Parler de fortune cookie ou de gâteau de la chance, c’est trompeur. Également connus sous l’appellation « biscuits chinois » ou « gâteaux de la chance », les fortune cookies sont ces confiseries dans lesquelles est inséré un « secret » : une prédiction, une maxime et parfois humoristique.
Origines et Histoire
L’origine de ces biscuits fait débat. L’origine exacte est encore débattue, mais ils sont généralement associés à la culture chinoise américaine. Rien n’est donc sûr ! Informations à prendre donc entre guillemets !
Racines Japonaises
Les Fortune Cookies, bien qu’associés communément aux restaurants chinois, ont en réalité des racines au Japon. Son histoire commence du côté de Fukakusa et du sanctuaire Fushimi Inari-Taisha, l’un des plus célèbres au Japon. Des pèlerins arrivent de tout le pays pour pouvoir sonner une paire de grosses cloches et prier pour avoir de la chance (ou la santé).
Autour du sanctuaire, une série de boulangeries familiales se sont installées. Elles vendent des omikuji senbei (« des biscuits de la chance ») et des tsujiura suzu (« des cloches du destin »). Ces biscuits ne se sont pas répandus dans tout l’archipel. Ils restent aujourd’hui encore une spécialité régionale.
Au début du 20e siècle, les « tsujiura senbei » japonais, des biscuits de fortune, étaient déjà une tradition.
Introduction aux États-Unis
L’histoire des Fortune Cookies aux États-Unis remonte aux années 1890, liée aux communautés japonaises de San Francisco et de Los Angeles. Comme l’a expliqué la journaliste du New York Times Jennifer 8, Los Angeles aussi revendique les avoir vus naître, mais la justice a tranché et reconnu leur paternité à Makoto Hagiwara, habitant de San Francisco venu du Japon. Il est à la tête du Japanese Tea Garden situé dans le Golden Gate Park.
Bien décidé à attirer le chaland, Harigawa a l’idée d’offrir à ses clients des senbei sous la forme de biscuits accompagnant le thé. Le quartier japonais de San Francisco.
Popularisation et Association avec la Cuisine Chinoise
Avec le temps, ses fortune cookies gagnent en popularité et plusieurs restaurants chinois se mettent à distribuer les produits de Benkyodo, espérant les faire passer pour une sucrerie panasiatique. À partir des années 1940, le biscuit va être fortement associé à la communauté chinoise.
En 1942, les États-Unis et le Japon s’affrontent dans le Pacifique. Toute l’équipe de Benkyodo est arrêtée et rejoint le reste de la communauté japonaise de San Francisco qui est internée dans des camps. La roue de la fortune a tourné et Benkyodo est racheté par des hommes d’affaires chinois.
C’est ainsi que les palais locaux découvrent la cuisine chinoise, qui n’avait jusque-là été consommée que par des immigrés ou des bobos avant-gardistes pour qui une virée à Chinatown était synonyme d’aventure. De leur côté, les fortune cookies prennent du galon.
Les soldats américains qui partent combattre dans le Pacifique débarquent dans des villes aux quartiers chinois très développés comme Los Angeles et San Francisco. Ils y découvrent les gâteaux. Quand la guerre prend fin, que les soldats rentrent chez eux et qu’ils vont manger dans les restaurants chinois, ils demandent ces fameux fortune cookies avec leur repas, persuadés qu’il s’agit d’un élément essentiel de cette cuisine.
Popularisés après la Seconde Guerre mondiale par les soldats américains revenant du Japon, ces biscuits ont su conquérir le cœur des Américains.
Production et Consommation Actuelles
Aujourd’hui on retrouve ces petits biscuits un peu partout, le plus souvent au moment des fêtes de fin d’années et en début d’année pour commencer l’année sous le signe de la chance. De nos jours, on consomme trois milliards de biscuits chinois par an partout dans le monde. Ils sont très répandus en Amérique, où l’on cultive l’art de les préparer dans le respect d’une tradition spécifique.
Perplexes, les propriétaires passent quelques coups de fil à des amis ou des proches basés sur la Côte Ouest et remontent la piste de ces gâteaux. Finalement, le fortune cookie a été conçu et pensé pour les Américains.
Messages et Prédictions
En interviewant ceux qui écrivent les petits mots à l’intérieur des biscuits, Jennifer 8. Lee souligne que leur inventivité touche vite ses limites. Les rédacteurs de fortune cookies doivent aussi faire face à une spécificité locale : les Américains ne veulent lire que de bons augures. S’ils reçoivent un petit mot annonçant une tuile, ils se plaignent au restaurant.
Les marques qui vendent des biscuits contenant des prédictions négatives ou assez ambiguës pour être interprétées négativement, n’arrivent pas à vendre leurs produits. En Chine, où l’idée de prévoir l’avenir est plus commune, il serait impossible de ne proposer que des prédictions positives. Il faut qu’il y ait un équilibre entre les bonnes et les mauvaises fortunes.
Connaître les mauvais présages peut permettre de les éviter - il suffit d’agir en conséquence. Limités par le nombre de sujets sur lesquels ils peuvent spéculer et par le fait qu’ils doivent rester dans le positif, les rédacteurs de fortune cookies américains ont vite trouvé la parade en utilisant des proverbes.
Ils sont souvent traduits directement du mandarin. Après avoir usé ce procédé jusqu’à la corde, les auteurs se sont ensuite tournés vers les vérités générales. Beaucoup de ces petits papiers ne parlent donc pas du futur proche.
Une autre contrainte imposée par l’esprit américain est celle de la nouveauté. Quand ils vont au restaurant, les Américains ne veulent pas lire deux fois le même message. Cela fait trente ans que Donald Lau est l’unique rédacteur de fortune cookies de Wonton Foods Inc, le plus grand producteur de ces gâteaux. Au pic de sa carrière, il pondait deux ou trois nouvelles phrases par jour - une cadence frénétique qui a fini par entraîner le syndrome de la page blanche.
La Golden Gate Fortune Cookie Factory
Vous connaissez tous les fortune cookies, ces petits biscuits creux en forme de demi-lune, porteurs d’un message de bonne fortune. Si nous avons emprunté cette petite allée, c’est pour venir voir cette institution de la ville : Le Golden Gate Fortune Cookie Factory. Déjà, faisons une mini aparté sur cette histoire de Golden Gate, car tout s’appelle le Golden Gate quelque chose dans le quartier.
Cela vient du nom que l’on donne au détroit qui relie la baie de Californie à l’Océan Pacifique. Avant, on l’appelait la “Boca del Puerto de San Francisco”, soit l’entrée du Port de San Francisco. Le nom de Golden Gate, le Portail d’or ne sera donné qu’en 1848, par John Charles Frémont qui trouvait que l’entrée de la baie ressemblait à celle d’Istanbul, la Chrysoceras, soit la corne d’or.
Bref, revenons à notre Golden Gate Fortune Cookie Factory ! Vous les trouvez souvent en dessert ou offerts en quittant un restaurant chinois. Ils ne viennent pourtant pas du pays au soleil levant, mais ont bien été inventés ici à San Francisco.
Le petit atelier que vous avez devant vous a ouvert en 1962. Il fabrique et exporte dans le monde entier, environ 10.000 fortune cookies par jour. C’est l’un des derniers endroits aux US où on les fabrique encore artisanalement. Le disque est plié à chaud et à la main.
C’est un peu une autre « usine« . Et l’ambiance à l’intérieur pas hyper joyeuse… On se croirait dans un autre monde et à une toute autre époque. On peut y voir des femmes perpétuer le savoir-faire du fortune cookie : avant d’être plié (chaud), ce n’est qu’un disque qui ressemble un peu à une hostie de messe. Ce sont les cassés entre deux étapes qu’on peut goûter (toujours gratuitement). C’est une visite très populaire à San Francisco.
Vous pouvez généralement en goûter un, tout chaud. Il est bien sûr possible d’en acheter et même de choisir le message que vous souhaitez mettre à l’intérieur.
Fortune Cookies sur le Web et dans la Culture
Les fortune cookies se sont aussi développés sur internet : on trouve plein de sites générateurs de fortune cookies et de leurs prédictions parfois bateau. Sur les systèmes UNIX principalement, le programme Fortune affiche aléatoirement des messages issus d’une base de données de citations de personnalités ou de maximes humoristiques semblables à celles des « fortune cookies ».
En littérature, il y est fait référence dans Manuscrit trouvé dans un sablé chinois, de l’auteur de science-fiction américain Cyril M. Kornbluth (1957) - (📕🥠).
Recette Originale des Biscuits Chinois de la Chance
Voici une recette pour préparer vos propres fortune cookies :
- 2 blancs d'œufs
- ½ tasse de farine blanche
- ½ tasse de sucre blanc
- ¼ de tasse d'huile végétale
- ½ cuillère à café d'extrait de vanille
- Pincée de sel
- Préchauffez le four et préparez les fortunes : Préchauffez le four à 180°C. Écrivez des messages inspirants ou amusants sur de petits morceaux de papier, qui seront insérés dans les biscuits une fois cuits.
- Mélangez les ingrédients humides : Dans un bol, fouettez les blancs d'œufs, l'huile végétale, l'extrait de vanille et une pincée de sel jusqu'à obtenir un mélange homogène.
- Ajoutez les ingrédients secs : Incorporez délicatement la farine et le sucre au mélange humide jusqu'à obtenir une pâte lisse.
- Cuisson des biscuits : Sur une plaque de cuisson recouverte de papier parchemin, déposez des petits tas de pâte, en les espaçant bien. Étalez chaque tas en un cercle fin à l'aide du dos d'une cuillère.
- Insertion des messages : Placez un message au centre de chaque cercle de pâte, puis repliez le cercle en deux pour former la forme classique du Fortune Cookie.
- Cuisson au four : Faites cuire au four pendant 8 à 10 minutes, ou jusqu'à ce que les bords des biscuits soient légèrement dorés.
- Façonnage rapide : Travailler rapidement, retirez chaque biscuit avec une spatule et pliez-le en deux sur le rebord d'un bol, lui donnant sa forme caractéristique de Fortune Cookie.
- Refroidissement : Laissez les biscuits refroidir dans des moules à muffins pour maintenir leur forme jusqu'à ce qu'ils durcissent.
- Dégustation : Une fois refroidis et croustillants, dégustez ces délices sucrés tout en découvrant les prédictions inscrites dans vos propres petits messages de fortune.
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