Le polystyrène est omniprésent dans nos sociétés, roi de l’emballage, de la protection des produits et des isolations. Impossible de ne jamais être tombé sur des quantités astronomiques de cette matière, sans trop savoir quoi en faire.
Qu'est-ce que le Polystyrène ?
Rigide tout en étant léger, absorbant les chocs sans être fragile, le polystyrène, qu’on appelle également le styrofoam ou encore le styrène expansé (quand il est sous forme de petites billes agglomérées entre elles) est avant tout du plastique. Comme toutes les matières plastiques, il est donc composé de pétrole et de gaz et, plus précisément, il provient de la polymérisation du styrène, un composé organique aromatique.
Il sert d'emballage aussi bien que d’isolant pour les habitations.
Les Trois Grandes Formes de Polystyrène
- Le polystyrène expansé (PSE): Léger et compact, il sert d'emballage ou d'isolant. Il est obtenu en mélangeant du polystyrène avec du gaz.
- Le polystyrène extrudé (XPS): Une mousse synthétique qui sert d'isolant pour les habitations. Il se compose de millions de cellules remplies d'air qui optimisent l'isolation et luttent contre les déperditions de chaleur.
- Le polystyrène papier (PSP): Le PSP est le polystyrène transformé sous la forme d’un “papier”. Il sert généralement à fabriquer des isolants très fins comme des papiers peints isolants.
Pourquoi le Polystyrène est Partout ?
Le polystyrène peut donc se transformer en plusieurs sortes de matières, qui changent à la fois leur rigidité, leur résistance, leur imperméabilité ou leur isolation thermique. Néanmoins, les performances de cette matière restent remarquables sous toutes les formes. Légers, pas chers, et possédant des propriétés isolantes excellentes, ces produits représentent la solution de facilité, sauf pour la planète.
Le Recyclage du Polystyrène en France : Un Enjeu Majeur
Sur son site Internet, l’éco-organisme Citeo estime que la France commercialise chaque année 100 000 tonnes d’emballages en polystyrène. L’organisme dit vouloir en recycler au moins 10 000 tonnes par an issues du geste de tri des Français. Citeo compte assurer ce recyclage à 80 % par pyrolyse dans la future usine Plastic2Chemicals de l’entreprise belge Indaver, basée à Anvers. Mais aucun suivi n’est fait aujourd’hui sur la valorisation globale des déchets en polystyrène en France.
Malgré le peu de matière valorisable, le polystyrène doit être traité. Sans cela, des quantités astronomiques (cette matière prend énormément de place) seraient délaissées dans la nature, entraînant des problèmes pour la faune, avec le risque de manger cette matière chimique et pas comestible, et pour la flore, puisque comme tout les plastiques, le polystyrène met un millénaire pour se dégrader complètement dans la nature.
La question n’est donc pas de savoir si cette matière est recyclable pour créer une valeur ajoutée. Son recyclage est tout simplement nécessaire (en plus, il est recyclable à 100 %, alors, pourquoi s’en priver ?).
Où Jeter son Polystyrène ?
Autant le dire tout de suite, seules les barquettes en plastique avec un peu de polystyrène à l’intérieur font partie des déchets que l’on peut mettre dans la poubelle jaune. Pour le reste, il faudra aller à la déchetterie. L’ADEME propose un moteur de recherche nommé “Que faire de mes déchets” qui permet de taper un mot pour savoir où et comment jeter un objet ! Le polystyrène se jette donc directement en déchetterie, hormis les barquettes qui en contiennent un peu.
À la Déchetterie
La déchetterie est assurément la solution pour avoir la certitude que le polystyrène sera acheminé au bon endroit et traité de la bonne façon. C’est le rôle de ce point de collecte que de trier les déchets pour un recyclage optimal, alors autant lui faire confiance ! En général, des bacs spécialement dédiés au polystyrène (parfois avec des contenants pour chacune de ses formes) sont présents, ce qui permet de ne pas avoir à se poser trop de questions au moment de s’en débarrasser. Il suffit de passer un coup de fil à la mairie pour obtenir l’adresse de la déchetterie la plus proche de votre domicile et les conditions pour y avoir accès.
Dans un Point de Collecte Spécifique
Certaines villes en France proposent déjà des bacs spéciaux pour le polystyrène ou des points de collecte dans des lieux publics. Ces points de collecte peuvent appartenir à la municipalité ou les pouvoirs locaux, ou encore à une entreprise privée de recyclage du plastique. Là aussi, un simple coup de fil permettra de découvrir les solutions offertes par votre municipalité.
Si aucune solution n’existe près de chez vous, vous pouvez en faire la demande auprès de la mairie, de la région ou encore à une association écologique afin de mettre en place une réponse concrète à ce problème de tri, vital pour la planète.
Et Pourquoi Pas dans la Poubelle Verte ou Jaune ?
Les usines de traitement des déchets ménagers ou des emballages recyclables ne sont tout simplement pas équipées pour trier et traiter le polystyrène. Le jeter dans ces poubelles peut donc “abîmer” les circuits de recyclage s’ils se mélangent à d'autres déchets par exemple.
Où Ne Pas Jeter le Polystyrène
Certains endroits sont particulièrement proscrits pour y abandonner du polystyrène :
- Les caniveaux et bouches d’égouts : le polystyrène ne se rétracte pas forcément avec l’eau, ce qui peut entraîner des bouchons dans les conduits, aussi gros soient-ils ;
- Les poubelles publiques : jeter son polystyrène dans les poubelles publiques, c’est l'assurance qu’il ne sera pas traité correctement puisque ces poubelles ne sont pas faites pour cela ;
- La nature : a-t-on vraiment besoin d’expliquer pourquoi c’est un danger pour l’environnement ?
Interdiction Reportée du Polystyrène Non Recyclable
Le polystyrène non recyclable devait être interdit au 1er janvier 2025 dans les emballages. Mais cette interdiction est repoussée, faute de filière. « À compter du 1er janvier 2025, les emballages constitués pour tout ou partie de polymères ou de copolymères styréniques, non recyclables et dans l’incapacité d’intégrer une filière de recyclage, sont interdits », promettait en 2021 la loi Climat & résilience.
Mais alors que l’heure devrait être à l’accélération des projets de recyclage, Le Monde et France Info ont publié le 17 juin une enquête confirmant le report à venir de cette échéance. La ministre déléguée, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, justifie ce report par le fait que « l’interdiction française a été en partie reprise par la Commission européenne, puisque le futur règlement sur les emballages prévoit que l’ensemble des emballages doit être recyclable en 2030, et même recyclé à l’échelle industrielle d’ici 2035 », rapporte Actu-environnement.
En 2021, le Consortium PS25 réunissant des entreprises des secteurs des produits laitiers, viande et volaille et Citeo signait une charte d’engagement ayant pour but de « Viser le recyclage de 100 % des emballages en polystyrène collectés et triés en 2025 ». La Charte indique que cet objectif est « sous réserve de faisabilité technique ».
Finalement, malgré l’annonce de pilotes et d’usines opérationnelles dès 2023, la filière n’a jamais vu le jour. L’objectif d’atteindre 100 % de recyclage est donc très loin d’être atteint. Le polystyrène représente plus de 350 000 tonnes par an, soit 7 % des matériaux plastiques utilisés en France tous secteurs confondus.
En 2021, le lobbying des industriels avait donné ses fruits, en remplaçant une interdiction stricte par une interdiction des seuls emballages sans filière de recyclage. Et trois ans plus tard, un nouveau report est annoncé. Jusqu’à 2030 ? « Le ministère de la Transition écologique assure désormais que ce sera au futur gouvernement de trancher », prévient l’enquête médiatique. D’ici là, l’association Zero Waste France appelle à mettre en place une commission d’enquête parlementaire après les élections législatives.
Initiatives et Perspectives d'Avenir
Dans le cadre du projet de loi Climat, l’Assemblée Nationale a décidé d’interdire les emballages en polystyrène d’ici 2025, à défaut de la mise en place d’une filière effective de recyclage. Le Sénat a ciblé les emballages en polystyrène non recyclables et dans l’incapacité d’intégrer une filière de recyclage.
La loi du 10 février 2020 anti-gaspillage pour une économie circulaire a posé l’objectif de tendre vers 100 % de plastiques recyclés d'ici le 1er janvier 2025.
Le ministère rappelle qu’une des alternatives au polystyrène pour les pots et les barquettes est le développement d’une filière de recyclage du PET.
Ce projet vise à recycler 100% des emballages et calages en billes de Polystyrène expansé (PSE) et les barquettes en polystyrène extrudé (XPS) collectés en France d’ici à 2025, comme le veut la réglementation française.
Selon Elipso, aujourd’hui en France, les emballages industriels et commerciaux en PSE sont déjà recyclés à hauteur de 50%. En incluant la ressource des ménages, seul un tiers du gisement l’est. Les barquettes en polystyrène utilisées par les ménages ne sont quasiment pas récupérées dans les centres de tri, constate l’éco-organisme Citeo.
En indiquant que « L’avant-dernier alinéa du III de l’article L. 541-15-10 du Code de l’environnement est supprimé », l’article en question entérine le retour du polystyrène - ou plutôt son maintien, l’interdiction n’ayant pas vraiment été appliquée jusqu’à présent.
Motif : un règlement européen existe déjà, qui impose « de rendre tous les emballages réutilisables ou recyclables d’ici à 2030 », et de mettre en place une recyclabilité effective d’ici 2035. Supprimer l’article de la loi Climat éviterait donc toute « surtransposition ».
Pour les filières industrielles, c’est le soulagement. Elles ont encore 10 ans devant elles pour trouver des pistes de recyclabilité des plastiques d’emballage… ou de nouvelles échappatoires.
Le recyclage mécanique permet d’obtenir des cintres, des pots de fleurs ou des pare-chocs, mais pas de nouveaux emballages alimentaires (ce qui veut dire que la production d’emballages alimentaires à usage unique va se poursuivre).
Quant au recyclage chimique, il est source de nuisances environnementales (consommation d’énergie et d’eau, rejets de polluants) difficiles à évaluer faute d’informations, et ne peut absorber qu’une part marginale des volumes de plastique.
Le polystyrène fait partie de ces matériaux couramment utilisés mais qui sèment le doute quand on parle de tri sélectif.
Bien que le polystyrène soit théoriquement recyclable à 100 %, les infrastructures nécessaires font défaut dans la plupart des régions françaises. De plus, les quantités collectées restent faibles par rapport aux flux globaux d’ordures ménagères. Le faible taux de recyclage résulte autant des difficultés techniques que du manque de filières spécialisées pour ce matériau.
Depuis janvier 2023, la France a simplifié drastiquement les règles de tri du polystyrène. Terminées les consignes complexes qui variaient selon les territoires : tout polystyrène d’emballage rejoint désormais la poubelle jaune.
Ces équipements publics disposent généralement de bennes spécifiques pour les plastiques, où vous pouvez déposer vos gros morceaux de polystyrène sans contrainte de taille.
Nous observons l’apparition de bacs dédiés dans les grandes surfaces, sur les marchés ou dans les centres commerciaux. Ces initiatives locales complètent efficacement le réseau traditionnel de collecte.
Les presses à polystyrène permettent de réduire considérablement le volume des déchets avant collecte, diminuant ainsi les coûts de transport. Ces équipements compactent le polystyrène expansé en blocs denses, multipliant par 50 la capacité de stockage.
Quelques gestes simples maximisent l’efficacité du recyclage du polystyrène. Nous recommandons de nettoyer sommairement les emballages alimentaires avant de les jeter, éliminant les résidus qui pourraient contaminer le processus de recyclage.
Sa composition particulière - 98% d’air pour seulement 2% de matière - génère des coûts de transport disproportionnés par rapport à la quantité de matière récupérée.
La rentabilité des filières de recyclage dépend directement des volumes collectés et de l’optimisation logistique.
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