La sculpture sur bois est une activité fascinante qui permet de se familiariser avec de nombreuses essences. Bien sûr, certaines, comme le tilleul, sont plus connues car plébiscitées par de nombreux sculpteurs. Pour sculpter en tant que débutant, il vous faut des bois tendres à grain fin : tilleul, aulne, cèdre, pin… Bois sec comme bois vert, feuillus comme conifères se sculptent.
Quel bois choisir pour débuter la sculpture?
Lorsque vous débutez en sculpture, votre gestuelle n’est pas encore acquise et vos muscles vont être surpris par cette nouvelle activité. Pour cela, il est préférable de commencer avec certains types de bois.
- Le tilleul est un bois à grain très fin qui tient bien même les formes les plus petites. C’est un bois à grain très fin qui tient bien même les formes les plus petites.
- L’aulne est également un bois de sculpture très tendre et à grain fin, parfait pour les débutants. J’ai personnellement fait mes premières sculptures sur ce bois et je le recommande vivement.
Les bois tendres ont plus tendance à s’écraser sous l’action de l’outil donnant des formes parfois moins marquées. Ils marquent plus facilement les coups reçus par inadvertance. Les noeuds densifient et tordent le fil du bois. Ils rendent la pièce difficile à sculpter, quelque soit l’essence de bois utilisée. J’ai mentionné plus haut la nécessité d’avoir un fil le plus droit possible. La plupart des essences de bois ont généralement un fil bien droit, notamment celles issues de gestion forestière.
Bois dur vs. Bois tendre
Lorsque vous aurez acquis un peu d’expérience en sculpture, il vous sera tout à fait possible de sculpter des bois durs. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas sculpter ces bois. Bien au contraire car ce sont de très beaux bois de sculpture. L’activité est alors plus laborieuse. Il vous faudra plus de temps et d’effort pour arriver à un même résultat. Mais ne cherchez pas à tout prix à sculpter du bois dur pour « prouver » que vous êtes un sculpteur expérimenté car certains sculpteurs, même initiés, ne jurent que par les bois tendres.
Bois vert vs. Bois sec
On peut tout à fait sculpter du bois vert. Le bois vert est même plus facile à sculpter que le bois sec : la sève encore présente attendrissant les fibres du bois. Le bois sec est très utilisée par certaines branches de la sculpture (la sculpture ornementale notamment). Aujourd’hui, la sculpture de bois vert connait un renouveau depuis une trentaine d’années. Dans les pays occidentaux, elle revient en force notamment sous l’influence de la longue tradition scandinave du « slöjd » (ou « artisanat autonome paysan » des pays nordiques). Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise approche.
Bois vert | Bois sec | |
---|---|---|
Avantages |
|
|
Inconvénients |
|
|
Une des sculptures emblématiques du bois vert reste la sculpture d’ustensiles au couteau. Comment sculpter une tasse en bois ?
Grain du bois
Un bois à grain fin est un bois dont les vaisseaux et les cernes (années de croissance) sont étroits et réguliers. On ne distingue à l’oeil nu aucune cellule large et poreuse. L’aspect du bois est uniforme, on dit aussi « homogène ». Un bois à grain moyen est un bois dont certains vaisseaux sont relativement larges. Les cernes peuvent apparaître irrégulières. Un bois à grain grossier est un bois dont les vaisseaux sont larges et poreux. Les cernes sont larges et/ou irrégulières. La largeur et la porosité des vaisseaux sont visibles à l’oeil nu. C’est ce qu’on appelle le « bois de printemps ». Le grain du bois est identifiable soit à l’oeil nu, soit à l’aide d’une petite loupe, sur une coupe transversale du bois, la coupe que vous faîtes quand vous sciez une branche ou un tronc. En sculpture, le bois est là pour mettre en valeur la forme et la finesse des détails, pour « accrocher la lumière ».
Oui. Il est tout à fait possible de sculpter des bois au grain plus grossier.
- La sculpture au couteau (cuillères, ustensiles, petits personnages et animaux), plus populaire, où les « canons » esthétiques sont moins codifiés.
- La sculpture à la tronçonneuse, sculpture d’extérieur et de gros volumes généralement, qui recherche plutôt des bois résistants aux intempéries.
- Certaines branches de la sculpture ornementale : la sculpture de charpente.
La manière dont une huile ou une finition pénètre dans un bois n’est pas la même si celui-ci à un grain fin ou un grain grossier.
Bois et contact alimentaire
Le bois idéal pour faire des ustensiles de cuisine est un bois mi-dur ou dur à grain fin. Ces bois résistent les mieux aux chocs répétés. Le hêtre est parfait pour une utilisation intensive en cuisine. Si vous débutez, un bois mi-dur sera plus facile à sculpter. De nombreux feuillus ont une dureté suffisante pour supporter un usage intensif. Le monde est bien fait, car les feuillus mi-durs ou durs abondent dans nos régions, en forêt comme dans les haies ou les vergers. Les essences suivantes sont à grain grossier mais conviennent bien aussi. Rassurez-vous, la grande majorité des bois que l’on trouve dans les forêts des pays tempérés occidentaux est tout à fait apte au contact alimentaire. Ce n’est pas moi qui le dit mais l’Etat, excusez du peu. Tous les bois européens ne figurent pas sur cette liste comme vous pouvez le constater. Aucun fruitier notamment n’y est mentionné, ni le mélèze, le cèdre ou le cyprès.
Un bois que je ne recommande absolument pas pour sculpter des ustensiles car connu pour sa toxicité est le bois d’if. Si vous n’avez que du bois tendre sous la main (tilleul, aulne, saule), ou que vous préférez bien plus sculpter ce type de bois, ne vous privez pas pour en sculpter des ustensiles. Vous aurez de beaux ustensiles qui vous dureront un temps. J’ai sculpté nombre de cuillères en aulne à mes débuts et j’en ai été très satisfait. Cela m’a permis de gagné beaucoup d’expérience en matière de sculpture au couteau. Les conifères sont globalement des bois tendres dans leur grande majorité. Je ferai donc la même remarque que pour les feuillus tendres : sculptez-les si c’est le seul bois que vous avez ou que vous appréciez mieux la sculpture de bois tendre. Le mélèze, le cèdre et le cyprès peuvent être de bons choix. Pour l’anecdote, les natifs de la côte pacifique nord-ouest de l’Amérique (Tlingit, Haida, Tsimshian et autres) vénéraient le cèdre rouge qui poussait en abondance dans leurs forêts côtières. Il leur servait à tout : de la construction de maison à la confection de tissu pour leur vêtement. Ils sculptaient donc leurs louches, cuillères et bols dans ce bois tendre à grain fin. Il n’y a donc pas de règles absolues en matière de sculpture. Historiquement, la tendance était simplement de faire au mieux avec les bois que l’on avait sous la main. Cela est d’autant plus intéressant que le séchage du bois vert n’est vraiment pas compliqué lorsqu’il s’agit de petites pièces comme des cuillères, spatules ou louches. La seule précaution est de toujours fendre la pièce de bois à minima en deux par le coeur du bois (voire en quatre, on parle alors de « quartiers »).
Sculpture de figurines
Les petites figurines sculptées sont généralement des objets de décoration qu’on ne destine pas à un usage intensif. Vous vous économiserez donc les tendons en choisissant les bois les plus tendres pour sculpter des figurines. Si par contre vous sculptez des figurines pour qu’elles soient utilisées comme jouet pour vos enfants, je vous recommande de choisir des bois mi-durs pour qu’elles tiennent mieux face aux assauts de leurs manipulations répétées. Les bois utilisés pour la sculpture de figurines étant principalement des bois tendres voire très tendres, et les volumes à sculpter assez réduits, c’est généralement du bois sec qui est utilisé. Vous vous intéressés par la sculpture de figurines, ne manquez pas mon article sur les meilleurs couteaux pour sculpter ici.
Une fois que vous vous avez identifier l’essence qu’il vous faut, il ne vous reste plus qu’à la trouver. Je suis là pour vous aider si vous ne savez pas trop où chercher car je vous ai préparé un article complet sur le sujet que vous pourrez trouver ici : Où trouver du bois pour sculpter ?
Réglementation et sécurité
Selon le guide de l’UE « Orientation de l’Union sur le règlement (UE) n° 10/2011 concernant les matériaux et objets en matière plastique destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires en matière d’information dans la chaîne d’approvisionnement », une même déclaration écrite de conformité peut couvrir un certain nombre de variations d’un matériau ou d’un objet qui diffèrent par leur taille, leur forme, leur épaisseur ou leur couleur dans la source d’approvisionnement d’un ou de quelques composants, entraînant un nombre limité de variations dans les substances à déclarer, à condition que toutes les substances à déclarer soient énumérées. Le cas échéant, l’évaluation de la conformité doit couvrir toutes les variations. Le document doit identifier les objets d’une famille de produits qu’il couvre et indiquer également le produit sur lequel la déclaration écrite est fondée. La documentation doit être disponible afin d’expliquer les raisons du choix.
Selon l’article 16 du règlement (CE) n°1935/2004, une documentation doit être disponible pour démontrer la conformité. Selon l’article 16 du règlement (UE) n° 10/2011 applicable aux matières plastiques, cette documentation indique les conditions, les résultats d’essais, les calculs, y compris les modélisations, et les autres résultats d’analyses. L'article 3 du règlement (UE) n° 10/2011 indique qu'une barrière fonctionnelle peut être constituée d'une ou de plusieurs couches de tout type de matériau lorsqu'elle garantit que le matériau final est conforme à l'exigence générale du règlement (CE) n°1935/2004 (Article 3) et que le niveau de migration est conforme aux exigences du règlement (UE) n°10/2011. Une barrière fonctionnelle empêche donc les substances listées dans le règlement (UE) n° 10/2011 et présentes dans une couche derrière la barrière fonctionnelle de migrer au-delà des LMS. De plus, la migration des substances non listées dans le règlement (UE) n° 10/2011 à travers la barrière fonctionnelle vers les couches au contact des aliments ne doit pas être décelables avec une méthode d’analyse ayant une limite de détection d’au minimum 0,01 mg/ kg d'aliment ou de simulant. Le terme de « barrière fonctionnelle » est approprié pour décrire des situations caractéristiques de la migration des substances dans les polymères (Matières plastiques, caoutchoucs, silicones, matériaux cellulosiques, …). Dans le cas où aucune migration ne se produit au travers cette couche, le terme de « barrière absolue » est approprié. Les exemples de matériaux considérés comme des barrières absolues sont le verre et les métaux (Acier, aluminium, …).
Ce bois est dit toxique par des scientifiques, je crois qu'il ne faut pas se poser de questions.
Jeremy Magnouac écrit:Bonjour à tous! Je crois qu'on se pose trop de questions, tenons nous en aux textes de loi. Un autre lien pour compléter celui cité plus haut, émanant de la DGCCRF, il y a tout ce qu'il faut savoir, y compris la finition et en page 6 et 7 la liste des bois autorisés.
Une petite remarque: un intervenant dit que je manque de précision: il m'avait semblé écrire que c'était pour réaliser une boite à thé.
Bonjour à tous! euh...j'ai un gros doute sur les bois cité au dessus, les bois tanniques sont censés ne pas convenir pour tout usage alimentaire, puisqu'il dégage du tanin peu importe la finition...ça semble logique non?
La toxicité de l'if est due à un mélange d’alcaloïdes : taxoïdes, diterpènes cycliques estérifiés par des acides banals et par des acides aminés ou des composés voisins eux-mêmes amidifiés : taxine A, B, C, paclitaxel, 10-désacétylbaccatine III, taxiphilline, cephalomannine, etc. Un seul glucoside a été isolé, la taxicatine. La sève de l'if contient une huile irritante pour le tube digestif. En définitive, une centaine de composés ont été isolés chez l'if.
Un bol en chataignier ou chêne je verse de l'eau et je bois maintenant mais demain ou plus tard,je la jette, la couleur a changé et le goût aussi. Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas buvable, je ne sais pas.
Avec les résineux, je suis moins fan, leur grain les rends plus salissant et si tu as un bois style pin ou mélèze avec de jolie poche de résine, les conserves vont être poisseuse. Après, les bois tanniques (chêne, châtaignier, ...) on tendance à fortement se colorer au contact de l'eau, avec une bonne protection pas de soucis. Si tu souhaite laisser le bois brute, le hêtre et frênes sont de bonnes alternative. Le charmes doit être le plus résistant (longtemps utilisé pour les bloc de boucher), son seul problème c'est sa nervosité, difficile de sortir un plateau stable dans ce bois mais il est magnifique et d'une résistance étonnante.
Quelques essences de bois :
- Pommier sauvage (Malus sylvestris) :Petit arbre fréquent à l’état spontané dans les lisières et situations ensoleillées. Ses fruits, à la saveur âpre, sont comestibles.
- Châtaignier européen (Castanea sativa) : Espèce spontanée autour de la Méditerranée, le châtaignier a été introduit dans les régions tempérées à partir de l’époque romaine. Il était donc absent du paysage du Morvan à l’époque de Bibracte. Son bois dur, fibreux et peu putrescible, a de multiples usages. Son écorce riche en tanin était récoltée pour l’industrie du cuir.
- If commun (Taxus baccata) : Petit arbre à croissance lente, qui possède une grande longévité et que l’on retrouve souvent dans le sous-bois des forêts de hêtres.
- Sapin pectiné (Abies alba) : Espèce de montagne, appréciant l’humidité et l’exposition au nord.
- Charme commun (Carpinus betulus) : Petit arbre caractéristique des forêts continentales, il est fréquent dans le Morvan. Son principal usage est le chauffage.
- Noisetier / coudrier (Corylus avellana) : Petit arbre abondant dans les haies et les lisières des régions tempérées. Son bois est de qualité médiocre, mais la souplesse des jeunes tiges permet leur utilisation en haies vives et dans la construction (clayonnage armant les murs de terre).
- Merisier (Prunus avium) : Espèce spontanée dans les forêts des régions tempérées de l’Europe. Ses fruits sont comestibles mais de peu d’intérêt en raison de leur petite taille.
- Hêtre commun (Fagus sylvatica) : Une des principales espèces forestières des régions tempérées et humides de l’Europe. Son bois à grain fin est facile à travailler et utilisé en menuiserie, mais dédaigné pour la charpenterie parce qu’il pourrit facilement.
- Chêne (Quercus sp.) (Quercus robur, chêne pédonculé ; Quercus petraea, chêne sessile ou rouvre) : Espèces forestières très répandues en plaine (au-dessous de 600 m dans le Morvan), qui acceptent aussi les situations en pleine lumière. Le bois de chêne, dur, fibreux et peu putrescible, est le matériau d’excellence de la charpenterie et de la tonnellerie. Son écorce riche en tanin était utilisée par l’industrie du cuir.
TAG: