La question de savoir pourquoi les chrétiens mangent du porc est une interrogation fréquente. Cet article se penche sur les raisons théologiques, historiques et culturelles qui sous-tendent la consommation de porc dans le catholicisme.
Le Porc et la Bible
L'interdiction de manger du porc est un point commun entre le judaïsme et l'Islam, ce qui n'est pas le cas dans la religion chrétienne. Dans l'Ancien Testament, l'interdiction de manger du porc (Lévitique 11.7 ; Deutéronome 14.8), fait partie de la Loi mosaïque. Pourtant, dans un passage de l'Évangile, il est écrit ceci : "Lorsque Jésus fut descendu à terre, un homme de la ville vint à sa rencontre ; il avait des démons depuis assez longtemps. Jésus ordonna aux démons de sortir de cet homme et d’entrer dans un troupeau de porcs qui paissaient dans la montagne toute proche ; ce qu’ils firent. Tandis que le possédé retrouvait ses esprits et se mettait à prier, les porcs, au nombre d’environ deux mille, se précipitèrent du haut de la montagne dans le lac de Tibériade".
Ce passage de la Bible a beaucoup frappé les hommes du Moyen Âge. Pendant des siècles, il a été repris et commenté par les prédicateurs et les théologiens, contribuant ainsi à faire du porc l’un des attributs de Satan. Cette vision négative fut confortée par l'iconographie et les décors sculptés des églises. Le porc incarna alors l'image stéréotypée du péché ou des hommes pécheurs, se conduisant comme des pourceaux. Se conduire comme un pourceau signifie se comporter en pêcheur.
Le Porc au Moyen Âge
Pourtant, au Moyen Âge, le cochon occupait une place essentielle dans la consommation de viande. À cette époque, en effet, très peu de paysans élevaient des bovins pour la nourriture, car on les utilisait surtout pour les labours et la fumure des champs. Le porc était apprécié, car il était facile à nourrir. Mais cet avantage était aussi la cause des tabous concernant un animal qui n'hésitait pas à absorber des charognes, voire des excréments mélangés à du son.
La sale réputation du cochon était aggravée par les troubles qu'il provoquait dans son environnement. Les paysans se plaignaient des dégâts qu'il causait dans les forêts, en cherchant des faines sous les hêtres ou des glands sous les chênes. En ville, les porcs répandaient dans les rues les ordures qu'ils n'avaient pas pu avaler, allant même jusqu'à perturber les cimetières. L'historien Michel Pastoureau raconte qu'au début du 13e siècle, Philippe Auguste dût construire un mur suffisamment haut, autour du cimetière des Innocents à Paris, pour empêcher les porcs d’aller y déterrer les cadavres.
Ces animaux étaient aussi la cause de nombreux accidents. En 1131, un cochon vagabond heurta le cheval du prince Philippe, le fils aîné du roi de France Louis VI le Gros. Philippe décéda à la suite de ses blessures. Pour éviter la répétition de ces événements tragiques, dès la fin du 12e siècle, toutes les villes d’Europe prirent des mesures pour limiter, ou pour interdire, la circulation des porcs dans les rues.
Le Refus de l'Interdit Alimentaire Absolu par l'Église
Malgré toutes ces références négatives, la consommation du porc n'a jamais été interdite par l'Église, car elle repose sur une doctrine et des pratiques caractérisées par le refus de tout interdit alimentaire absolu. La consommation du porc est même devenue, au fil du temps, une dimension importante de l’identité chrétienne par opposition aux autres religions. À l’époque moderne, lorsque les chrétiens d’origine juive ou musulmane furent soupçonnés d'être restés secrètement fidèles à leur religion antérieure, l’Inquisition fit même de l'interdit concernant la consommation du porc un critère pour repérer les déviances.
La Nouvelle Alliance et la Pureté Spirituelle
L’une des raisons principales pour lesquelles nous, chrétiens, consommons du porc réside dans les enseignements de Jésus-Christ lui-même. Notre Seigneur a apporté une vision révolutionnaire de la pureté spirituelle, bouleversant les conceptions anciennes. Cette parole profonde a été interprétée comme une levée des restrictions alimentaires de l’Ancien Testament. En effet, Jésus nous invite à nous concentrer sur la pureté du cœur plutôt que sur des interdits alimentaires.
Le Nouveau Testament, en particulier les écrits de Saint Paul, affirme que nous, chrétiens, ne sommes plus sous la Loi mosaïque et ses prescriptions cérémonielles. Il est crucial de comprendre que l’interdiction du porc dans l’Ancien Testament faisait partie des lois cérémonielles, distinctes des lois morales comme les Dix Commandements. Le christianisme met l’accent sur la pureté du cœur plutôt que sur les interdits alimentaires. Cette approche nous invite à une spiritualité plus intérieure, où nos actes et nos intentions priment sur des règles extérieures.
Il est fondamental de noter que le porc avait une mauvaise réputation dans l’Égypte ancienne, associé à des mythes négatifs. Cette perception a pu influencer les interdits alimentaires dans la région. En tant que spécialiste de la religion catholique, je me dois de souligner que la consommation de porc n’est pas uniforme dans toutes les branches du christianisme.
L'Histoire de la Consommation de Porc
L’histoire de la consommation du porc dans le christianisme est passionnante. Elle reflète l’évolution de notre compréhension théologique et de nos pratiques religieuses au fil des siècles. L’interdiction du porc remonte à l’Ancien Testament, notamment dans les livres du Lévitique et du Deutéronome. Cette prescription, antérieure à l’islam et au judaïsme rabbinique, avait probablement des raisons sanitaires ou visait à distinguer le peuple élu des autres nations. Des fouilles archéologiques ont montré une différence notable de consommation de porc entre Israélites et Philistins vers 1200 av.
Il est intéressant de constater que l’élevage et la consommation de porc remontent à environ 9000 ans et étaient largement répandus dans l’Antiquité.
Chronologie de la consommation de porc :
Période | Événement |
---|---|
9000 ans av. J.-C. | Début de l'élevage et de la consommation de porc |
1200 av. J.-C. | Différence de consommation entre Israélites et Philistins |
Ier siècle ap. J.-C. | Enseignements de Jésus-Christ sur la pureté spirituelle |
IVe siècle ap. J.-C. | Développement des pratiques et traditions alimentaires chrétiennes |
La Viande et la Religion
La consommation de viande est une préoccupation à laquelle ont dû répondre de nombreuses générations d'hommes. C'est sur la viande que repose une partie des apports nutritionnels qui nous sont nécessaires. Néanmoins, il n'a pas toujours été aussi aisé de se procurer de la viande qu'actuellement. Si elle permet de nourrir un groupe humain, la chasse n'est pas une activité sans risques pour ceux qui la pratiquent. En plus de son caractère aléatoire, elle prend du temps, de l'énergie, nécessite des connaissances et expose à d'éventuelles blessures.
La pratique de l'élevage expose en effet les hommes à moins d'imprévus, mais requiert de protéger les troupeaux des prédateurs extérieurs et nécessite également d'accorder beaucoup de soins et d'attentions aux bêtes afin de les nourrir et qu'elles ne tombent pas malades. Une relation différente, une proximité, s'établit alors, ce qui n'est pas pour faciliter la mise à mort.
Lorsqu'Adam et Eve vivent dans le jardin d'Éden, ils sont végétariens. Manger de la viande devient par la suite l'expression de leur mortalité, de leur existence hors de ce jardin, selon l'expression « la chair nourrit la chair ». Cette harmonie originelle n'est pas spécifique aux religions du Livre, nous la retrouvons notamment dans l'Âge d'or de la mythologie grecque, une époque à laquelle il n'y avait pas de violence et durant laquelle les hommes aussi bien que les animaux ne se nourrissaient que de fruits et de légumes.
Il n'est pas ici question de besoins nutritionnels, la consommation de viande n'est pas présentée comme nécessaire mais comme la conséquence de la violence causée par une faute commise par les hommes. Les hommes et les animaux doivent désormais tuer pour se nourrir, en conséquence de cette faute. La seconde étape intervient avec Noé, le premier homme autorisé à manger de la viande, à une condition cependant, celle de ne pas manger « de chair avec son âme, avec son sang ».
Il ne faut pas seulement vider l'animal que l'on s'apprête à consommer de son sang, il faut que ce sang soit versé sur un autel par un prêtre selon des rites précis, afin que sa chair devienne consommable pour le croyant. Ici, on ritualise la mort de l'animal, on encadre la violence exercée envers l'animal. On peut consommer sa viande, son corps, mais pas son âme. Cela montre que le fait de tuer un animal n'est pas un acte de peu d'importance mais au contraire un acte sur lequel il a fallu légiférer, marchander, afin de le rendre acceptable.
Néanmoins le Christianisme n'a pas toutes ces restrictions puisque Dieu a dit à Pierre dans une vision dans laquelle apparaissaient tous les animaux de la Création : « Tue et mange ». De cela ressort également que rien n'est impur pour le chrétien. Il peut tout consommer, et ne doit s'interdire aucun aliment, d'après cette vision : « Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne le considère pas comme impur ». Il est libre de manger ce qu'il veut, mais il est aussi responsable de l'acte qu'il commet en tuant l'animal dont il va se nourrir.
Le christianisme entretient donc un rapport compliqué à la viande et bien que plusieurs courants aient voulu suivre une alimentation végétarienne, celle-ci est difficilement conciliable avec l'éthique chrétienne. Refuser de manger de la viande, « c'est refuser les dons de la Providence et une offense au projet divin d'un monde organisé en fonction de l'homme » selon Jovinien.
Néanmoins, comme le souligne Jérôme, nous ne consommons pas l'intégralité des animaux, nous nous abstenons de manger des vers de terre, des insectes, les vermines en général, de même nous pouvons choisir de nous abstenir de la viande de porc par exemple, n'autorisant sa consommation qu'aux individus faibles qui ont besoin de force, les infirmes, les vieillards, les enfants. Finalement, on revient à cet idéal de l'absence de violence du Paradis, l'abstinence de viande s'oppose à la débauche carnée, à la gloutonnerie de certains. On s'intéresse moins à ce qui est mangé qu'à la façon de manger, et surtout à celui qui mange.
Ainsi, la viande est perçue comme un aliment à éviter pour les moines d'un point de vue symbolique. En effet, selon la théorie des humeurs de l'Antiquité : « La chair de l'animal représente, dans la médecine gréco-romaine comme dans l'imaginaire germanique, une source de force et de violence, comme si le mangeur s'appropriait la vitalité de la bête : raison pour laquelle les moines, qui cherchent à contrôler leur vigueur en adoptant une alimentation surtout végétale, renoncent à la viande. ».
Selon cette théorie, les humeurs (le sang, la lymphe, la bile jaune et la bile noire) influencent le tempérament d'un individu, un tempérament sur lequel il était possible d'influer par le biais des aliments, qui eux aussi possèdent les qualités des humeurs et permettent donc de les rééquilibrer. Les humeurs sont notamment associées aux qualités de chaud, froid, sec, humide.
Néanmoins, si la culture alimentaire chrétienne rejette effectivement la consommation de viande, notamment à travers les jours maigres, la victoire de Carême sur Charnage, l'abstinence de viande de certains moines, encouragée et même réglée par les coutumes, cette abstinence ne rejette pas toutes les viandes.
Comme nous pouvons le voir lorsque l'on observe les règles alimentaires des communautés religieuses en les comparant avec la consommation effective de ces mêmes communautés, les moines ne suivaient pas à la lettre ces recommandations, qui étaient plutôt l'expression d'un idéal que la description du quotidien alimentaire des membres. Nous voulons pour premier exemple l'exception accordée aux malades, aux enfants, aux vieillards ainsi qu'aux moines accomplissant des travaux physiques épuisants.
Se priver de viande ne doit pas être une expérience pénible ni éprouvante selon Saint Benoît : « dans cette institution, nous espérons n'imposer rien de dur, rien de pénible ». Les moines ne doivent pas souffrir dans le seul but de souffrir. L'expérience monastique doit être une expérience que des hommes puissent vivre dans la durée, et non seulement sur une courte période.
Saint Benoît cite d'ailleurs à ce propos saint Jacob : « Si j'exténue mes troupeaux par une marche forcée, ils mourront tous en un jour. » « Doit commencer à manger de la viande, quiconque se couvre en permanence la tête d'une capuche et il doit utiliser un bâton pour se soutenir. Le jour où sa santé retrouvée il veut revenir parmi les frères, s'il a mangé de la viande, il est d'abord égratigné à l'heure précédant celle où le chapitre entre pour chanter les chœurs, et si après cette heure la messe est dite il ne lui est pas offert d'y prendre part. S'il n'a pas mangé de viande, selon la décision de l'abbé il demande la permission de revenir parmi les frères et comment il doit agir.
Nous voyons donc ici d'une part la compréhension de la faiblesse d'un moine qui ne peut se déplacer sans un bâton, et d'autre part l'idée qu'il faut punir ce moine pour la consommation de viande en vue de rétablir sa santé. La viande ne faisant pas l'objet d'une consommation courante et étant l'une des principales restrictions de l'alimentation monastique, une restriction d'autant plus importante que les membres de la communauté appartenaient bien souvent à des familles aristocratiques, grandes consommatrices de viandes de toutes sortes, il était tentant de feindre la faiblesse et la maladie dans le but de se faire admettre à l'infirmerie et d'avoir accès à une alimentation carnée.
À la fin du Moyen Âge, les exceptions se multiplient, pour les malades, pour les enfants, les oblats, les travailleurs de force et certains usent et abusent sans raison de toutes ces exceptions, ce qui alimente la satire, réalisée par les clercs eux-mêmes, notamment les Goliards, un nom qui vient de l'évêque Golias, des clercs itinérants, qui écrivaient des chansons à boire, des poèmes satiriques, des poèmes érotiques, et ridiculisaient ces moines qui devaient observer des règles strictes et se ruaient sur tout ce qu'ils pouvaient, on leur doit notamment les Carminan Burana : chants de Beuern.
Différences Sociales et Géographiques
Une différence dans la consommation de viande est par ailleurs visible entre différents groupes sociaux. La première différence à laquelle on pense est évidemment la différence entre les plus pauvres et les plus riches, une différence qui s'exprime notamment dans les habitudes alimentaires. La viande, symbole de puissance et de richesse car coûteuse se trouve principalement sur la table de l'aristocratie et des plus riches.
Si l'on attend des moines qu'ils s'abstiennent de viande, ce qui est recommandé par leurs règles, la réalité est autre. Nous pouvons prendre pour exemple les comptes de l'abbaye de Saint-Martin de Tournai dans la première moitié du XIVe siècle : « […] Item pour 2 pourcheaus acatés pour faire 2 bacons : 68 s. […] ». Dans cet extrait, nous voyons que le prieuré de Tournai, situé dans l'actuelle Belgique, acquière des porcs dans le but spécifique et assumé de les consommer. Cette communauté possédait également des bœufs, du moins nous pouvons le supposer les comptes faisant mention de veaux.
Il ne faut pas oublier que les moines, même s'ils doivent faire preuve de modération, sont en partie issus de l'aristocratie, dont les habitudes alimentaires sont bien différentes de celles des gens plus modestes. En effet, les différents membres de la société, en fonction de leur rôle, ne se nourrissent pas de la même façon, étant donné que l'on n'attend pas la même chose d'un moine, d'un guerrier, d'une femme, et que tous n'ont de fait pas les mêmes besoins. Ces différences de régime entre classes sociales se font ressentir dans les monastères, même si les moines forment une classe à part, il est difficile d'oublier la façon dont on a été élevé, et notamment ce qui concerne les habitudes alimentaires.
Par ailleurs, des différences sont également visibles suivant les aires géographiques. Ainsi, l'alimentation des chrétiens du Moyen-Orient, de Rome, d'Europe du nord, ne peuvent être similaires. Le premier problème résiderait dans l'application de la « triade pain-huile-vin ». Si l'huile d'olive et le vin ne sont pas difficiles à se procurer à Rome et dans le bassin méditerranéen, c'est une autre affaire lorsque l'on habite en Angleterre à l'époque médiévale.
En effet, le climat n'est ni favorable à la culture des vignes ni à celle des oliviers et l'importation de denrées coûte cher et n'est pas à la portée de tous. En conséquence, il est difficile pour les chrétiens de ces régions nordiques de suivre les recommandations alimentaires dispensées dans des règles nées dans des régions méridionales et qui demandaient d'éviter les graisses animales les jours maigres ou de boire du vin. Cette distinction est donc due d'une part au climat, mais pas seulement.
En effet, le mode de vie romain et le mode de vie des tribus barbares étaient différents sur bien des points, notamment sur l'importance de la viande et plus particulièrement de la viande de porc, du fait de l'activité d'élevage. L'absence de vigne a quant à elle été résolue par la culture de céréales, et le vin fut remplacé par la bière.
Le Porc comme Marqueur d'Identité
L'importance du groupe culturel dans les choix alimentaires est déterminante. Cela s'observe notamment à travers l'exemple de la consommation du porc, dont nous avons vu qu'elle était forte dans les territoires chrétiens anglo-saxons. Nous retrouvons également une consommation de viande de quadrupède dans la règle de Cluny, justifiée par le rythme intense des journées des moines qui devaient prier toute la journée afin d'assurer le salut de ceux qui avaient fait d'importantes donations au monastère.
Pour ce qui est du porc, c'est souvent l'hygiène qui est invoquée pour expliquer son rejet hors de l'alimentation juive et musulmane, néanmoins cette hypothèse n'a jamais été prouvée par les historiens outre le fait qu'elle soit anachronique en plus de n'être jamais mentionnée dans les textes. De fait, il est intéressant de se demander pourquoi le porc est consommé par les chrétiens mais ne l'est pas par les populations juives et musulmanes.
Il semble que la consommation de porc par les chrétiens, hors influence des cultures germaniques, ait avant tout eu pour but de se différencier des Juifs et des musulmans. En effet, si, aux débuts de la chrétienté, les croyants étaient autorisés à manger de tout et donc également à éviter certains aliments afin de ne pas effrayer certains juifs ou de ne pas repousser les gentils intéressés par la conversion, c'est d'ailleurs le sens de la vision de Pierre évoquée plus haut, sens qui lui apparaîtra clairement lors de sa rencontre avec le centurion Corneille. L'alimentation étant alors le moyen de se rapprocher culturellement, par la suite elle deviendra le marqueur d'une différence.
Cela est visible notamment à partir des VIIe et VIIIe siècles, avec les invasions arabes dans les provinces chrétiennes, particulièrement en Espagne. Les évêques, contre la volonté du pape, qui souhaitaient continuer à suivre les injonctions apostoliques, encouragent alors dans les régions concernées la consommation de porc, ainsi que du vin, les musulmans ne pouvant pas boire d'alcool, afin de creuser les différences entre les deux religions (chrétiennes et musulmanes) et éviter l'absorption des chrétiens par la communauté musulmane.
La consommation non seulement du porc mais aussi du sang, notamment par la consommation de boudin noir, devient un trait caractéristique de la religion chrétienne et lui permet de se distinguer des musulmans et des juifs en tant que communauté et intervient à la suite d'une évolution qui a conduit les chrétiens à vouloir d'abord se rapprocher des juifs, puis à vouloir se détacher plus nettement des autres religions du Livre.
Cependant, cette transition ne s'est pas faite aisément. En effet, le tabou du sang perdure dans la culture chrétienne du haut Moyen Âge et s'affaiblit peu à peu jusqu'à disparaître définitivement au cours du Xe siècle chez les chrétiens d'Occident, bien qu'il perdure jusqu'au XVIIe siècle dans l'Église orthodoxe. La suppression de l'interdit du sang semble liée à l'organisation et à la mise en place progressive du calendrier alimentaire liturgique.
Les interdits alimentaires font partie des dispositions de l’alliance que Dieu a conclue avec Israël. Le Lévitique au ch.11, par exemple, stipule parmi toutes les règles par lesquelles le peuple hébreu se rend saint, différent des autres peuples, et se « met à part » pour servir Dieu, la liste des animaux purs ou impurs, propres ou impropres à la consommation (voir aussi Deutéronome ch.14). Mais en Jésus-Christ, l’alliance s’étend à tous les hommes, et les règles et signes qui marquaient cette distinction entre juifs et non-juifs deviennent caduques. Jésus déclare que ce qui rend l’homme impur, c’est ce qui sort de son coeur ! (Marc 7,14-23).
L’Islam, le judaïsme, le christianisme, le bouddhisme, ou encore l’hindouisme. Les musulmans suivent les lois alimentaires islamiques, connues sous le nom de Halal. Les musulmans doivent consommer des aliments halal. Certaines branches du christianisme, en particulier celles influencées par les lois alimentaires juives, peuvent décourager la consommation de porc.
Certaines communautés ou groupes chrétiens peuvent choisir de suivre des pratiques alimentaires spécifiques pour des raisons culturelles, de santé ou autres. Bien que l’Hindouisme n’ait pas une interdiction stricte de la consommation de porc, de nombreux hindous choisissent de ne pas en manger. Les pratiques alimentaires varient selon les différentes traditions bouddhistes. Cette interdiction est basée sur des textes religieux.
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