La nutrition est un terme utilisé en santé publique, qui désigne le processus par lequel un être vivant va assimiler les aliments pour assurer son bon fonctionnement. Selon l’OMS, la nutrition est l’apport alimentaire répondant aux besoins de l’organisme. La nutrition est un déterminant majeur de santé. Une nutrition satisfaisante à tous âges de la vie contribue à un bon état de santé.
La nutrition est l’ensemble des processus à l’œuvre dans la transformation des aliments par l’organisme, en vue de leur utilisation métabolique. C’est aussi une discipline médicale, exercée par des médecins nutritionnistes. Les professionnels non médecins qui s’occupent de nutrition sont des diététiciens.
La nutrition est un thème large englobant l’ensemble des éléments permettant le bon fonctionnement de l’organisme. Elle représente le mécanisme par lequel le corps synthétise la nourriture qui lui est apportée. Cela permet ainsi la création de ce que l’on appelle les nutriments, les vitamines, les calories. La nutrition fait ainsi référence au rôle de chaque molécule dans le fonctionnement de l’organisme.
L'Importance de l'Équilibre Alimentaire
L’équilibre alimentaire doit être atteint chez un individu ; ses apports alimentaires, diversifiés, doivent couvrir ses besoins énergétiques, qui sont eux-mêmes déterminés par les dépenses de son organisme. En effet, les aliments vont apporter des substrats nécessaires à la production d’énergie. Pas de bonne santé sans cet équilibre alimentaire. Dans le cas d’une balance énergétique négative ou positive, il y aura modification de la composition corporelle.
Ainsi, une bonne alimentation permet la mise en place d’une bonne nutrition. Une alimentation équilibrée correspond à un apport en nutriments adapté aux besoins de l’organisme. Pour permettre un fonctionnement optimum, il est important de varier les prises alimentaires (ne pas toujours manger la même chose). En effet, chaque aliment possède des propriétés d’apports spécifiques.
Il est important de noter que les pratiques alimentaires doivent être propres et adaptées à chaque individu. Pour accompagner les personnes dans la mise en place de ces bonnes conditions et pratiques alimentaires, des projets de suivi personnalisé sont mis en place. Toute personne peut nécessiter et susciter un accompagnement dans ses prises alimentaires. Les modifications constantes de la vie peuvent conduire à des changements dans les habitudes alimentaires, mais aussi dans la relation que l’on pouvait avoir avec d’anciennes habitudes alimentaires. Au cours du temps, certains comportements peuvent ne plus correspondre aux besoins de notre métabolisme.
Principes d'une Bonne Pratique Nutritionnelle
Une bonne pratique nutritionnelle repose sur la consommation de produits variés et en quantité adaptée, permettant ainsi d’apporter l’ensemble des nutriments nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Les aliments énergétiques sont une source indispensable d’énergie. Ils sont en quelque sorte le carburant de notre organisme. En résumé, pour une bonne santé, la base est de manger de tout, en quantités adaptées. Une alimentation variée et diversifiée permettra d’apporter tous les micronutriments nécessaires à l’organisme.
Besoins Nutritionnels Spécifiques
Les besoins nutritionnels varient selon le sexe, l’âge, ainsi que l’intensité et la durée de l’activité physique pratiquée. Pour exemple, les hommes , notamment, du fait de leur masse musculaire plus importante que les femmes, ont des besoins énergétiques plus élevés. Bien entendu, les besoins varient aussi selon l’état de santé d’un individu ou de son état physiologique (femmes enceintes, enfants, personnes âgées).
Il a été établi des références nutritionnelles comme la Référence Nutritionnelle pour la population (RNP). Cette référence a remplacé le terme Apport Nutritionnel Conseillé » (ANC) et indique les quantités de constituants alimentaires à consommer chaque jour pour une bonne santé, permettant de couvrir les besoins de 97,5 % de la population.
Il faudra penser à adapter ces besoins nutritionnels dans certaines situations physiologiques ou pathologiques. Pour exemple, les apports en protéines sont à augmenter chez les personnes âgées afin d’éviter la fonte musculaire, avec un apport de 1,2 g/kg PC/j. Si l’âge est un facteur d’adaptation, l’activité physique l’est également. Enfin, certaines pathologies (diabète, maladies cardiaques, bronchopneumopathie chronique obstructive BPCO…) modifient les besoins nutritionnels. Pour exemple, l’apport en protéines est de 1,2 à 1,5 g/kg PC /j) pour les patients souffrant de BPCO. En effet, ces patients ont une dépense énergétique au repos augmentée du fait de l’effort supplémentaire requis pour respirer. De plus, les protéines sont nécessaires au maintien de la masse musculaire, et notamment pour les muscles respiratoires.
Chez un patient, il est important d’identifier un problème nutritionnel et si possible de façon mesurable. Le conseil associé est l’opportunité d’aborder avec le patient, l’importance de l’alimentation pour la santé. La première étape de cet accompagnement, sera la réalisation d’un « entretien » nutritionnel ou d’une évaluation nutritionnelle. En effet, il est primordial d’obtenir suffisamment d’informations, sur le patient et son état de santé, avant de pouvoir lui prodiguer le meilleur conseil nutritionnel.
Comment Évaluer les Habitudes Alimentaires d'un Patient
Il n’existe pas de questionnaire dédié. Recueil de données générales : nom, prénom, âge, sexe, activité professionnelle, situation familiale… Certaines situations peuvent vous alerter. Recueil des attentes : quels sont ses objectifs ? Recueil de l’enquête alimentaire sous forme d’un questionnaire : cette enquête permet de faire le point sur ses prises alimentaires (Où ? Quand ? Comment ? Quels aliments consommés ?). Il s’agit d’une enquête alimentaire quantitative et qualitative.
Pour l’aspect qualitatif, il faudra vérifier que son alimentation est saine et variée (composée de fruits, de légumes, de viande, poisson ou œufs, de féculents, de produits laitiers). Par exemple : si le patient est hypertendu, vérifier la consommation de sel. Pour le côté quantitatif, les aliments doivent être consommés en quantité raisonnable et surtout en fonction des dépenses énergétiques de chacun.
Recueil des habitudes culinaires : Cuisinez-vous ou achetez-vous des plats tout prêts ? Le midi, mangez-vous sur votre lieu de travail ? Mangez-vous devant la télévision ? Êtes-vous plusieurs à manger dans le foyer ? L’enquête alimentaire sur la consommation et les habitudes alimentaires est une étape clé. Il est important de pouvoir récupérer la nature exacte du produit consommé. Attention, à ne pas être restrictif dans l’information demandée. En effet, l’apport calorique ou l’index glycémique des aliments diffèrent d’un aliment à l’autre, du mode de cuisson, il est donc important d’être précis (Quel type de fruits ? Pomme, banane… ; Quel type de viande ? Escalope de veau, porc ? Quel type de poisson ?
Bien entendu, le conseil doit être adapté aux pathologies présentes et à la spécificité du patient (femmes enceintes, personnes âgées…). Des outils permettent de guider le pharmacien dans cette démarche. S’assurer de la bonne compréhension des conseils.
Le Programme National Nutrition Santé (PNNS)
Ce programme a pour objectif principal, l’amélioration de l’état de santé de la population et ceci en opérant sur un des déterminants majeurs, la nutrition. Le PNNS fournit des indications de consommation alimentaire au niveau quantitatif et qualitatif pour les différents groupes d’aliments, notamment à destination du grand public. Ils utilisent, au lieu de recommandation, le terme de repères nutritionnels pour une meilleure appropriation du grand public.
Les différents repères présents dans le PNNS, sont accessibles sur le site Santé publique France. Un document de synthèse, à destination des professionnels de santé, est également disponible sur Santé Publique France incluant les nouvelles recommandations et donnant des conseils pratiques pour parler d’alimentation avec le patient. La fabrique à menus aide le patient dans sa planification des repas, avec une centaine de recettes à réaliser.
- Un test de niveau d’activité physique et de sédentarité des adultes Ce test évalue l’activité physique au quotidien. Cette évaluation tient compte des dépenses induites par le travail, lors de déplacements ou de l’activité physique de loisir.
- Un catalogue d’activité physique (ex : rester actif en télétravail 10 idées d’exercices à combiner dans la journée, des idées de mouvements à faire pendant la grossesse…). Le catalogue d’exercices est sous forme de moteur de recherche et différents paramètres sont à entrer comme le contexte d’activité (déplacement, loisir, travail), le type d’activité (endurance, renforcement, souplesse, équilibre) et le profil de la personne (adulte, femme enceinte, senior).
La recherche peut se faire soit par nutriment (macro- ou micro-nutriments), soit par aliment. Si la recherche se fait par nutriment, le professionnel de santé peut repérer, grâce à cet outil, les aliments les plus riches en ce nutriment. Quand la recherche est faite par aliment, on obtient ainsi la composition complète de l’aliment, avec les macronutriments et les micronutriments, ainsi que sa valeur nutritionnelle. Pour exemple : chez un patient carencé en calcium, la recherche par aliment vous permettra de cibler les aliments les plus riches en calcium.
L'Importance du Nutri-Score
Il est important de parler et d’expliquer au patient le Nutri-Score, car ce logo présent sur les produits alimentaires, lui permet de choisir, lors des courses, les produits plus sains. Pour tous les produits ne disposant pas à ce jour du Nutri-Score, un outil de calcul est disponible sur Santé Publique France en accès libre.
Recommandations et Prévention
L’ANSES propose des moyens de communication sur des recommandations alimentaires spécifiques. En effet, pour être un bon allié, notre alimentation doit être saine. La présence de contaminants (agents pathogènes, toxiques…) peut engendrer des impacts négatifs. Le réseau NACRe (Réseau Nutrition Activité physique Cancer Recherche propose des outils et supports accessibles en ligne, dans le thème spécialisé « nutrition et cancer ». En effet, selon l’International Agency for Research on Cancer, 16 % des nouveaux cas de cancer chez les hommes et 20 % chez les femmes pourraient être évités grâce à une prévention nutritionnelle en jouant sur des facteurs comme l’alimentation, l’obésité, l’activité physique et l’alcool.
Tableau des Références Nutritionnelles (Exemple)
Nutriment | Recommandation Générale | Adaptations Spécifiques |
---|---|---|
Fibres | 25-30 g/jour | Privilégier les fibres solubles |
Protéines | Variable selon l'âge et l'activité | Augmenter chez les personnes âgées (1.2 g/kg PC/j) |
Sel | Maximum 5 g/jour | Surveiller en cas d'hypertension |
L'alimentation durable
"L’alimentation durable est nutritionnellement sûre et saine. Elle contribue à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, elle est culturellement acceptable, économiquement équitable et accessible, abordable, et permettent d'optimiser les ressources naturelles et humaines pour les générations actuelles et futures".
Dans le cadre du Plan national santé environnement (PNSE 3), des actions sont mises en oeuvre pour évaluer les risques pour la santé liés aux contaminants chimiques de l'alimentation (nanomatériaux, perturbateurs endocriniens, pesticides, antibiotiques, etc.) et réduire voire supprimer leur exposition.
L'amélioration des habitudes alimentaires ne relève pas seulement du niveau individuel, C'est aussi un problème sociétal qui requiert une approche pluridisciplinaire, multisectorielle et culturellement adaptée, de la production à la consommation.
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