Comprendre et Gérer les Sueurs Nocturnes : Causes et Solutions

À la longue liste des symptômes physiques et émotionnels du syndrome prémenstruel viennent parfois s’ajouter une transpiration excessive, des sueurs nocturnes et des bouffées de chaleur. Symptômes particulièrement gênants, la transpiration excessive, les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur pendant les règles affectent la qualité de vie et le sommeil des femmes durant cette période déjà bien souvent inconfortable.

Qu'est-ce que les Sueurs Nocturnes ?

On appelle « sueurs nocturnes », la transpiration excessive et soudaine qui se répète pendant plusieurs nuits, allant jusqu’à tremper les draps, l’oreiller et les vêtements du dormeur. Mohadjeri, A. Souvent accompagnées d’une sensation de chaleur, les sueurs nocturnes (ou hyperhidrose du sommeil) prennent la forme d’une transpiration abondante et soudaine, pendant la nuit.

On parle de sueurs nocturnes quand une transpiration excessive survient de façon soudaine la nuit pendant le sommeil. Les vêtements et les draps sont alors mouillés, ce qui provoque des réveils nocturnes et des insomnies.

Pendant la nuit, le corps est au repos : il n’effectue aucun effort physique, et la transpiration est moins importante que pendant la journée. Les glandes qui sécrètent la sueur (glandes sudoripares) sont moins actives. Mais il arrive parfois de se réveiller en pleine nuit trempé, dans des draps mouillés.

Les sueurs nocturnes peuvent se manifester plusieurs fois par semaine, pendant plusieurs nuits d’affilée ou de façon ponctuelle. En plus de provoquer des symptômes particulièrement désagréables, les sueurs nocturnes sont souvent à l’origine de troubles du sommeil.

En effet, ces épisodes de transpiration excessive provoquent en général un réveil brutal et des difficultés à se rendormir. Lorsque les sueurs nocturnes se répètent plusieurs nuits d’affilée, la qualité du sommeil est fortement altérée.

Causes des Sueurs Nocturnes

Si les femmes sont les plus souvent concernées par ce phénomène d’origine hormonale, il peut aussi toucher les hommes dans le cadre de certaines pathologies. Chez la femme, les changements hormonaux sont le plus souvent responsables des sueurs nocturnes. En période de règles par exemple, cette transpiration apparaît lorsque le taux d’œstrogène est au plus bas. Les bouffées de chaleur nocturnes chez la femme peuvent être en lien avec un changement hormonal.

La diminution des œstrogènes, hormones qui préparent à la fécondation et à la gestation, peut entraîner des troubles vaso-moteurs (variations de la circulation sanguine), responsables des bouffées de chaleur. Il est donc normal que certaines femmes soient sujettes aux bouffées de chaleur la journée et aux sueurs nocturnes lors de la ménopause et des règles, deux périodes qui sont marquées par la baisse du taux d’œstrogènes. Les bouffées de chaleur en lien avec un changement hormonal sont favorisées par le stress, les émotions et la chaleur.

De façon générale, il peut aussi s’agir de facteurs non organiques : stress, cauchemars, situations de mal-être, consommation d’alcool, d’aliments épicés ou en période de sevrage. Les autres causes sont médicales.

Diverses infections se manifestent par exemple par une transpiration excessive : hépatite C, VIH, tuberculose, mycose… Associées à d’autres symptômes, on peut aussi retrouver des sueurs nocturnes en cas de cancers (leucémie, lymphome, tumeurs…) ou d’infarctus du myocarde.

Facteurs environnementaux et habitudes de vie

  • L’environnement : une transpiration excessive pendant la nuit peut simplement être causée par une température extérieure trop élevée (ou parfois trop froide). Dormir avec une couette trop épaisse ou dans des vêtements trop chauds peut aussi favoriser les épisodes de sueurs nocturnes.
  • L’alimentation : consommer de l’alcool, de la caféine, des boissons chaudes ou des aliments épicés juste avant de se coucher peut déclencher des épisodes de transpiration excessive pendant la nuit.
  • Certains médicaments ou traitements : les sueurs nocturnes peuvent être favorisées par la prise de certains antidépresseurs ou de certains médicaments contre le diabète. Le traitement doit alors être ajusté, pour éviter ces effets secondaires désagréables.
  • Un déséquilibre hormonal : chez la femme, les sueurs nocturnes peuvent aussi être liées aux variations naturelles du taux d'hormones sexuelles (les œstrogènes, notamment).
  • Une pathologie : les sueurs nocturnes peuvent être la conséquence de troubles du sommeil (des apnées du sommeil ou un syndrome des jambes sans repos, par exemple).

Ménopause et Sueurs Nocturnes

Chez les femmes, les sueurs nocturnes sont souvent consécutives à l’installation progressive de la ménopause. À cette étape de la vie, le taux d’hormones féminines chute. Parmi celles-ci, c’est la diminution progressive du taux d’œstrogènes qui perturbe le fonctionnement normal de l’hypothalamus.

Souvent associées aux bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes font partie des symptômes vasomoteurs liés à la ménopause. Causées par un dérèglement hormonal, les sueurs nocturnes constituent un des principaux symptômes de la ménopause. Aussi appelées hyperhidrose, les sueurs nocturnes sont des bouffées de chaleur se produisant pendant la nuit.

Souvent présentes en période de ménopause, elles sont liées à un dérèglement de la sensibilité de l’hypothalamus. Les sueurs nocturnes sont liées aux bouffées de chaleur qui surviennent également en journée. Cette sensation de chaleur interne peut apparaître spontanément ou être liée à la consommation de boissons chaudes, d’alcool ou d’aliments épicés.

Autres causes médicales

Contrairement aux idées largement véhiculées, les hormones féminines ne sont pas toujours la cause des sueurs nocturnes. En effet, d’autres pathologies et certains facteurs environnementaux favorisent ou causent leur apparition. Les sueurs nocturnes peuvent aussi résulter d’autres causes, pathologiques ou idiopathiques.

  • Stress, les situations post-traumatiques ou encore les cauchemars.
  • Des troubles du sommeil. L’apnée du sommeil, qui se caractérise par des arrêts respiratoires involontaires durant le sommeil, peut entraîner une transpiration excessive la nuit.
  • Certaines pathologies. Généralement associée à d’autres signes, la transpiration nocturne peut être le signe d’un dérèglement de la thyroïde, d’un reflux gastro-œsophagien ou de maladies plus graves.
  • La prise de médicaments. Certains médicaments peuvent déclencher des sueurs nocturnes, notamment certains antidépresseurs ou certains antidiabétiques.

Diagnostic des Sueurs Nocturnes

Les sueurs nocturnes nécessitent de consulter un médecin sans tarder si elles se manifestent de manière répétée et inexpliquée. Un premier diagnostic peut être posé chez un médecin généraliste qui peut éventuellement prescrire une prise de sang pour trouver l’origine de la transpiration nocturne.

Le médecin commence par interroger son patient sur ses symptômes : date, fréquence et circonstances d’apparition des sueurs nocturnes, présence éventuelle d’autres symptômes, antécédents personnels et familiaux… Il procède ensuite à un examen clinique complet, et recherche d’autres signes physiques associés (fréquence cardiaque élevée, hypertension artérielle, hyperactivité mentale, fatigue intense…).

Le médecin généraliste peut ensuite prescrire un bilan sanguin (avec notamment le dosage des hormones thyroïdiennes), et adresser son patient à un spécialiste.

Traitements et Solutions

Le traitement dépend de la cause. Si celles-ci sont provoquées par un stress ou une anxiété, des exercices de relaxation et de méditation peuvent être utiles avant le coucher. Il est conseillé de respecter des règles d’hygiène et de privilégier des draps et des vêtements en fibres naturelles.

Les pyjamas et les alèses en matières synthétiques sont à éviter car elles font transpirer. Petite astuce, équipez-vous d’un matelas et d’une couette avec un côté été et un côté hiver.

Si les épisodes de transpiration excessive nocturne ne surviennent que de manière épisodique, il n’est pas nécessaire de consulter son médecin traitant. Adopter de nouvelles habitudes au quotidien suffit en général à les faire disparaître.

En revanche, quand les sueurs nocturnes se manifestent de manière répétée (plusieurs nuits d’affilée), ou pendant une longue période (plus de deux semaines), il faut s’inquiéter. Il est aussi recommandé de se rapprocher de son médecin généraliste lorsqu’elles altèrent fortement la qualité de vie ou qu’elles restent inexpliquées (aucun facteur extérieur ne semble être à l’origine de leur apparition). Si elles s’accompagnent d’autres symptômes (perte de poids involontaire, fièvre et frissons, douleurs articulaires et courbatures, hypertrophie des ganglions lymphatiques…), il faut également consulter rapidement.

Le traitement des sueurs nocturnes dépend évidemment de leur cause. Si elles sont dues à des variations hormonales, le médecin a généralement recours à un traitement hormonal. Chez la femme, lorsque la transpiration abondante pendant la nuit est provoquée par l’apparition de la ménopause, le médecin peut avoir recours à un traitement hormonal substitutif (THS).

Traitement Hormonal Substitutif (THS)

Permettant de combler le déficit en estrogènes, ce traitement aide aussi à réduire les bouffées de chaleur, à diminuer la sécheresse vaginale et à limiter la perte osseuse et l’apparition d’ostéoporose. Mais il augmente aussi le risque de développer un cancer du sein, de l’ovaire ou de l’endomètre, et peut déclencher un AVC ou une thrombose veineuse.

Il doit donc être prescrit par un médecin, uniquement après examen de la balance bénéfices / risques pour la patiente et en l’absence de contre-indications (antécédent de cancer de l’utérus ou du sein, antécédent d’AVC ou de maladie cardio-vasculaire…). Il est prescrit à la plus faible dose efficace, pendant toute la durée des symptômes.

Approches Alternatives

Depuis quelques années, un nombre croissant de femmes fait appel à l’acupuncture pour soulager certains symptômes de la ménopause, dont les sueurs nocturnes. La sauge sclarée est la première intention pour réguler les hormones féminines. Elle est ainsi réputée pour diminuer les troubles de la ménopause.

L’actée à grappes noires constitue aussi une alternative de choix. En Amérique du Nord, elle est réputée pour lutter contre les troubles de la ménopause, dont les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Enfin, totalement méconnu en France, le shatavari est, dans la médecine ayurvédique, la plante des femmes par excellence. Elle est utilisée tant à la puberté pour régulariser les premiers cycles qu’à la ménopause pour réduire les symptômes désagréables.

Les huiles essentielles comportent des molécules puissantes. Donaclim Ménopause® aide à équilibrer les fonctions psychologiques, favoriser la relaxation et retrouver un sommeil réparateur, grâce à sa formule complète.

Compléments Alimentaires

Il est possible de soulager les symptômes de la ménopause et plus précisément les problèmes de sueurs nocturnes à l’aide de compléments alimentaires. Ceux-ci contiennent des plantes qui contiennent des phytoestrogènes. Les phytoestrogènes sont des molécules qui miment l’action des hormones féminines : les oestrogènes.

L’activité des phytoestrogènes est moindre par rapport aux médicaments hormonaux et la réponse à l’utilisation de phytoestrogènes varie d’une femme à l’autre. Certaines espèces végétales contiennent des phytoestrogènes qui permettent d’apporter du confort aux femmes ménopausées : le soja, la sauge, l’actée à grappes noires, le houblon, le yam. Ces plantes font partie de la composition de nombreux compléments alimentaires de la ménopause.

En complément, il est possible d’associer d’autres plantes permettant d’améliorer la qualité du sommeil et d’améliorer la fatigue : la valériane, la passiflore, la mélisse, l’aubépine. Le houblon a l’avantage de traiter les troubles de la ménopause et du sommeil.

Conseils Pratiques

  • S’habiller légèrement : optez pour des vêtements respirants et légers, en matière naturelle comme du coton par exemple, qui vont permettre au corps de réguler sa température plus facilement. Ces textiles vont permettre l’évaporation de la transpiration et la prolifération des bactéries, évitant ainsi les odeurs corporelles désagréables.
  • L'hygiène corporelle : l’idéal en cas de transpiration et de bouffées de chaleur est d’effectuer une toilette ou une douche avec un savon ou un gel douche neutre qui ne perturbera pas l’équilibre du microbiote cutané. Il est également conseillé d’être vigilant quant à l’utilisation des déodorants ou des anti-transpirants. Certains peuvent en effet contenir des sels d’aluminium nocifs pour la santé. Privilégiez les déodorants sans aluminium qui restent très efficaces. Et pourquoi ne pas fabriquer votre déo maison, avec de l’huile de coco ou de l’argile blanche et des huiles essentielles aux vertus anti-bactériennes (huile essentielle de thym, de lavande, de sauge, de cyprès ou de palmarosa) ! Attention toutefois à bien respecter les précautions d’usage liées à l’utilisation des huiles essentielles. L’aloe vera peut être utilisé pour hydrater la peau, mais aussi pour protéger des odeurs, avec un véritable effet fraîcheur.
  • Avant d’aller vous coucher, mettez toutes les chances de votre côté ! Surveillez votre alimentation, évitez les stimulants comme le tabac, l’alcool ou le café, l’exercice physique trop intense et veillez à conserver une température de 18 ° dans votre chambre. Evitez également les draps et oreillers en synthétique qui favorisent la transpiration et choisissez plutôt des matières naturelles comme le coton ou le lin. Il en va de même pour vos pyjamas.

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