Le gaspillage et la faim sont deux fléaux qui touchent des millions de personnes en France. Pour y faire face, les banques alimentaires se mobilisent chaque jour pour collecter et distribuer des denrées alimentaires aux plus démunis. Une banque alimentaire, association à but non lucratif, œuvre contre le gaspillage alimentaire et la faim.
Rôle Social et Environnemental des Banques Alimentaires
Elle se donne pour mission de collecter des denrées gratuitement, essentiellement des surplus ou invendus, auprès de divers donateurs tels que producteurs, distributeurs ou le grand public. Ces provisions sont ensuite triées, stockées et redistribuées à des associations partenaires. Ces dernières, à leur tour, fournissent aux personnes dans le besoin des repas complets, des paniers alimentaires ou d’autres formes d’accompagnement alimentaire.
En offrant une assistance alimentaire aux individus en situation de précarité, les banques alimentaires leur fournissent un soutien direct et essentiel. Cela leur permet de s’alimenter de manière adéquate, prévenant ainsi les risques de malnutrition et de problèmes de santé. De plus, ces initiatives favorisent leur intégration sociale et préservent leur dignité en leur assurant l’accès à des produits de qualité et en proposant des activités éducatives, de sensibilisation et de convivialité.
Les banques alimentaires jouent un rôle essentiel dans la diminution du gaspillage alimentaire, qui constitue environ un tiers de la production alimentaire mondiale. Leur contribution favorise la préservation des ressources naturelles et contribue à la protection de l’environnement.
Fonctionnement et Valeurs
Le bon fonctionnement d’une banque alimentaire repose sur des valeurs telles que la gratuité, le don, le partage, le bénévolat et le mécénat, formant ainsi une solide chaîne de solidarité. Cette organisation repose sur un vaste réseau constitué de donateurs, de bénévoles, de partenaires et de bénéficiaires.
La collecte des denrées s’effectue tout au long de l’année grâce à la générosité de divers donateurs, tels que des agriculteurs, des industriels, des grossistes, des supermarchés, des restaurateurs et des particuliers. Des opérations ponctuelles de collecte, comme la collecte nationale en novembre, impliquent des milliers de bénévoles et de citoyens.
Les entrepôts des banques alimentaires sont équipés de chambres froides, de congélateurs et de matériels adaptés pour le tri, le stockage, le contrôle, la classification et l’étiquetage des denrées, en accordant une priorité aux produits frais. La distribution s’effectue à travers un réseau de plus de 6 000 associations et centres communaux d’action sociale, agissant comme relais sur le terrain.
Ces associations, sélectionnées selon des critères de qualité et de transparence, récupèrent les denrées dans les entrepôts des banques alimentaires, les distribuant ensuite aux personnes dans le besoin en fonction de leurs besoins et de leurs profils, offrant des repas, des colis alimentaires, ou des solutions d’épiceries sociales ou solidaires.
Impact et Initiatives
Le réseau des Banques Alimentaires développe de nouvelles manières d’allonger la durée de vie des fruits, des légumes abîmés ou des viandes à date courte. Ces denrées sont transformées dans une dizaine d’ateliers (purées, soupes, plats cuisinés…). Les Banques Alimentaires ont un double objectif : lutter contre la précarité et contre le gaspillage alimentaire.
Depuis 1984, elles poursuivent ce but en cherchant sans cesse de nouveaux approvisionnements de produits propres à la consommation et immédiatement distribuables : développement des liens historiques avec la grande distribution, accords avec de nouveaux industriels, renforcement du partenariat avec le monde agricole... En choisissant de mettre l’innovation en avant, le réseau des Banques Alimentaires affirme son intention d’investir dans des projets nouveaux répondant aux enjeux de lutte contre le gaspillage.
La diversité et la qualité des denrées distribuées reste une priorité et les produits transformés par les Banques Alimentaires répondent à un réel besoin. Cependant, et d’après des études réalisées entre 2012 et 2018 au sein de plusieurs Banques Alimentaires (Nancy, Caen, Strasbourg…), la ramasse des invendus par les bénévoles permet d’éviter des émissions de CO2 et conduit à un impact climatique positif.
En utilisant la méthode “bilan carbone” de l’ADEME, il ressort que les Banques Alimentaires permettent d’éviter des émissions de CO2 par la non mise en décharge de produits alimentaires et la non fabrication des équivalents qui auraient été produits sans leur intervention. De nombreuses actions sont entreprises par les Banques Alimentaires pour valoriser les déchets organiques, notamment auprès d’agriculteurs et d’éleveurs.
Par ordre de priorité en termes de valorisation, ils peuvent être utilisés en alimentation animale, compostés ou méthanisés. Par exemple, la Banque Alimentaire de Savoie méthanise tous ses biodéchets grâce à un partenariat avec un lycée agricole. Les Banques Alimentaires construisent des projets d’investissements pour aller vers des solutions respectueuses de l’environnement afin d’améliorer leur empreinte carbone.
Depuis près de 10 ans, les Banques Alimentaires accueillent des personnes en Travaux d’Intérêt Général (TIG) et leur proposent des missions (ramasse, manutention, tri). Le chômage peut être un facteur déterminant pouvant faire basculer les personnes dans la précarité. L’étude CSA réalisée en 2018 pour le compte des Banques Alimentaires est sans appel : 30% des personnes recevant une aide alimentaire sont des chômeurs et 35% ont recours à l’aide alimentaire suite à la perte d’un emploi.
Défis et Adaptation
Dans le monde et en Europe, la crise sanitaire a pour conséquence une crise économique et sociale sans précédent, engendrant une nouvelle urgence alimentaire. Dans son rapport d’avril 2020, la Fédération a souligné une hausse de 50 % de la demande alimentaire, comparé à la période précédant la pandémie. Pour soutenir les banques alimentaires, la Fédération européenne a lancé un fonds social d’urgence Covid-19.
Depuis le 17 mars 2020, date du premier confinement en France, le réseau français des banques alimentaires s’est mobilisé et a vu son fonctionnement traditionnel modifié, afin de continuer à assurer une distribution alimentaire. Concernant l’impact sur les stocks, la situation inédite du confinement a conduit les banques alimentaires à puiser dans les stocks de produits secs, après avoir épuisé les dons de produits frais au début du confinement.
Pendant le premier confinement, les banques alimentaires ont également multiplié les appels au bénévolat afin de mobiliser de nouveaux bénévoles. Cette année, le réseau des banques alimentaires français a adapté sa collecte nationale annuelle. En effet, depuis le 20 novembre, une plateforme solidaire numérique a été lancée, afin de permettre aux donateurs d’acheter des « paniers virtuels », qui seront transformés en denrées alimentaires.
Cette plateforme, mise en ligne jusqu’au 20 décembre, « répondra ainsi à la demande des donateurs souhaitant faire preuve de solidarité, mais ne souhaitant pas se rendre au magasin », ont affirmé les banques alimentaires dans un communiqué. Elle permettra de compléter la collecte qui aura lieu dans les magasins du 27 au 29 novembre.
Le réseau des banques alimentaires anticipe une forte augmentation de la demande d’aide alimentaire dans les mois à venir. Chacune des 79 Banques Alimentaires s’est adaptée au contexte local : effectifs bénévoles et salariés, fonctionnement de l’approvisionnement en denrées, mode de distribution des produits, soutien aux associations partenaires et accueil des nouveaux partenaires associatifs.
Elles se sont adaptées pour assurer un respect des gestes barrières : distanciation physique, planning réorganisé, équipes tournantes. Pendant le confinement, les Banques Alimentaires ont multiplié les appels à bénévolat : plus de 60% de notre effectif est âgé de plus de 70 ans. Il est aujourd’hui indispensable de pérenniser ces nouvelles recrues car nos bénévoles les plus fragilisés doivent continuer à se protéger.
Après les dons de produits frais de la restauration au début de la crise, la situation inédite a conduit les Banques Alimentaires à puiser dans leurs stocks de produits secs. Ce sont des denrées stables et plus aisées à conditionner en colis et sacs préparés pour les associations et CCAS partenaires.
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