La Martinique et la fève divine ont scellé leur union depuis plusieurs siècles, le cacaoyer étant un arbre indigène des Antilles. Source d’exportation phare de l’île au 18e siècle avant d’être quasiment abandonné au profit du sucre de canne et du café, le cacao martiniquais a pourtant survécu grâce à l’effort acharné de quelques irréductibles qui ont entretenu leurs plantations familiales au fil des générations.
Si, contrairement aux grandes productions mondiales, le cacao martiniquais demeure une filière de niche, les opérateurs locaux peaufinent amoureusement sa qualité, des plants à la transformation, charte à l’appui. Cette quête d’authenticité se poursuit naturellement chez les transformateurs locaux.
I. Des Origines Antillaises à la Tablette Moderne : Un Parcours Historique
L'histoire du chocolat martiniquais est profondément ancrée dans l'histoire même de l'île, un récit tissé de colonisation, de traditions agricoles et d'une passion gourmande qui traverse les siècles. Bien que le nom "Martiniquaise 1930" ne soit pas directement associé à une marque de chocolat spécifique et largement documentée, cette appellation évoque une époque charnière dans l'histoire du chocolat antillais, une période où l'industrie commençait à se structurer et à se développer.
Nous allons explorer les différents éléments qui ont contribué à façonner cette histoire, en remontant aux origines de la culture du cacao en Martinique et en suivant son évolution jusqu'à nos jours.
De Marie-Thérèse d'Autriche à l'essor des plantations
L'introduction du cacaoyer en Martinique est étroitement liée à l'arrivée des colons européens. Dès 1660, sous le règne de Louis XIV, Marie-Thérèse d'Autriche, reine d'Espagne et épouse du roi de France, encouragea le développement des plantations de cacao, contribuant ainsi à l'implantation de cette culture sur l'île. Cette période marque le début d'une longue tradition chocolatière en Martinique, mais aussi le début d'une histoire complexe liée à l'exploitation coloniale.
Le XIXe et le XXe siècle : industrialisation et évolution des techniques
Au fil des siècles, la culture du cacao en Martinique a évolué, passant d'une production artisanale à une industrie plus structurée. Le début du XXe siècle a vu l'émergence de chocolateries, qui ont progressivement perfectionné les techniques de transformation du cacao en chocolat. L'année 1930, évoquée dans le sujet, se situe dans cette période de développement, où la production de chocolat en Martinique commençait à prendre de l'ampleur, même si des données précises sur une marque spécifique "Martiniquaise 1930" restent à confirmer.
Le chocolat Elot : un exemple de tradition martiniquaise
Parmi les chocolatiers martiniquais qui ont marqué l'histoire, on retrouve la marque Elot, dont l'histoire remonte à 1911. Ce chocolat, élaboré à partir de fèves de cacao cultivées en Martinique, est reconnu pour sa qualité et son goût authentique. L'utilisation de cacao martiniquais à 50% dans chaque tablette témoigne de l'engagement de la marque pour la production locale et la préservation du patrimoine gustatif de l'île. La recette, jalousement gardée, intègre également de la vanille naturelle et du sucre roux du Galion, soulignant l'importance des ingrédients locaux dans l'élaboration de ce chocolat d'exception. L'histoire d'Elot illustre la persistance de la tradition chocolatière martiniquaise malgré les défis auxquels le secteur a été confronté.
Les acteurs contemporains
Aujourd'hui, la production de chocolat en Martinique continue de se développer, avec des chocolatiers qui s'engagent à promouvoir le cacao martiniquais et à préserver le savoir-faire traditionnel. Des initiatives comme la commercialisation de fèves auprès de chocolatiers et couverturiers contribuent à dynamiser le secteur et à faire connaître les richesses du cacao martiniquais au-delà des frontières de l'île. Des artisans passionnés, tels que les frères Lauzéa, perpétuent cette tradition en créant des chocolats uniques, alliant l'exotisme à la finesse des saveurs caribéennes. La recherche d'excellence se manifeste également par des récompenses internationales, comme le titre de "meilleur chocolat au monde" décerné en 2024 à un cacao martiniquais du Lorrain.
II. L'Histoire du Chocolat Elot : Une Saga Martiniquaise
L’histoire du chocolat ELOT est née il y a plus d’un siècle. Son créateur Auguste ELOT est né le 21 novembre en 1871 à Saint- Claude en Guadeloupe. Le jeune Auguste, rêvant d’avoir sa propre entreprise, créé la société Auguste ELOT et compagnie, avec comme actionnaire Gaston ERNOULT, fabriquant de pâtes alimentaires naît le 28 novembre 1911 à Fort-de-France en Martinique en Juin 1911, après le passage de la comète Halley dans le ciel antillais.
Selon la légende, Elot fut créée en 1911, au moment où la comète de Halley traversait le ciel de la Martinique. Suite a de nombreuses successions familiales, en 1956 la biscuiterie GIRARD achète la chocolaterie, puis le groupe GBH achète l’entreprise GIRARD. Torréfié en Martinique le Chocolat Elot est fabriqué dans les Etablissements Girard, une entreprise Agro-alimentaire Martiniquaise se situant au Lamentin, spécialisé dans la fabrication de chocolat.
Depuis 1911, en Martinique la chocolaterie du Lamentin produit le chocolat Elot pour le plus grand plaisir de tous, petits et grands. Dans tous les pays du monde il existe des marques emblématiques. C’est le cas d’Elot, marque de chocolat mythique en Martinique, dont tous les enfants se sont régalés un jour.
III. Caractéristiques et Ingrédients du Chocolat Elot
Chocolat fin, de qualité, au goût unique, sa recette se compose d’ingrédients locaux, bio et sélectionnés rigoureusement. Ses fèves de cacao sont issues du terroir martiniquais et sont aussi d’origine africaines et d’Amérique Centrale. Fabriqués avec des fèves de cacao de Martinique et d’Afrique, torréfiés avec du sucre roux et de la vanille, les chocolats Elot marient force et subtilité.
Une histoire de goût depuis 1911. Le chocolat Elot est une véritable institution dans les Antilles, délicieux et doux. Il possède un goût particulier, rustique, authentique. Considéré comme le produit local par excellence.
Une Recette Unique et Jalousement Gardée
Le goût du chocolat Elot est unique. Sa recette se compose exclusivement de produits venus de la terre. Donc, totalement naturels : du cacao issus de fèves cultivées, pour 30%, en Martinique, qui apportent au Chocolat Elot sa finesse et les qualités du terroir martiniquais. Les autres fèves ont des origines africaines (50%) qui confèrent au chocolat Elot sa robustesse, sa profondeur et son amertume.
20% des fèves ont des origines caribéennes, ou proviennent d’Amérique Centrale. Le Chocolat Elot est torréfié en Martinique. Dans la chocolaterie du Lamentin où travaillent cinq personnes et un maître-chocolatier. Ce dernier est le seul à détenir le secret de la recette inchangée depuis plus de 100 ans. Jalousement gardée, sa recette contient aussi de la vanille naturelle ainsi que du sucre roux du Galion, issu des cannes de la Martinique.
Tableau des origines des fèves de cacao utilisées dans le chocolat Elot
Origine des fèves | Pourcentage | Apport au chocolat |
---|---|---|
Martinique | 30% | Finesse et qualités du terroir martiniquais |
Afrique | 50% | Robustesse, profondeur et amertume |
Caraïbes/Amérique Centrale | 20% | Notes aromatiques uniques |
IV. Dégustation du Chocolat Martiniquais : Une Expérience Sensorielle
La dégustation d'un chocolat martiniquais est bien plus qu'un simple acte de consommation ; c'est une expérience sensorielle riche et complexe. Plusieurs facteurs contribuent à la qualité et à la dégustation du chocolat :
- L'origine du cacao : Le terroir martiniquais, avec son climat tropical et son sol volcanique, confère au cacao des arômes uniques et subtils. Les conditions de culture, ainsi que les variétés de cacaoyers utilisées, influencent grandement le profil gustatif du chocolat final.
- Le processus de fabrication : La torréfaction des fèves, le conchage, et le tempérage sont des étapes cruciales qui déterminent la texture et le goût du chocolat. Le savoir-faire du maître-chocolatier est donc essentiel pour obtenir un chocolat de qualité.
- Les ingrédients supplémentaires : L'ajout d'ingrédients tels que la vanille naturelle ou le sucre roux martiniquais peut enrichir les notes aromatiques du chocolat, créant des accords uniques et délicieux.
- La présentation : La forme, la taille et l'emballage du chocolat contribuent à l'expérience globale de dégustation.
Conseils de dégustation
Pour apprécier pleinement les nuances aromatiques d'un chocolat martiniquais, il est conseillé de suivre quelques étapes simples :
- La température : Il est préférable de déguster le chocolat à température ambiante afin de laisser s'exprimer pleinement ses arômes.
- L'observation : Avant de consommer le chocolat, prenez le temps d'observer sa couleur, sa brillance et sa texture.
- La première bouchée : Laissez fondre lentement le chocolat dans votre bouche, en laissant les saveurs se déployer progressivement.
- L'analyse sensorielle : Identifiez les différentes notes aromatiques, la texture et l'intensité du chocolat.
Le chocolat martiniquais se déguste aussi bien seul que accompagné d'autres mets. Il peut être associé à des fruits frais tropicaux, à des boissons chaudes comme le café ou le thé, ou encore à des vins doux.
V. Au-delà du Chocolat : L'Héritage Martiniquais
L'histoire du chocolat martiniquais est indissociable de l'histoire plus large de l'île, une histoire riche et complexe, marquée par la colonisation, l'esclavage, et la quête d'identité. Le chocolat, symbole de gourmandise et de savoir-faire, est devenu un élément essentiel du patrimoine martiniquais, un héritage qui se perpétue à travers les générations.
Le rôle du chocolat dans la culture martiniquaise
Le chocolat dépasse le simple cadre de la consommation, il est ancré dans les traditions et les rituels de l'île. On le retrouve dans les fêtes religieuses, les célébrations familiales, et dans la vie quotidienne des Martiniquais. Le chocolat communion, accompagné de pain au beurre, est une institution, témoignant de l'importance de cette douceur dans la culture locale.
Le tourisme et la valorisation du patrimoine
Aujourd'hui, le chocolat martiniquais est devenu un atout majeur pour le tourisme de l'île. Les plantations de cacao, les chocolateries artisanales, et les dégustations offrent aux visiteurs une occasion unique de découvrir l'histoire et la culture de la Martinique à travers ce produit gourmand.
L'avenir du chocolat martiniquais
L'avenir du chocolat martiniquais dépendra de la capacité des acteurs du secteur à préserver le savoir-faire traditionnel, à promouvoir le cacao local, et à innover tout en respectant l'authenticité de ce produit d'exception.
TAG: #Chocolat