De plus en plus de personnes choisissent de réduire ou d'éliminer la viande de leur alimentation pour diverses raisons, qu'elles soient éthiques, environnementales ou liées à la santé. Arrêter la viande peut entraîner de nombreux changements dans votre corps, votre esprit et votre environnement. Pour l’environnement et notre santé, la réduction de notre consommation de viande est nécessaire, mais dans quelle mesure, et de quelle manière ?
Avantages de la Diminution de la Consommation de Viande
Amélioration de la Santé
Arrêter la viande peut réduire le risque de maladies cardiaques. La viande rouge et les viandes transformées sont riches en graisses saturées, ce qui peut augmenter le taux de cholestérol LDL (le "mauvais" cholestérol) et contribuer à l'athérosclérose. Des études ont montré que la consommation élevée de viande rouge et de viandes transformées est associée à un risque accru de certains types de cancer, notamment le cancer colorectal. En réduisant ou en éliminant la viande, vous pouvez diminuer ce risque. Les régimes végétariens et végétaliens sont souvent moins caloriques et plus riches en fibres, ce qui peut aider à maintenir un poids santé. Un régime sans viande est souvent plus riche en fibres, ce qui est bénéfique pour la digestion et la santé générale. Les aliments d'origine animale, en particulier les viandes rouges et transformées, peuvent contribuer à l'inflammation chronique. Une alimentation avec moins de viande rouge permet d’augmenter ses apports en omégas 3 (grâce à la consommation de poisson) et en fibres (grâce aux végétaux).
Impact Environnemental Positif
La production de viande est l'une des principales sources d'émissions de gaz à effet de serre. L'élevage d'animaux pour la consommation de viande contribue à la déforestation, à la consommation excessive d'eau et à la pollution des sols et des cours d'eau. L'élevage d'animaux pour la viande nécessite beaucoup plus de ressources, comme l'eau et les terres agricoles, que la production de protéines végétales. L'élevage intensif d'animaux produit des quantités importantes de déchets, qui peuvent contaminer les sols et les cours d'eau, affectant ainsi la qualité de l'eau et la biodiversité. En remplaçant la viande de ruminant par de la volaille, et en végétalisant les assiettes, on peut espérer des gains d’environ 30 % de gaz à effet de serre, et de 40 % d’utilisation des sols.
Considérations Éthiques
Arrêter la consommation de viande est un choix éthique pour de nombreuses personnes qui se préoccupent du bien-être animal. L'élevage industriel est souvent associé à des conditions de vie difficiles pour les animaux, incluant des espaces confinés, des pratiques douloureuses et un abattage cruel. En choisissant des alternatives à base de plantes, vous pouvez soutenir les pratiques agricoles durables qui respectent le bien-être animal et l'environnement.
Inconvénients et Défis Potentiels
Besoins Nutritionnels Spécifiques
L'une des préoccupations courantes lorsque l'on arrête la viande est de savoir comment obtenir suffisamment de protéines. Heureusement, de nombreux aliments d'origine végétale sont riches en protéines, tels que les légumineuses, les noix, les graines, le tofu, le tempeh et les produits à base de soja. Arrêter la viande peut nécessiter une attention particulière à certains nutriments.
- Vitamine B12: Essentielle pour la formation des globules rouges et le fonctionnement du système nerveux, la vitamine B12 se trouve principalement dans les produits d'origine animale. Les végétaliens doivent envisager des suppléments ou des aliments enrichis.
- Fer: Le fer d'origine végétale (non héminique) est moins bien absorbé que le fer d'origine animale. Consommer des aliments riches en fer, comme les légumineuses, les épinards et les graines de citrouille, et les associer à des sources de vitamine C peut améliorer l'absorption.
- Oméga-3: Les acides gras oméga-3 se trouvent en abondance dans les poissons gras.
Adaptation Sociale et Culturelle
Changer de régime alimentaire peut nécessiter une adaptation de vos habitudes alimentaires et de votre mode de vie. Les repas jouent souvent un rôle central dans les interactions sociales. Arrêter la viande peut nécessiter des ajustements lors des repas en famille, entre amis ou lors d'événements sociaux. Adopter un régime sans viande peut être une opportunité de découvrir de nouvelles cultures culinaires.
Planification et Éducation
La planification des repas est essentielle pour réussir la transition vers un régime sans viande. Préparez des menus hebdomadaires, faites des listes de courses et assurez-vous d'avoir des alternatives végétariennes ou végétaliennes à portée de main. Éduquez-vous sur les besoins nutritionnels spécifiques d'un régime sans viande. Apprenez à équilibrer vos repas pour obtenir tous les nutriments essentiels, y compris les protéines, les vitamines et les minéraux.
Transition Progressive
Pour certaines personnes, une transition progressive vers un régime sans viande peut être plus facile à gérer que de tout changer d'un coup. Commencez par réduire progressivement votre consommation de viande, en introduisant plus de repas végétariens ou végétaliens chaque semaine. Recherchez le soutien de votre famille, de vos amis et de votre communauté pour faciliter la transition.
Recommandations et Consommation en France
Du strict point de vue de votre santé, il n’est pas impossible que vous mangiez encore trop de viande. Selon les données de l’étude Inca3, une étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française, publiée par l’Anses en 2017, un Français adulte consomme environ 530 g de bœuf et de porc par semaine, soit environ 3 steaks hachés et 1 belle côtelette. Une moyenne qui se situerait juste au-dessus du seuil fixé à 500 g/semaine par le quatrième Plan national Nutrition santé (PNNS4). Plus grave encore : nous dévorons plus de 350 g/semaine de viande transformée et de charcuterie, quand les autorités déconseillent de dépasser les 150 g, soit 4 tranches de jambon blanc environ. Les autorités ne considèrent pas qu’une consommation de viande réduite présente un risque pour la santé. En France, la consommation moyenne de produits animaux par une population adulte en bonne santé est supérieure aux besoins nutritionnels.
Voici les recommandations et la consommation réelle en France :
Consommation réelle moyenne en France (en g/semaine) | Recommandations françaises (PNNS4) | Régime planète et santé (Lancet-EAT) | |
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Viandes rouges (boeuf, porc, agneau et autres) | 530 g/semaine | 500 g/semaine max | 0 à 200 g/semaine max ensemble |
Charcuterie | 350 g/semaine | 150 g/semaine | |
Volailles | 210 g/semaine | À privilégier | 0 à 400 g/semaine |
Oeufs | 30 g/semaine | Pas d’indication | 90 g/semaine |
Légumineuses | 90 g/semaine | Au moins 2 fois par semaine | 500 g/semaine |
Sources : Dussiot et al., Clinial Nutrition/Eat-Lancet
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