Aliment Truite : Composition et Alternatives Écoresponsables (25 kg)

Les poissons d’élevage, en particulier les espèces carnivores telles que les salmonidés (saumon, truite…), sont nourris avec des aliments qui contiennent de grandes quantités de farine et d’huile de poisson. Ces matières premières couvrent parfaitement leurs besoins, mais présentent l’inconvénient d’être pêchées dans le milieu naturel, et impactent donc les ressources halieutiques. Sous l’effet du développement de l’aquaculture, ces matières font par ailleurs l’objet d’une demande accrue de la part des fabricants d’aliments, alors que la production de farine et d’huile de poisson stagne, car elles sont issues d’espèces soumises à des quotas de pêche.

L'Émergence des Éco-Aliments

Des chercheurs de l'Inrae ont élaboré un écoaliment destiné à l'aquaculture, à l'aide d'une formulation multiobjectif visant un compromis entre son moindre coût et son moindre impact environnemental. Actuellement, l’utilisation des farines et des huiles de poisson, mais aussi de soja, dans les aliments proposés aux poissons d’élevage contribue aux impacts négatifs de l’aquaculture sur l’environnement. En effet, l’élaboration de ces aliments ne tient compte que des contraintes économiques et nutritionnelles, mais pas des impacts environnementaux de leurs ingrédients.

C’était l’objectif du projet ECOALIM1 : développer une méthode de formulation dite multiobjectif, qui permette de fabriquer de nouveaux aliments, les écoaliments, à faible impact environnemental. Pour ces écoaliments, les besoins nutritionnels, le coût des ingrédients mais aussi les impacts environnementaux rentrent dans l’équation.

Le Projet Ecoae : Un Pas Vers la Durabilité

« À la genèse de ce projet, il y a aussi le fait que 65 et 90 % de l’impact environnemental du kilogramme d’animal d’élevage, de type monogastrique dont font partie les poissons, et produit sur une ferme provient de l’alimentation, complète Aurélie Wilfart, ingénieure de recherche à l’Inrae et coordinatrice du projet Ecoae. Dans le cadre du projet Ecoae, une démarche équivalente a été réalisée en production porcine, précise Florence Garcia-Launay, ingénieure de recherche à l’Inrae. Un écoaliment a été fabriqué grâce à la méthode de formulation multiobjectif, et a ensuite été testé sur des porcs.

Pour mener à bien ce travail de recherche, les scientifiques ont repris les résultats d’un précédent projet baptisé Ecoalim. Celui-ci a consisté à développer une base de données dans laquelle l’impact environnemental de chaque matière première utilisée en nutrition animale a été déterminé. Dans ce précédent projet, une nouvelle méthode de formulation des aliments a été construite, comme l’explique Sandrine Skiba, directrice de recherche à l’Inrae : « Classiquement, on formule à moindre coût, c’est-à-dire qu’on essaie de couvrir les besoins des animaux tout en ayant comme objectif un coût des aliments le plus faible possible, car celui-ci représente entre 60 et 80 % du coût de production.

Composition de l'Éco-Aliment

Un nouvel aliment écoresponsable à destination des truites a ainsi été conçu. Ses apports nutritionnels sont identiques à ceux d’un aliment commercial ; il comprend notamment 47 % de protéines et 23,7 % de lipides. Pour réduire son impact sur l’environnement, l’algorithme a, entre autres, divisé par deux les quantités de farine et d’huile de poisson contenues dans cet aliment éco-formulé. Pour compenser cette perte, des coproduits issus de l’abattage d’animaux monogastriques ont été introduits tels que des farines de plume ainsi que des farines de sang. Et pour compléter les sources de protéines, des levures de bière ont aussi été ajoutées.

Du point de vue de la composition, l’écoaliment ne contient plus du tout de soja, et 2 fois moins de farine et d’huile de poisson, réduction compensée par des coproduits de volailles et du blé. Cerise sur le gâteau, cet aliment est même 8 % moins cher !

Tests et Résultats

Dans le cadre du projet Ecoae, ce nouvel aliment a été testé sur des truites arc-en-ciel. Le choix de cette espèce n’est pas anodin, car elle est particulièrement sensible aux changements de la composition de ses aliments. Un essai a été mené sur des truites dont le poids initial est d’environ 50 grammes. Elles ont été nourries pendant 12 semaines pour atteindre un poids final d’environ 200 grammes.

« On a comparé la croissance entre les truites nourries avec cet écoaliment et d’autres nourries avec l’aliment commercial, et nous avons constaté de très faibles écarts de croissance, révèle Sandrine Skiba. Bref, est-il possible d’être gagnant sur tous les fronts ? Pour répondre à ces questions, les scientifiques d’INRAE ont fabriqué des écoaliments grâce à une méthode multiobjectif, avec lesquels ils ont nourri des truites arc-en-ciel pendant 12 semaines. La vitesse de croissance des poissons a été mesurée et une analyse du cycle de vie (ACV) a permis d’évaluer l’impact environnemental des truites nourries avec ce nouvel aliment.

Les truites grandissent aussi bien que celles nourries avec l’aliment traditionnel, sans être plus grasses. Enfin, après 12 semaines d’élevage, une réduction des impacts environnementaux de l’aliment et du kg de truite en sortie de ferme est observée dans 7 des 8 catégories d’impact prises en compte dans l’ACV2.

Impact Environnemental

Sur le plan environnemental, les chercheurs ont constaté une baisse, en moyenne, de 25 % de cet impact, ramené au kg de truite produit. Sur les huit catégories d’impact prises en compte dans l’analyse du cycle de vie, sept ont été réduites ; seule l’eutrophisation de l’eau ne l’est pas. « Par exemple, on observe une diminution de 44 % des prélèvements en ressources naturelles et de 40 % de la consommation en eau », ajoute Aurélie Wilfart. Sur le plan du changement climatique, cet écoaliment se révèle plus vertueux. Cela s’explique, entre autres, par le fait qu’il ne contient plus de soja, une matière première importée du Brésil et qui contribue à la déforestation dans ce pays.

Ces travaux montrent qu’il est possible de réduire significativement l’impact environnemental de la production d’1kg de truite, sans pour autant diminuer la vitesse de croissance des poissons grâce à des méthodes de formulation ad hoc. Cette voie semble prometteuse pour réduire la dépendance de l’aquaculture vis-à-vis de la farine et de l’huile de poisson, mais aussi du soja.

Tableau récapitulatif des impacts environnementaux :

Catégorie d'impact Réduction observée
Prélèvements en ressources naturelles 44%
Consommation en eau 40%

Alternatives et Compléments Alimentaires

La première solution, et aussi la plus simple, est celle d'utiliser de l'aliment inerte, autrement dit : du granulé. De nos jours, les granulés sont conçus pour combler tous les besoins du poisson. De plus, les granulés ont des tailles différentes pour que la taille du granulé corresponde à la taille de la bouche de votre poisson. Chaque granulé est adapté à l'espèce de poisson élevé (granulé pour truite, pour perche, sandre ou esturgeon), à sa taille, mais aussi au type d'élevage.

Les protéines présentent dans les granulés ont des origines variées. En effet, les protéines proviennent de protéines végétales (ex: tourteaux de soja), de protéines provenant d'animaux terrestres (ex: protéine de sang), de protéines de poissons venant de la pêche minotière et de farine d'insecte. L'avantage de diversifier les farines est de pouvoir limiter les impacts de la pêche minotières. Vous devez choisir un aliment adapté à l'espèce de poisson ainsi qu'à la taille du poisson que vous élevez.

Les granulés ne sont pas la seule source de nourriture que vous pouvez donner à vos poissons, bien au contraire ! En plus de cela, les poissons que nous élevons en aquaponie sont des carnassiers (truites, saumons, ombles, sandres, perches, silures) ou omnivores (carpes, poissons rouges, tanches).

  • Si vous avez un compost, vous pouvez récolter des invertébrés qui se développent à l'intérieur comme les vers de terre (lombrics), cloporte ou larve de mouche soldat.
  • Vous pouvez aussi élever des invertébrés pour nourrir vos poissons, en effet, vous pouvez élever des vers de farines, des grillons ou des mouche soldat noir.
  • Si vous êtes pêcheurs et que vous pêcher des poissons invasifs tel que des pseudorasboras, des poissons-chats, des gobies ou des perches soleil, vous n'avez pas le droit de les relâcher dans la nature et vous devez les abattre, mais vous pouvez ramener les poissons chez vous une fois mort. Ramener les et congeler les, une fois que vous en avez besoin, découper les congeler, décongeler les morceaux dans l'eau par exemple et donner les morceaux à vos poissons ! Si vous ne pêchez pas, vous pouvez vous rapprocher de votre association de pêche locale.

Gestion de l'Alimentation

Vous pouvez nourrir plusieurs fois vos poissons par jour, et cela tous les jours. Pour des alevins, vous pouvez nourrir 4 à 6 fois par jour, il est recommandé de nourrir avec un nourrisseur automatique. Pour des poissons dans leur phase de grossissement, vous pouvez nourrir 2 fois par jour. Toutefois il ne faut nourrir trop les poissons. En effet, il vaut mieux donner en plusieurs fois la ration quotidienne des poissons. Si on nourrit de trop on n'est pas gagnant, on est même perdant ! Trop nourrir c'est perdre de l'aliment.

La meilleure façon de nourrir ces poissons est donc de trouver la bonne ration et de la distribuer en 3 fois. Vous pouvez distribuer une ration tous les jours, mais si jamais vous partez en week-end ou que vous avez des imprévus, pas de panique ! Les tableaux ci-dessous sont des tableaux pour faire un rationnement avec de l'aliment truite. Pour l'exemple, imaginons que vos poissons font entre 40 et 100 g en poids moyen. Précisément 46 g. Ce 1.34% veut dire que vous aller donner une quantité de nourriture qui équivaut à 1.34% de votre biomasse.

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