en Europe, la France dispose en effet d’un potentiel considérable. Cependant, la production diminue et se segmente. Les éleveurs français contribuent à développer une segmentation qualitative de la production afin de répondre à la diversité des besoins des consommateurs.
Parmi les exemples concrets de cette contribution du Groupe Michel à la souveraineté alimentaire française, nous pouvons citer nos entreprises de commercialisation : SELCO et SERETAL.SELCO est spécialisée dans la commercialisation des volailles offrant aux consommateurs par le biais de nos partenaires transformateurs et metteurs en marché un approvisionnement local, respectant une véritable segmentation qualitative et de qualité.
Préoccupations Environnementales et Bien-Être Animal
Les préoccupations environnementales et le bien-être animal occupent une place de plus en plus importante dans la société. Et les éleveurs sont les premiers à être conscients de l’importance de maintenir la santé des sols et la biodiversité des écosystèmes.
Parallèlement, le respect des besoins physiologiques, comportementaux et émotionnels des animaux est au cœur des préoccupations des éleveurs, qui mettent en œuvre des mesures visant à assurer leur santé, leur confort et leur sécurité tout au long de leur vie. Cependant, malgré les efforts déployés, l’élevage est confronté, comme la plupart des secteurs de productions, à des défis environnementaux majeurs, tels que la pollution de l’eau et de l’air, la déforestation et le changement climatique.
L'équipement de l'éleveur
Que ce soit pour les éleveurs de bovins ou de moutons, les vêtements doivent être adaptés aux conditions météorologiques et aux conditions de travail difficiles. L'hiver, un pantalon et un manteau épais abriteront du froid. Pour les longues journées ensoleillées, une tenue à manches longues permet de protéger des rayons UV nocifs et des coups de chaleur. Il est aussi important de porter des chaussures de protection, comme des bottes de sécurité.
Qualités requises
Le métier d’éleveur de bovins demande de nombreuses qualités techniques et humaines. Il est d’abord compatissant et attentionné. Il est capable de travailler dans des conditions météorologiques difficiles. L’éleveur fait part de bonnes capacités de communication. Il doit être capable de s'exprimer clairement pour résoudre les problèmes fréquents des métiers de la ferme, comme un animal malade qui requiert des soins spécifiques. L'éleveur de bétail est un professionnel qui s’engage dans un secteur aussi exigeant que capital. Il doit faire part d'excellentes aptitudes de communication et de résolution de problèmes. Il est capable autant de lire le comportement des animaux que les tendances du marché. Pour devenir éleveur, il faut être passionné et vivre au rythme de son exploitation et de ses bêtes. Patience, bonne condition physique, polyvalence, réactivité, sens de l’observation et sens des responsabilités, voici les principales qualités pour gérer une exploitation.
Rythme de travail
Le quotidien de l’éleveur est rythmé par les soins apportés aux animaux, l’entretien de l’exploitation et la gestion administrative. Parfois, il dirige également un ou plusieurs ouvriers agricoles salariés. Ses journées sont donc bien remplies. À lui de gérer la reproduction du troupeau, de surveiller les vêlages et les premières tétées, de prodiguer les premiers soins aux veaux qui viennent de naître tout en nourrissant les autres animaux et en s’occupant de la traite. L’éleveur de bovins assure tout au long de l’année l’alimentation des animaux : pâturage, foin, ensilage de maïs.
Commercialisation
Ses premiers clients sont les entreprises privées ou les coopératives. Nombreux sont les éleveurs bovins qui diversifient leurs filières de vente : certains pratiquent la vente directe à la ferme ou sur Internet pour des clients qui achètent de la viande, du lait, ou des produits transformés comme le fromage. D’autres vendent leur production sur les marchés, à des bouchers ou encore directement aux abattoirs lorsque la viande est destinée à être commercialisée en supermarché.
Production de viande bovine
Les bovins destinés à la production de viande proviennent soit des troupeaux allaitants ou des troupeaux laitiers. Le plus souvent, la reproduction des vaches allaitantes se fait par monte naturelle par le taureau. Quatre-vingt quinze pourcents des troupeaux allaitants (vaches, veaux et taureaux) français passent généralement plus de 6 mois dans les pâtures, sans apport d'alimentation complémentaire lorsque les conditions météorologiques sont favorables. Les vaches allaitantes représentent 52% des vaches présentes en France. Les veaux restent avec leur mère jusqu'à l'âge d'au moins 6 mois. Deux veaux sur trois sont engraissés pour produire de la viande et seront abattus entre 1 et 3 ans.
Pratiques d'élevage
La pratique dite « d'ébourgeonnage ou d'écornage » est généralement réalisée en élevage pour la sécurité des animaux - qui risquent de se blesser - comme celle des éleveurs. Pour cela, on peut cautériser la zone où pousse la corne chez les très jeunes veaux (le bourgeon). A l'âge adulte, la corne peut être coupée avec un matériel spécifique et obligatoirement sous anesthésie. Les douleurs engendrées par ces deux méthodes sont de mieux en mieux prises en compte par application d'un produit anesthésique, analgésique, anti-inflammatoire.
C'est la période pendant laquelle le bovin dispose d'une nourriture riche en quantité et en qualité en vue de développer sa masse musculaire. L'engraissement est réalisé soit en prairie, soit en bâtiment, soit de façon mixte. En prairie, l'engraissement des bovins dure entre 18 mois et 2,5 ans.
Des contrôles des services vétérinaires sont réalisés pour vérifier les conditions d'hébergement des animaux, la qualité de l'identification, le bon état général des animaux, les soins vétérinaires éventuellement apportés. La réglementation s'applique à tous les élevages. Toutefois, certaines vaches sont élevées selon des cahiers des charges plus stricts afin de différencier les produits. Le Label rouge garantit une meilleure qualité organoleptique du produit, cela a un impact positif sur les conditions d'élevage.
Amélioration des pratiques
La filière viande bovine s'engage à se concerter avec les ONG environnementales, de protection animale et de consommateurs pour prendre en compte les attentes et améliorer les pratiques. Afin d'encourager une meilleure prise en charge de la douleur lors de l'écornage, une campagne de formation et de sensibilisation à destination des éleveurs a été menée en 2016.
Il est temps de redonner l’envie d’être éleveur. Car au-delà des clichés et des préjugés, être éleveur est bien plus qu’un simple métier : c’est une vocation, un engagement envers la nature, les animaux et la société.
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