Contribution Alimentaire en Belgique: Définition et Aspects Légaux

Le prĂ©sent article revient sur le dĂ©bat acadĂ©mique relatif aux contributions des parents sĂ©parĂ©s Ă  l’entretien et Ă  l’éducation des enfants, controverse ravivĂ©e en 2015 suite aux travaux publiĂ©s par France StratĂ©gie.

Définition et Cadre Légal

Selon l'article 371-2 du code civil, « chacun des parents contribue Ă  l’entretien et Ă  l’éducation des enfants Ă  proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent, ainsi que des besoins de l’enfant ». Dans la loi, il est ainsi question de ressources et non de revenus, le premier concept Ă©tant plus flou que le second.

Les critĂšres de fixation de la « pension alimentaire » sont fixĂ©s par la loi dans les grandes lignes. Mais, en pratique, il revient au juge aux affaires familiales d’en dĂ©terminer le montant en fonction des circonstances de l’espĂšce, sans qu’existe une mĂ©thode Ă  mĂȘme d’assurer une application uniforme du droit.

Il convient de prĂ©ciser que les ressources envisagĂ©es s’apparentent Ă  des revenus (des flux) et non Ă  du patrimoine (du stock). Il est donc clair qu’en cas de pensions alimentaires multiples les pensions alimentaires dĂ©jĂ  existantes, pour le compte d’autres enfants d’un mĂ©nage tiers, doivent ĂȘtre dĂ©duites des ressources du parent dĂ©biteur, en Ă©tant comptĂ©es en charges (annexe), Ă  l’instar des frais de logement (loyer, remboursement d’emprunt immobilier
). Autrement dit, elles doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des charges et non comme des ressources. À l’inverse, pour le parent bĂ©nĂ©ficiaire, la pension alimentaire est une ressource.

Dans un arrĂȘt en date du 4 juillet 2018, la premiĂšre chambre civile de la Cour de cassation Ă©voque les Ă©lĂ©ments Ă  prendre en considĂ©ration pour Ă©valuer les ressources des Ă©poux.

Les Montants et les Bénéficiaires

En 2003, lorsque la rĂ©sidence de l’enfant est fixĂ©e chez elle, la mĂšre obtient une pension alimentaire dans 91 % des divorces contre seulement 38 % des pĂšres dans la mĂȘme situation. Les pĂšres gardiens perçoivent moins souvent une pension alimentaire que les mĂšres gardiennes : en 2009, 61,2 % des mĂšres dĂ©tentrices de la garde exclusive dĂ©clarent percevoir une pension alimentaire alors que ce n’est le cas que de 15,3 % des pĂšres qui ont la garde exclusive.

« Pour les mĂšres ayant la garde exclusive et recevant une pension, son montant mĂ©dian par enfant est de l’ordre de 150 euros mensuels. [
] Le montant de pension par enfant reçue par les pĂšres qui ont la garde exclusive est plus faible.

MalgrĂ© la taille limitĂ©e des effectifs de mĂšres devant s’acquitter d’une pension alimentaire, la Direction de la recherche, des Ă©tudes, de l’évaluation et des statistiques (service statistique du ministĂšre des SolidaritĂ©s et de la SantĂ©) a pu montrer que, par rapport Ă  leurs homologues masculins, les mĂšres « non-gardiennes » s’acquittent moins souvent de l’obligation alimentaire (sur le champ des parents solvables) et ce avec des montants moindres, mĂȘme en contrĂŽlant par diverses caractĂ©ristiques (modĂšle Ă©conomĂ©trique) dont les revenus. Le sexe du parent « non gardien » est ainsi de loin le plus puissant dĂ©terminant du non versement d’une pension alimentaire, dans la mesure oĂč 23 % des pĂšres solvables et 67 % des mĂšres solvables dĂ©clarent ne pas verser de pension alimentaire.

MĂ©thodologies d'Évaluation des Contributions

Les Ă©tudes classiques sur le niveau de vie des parents sĂ©parĂ©s utilisent l’échelle d’équivalence dite anciennement « de l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques », en affectant une unitĂ© de consommation au premier adulte du mĂ©nage, 0,5 unitĂ© de consommation Ă  chacune des autres personnes du mĂ©nage ĂągĂ©e de quatorze ans ou plus et 0,3 unitĂ© de consommation Ă  chacune des autres personnes du mĂ©nage ĂągĂ©e de moins de quatorze ans. Avec cette mĂ©thodologie, le « parent non-gardien » (ou « parent hĂ©bergeant ») est rĂ©putĂ© ne rien dĂ©penser pour son ou ses enfants, hormis la pension alimentaire dĂ©jĂ  dĂ©duite de ses revenus (puisqu’on prend le revenu disponible).

Or, cette hypothĂšse de dĂ©pense nulle pour les enfants est souvent non vĂ©rifiĂ©e en pratique (en plus de la pension alimentaire : frais de trajet, de logement, d’alimentation, cadeaux, vĂȘtements, etc.). Il y a donc un dĂ©bat portant sur la mĂ©thodologie Ă  appliquer et sur les rĂ©sultats subsĂ©quents.

Du reste, soulignaient les auteurs, la contribution du « parent non-gardien » ne se limite pas au versement de la pension alimentaire au parent chez lequel rĂ©side habituellement l’enfant, mais comprend des dĂ©penses pour accueillir l’enfant pendant les pĂ©riodes de droit de visite et d’hĂ©bergement. Il se trouve qu’une approche Ă©conomĂ©trique desdits frais tendrait Ă  indiquer que les montants dĂ©pensĂ©s au profit de l’enfant (en plus de la pension alimentaire) de façon directe ou indirecte pourraient s’élever Ă  600 euros par mois (hors pension alimentaire), en raison des frais de restauration, de loisirs et d’hĂ©bergement liĂ©s Ă  la sĂ©paration des parents : il s’agit approximativement du tiers du revenu disponible des « parents non-gardiens » (pour des revenus moyens d’environ 2000 euros par mois aprĂšs dĂ©duction de la pension alimentaire dĂ©jĂ  versĂ©e).

Voici la mĂ©thode prĂ©sentement proposĂ©e, mĂ©thode qui entend prendre en compte le revenu disponible et non considĂ©rer les impĂŽts et charges comme Ă©tant des ressources. Il y a une similitude avec la diffĂ©rence entre salaire brut et salaire net. Il n’est pas pertinent de prendre le salaire brut (avec cotisations salariales) ou super-brut (avec cotisations patronales), si l’on s’intĂ©resse au niveau de vie des salariĂ©s. Dans ce cas, le salaire net reflĂšte mieux le niveau de vie. Si un pĂšre verse dĂ©jĂ  une pension alimentaire pour un enfant nĂ© d’un premier mariage et qu’il faut calculer la pension alimentaire pour un enfant issu d’un second divorce, la premiĂšre pension alimentaire doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une charge en dĂ©duction des ressources avant impĂŽts.

La prĂ©sente mĂ©thode reste simple et laisse le choix au juge de dĂ©finir ce qu’il veut prendre en compte dans les charges et ce qu’il veut en exclure. Il en va de mĂȘme pour les impĂŽts, revenus, aides sociales et frais de trajet. Le juge a le choix. C’est une Ă©quation du premier degrĂ© Ă  une seule inconnue : la pension alimentaire. Il s’agit d’égaliser deux ratios : le ratio de contribution (RC) du pĂšre par rapport Ă  la mĂšre avec le ratio de ressources (RR) du pĂšre par rapport Ă  la mĂšre. La somme des dĂ©penses assurĂ©es par les parties Ă  l’instance peut permettre d’évaluer en tout ou partie les besoins de l’enfant. Mais les dĂ©penses peuvent aussi ĂȘtre estimĂ©es par enquĂȘte si les parties n’apportent aucun justificatif (cf. l’étude de la Direction de la recherche, des Ă©tudes, de l’évaluation et des statistiques).

Alors que les revenus avant impĂŽts du « parent non-gardien » sont supĂ©rieurs (3 500 euros) Ă  ceux du « parent gardien » (2 500 euros), la tendance s’inverse (respectivement 1 500 euros contre 1 700 euros avant intĂ©gration de la pension alimentaire), une fois prises en compte les diffĂ©rentes charges et dĂ©penses au profit de l’enfant, dont les frais de dĂ©placement.

Il est intĂ©ressant de noter qu’en s’appuyant sur le barĂšme du ministĂšre de la Justice, le montant serait de 396 euros mensuels. On rappelle encore que ce barĂšme contrevient aux dispositions de l’article 371-2 du code civil qui mentionne trois critĂšres Ă  prendre en compte : premiĂšrement les ressources d’un parent, deuxiĂšmement les ressources de l’autre parent et troisiĂšmement les besoins de l’enfant.

En se limitant au simple revenu apparent par unitĂ© de consommation, sans les charges et transfert, on conclurait que le diffĂ©rentiel de niveau de vie entre les deux mĂ©nages s’élĂšve Ă  82 % au profit du « parent non-gardien » (tableau 1B). En intĂ©grant la fiscalitĂ©, les prestations sociales et la pension alimentaire, l’écart de niveau de vie est encore de 62 %.

Aides Sociales et AccĂšs Ă  l'Information

NĂ©anmoins, ceci n’est pas vrai pour les aides sociales. Dans ce cas de figure, l’asymĂ©trie d’information peut ĂȘtre contrecarrĂ©e en permettant aux parents de savoir quelles aides sont touchĂ©es par l’autre parent dans l’intĂ©rĂȘt de l’enfant. Il serait intĂ©ressant de crĂ©er un droit d’accĂšs Ă  l’information pour le parent dĂ©biteur, afin que puissent lui ĂȘtre communiquĂ©es les informations relatives aux aides perçues par le parent bĂ©nĂ©ficiaire.

Juridiction et Loi Applicable

Avant le 18 juin 2011, la compĂ©tence et la loi applicable aux obligations alimentaires Ă©taient essentiellement dĂ©terminĂ©es, d'une part, par la Convention de la Haye du 2 octobre 1973 sur la loi applicable aux obligations alimentaires, d'autre part, par le RĂšglement europĂ©en n ̊ 44/2001 du dĂ©cembre 2000, dit "Bruxelles I". Dans l'espace europĂ©en, tous les États de l'Union sont liĂ©s par le RĂšglement CE 4/2009.

Mais l'article 4 du RĂšglement CE 4/2009 laisse Ă©galement place au choix des parties (sauf lorsque le litige concerne une obligation alimentaire Ă  l'Ă©gard d'un enfant mineur). Les parties peuvent alors notamment designer la juridiction de la rĂ©sidence habituelle d'une des parties ou la juridiction de la nationalitĂ© de l'une ou l'autre des parties. Concernant les obligations alimentaires entre Ă©poux ou ex-Ă©poux, ils pourront choisir la juridiction compĂ©tente pour connaitre de leurs diffĂ©rends en matiĂšre matrimoniale, ou la juridiction de l'État membre qui a Ă©tĂ© celui de leur derniĂšre rĂ©sidence habituelle commune pendant au moins un an. Ces conditions doivent ĂȘtre rĂ©unies au moment de la conclusion de la convention relative Ă  l'Ă©lection de for ou au moment de l'introduction de l'instance.

DĂšs lors, le principe est que la loi de l'État de la rĂ©sidence habituelle du crĂ©ancier rĂ©git les obligations alimentaires (Protocole de La Haye du 23 novembre 2007, art. 3). Pour dĂ©terminer la rĂ©sidence habituelle, qui est une notion autonome en droit europĂ©en, on peut se rĂ©fĂ©rer Ă  l'arrĂȘt rendu par la premiĂšre chambre civile de la Cour de cassation le 14 dĂ©cembre 2005.

L'article 3 du Protocole de la Haye du 23 novembre 2007 dispose que "La loi de l'État de la rĂ©sidence habituelle du crĂ©ancier rĂ©git les obligations alimentaires".

Depuis le 18 juin 2011, l'exequatur est simplifiĂ©. Dans le cas des États membres liĂ©s par le Protocole de La Haye de 2007, l'article 17 du RĂšglement CE 4/2009 prĂ©voit qu'une dĂ©cision rendue dans un État membre liĂ© par le Protocole de La Haye de 2007 est reconnue dans un autre État membre sans qu'il soit nĂ©cessaire de recourir Ă  aucune procĂ©dure et sans qu'il soit possible de s'opposer Ă  sa reconnaissance. S'agissant des dĂ©cisions rendues dans les États membres du RĂšglement CE 4/2009, mais non membres du Protocole de La Haye de 2007, le principe est celui de la reconnaissance des dĂ©cisions. Les dĂ©cisions rendues dans un État membre non liĂ© par le Protocole de La Haye de 2007 sont reconnues dans les autres États membres, sans qu'il soit nĂ©cessaire de recourir Ă  aucune procĂ©dure (RĂšglement CE 4/2009, art. 23).

Les articles 49 Ă  63 du RĂšglement CE 4/2009 instituent une coopĂ©ration entre autoritĂ©s centrales Ă©tatiques. Chaque État membre est tenu de designer une autoritĂ©Ì centrale, qui sera chargĂ©e d'engager toutes les dĂ©marches nĂ©cessaires au recouvrement des aliments dans un autre État membre. En France, il s'agit du Bureau du recouvrement des crĂ©ances alimentaires du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. Les États membres sont tenus de fournir une aide judiciaire gratuite pour les demandes d'aliments destinĂ©es aux enfants introduites par l'intermĂ©diaire des autoritĂ©s centrales (RĂšglement CE 4/2009, art.

Évolution de la Situation et RĂ©vision de la Pension Alimentaire

Avec le temps, la situation respective de chacun des parents peut évoluer. Cependant, comme cela a justement été expliqué dans une réponse du MinistÚre à une question parlementaire, il faut aussi nécessairement prendre en compte la situation matrimoniale du débiteur, quelle qu'elle soit car elle n'est pas sans incidence sur l'appréciation du montant de l'obligation alimentaire.

  • lorsque le parent s’est (re)mariĂ©
  • lorque le parent est en concubinage

Encore rĂ©cemment, les juges de la Cour de cassation ont rappelĂ© que lorsqu’ils doivent fixer le montant de la contribution du pĂšre Ă  l’entretien et Ă  l’éducation des enfants, les juges doivent nĂ©cessairement rechercher l’incidence des revenus du concubin de la mĂšre des enfants sur les charges de celle-ci.

Pension Alimentaire et Majorité de l'Enfant

La contribution Ă  l’entretien et Ă  l’éducation des enfants ne s’arrĂȘte pas Ă  la majoritĂ©. Pourtant, elle n’est pas non plus perpĂ©tuelle. Mais alors jusqu’à quel Ăąge doit-on payer une pension alimentaire ?

En vertu de l’article 371-2 du Code civil “cette obligation ne cesse de plein droit ni lorsque l’autoritĂ© parentale ou son exercice est retirĂ©, ni lorsque l’enfant est majeur”. Aux 18 ans de son enfant, le parent redevable d’une pension alimentaire n’a donc pas l’autorisation de mettre fin Ă  ses versements. La loi ne fixe cependant aucune limite d’ñge. Il convient alors de se tourner vers la jurisprudence. Cette derniĂšre considĂšre que les parents doivent continuer Ă  contribuer Ă  l’entretien de leurs enfants tant que ces derniers ne sont pas capables de s’autofinancer. En pratique, un enfant est aujourd’hui autonome financiĂšrement vers l’ñge de 27 ou 28 ans. Les tribunaux estiment gĂ©nĂ©ralement qu’à partir de 30 ans, le versement de la pension alimentaire peut cesser, sauf si l’enfant dĂ©montre qu’il poursuit sĂ©rieusement ses Ă©tudes supĂ©rieures.

Quelles que soient les circonstances, vous ne pouvez pas dĂ©cider vous-mĂȘme d’interrompre vos versements. Vous avez la possibilitĂ© de saisir le JAF pour demander la cessation de vos versements. Pour cela, vous devez dĂ©montrer l’oisivetĂ© de votre enfant. Absolument, cette possibilitĂ© est prĂ©vue par l’article 373-2-5 du Code civil et peut ĂȘtre mise en Ɠuvre, Ă  condition que votre enfant ne rĂ©side plus chez votre ex-Ă©poux. Vous pouvez vous mettre d’accord avec votre ex-conjoint ou saisir le JAF pour obtenir une dĂ©cision dans ce sens. Dans le premier cas, il est vivement recommandĂ© de faire homologuer votre dĂ©cision commune par un tribunal. Sachez que l’accord de votre enfant n’est pas nĂ©cessaire.

OUI, vous vous devez de continuer de rĂ©gler la pension alimentaire, et ce, mĂȘme si vous n'avez pas de nouvelles de votre/vos enfant(s). Le lien de filiation entraĂźne une obligation fondamentale pour les parents : contribuer Ă  l’entretien et Ă  l’éducation de leur enfant. Cette obligation incombant lĂ©galement aux parents Ă  l'Ă©gard de leurs enfants trouve son fondement juridique dans divers textes de loi (mĂȘme lorsqu’un parent n’exerce pas l’autoritĂ© parentale et au-delĂ  mĂȘme de la majoritĂ© de l'enfant). Cette obligation est insusceptible de renonciation.

Le terme juridique utilisĂ© par la loi est : contribution Ă  l’entretien et Ă  l’éducation de l’enfant (C.E.E.E.). La contribution Ă  l'entretien et Ă  l'Ă©ducation peut se poursuivre au-delĂ  de la majoritĂ© si celui-ci poursuit ses Ă©tudes (en contre partie l'enfant fournira des informations sur le dĂ©roulement de la scolaritĂ© et les rĂ©sultats obtenus) ou ne peut subsister seul Ă  ses besoins jusqu'Ă  ce qu'il soit autonome (justificatifs de recherches d'emploi). Ainsi, le juge peut refuser la prolongation de l’obligation alimentaire lorsque l’enfant ne prĂ©sente pas les aptitudes adĂ©quates.

Modalités de Versement et Révision

La plupart du temps, la pension alimentaire est versée mensuellement. Ce n'est qu'à titre tout à fait exceptionnel qu'elle peut prendre la forme d'un capital. Dans cette derniÚre hypothÚse, une somme d'argent est alors versée à un organisme spécifique qui réglera ensuite la contribution à l'entretien et l'éducation de l'enfant sous forme d'une rente mensuelle indexée, ou encore également par l'abandon de biens en usufruit, ou l'affectation de biens productifs de revenus.

En pratique, la pension alimentaire fait l'objet d'une revalorisation annuelle telle que prĂ©vue aux termes du jugement (jugement de divorce s'il s'agit d'un couple mariĂ©, ou d'un jugement organisant les modalitĂ©s de sĂ©paration des anciens concubins, s'agissant de ces derniers) afin qu’elles suivent l’évolution du coĂ»t de la vie.

Si la revalorisation est de droit et automatique une fois le jugement prononcĂ©, la situation est diffĂ©rente lorsqu'il s'agit d'une demande d'une rĂ©vision, laquelle relĂšve de l'apprĂ©ciation du juge. La rĂ©vision de la pension alimentaire n'a nullement le caractĂšre automatique de la revalorisation. Elle est prĂ©vue par l'article 1118 du Code De ProcĂ©dure Civile, lequel dispose : Le montant de la pension alimentaire peut ĂȘtre rĂ©visĂ© Ă  la hausse ou Ă  la baisse Ă  la suite d'une nouvelle saisine du Juge aux Affaires Familiales dĂšs lors que survient un Ă©lĂ©ment nouveau le justifiant en apportant les Ă©lĂ©ments justifiant une telle requĂȘte. Peuvent ainsi ĂȘtre invoquĂ©s des difficultĂ©s financiĂšres du parent dĂ©biteur de la pension, une augmentation de ses charges, ou un enrichissement du parent percevant la pension alimentaire.Dans tous les cas, et selon une jurisprudence constante, l'existence d'un fait nouveau par rapport Ă  la situation antĂ©rieure est une condition indispensable et prĂ©alable, Ă  toute demande de rĂ©vision de la pension alimentaire (Cour d'Appel d'AIX EN PROVENCE, 17.5.1994).

Enfin, le seul fait de la survenance d'un fait nouveau, ne permet en aucun cas, une modification ou suppression unilatérale de la pension alimentaire, seul le Juge aux Affaires Familiales pouvant apprécier le bien fondé ou non de la demande de révision de la pension précédemment fixée par décision de justice.

Procédure de Révision

Comment solliciter une rĂ©vision de la pension alimentaire ? Il convient de saisir le Juge aux Affaires Familiales par requĂȘte, Ă©tant prĂ©cisĂ© que le ministĂšre d'avocat n'est pas obligatoire.

Non-paiement de la Pension Alimentaire

Le créancier peut se rendre au commissariat ou à la brigade de gendarmerie, muni de sa décision de justice exécutoire et porter plainte contre ce dernier.

Si votre divorce a Ă©tĂ© prononcĂ© aprĂšs le 31 dĂ©cembre 2020, vous devez informer la CAF ou la MSA du non-paiement de la pension alimentaire. Son montant pourra alors ĂȘtre prĂ©levĂ© directement sur le compte bancaire, postal ou d’épargne de votre ex-conjoint par l’un de ces organismes. Vous pouvez Ă©galement saisir le JAF. À noter que depuis le 1er janvier 2021, la CAF peut se charger sur demande d’un des parents du recouvrement et du versement de la pension alimentaire.

Selon le projet de loi de financement de la SĂ©curitĂ© sociale pour 2022, l’Agence de recouvrement des impayĂ©s de pensions alimentaires assurera Ă  compter du 1er mars 2022 le recouvrement et le versement de toutes les pensions alimentaires mises en place dans le cadre d’un divorce contentieux. Au 1er janvier 2023, les divorces Ă  l’amiable seront Ă©galement concernĂ©s.

BarĂšmes et Simulateurs

Il n’y a pas de barĂšme de pension alimentaire Ă©tabli par la loi, mais une grille indicative des montants des pensions alimentaires Ă  laquelle le Juge aux affaires familiales se rĂ©fĂšre pour rendre son jugement. Cette grille dĂ©termine un montant en fonction notamment des revenus des parents et des modalitĂ©s de vie de chacun d’eux.

La Direction de l'information légale et administrative (Dila) met à disposition un simulateur pour estimer le montant de la pension. Le parent débiteur doit fournir :

  • ses revenus mensuels nets
  • le type de droit de visite (rĂ©duite, classique, alternĂ©e)
  • le nombre d'enfants communs

Il obtient alors le taux applicable par enfant et le montant de la pension. À noter que ce montant est strictement indicatif et que seul le JAF est habilitĂ© Ă  en fixer le montant exact.

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