Le secteur agroalimentaire (IAA) joue un rôle primordial dans l'économie française. Du point de vue du chiffre d’affaires ou de l’emploi, les IAA constituent en France, le premier secteur industriel. L’industrie agroalimentaire tire sa force en conjuguant tradition, savoir-faire et innovation.
Définition et Structure du Secteur Agroalimentaire
En 2016, hors artisanat commercial, la filière des Industries agroalimentaires (IAA) est composée de 17 253 entreprises dont 90 % de PME qui emploient 383 300 ETP et réalisent 167 milliards d'euros de chiffre d’affaires, dont 22 % à l’exportation. La coopération agricole, via ses filiales agroalimentaires, est très présente dans la première transformation (blé, viande, lait) et réalise 30 % du chiffre d’affaires du secteur.
Importance Économique et Emploi
Le secteur agroalimentaire est le premier employeur industriel du pays. Et si le nombre d’emplois dans les industries manufacturières décline, celui dans les industries agroalimentaires augmente. Les industries des viandes et du lait sont les plus gros employeurs, respectivement 28 % et 14 % des emplois. La fabrication de conditionnements et assaisonnements compte 1 200 emplois en région, et propose près de 5 fois plus d’emplois en région que sur le territoire national.
Besoins en Emplois et Formations
Les besoins de l’industrie agroalimentaire concernent essentiellement les fonctions commerciales et celles liées à la production. Le secteur doit faire face à de forts besoins en emplois et à d'importants renouvellements de main-d’œuvre, notamment d’ouvriers. L’automatisation croissante des process a également créé des besoins dans les services connexes à la production : qualité, maintenance, etc.
Pour travailler dans les industries alimentaires, il existe toute une palette de formations allant du CAP au diplôme d’ingénieur et correspondant aux différents métiers. L’avantage est donné aux profils bac + 2 appréciés pour leurs acquis professionnels, et parce qu’ils sont plus à même d’évoluer au sein des PME du secteur. On recense une douzaine de BTS, autant de DUT et 8 BTSA (brevets de technicien supérieur agricole).
Parmi les spécialités les plus prisées citons le BTSA industries agroalimentaires, les DUT qualité, logistique industrielle et organisation (ex organisation et génie de la production), DUT génie biologique option industries alimentaires et biologiques, DUT génie du conditionnement et de l’emballage. En maintenance, le BTS électrotechnique, le BTS mécanique et automatismes industriels ou le BTS maintenance industrielle assurent une bonne insertion.
Au niveau ingénieur, le nombre de candidats correspond à celui des offres d’emploi, et de nombreux postes d’encadrement intermédiaire devraient se libérer pour les jeunes bac + 5. Une vingtaine d’écoles délivrent un diplôme d’ingénieur en agroalimentaire. Presque la moitié d’entre elles recrutent leurs étudiants directement après le bac pour un cursus en cinq ans, alors que les autres comme les ENSA (écoles nationales supérieures d’agronomie) sont accessibles après une prépa ou, par le biais des admissions parallèles, après un bac + 2 (BTS, DUT scientifiques…). Le cursus dure alors trois ans. Par ailleurs, de nombreuses formations sont accessibles en contrat de professionnalisation.
Le secteur alimentaire dénombre 41 certificats de qualification professionnelle (CQP) inscrits au RNCP. Elles sont conductrices de ligne, boulangères, techniciennes qualité, chargées d'études marketing, responsables innovation recherche et développement ou encore négociatrices de matières premières. On les trouve en majorité à la transformation et à la qualité alors que seuls 1 % des techniciens de maintenance industrielle sont des femmes. Elles sont peu représentées dans le secteur de la sucrerie, dans la meunerie, et dans les entreprises de production de boissons sans alcool, d’eau ou de bières.
Traçabilité et Sécurité Alimentaire
La traçabilité est la capacité de retracer le cheminement d’une denrée alimentaire tout au long de sa chaîne de production et de distribution, soit depuis l’origine première du produit jusqu’à sa remise au consommateur final, ou comme le dit l’adage « de la fourche à la fourchette ». La sécurité alimentaire étant devenue une préoccupation croissante chez le consommateur, la traçabilité permet d’opérer des retraits ou des rappels ciblés de produits qui présenteraient un risque sanitaire.
Les règles et bonnes pratiques en matière de traçabilité sont déterminées par des normes et leur application est vérifiée par des organismes de contrôle nationaux ou internationaux.
Rôles et Responsabilités
A chaque étape, les exploitants du secteur alimentaire, les autorités des Etats membres et l’Union Européenne ont des rôles et des responsabilités clairement définis et réagissent de manière appropriée lorsqu’un risque est détecté. Ainsi par exemple les exploitants du secteur alimentaire sont responsables de l’identification en amont et en aval des produits dans la chaîne alimentaires. En cas de risque identifié, ils en informent les autorités de l’État membre concerné et procèdent au retrait ou au rappel des produits incriminés.
Les autorités des Etats membres (dans le Cantal, les agents de la DDETSPP agissant sous l’autorité du préfet) contrôlent les productions et s’assurent que les exploitants ont mis en place un système de traçabilité.
Conséquences pour le Consommateur: L’Information sur l’Origine
Une des conséquence de la traçabilité pour le consommateur : l’information sur l’origine. Les obligations d’étiquetage sur l’origine varient en fonction des produits. Depuis 2010, l’origine géographique des fruits et légumes vendus au détail doit être affichée en caractères d’une taille égale à celle du prix.
Le programme communautaire FoodTrace vise à améliorer les procédures de traçabilité entre les entreprises. Il faudra attendre le 13 décembre 2016, pour l’obligation d’affichage de la composition nutritionnelle de denrées alimentaires , : la valeur énergétique, les quantités de graisse, d’acides gras saturés, de glucides de sucres, de protéines et de sel ainsi que le type d’huile végétale.
Chiffre d’affaires à l’export
Le chiffre d’affaires des IAA à l’export est réalisé pour 64 % vers les pays de l'Union européenne et pour 36% vers les pays tiers.
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