Aliment Riche en Quinine : Histoire, Bienfaits et Utilisations

Il y a maintenant plus de cinq siècles que Christophe Colomb et les conquistadors ont introduit le paludisme dans le Nouveau Monde, les Amériques. Mais le Pérou avait le remède, une substance issue de l’écorce de quinquina utilisée par les amérindiens comme tonique et pour lutter contre des fièvres.

Acte I : Le Quinquina, Remède du Nouveau Monde pour une Maladie de l'Ancien

Lorsqu’en 1492 Christophe Colomb et les conquistadors arrivent en Amérique, ils apportent avec eux le paludisme. Cette maladie aussi connue sous le nom de malaria et dont les symptômes sont des fièvres intermittentes, est due au Plasmodium, protozoaire parasite véhiculé par le moustique Anophèles. Maladie de l’ancien monde, Europe, Asie et Afrique, le paludisme était encore inconnu dans les Amériques. Il va s’y développer de façon fulgurante en particulier suite à la traite négrière. Mais le nouveau monde avait le remède.

On ne sait pas avec certitude si les Indiens du Pérou connaissaient les vertus du quinquina et même si le nom local « kina kina » dont il dérive veut bien dire « écorce des écorces ». Ces populations étaient familiarisées avec leur flore locale et en connaissaient les ressources possibles. Différentes histoires rapportent l’origine de l’utilisation du quinquina pour traiter le paludisme.

L’une fait état d’un tremblement de terre près de Loxa au Pérou qui engloutit une forêt de quinquina dans un lac. Son eau s’est colorée peu à peu en rouge brun à cause de la macération des écorces. Un soldat espagnol altéré et grelottant de fièvre boit cette eau et miraculeusement sa soif disparaît et ses forces reviennent. La nouvelle se propage auprès des autres militaires atteints de fièvres intermittentes et les succès thérapeutiques se multiplient.

Une autre version, rapportée ultérieurement par Alexander von Humboldt, raconte que les Européens, guidés par l’amertume des décoctions d’écorces de quinquina, par analogie avec celle des écorces fébrifuges du saule en Europe, auraient suggéré de telles propriétés pour le quinquina. L’amertume de l’écorce de saule est due à la salicine, ancêtre de notre Aspirine.

Puis une autre histoire implique la comtesse de Chinchon. En 1628, le comte de Chinchon reçoit du roi d’Espagne Philippe IV le titre de vice-roi du Pérou. Peu après son arrivée à Lima, vers 1630, la comtesse contracte le paludisme. Son état désespère les médecins espagnols, mais une mystérieuse drogue est alors apportée à la cour par des indigènes. Juan de Vega médecin du vice-roi la prescrit aussitôt. Les fièvres disparaissent le troisième jour et la comtesse est sauvée. La nouvelle se répand par le réseau des jésuites : un arbre qu’on appelle « Arbol de Calenturas » (arbre des fièvres) pousse dans le pays de Loxa et son écorce réduite en poudre et absorbée dans un breuvage guérit des fièvres. Ainsi s’instaure la réputation flatteuse de cette poudre, dite « de la comtesse ».

Mais cette belle histoire est probablement imaginaire, car le journal scrupuleusement tenu par le comte de Chinchon ne mentionne aucunement les accès fébriles, ni la guérison de son épouse.

Finalement selon plusieurs médecins espagnols de cette époque, ce sont des jésuites des missions situées près des mines d’or qui vers 1630 imaginèrent l’emploi du quinquina : ils avaient observé que des indiens travaillant dans ces mines buvaient une infusion d’écorce de « quarango » ou quinquina, lorsque fiévreux, ils tremblaient de froid. Ils se soignaient avec leur « indian tonic » ! Les jésuites auraient alors eu l’idée d’employer l’écorce de quinquina. Peu de temps après, un gentilhomme de l’une des plus riches familles de Madrid, Juan de Lugo, jésuite devenu cardinal à Rome, reçoit les rapports des missionnaires du Pérou et convainc le pape Innocent X de faire étudier le remède par les médecins. En 1639 à Rome très atteinte, l’utilisation du quinquina donne des résultats merveilleux. Les jésuites expédient de grandes quantités d’écorce en Espagne.

À l’occasion d’une expédition scientifique au Pérou entre 1735 et 1743 du géographe Charles Marie de La Condamine pour mesurer le méridien, le botaniste Joseph de Jussieu décrit la flore andine et le quinquina. Par la suite, en 1753, sur la base des observations de Jussieu publiées par La Condamine, Linné donnera le nom Cinchona à l’arbre producteur du quinquina en hommage à la comtesse de Chinchon, en omettant toutefois le premier « h ».

La question a été rendue complexe par la présence de diverses espèces de quinquina, environ une quarantaine, avec des effets thérapeutiques différents. Les plus actifs sont le quinquina jaune (Cinchona calisaya Wedd.) et le quinquina rouge (Cinchona pubescens Vahl) et le moins actif le quinquina gris qui porte pourtant paradoxalement le nom de Cinchona officinalis L.

Ce n’est que le début de l’histoire !

La Quinine : Une Histoire de Santé et de Goût

La quinine, ingrédient emblématique du Tonic Water, déploie son influence à travers une histoire riche en vertus médicinales et contributions à l’art de la mixologie. Originaire de l’écorce de l’arbuste quinquina d’Amérique du Sud, la quinine a été depuis des siècles célébrée pour ses propriétés curatives, en particulier dans le traitement du paludisme, une maladie redoutable qui a marqué l’histoire des explorations et des voyages.

Les Propriétés Médicinales Historiques de la Quinine

La quinine a acquis sa réputation à partir du 17ème siècle en Europe, où elle était largement utilisée pour combattre le paludisme. Les explorateurs et colons européens, confrontés aux défis sanitaires des régions tropicales, ont découvert dans la quinine un remède efficace contre cette maladie transmise par les moustiques. Son efficacité antipaludique a permis d’ouvrir des régions autrefois considérées comme impropres à la colonisation, marquant ainsi un tournant dans l’histoire de la médecine tropicale.

Outre ses propriétés antipaludiques, la quinine est également reconnue pour ses effets bénéfiques sur les crampes musculaires nocturnes, grâce à ses propriétés relaxantes sur les muscles. De plus, son amertume naturelle stimule la production de sucs gastriques, facilitant ainsi la digestion et contribuant à réduire les ballonnements. Les propriétés antioxydantes de la quinine ajoutent à son attrait en tant que composé bénéfique pour la santé, offrant une protection contre les dommages causés par les radicaux libres.

La Quinine et l'Origine de la Création du Tonic Water

L’histoire de la quinine est étroitement liée à l’évolution du Tonic Water, qui a commencé comme un médicament avant de devenir un élément essentiel de la mixologie mondiale. À l’origine, le tonic était un concentré de quinine consommé pour ses propriétés médicinales, mais son goût très amer le rendait peu attrayant. Pour rendre la consommation plus agréable, le gin a été introduit pour diluer l’amertume du tonic, créant ainsi le célèbre Gin Tonic, cocktail désormais iconique.

Les Tonics Modernes ont-ils Toujours des Bienfaits pour Notre Santé ?

La quantité de quinine utilisée dans les tonics aujourd’hui est minime, et à unique fin gustative ! Elle est essentielle pour conserver le goût emblématique d’un Tonic Water. Néanmoins, son dosage est si léger qu’un tonic moderne ne vous procurera pas les bienfaits historiques ! Il vous procurera donc seulement du plaisir (et c’est déjà pas mal!).

Quel est le Rapport Entre la Quinine et le Tonic ?

Historiquement, le tonic était ni plus ni moins un médicament, et oui ! Le tonic, très concentré en quinine, était consommé pour ses propriétés médicinales. Étant trop amère et très désagréable à la dégustation, on le dilua alors avec… du gin ! À l’origine, c’était donc bien le gin qui diluait le tonic et non l’inverse. Initialement utilisé par les colons britanniques en Inde et d’autres régions tropicales pour prévenir le paludisme, ce mélange à la base utilisé comme remède, devint alors un cocktail rafraîchissant ! L’alliance du gin avec le tonic a transformé cette combinaison en un cocktail emblématique, prisé à travers le monde pour son goût unique et son héritage médicinal.

La Quinine : L’Origine de l’Amertume dans le Tonic

L’une des caractéristiques distinctives du Tonic Water est son amertume prononcée, directement attribuable à la présence de quinine. Chez Hysope, nous recherchions une amertume encore plus franche et marquée, c’est pourquoi nous avons opté pour notre quatuor aromatique devenu notre signature :

  • Quassia
  • Écorces d’orange amère
  • Gentiane
  • Quinine

Le Goût Unique de la Quinine dans le Tonic

L’une des caractéristiques les plus distinctives du Tonic Water est son amertume, notamment due à la quinine qui le compose. Cette amertume est appréciée pour son profil gustatif. Chez Hysope, nous avons choisi d’accentuer cette amertume en utilisant de la Quassia Amara, une plante connue pour sa forte amertume naturelle, bien plus prononcée que celle de la quinine. Cela permet à nos tonics de présenter une amertume robuste et complexe, idéale pour sublimer vos cocktails préférés.

Influence sur l’Industrie des Cocktails

Au fil du temps, la quinine a joué un rôle central dans l’industrie des cocktails, en particulier à travers des marques renommées telles que Schweppes et Fever Tree, qui ont popularisé le Tonic Water à l’échelle mondiale. La diversité des produits disponibles, des versions classiques aux tonics premium, permet aux amateurs de cocktails de choisir des options adaptées à leurs préférences tout en honorant l’héritage historique de la quinine.

La quinine est donc aujourd’hui une affaire de goût et non de santé !

Le Quinquina : Un Arbre aux Multiples Vertus

Le Quinquina est un arbuste originaire d’Amérique du Sud. Son nom scientifique est le « Cinchona officinalis ». Il peut atteindre jusqu’à six mètres de haut. On exploite principalement son écorce riche en quinine, un remède naturel très efficace contre le palu et la fièvre. Elle est reconnaissable par ses feuilles décussées, ayant une forme légèrement ovale, qui perdurent tout au long de l’année. Le fait que le Quinquina est aussi appelé plante à fièvre n’est pas né du hasard. C’est grâce à la quinine, principe actif de cette plante, que le Quinquina possède des propriétés fébrifuges. La quinine est retirée à partir de l’écorce du Quinquina.

Bienfaits et Utilisations du Quinquina
Bienfait Description
Antipaludique La quinine est un remède efficace contre le paludisme.
Antalgique naturel La consommation de son écorce permet d’équilibrer le taux de graisse dans le sang.
Régulateur du système cardiaque La quinine contenue dans son écorce réduit l’irritabilité du cœur.
Fortifiant capillaire Le Quinquina protège les cheveux contre la casse.

Utilisations Thérapeutiques du Quinquina

Il est à noter que même si le paludisme a complètement disparu dans toute l’Europe, d’autres continents comme l’Afrique en souffrent encore. Chaque année, cette maladie entraîne 400 000 décès. Dans le cadre d’un usage interne, le Quinquina est aussi très efficace contre l’état grippal. Le Quinquina se décline en plusieurs formes : en vin, en décoction ou en médicament de synthèse. Quelle que soit la forme que vous choisissez, ce remède agit contre l’asthénie grippale, les états de fièvre et le paludisme.

Le Quinquina est un antalgique naturel. La consommation de son écorce permet d’équilibrer le taux de graisse dans le sang. Le Quinquina occupe également la fonction de régulateur du système cardiaque. Il est à noter que la quinine contenue dans son écorce réduit l’irritabilité du cœur. La découverte de ses vertus de modérateur cardiaque remonte au XVIIIe siècle, plus précisément en 1749. Elle a été faite par un chimiste et médecin français du nom de Jean-Baptiste de Sénac.

Précautions et Effets Secondaires

Par ailleurs, la quinine peut entraîner des conséquences négatives et toxiques sur le système nerveux. La présence de quinine dans la Quinquina est l’une des raisons pour lesquelles cette plante est employée dans la médecine traditionnelle. La quinine se trouve dans l’écorce de Quinquina. Quelques molécules de synthèse proviennent de la Quinine. En cas de mauvaise utilisation, la quinine peut entraîner de graves conséquences sur la santé. Mal employée, la quinine peut avoir des effets secondaires graves sur la santé. En cas de surdosage, la quinine peut entraîner des effets secondaires. Ensuite, un excès de quinine peut entraîner la thrombopénie. Il s’agit de la quantité anormale de plaquettes dans le sang, qui risque de causer des hémorragies. Et enfin, un surdosage de quinine peut provoquer ce que l’on appelle la microangiopathie thrombotique.

Le Quinquina en Usage Externe

Le Quinquina est aussi employé en usage externe. Grâce à ses propriétés fortifiantes, le Quinquina protège les cheveux contre la casse. En guise de soin capillaire, le Quinquina rouge est le plus adapté. De plus, ce remède est très facile à préparer. Et contrairement aux produits industrialisés, il est moins cher. En ce qui concerne la préparation, il vous suffit de faire bouillir de l’eau. À ébullition, incorporez les écorces et laissez infuser.

Préparation du Vin de Quinquina

Désirez-vous personnaliser votre apéritif ? Ce vin était très célèbre au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Il est constitué par des écorces macérées avec des plantes de votre choix. Si vous avez envie de confectionner votre propre vin de Quinquina, la préparation est facile. Commencez par mélanger les épices et le Quinquina. Les mettre dans l’alcool. Après 7 jours, faites chauffer le vin à l’intérieur d’une casserole. Incorporez ensuite le sucre. À l’aide d’une spatule, remuez doucement sans vous arrêter. À une température tiède, enlevez la casserole du feu. Versez par la suite la préparation dans le bocal. Y rajouter la solution alcoolique de Quinquina. Laissez macérer durant au moins 3 jours.

Contre-indications

La plupart des plantes aux vertus thérapeutiques ne sont pas adaptées au cours de la période de grossesse et de l’allaitement. Cette plante est également déconseillée chez les femmes dont les menstruations sont abondantes. Il est à noter que l’écorce de Quinquina peut entraîner des allergies chez les individus qui manifestent une intolérance à la quinine.

La Quinine : Traitement et Présence

La quinine est un médicament utilisé pour traiter les formes graves du paludisme et qui aurait des effets contre les crampes. On la trouve également dans des boissons type tonic ou Schweppes. La quinine est un alcaloïde (molécule aux propriétés pharmacologiques) utilisé pour traiter le paludisme (ou malaria), combiné à un autre médicament. On l'emploie aussi pour soigner les crampes musculaires et réguler le rythme cardiaque.

La quinine provient d'un arbuste (quinquina) que l'on trouve en Amérique du Sud, dans la cordillère des Andes. Bien qu'efficace pour traiter le paludisme, la quinine s'avère toxique pour le système nerveux. "C'est un antipaludique efficace, bien que certaines souches soient devenues résistantes à force de sa très large utilisation, ce qui fait qu'elle n'est plus le traitement de référence des accès palustres sévères (i.e. de réanimation), explique le Dr François L'Hériteau, infectiologue et coordinateur des réseaux de surveillance du CPias Ile de France. Sa marge thérapeutique (c'est-à-dire la différence entre la dose thérapeutique et la dose toxique) est étroite ce qui fait qu'elle est difficile à manier en dehors d'une surveillance médicale étroite. L'effet bénéfique est qu'elle sauve la vie du patient en cas d'accès palustre à Plasmodium falciparum (la seule espèce de paludisme responsable des formes potentiellement mortelles). En dehors de l'accès palustre aucun bienfait.

La quinine est un traitement destiné à soigner le paludisme, une maladie tropicale transmise par les moustiques qui provoque des attaques fébriles aiguës, et potentiellement mortelles. Le paludisme est causé par l'infestation de l'organisme par des parasites. La quinine a une action d'élimination sur ces parasites. Elle fait tomber la fièvre et évite que la crise de paludisme se complique. La quinine a aussi une action préventive et réduit l'apparition de nouvelles crises. Des études indiquent que la quinine et ses dérivés réduiraient modérément la fréquence des crampes. Mais le surdosage est associé à des effets délétères graves et parfois mortels. Les études recommandent de n'y recourir qu'en dernier ressort après avoir averti les malades du risque d'effets indésirables.

Où Trouve-t-on de la Quinine ?

  • Dans certains médicaments : il s'agit de médicaments destinés à traiter des crises de paludisme résistant à d'autres antipaludiques ou de médicaments destinés à soulager les crampes nocturnes aux mollets.
  • Dans l'alimentation : amère, elle est utilisée comme arôme dans des boissons rafraîchissantes sans alcool (comme le bitter lemon, le Schweppes, le tonic water…), des eaux de vie à boire, des boissons contenant du vin ou certaines confiseries, comme les calissons d'Aix par exemple.

Bien évidemment à des concentrations très faibles (jusqu'à 0,1 g de quinine par litre) et sans danger pour la santé. "Ses effets indésirables les plus dangereux sont l'hypoglycémie et les troubles de la conduction cardiaque (nécessitant de surveiller l'ECG, la glycémie…), insiste l'infectiologue. Un effet moins grave mais beaucoup plus fréquent (presque constant en fait) est le cinchonisme.

Le Quinquina Rouge : De la Récolte à l'Utilisation

Le quinquina est présent sur les pentes de Cordillère des Andes à une altitude de 1 500 à 3 000 mètres. Les arbres ont une hauteur de 15 à 20 mètres et produisent des fleurs blanches, roses ou jaunes.

La première étape est l’identification du Quinquina Rouge, se faisant grâce à la forme des feuilles.

La récolte de l’écorce du quinquina est manuelle à l’aide de machette. Elle se fait par temps sec de Juillet à Novembre. Afin de préserver la plante et de ne pas entrainer de déforestation, seule l’écorce est récoltée puis mise à séchée.

Chez Klorane, seules les écorces n’ayant jamais été récoltées ou s’étant régénérées sont sélectionnées.

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