Vide de Yin du Rein et Alimentation en Médecine Traditionnelle Chinoise

Pour une entrée sereine dans la saison hivernale, il peut être nécessaire, selon la constitution de chacun, de soutenir le yang du corps pour ne pas se laisser saisir par le froid. L’insuffisance rénale, dans le cadre de la médecine traditionnelle chinoise (MTC), est souvent associée à une déficience des Reins (déficience du Qi des Reins, du Yang des Reins, du Yin des Reins ou de l’Essence). Les Reins sont responsables du stockage de l’Essence (Jing), de la régulation de l’eau, et ils jouent un rôle clé dans l’équilibre du Yin et du Yang dans le corps.

Comprendre le Vide de Yin du Rein

Le vide de Yin du Rein est un tableau pathologique relativement fréquent. Les causes peuvent être une prédisposition ou un surmenage physique ou émotionnel. Le Rein étant un pilier fondamental de tout le corps, les déséquilibres de type vide de tous les autres organes ont tendance à évoluer en un vide du Rein, qu’il s’agisse d’un vide de Qi, d’un vide de Yang, d’un vide de Yin ou même d’un vide de Jing (Essence).

L’un des gros éléments distinctifs entre un vide de Yin et une vide de Yang du Rein est que le premier présente des signes de chaleur, tandis que le second montre des signes de froid.

Signes et Symptômes Généraux

  • Vertiges et éblouissements
  • Mauvaise mémoire
  • Ouïe : difficulté à entendre, acouphènes (notamment si l’apparition est progressive et s’il s’agit d’un bruit de vagues), sifflements et bourdonnements
  • Signes de chaleur : transpirations nocturnes, fièvre ou sensation de chaleur en soirée ou la nuit, sensation de chaleur aux cinq Cœurs (paumes des mains, plantes des pieds, centre de la poitrine), pommettes rouges, bouffées de chaleur de la ménopause
  • Signes de sécheresse : bouche et gorge sèches la nuit, soif avec envie de boire par petites gorgées
  • Douleur des lombes et des genoux
  • Douleur dans les os
  • Selles et urines : constipation, urines foncées et peu abondantes
  • Appareil génital: difficultés à concevoir, éjaculation précoce, pollutions nocturnes, saignements menstruels excessifs
  • Sommeil : insomnies au milieu de la nuit, réveils fréquents
  • Etat général : agitation, fatigue, lassitude, dépression, légère anxiété
  • Langue rouge, avec peu ou pas d’enduit
  • Pouls : petit ou flottant et vide, légèrement rapide.

D’autres signes peuvent mettre sur la piste d’un Vide de Yin, tels que :

  • Teint noirâtre, desséché et brûlé
  • Gonflements ou cernes sous les yeux
  • Dents sèches et grises comme des os
  • Gorge douloureuse et sèche (mais pas rouge ni enflée)
  • Sensation de pression dans les yeux

Dans la pratique, le tableau pathologique du vide Yin du Rein est rarement aussi clair : il est souvent rendu plus complexe par une combinaison avec d’autres tableaux. Les plus fréquents sont :

  • Vide de Yin et de Yang du Rein
  • Vide de Yin du Rein, la chaleur-vide s’embrase
  • Vide de Yin du Rein avec glaires
  • Vide de Yin du Rein et du Foie
  • Vide de Yin du Rein et du Cœur
  • Vide de Yin du Rein et du Poumon

Diététique Chinoise et Énergie des Reins

Partie intégrante de l’énergie universelle dans les traditions extrême-orientales, les aliments sont une source inépuisable d’énergie. En effet, outre leurs propriétés nutritives et thérapeutiques, ils ont aussi un pouvoir énergétique sur le corps. Ainsi, la diététique chinoise classe les aliments selon s’ils sont plutôt Yin ou plutôt Yang.

Saison Yin par excellence, l’hiver est placé sous le signe du repos et il invite à économiser au maximum son énergie et à privilégier le calme. Il faudra donc préférer les aliments qui permettent d’intérioriser l’énergie afin de mieux la restaurer. Par exemple, les aliments comme la noix, la châtaigne, la patate douce ou la pomme de terre sont vivement appréciés car ils permettent une meilleure intériorisation de l’énergie.

En hiver comme c’est le cas pour chaque saison, une saveur s’impose : en effet, on opte pour la saveur salée ! Du côté de la diététique chinoise, la saveur salée est connue pour ses propriétés purgatives et laxatives et elle est complètement de saison puisqu’elle nourrit l’énergie des Reins et protège l’organisme contre les maux hivernaux. Cependant (comme toute chose), il ne faut pas en abuser ! En effet, une alimentation trop riche en sel peut entraîner des problèmes rénaux, contribuer à l'augmentation de la pression sanguine et accroître le risque de troubles cardiaques !

Il existe d’autres saveurs également intéressantes à consommer en hiver. La saveur acide et la saveur amère sont aussi recommandées puisqu’elles permettent également l’intériorisation de l’énergie. De ce fait, les aliments comme la grenade, la tomate, le litchi ou la pomme (de saveur acide) et ceux comme l'asperge, la laitue ou le chocolat (de saveur amère) vous feront le plus grand bien cet hiver.

La nature des aliments est primordiale en diététique chinoise puisqu’elle est à l’origine d’un effet thermique dans l’organisme. La nature tiède est généralement préconisée lorsque le temps commence à se rafraîchir en automne. Réchauffer son organisme durant cette saison permet de stimuler le bon fonctionnement des organes, de faciliter la digestion (que l'on verra perturbée à cause de la baisse d'énergie hivernale) et de prévenir l’apparition de maux en tout genre. Naturellement, rien de mieux que la nature chaude pour réchauffer le corps. Cette nature est idéale en hiver puisqu’elle stimule efficacement le Qi.

En hiver, la diététique chinoise préconise de faire cuire les aliments longuement et à feu doux. Organe de la saison, le Rein entretient des relations énergétiques avec la couleur noire. Par conséquent, il convient de mettre à l’honneur des aliments de couleur sombre tels que les haricots noirs, le sésame noire, l’ogre, la viande de mouton, les champignons noirs, les algues ou encore le café puisque tous permettent de tonifier l’énergie (dont nous manquons cruellement durant cette période !).

Certaines épices sont idéales pour donner de la saveur à nos plats en hiver car elles permettent de se protéger contre les maux qui menacent notre bien-être durant cette période.

  • Le clou de girofle : grâce à leur goût puissant, les clous de girofle donnent une saveur unique à nos gâteaux. Ils peuvent être également employés pour parfumer le riz ou la viande.
  • La coriandre : les graines de cette plante aromatique au gout puissant constituent une épice très appréciée en cuisine. De nature chaude et de saveur piquante, elle permet de réchauffer le corps et combattre le froid. Elle est connue pour sa capacité à faciliter la digestion.

Naturellement, nous avons tendance à moins nous hydrater en hiver, il convient toutefois de chasser cette mauvaise habitude. En effet, boire de l’eau est vital ! La médecine chinoise considère que le manque d’hydratation affecte lourdement les Reins et peut causer de nombreux problèmes au niveau de l’appareil urinaire, des articulations, des cheveux ou encore de la libido.

Ainsi, pour vivre en accord avec la nouvelle énergie et prévenir les dangers qui accompagnent l'hiver : privilégiez les aliments Yin, ceux qui tonifient les Reins et qui réchauffent l'organisme, la saveur salée et la nature chaude !

Herbes Médicinales et Thérapies Complémentaires

Il existe des herbes médicinales et des thérapies complémentaires pour soutenir les Reins :

  • Moxibustion : Recommandée en cas de déficience du Yang des Reins pour réchauffer et tonifier, surtout sur les points comme Mingmen (VG4), Shen Shu (BL23) et Guan Yuan (VC4).
  • Herbes médicinales :
    • Déficience du Yang des Reins : Formules comme Jin Gui Shen Qi Wan (Pilule du Reins d’Or) qui tonifie le Yang des Reins et soutient le Feu Mingmen.
    • Déficience du Yin des Reins : Liu Wei Di Huang Wan (Pilule aux Six Saveurs) est souvent utilisée pour nourrir le Yin des Reins.
    • Déficience de l’Essence des Reins : Formules comme Zuo Gui Wan (Pilule pour Nourrir la Moelle Gauche) pour nourrir l’Essence des Reins.

Conclusion

Le traitement de l’insuffisance rénale en MTC nécessite une approche équilibrée qui prend en compte le type de déficience (Yin, Yang, Essence), la symptomatologie spécifique et les relations avec d’autres systèmes du corps.

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