La tarte, une pâtisserie ancienne, mais toujours très appréciée par grands et petits, surtout quand elle est garnie avec confitures et marmelades de qualité. Combien de pâtisseries peuvent se vanter d’avoir une origine légendaire ? Pas beaucoup. Et la tarte peut s’en vanter pour deux ! En effet, ce dessert typique de la tradition italienne, composée d’une base de gourmande pâte sablée sur laquelle on étale une couche abondante de confiture, marmelade, crème ou de fruits frais et qu’on recouvre ensuite de fines bandes de pâte sablée tressées, est la protagoniste de plus d’une légende populaire.
Légendes et Origines de la Tarte
La première légende sur l’origine de la tarte raconte l’histoire d’une magnifique sirène qui avait élu domicile dans le Golfe de Naples et qui a chaque printemps enchantait les habitants de la côte avec son chant suave. Pour la remercier de tant de beauté, les habitants lui envoyèrent sept jeunes filles, chacune venant avec un don très précieux : de la farine, de la ricotta, des œufs, du blé bouilli dans le lait, de l’eau de fleurs d’oranger, des épices et du sucre. La sirène accepta avec joie ces dons et les amena devant les dieux, qui en créèrent une pâtisserie merveilleuse, dont elle voulut faire cadeau aux généreux habitants.
Si nous examinons chaque ingrédient mentionné dans la légende, nous découvrons facilement qu’ils se prêtent à différentes interprétations et qu’ils peuvent être facilement reliés à la tradition chrétienne. En effet, la ricotta et le sucre renvoient facilement au lait et au miel, typiques offres votives des premières cérémonies chrétiennes. L’œuf a depuis toujours eu une profonde valeur symbolique de renaissance et, dans le contexte chrétien, de résurrection, et, uni à l’eau de fleurs d’oranger, il symbolise le retour au printemps et le triomphe de la vie.
Des pêcheurs étaient restés bloqués en mer sans pouvoir rentrer au port à cause d’une tempête soudaine. Une fois rentrés à la maison, interrogés sur comment ils avaient pu survivre en mer, ils répondirent avoir mangé la « Pasta di Ieri » (« Pâte d’hier », d’où « pastiera »), faite de ricotta, œufs, blé et épices. Dans ce cas-ci aussi, la Pastiera peut être interprétée comme un symbole de renaissance, puisqu’elle a sauvé la vie des quatre pêcheurs.
En restant sur un plan moins féerique, déjà après l’an Mille à Venise il existait une recette à base de pâte sablée qui pourrait être comparée à la tarte. Pour la réaliser, on utilisait du sucre importé d’Orient. La naissance de la pastiera moderne est par contre attribuée à une sœur du couvent de San Gregorio Armeno (Naples), qui utilisa en première les ingrédients prévus pour cette pâtisserie, en s’inspirant peut-être d’une recette précédente. Comme vous l’imaginez, c’est à elle qu’on doit la profonde signification mystique assumée par la pastiera, celle qui en a fait un dessert pascal par excellence, c’est-à-dire la Résurrection de Christ.
La Tarte aux Pommes en France : Tradition et Convivialité
La tarte aux pommes, véritable icône de la pâtisserie française, occupe une place particulière dans le cœur des Français. C’est une pâtisserie simple mais raffinée, qui se décline dans une variété infinie de recettes. L’histoire de la tarte aux pommes est ancienne et remonte à plusieurs siècles. Bien que son origine exacte soit difficile à déterminer, il est probable qu’elle ait été inspirée par des traditions culinaires européennes datant du Moyen Âge. À cette époque, les tartes aux fruits étaient courantes dans les banquets royaux et aristocratiques, avec des recettes simples utilisant les produits disponibles localement.
La France, avec son riche patrimoine agricole, a rapidement adopté la pomme comme fruit de base dans de nombreuses recettes de tartes. En Normandie, par exemple, région célèbre pour ses pommiers, la tarte aux pommes est devenue une spécialité locale dès le XVIIIe siècle. Avec le temps, la recette de la tarte aux pommes a évolué pour devenir plus raffinée. Au XIXe siècle, elle s’est imposée comme un dessert bourgeois, souvent servie dans les salons et les restaurants parisiens.
La tarte aux pommes incarne une certaine idée de la convivialité et du partage en France. Ce dessert est souvent associé aux repas en famille ou entre amis, préparé avec amour pour célébrer les moments simples de la vie. Contrairement à d’autres pâtisseries plus sophistiquées, la tarte aux pommes est accessible, aussi bien par sa simplicité de préparation que par ses ingrédients, que l’on trouve dans toutes les régions de France. Elle symbolise également la richesse du terroir français. Les variétés de pommes utilisées, qu’il s’agisse des reinettes, des golden, des gala ou encore des boskoop, varient en fonction des saisons et des régions.
Si la tarte aux pommes est omniprésente dans les foyers, elle l’est tout autant dans les boulangeries et restaurants. En effet, rares sont les boulangeries françaises qui n’ont pas leur propre version de la tarte aux pommes, qu’elle soit traditionnelle ou revisitée. Dans les restaurants, notamment gastronomiques, la tarte aux pommes est souvent revisitée de manière originale. Les chefs aiment y ajouter des ingrédients comme le caramel, des épices comme la cannelle, ou encore jouer avec les textures en y incorporant des crèmes, des éclats de noisettes ou d’amandes.
Variations Régionales et Internationales
La Normandie, avec ses vergers abondants, a donné naissance à la célèbre tarte normande. Contrairement à la tarte aux pommes classique, la version normande se distingue par l’ajout d’un appareil à base d’œufs, de crème et souvent d’un peu de Calvados, qui apporte une texture crémeuse et un goût légèrement alcoolisé.
La tarte Tatin, une des déclinaisons les plus célèbres de la tarte aux pommes, mérite une mention spéciale. Inventée par accident à la fin du XIXe siècle par les sœurs Tatin, cette tarte renversée est devenue un classique de la cuisine française. Les pommes y sont caramélisées dans du beurre et du sucre avant d’être recouvertes de pâte, puis cuites à l’envers.
On la retrouve dans de nombreux pays, où elle est souvent adaptée aux goûts et aux ingrédients locaux. Aux États-Unis, par exemple, l’apple pie est devenue un symbole national, avec une pâte plus épaisse et une garniture généreusement épicée à la cannelle.
"Américain comme une tarte aux pommes" : Mythe et Réalité
En Amérique, nous qualifions souvent notre patriotisme en termes étranges. Une brève recherche de Le New York Times archiver (qui remonte à 1851) donne plus de 1 500 résultats pour l'expression "américain comme une tarte aux pommes". Mais il n’ya qu’un seul petit problème: la tarte aux pommes n’est pas vraiment «américaine». Tout d’abord: les pommes dont nous jouissons aujourd’hui ne sont pas originaires du sol américain.
Déjà en 328 avant notre ère, Alexandre le Grand a écrit sur les «pommes naines» du Kazakhstan moderne et les a ramenées en Macédoine pour les cultiver. À la fin du XIVe siècle, les tartes et tartes aux pommes étaient un mets délicat en Angleterre, même si elles étaient très différentes des tartes modernes. Les Anglais adoraient les tartes aux pommes - à tel point que les écrivains et les poètes pastoraux y faisaient souvent allusion dans des soliloques romantiques («ton souffle est comme le steame de pomme-pyes», écrit Robert Green en 1590). Ce n’est pas avant le au milieu des années 1600, par des routes maritimes complexes, ces pommes comestibles se sont dirigées vers l’Amérique du Nord.
Néanmoins, un flot de folklore inexact a perpétué le mythe selon lequel les pommes étaient américaines, principalement en raison de la légende de John Chapman, ou «Johnny Appleseed». Alors que les livres et les fables d’aujourd’hui décrivent Chapman comme un pionnier insouciant et mangeant les pommes, chaque source historique fiable précise qu’il cultivait principalement des pommetiers pour être utilisés dans le cidre dur.
Alors que la tarte aux pommes était consommée en Europe au 14ème siècle, sa première consommation en Amérique ne fut enregistrée qu’en 1697, année à laquelle elle fut introduite par des immigrants suédois, néerlandais et britanniques. Tout au long des années 1700, des Hollandaises de Pennsylvanie ont été les premières à utiliser des méthodes de conservation de la pomme - consistant à éplucher, à épépiner et à sécher le fruit - et ont permis de préparer une tarte aux pommes à tout moment de l'année. Dans la veine de nombreuses choses américaines, les colons ont alors proclamé la tarte aux pommes «uniquement américaine», sans souvent reconnaître ses racines.
Plusieurs siècles plus tard, la tarte aux pommes était devenue inextricablement liée aux traditions américaines. Ce processus a débuté au tournant du XXe siècle. Les origines de «aussi américain que la tarte aux pommes» sont difficiles à cerner, mais elles ont déjà été utilisées 1928 décrire les capacités de Lou Henry Hoover (épouse du président Herbert Hoover) pour la maison. Ce n’est que dans les années 1940, lorsque les États-Unis sont entrés dans la Seconde Guerre mondiale, que «le gâteau américain à la tarte aux pommes» a véritablement pris son envol. Lorsque les journalistes de l'époque ont demandé aux soldats pourquoi ils étaient disposés à se battre pendant la guerre, la réponse typique était «pour les pâtés en croûte». Même à l'époque, quand la phrase a été exprimée, les observateurs culturels en étaient sceptiques.
Bien que nous ayons démontré ici que la tarte aux pommes n’est pas tellement américaine après tout, on pourrait dire que ce n’est pas parce que quelque chose provient d’autre que cela ne signifie pas qu’elle ne devrait pas devenir une source de fierté nationale ailleurs. L'Amérique a porté la tarte aux pommes à des hauteurs jamais atteintes auparavant - l'a élevée comme un élément précieux de son histoire et de son histoire.
La Symbolique de la Pomme
Si les traditions populaires du Haut Moyen Age ont jeté leur dévolu sur la pomme pour en faire le fruit d'Eve et d'Adam, elles en donnent pour témoignage la saillie que fait chez l'homme le premier cartilage du larynx. Mais avant toutes choses il faut revenir sur une ambiguïté fondamentale : jamais la Bible, dans la Genèse, n'a parlé de pomme en ce qui concerne le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Dans sa traduction française « pomum » (pomum habeo : j'ai un fruit), désigne l'ensemble des fruits à graines et pépins sur lesquels règne la déesse Pomona. Aussi pomum peut-il désigner autant la pomme que la poire, la grenade, la figue, le coing etc. Par contresens et glissement sémantique, on en est venu à traduire le mot pomum par pomme, « un sens exclusif qu'il n'eut jamais ».
Mais pomme en latin se dit « malum » et malum c'est aussi le mal. « Le symbolisme de la pomme lui viendrait, selon l'abbé E. Bertrand, de ce qu'elle contient en son milieu, formée par les alvéoles qui renferment les pépins, une étoile à cinq branches. C'est pour cela que les initiés en ont fait le fruit de la connaissance et de la liberté. Et donc manger la pomme cela signifiait pour eux abuser de son intelligence pour connaître le mal, de sa sensibilité pour le désirer, de sa liberté pour le faire. Mais comme il est toujours arrivé, la foule du vulgaire a pris le symbole pour la réalité.
Pour les Celtes, le pommier c'est « Insula Avallonis », l'île de la pomme, la célèbre Avallon mythique qui abrite les pommiers magiques placés sous la garde de la fée Morgane. La célèbre Avallon, chère à la mythologie celtique, n'est autre que le royaume des morts peuplé de pommiers celtes, là où vivent toujours l'Enchanteur Merlin ( n'enseignait-il pas à l'ombre d'un pommier ?) et le roi Arthur, qui viendra un jour délivrer les Bretons.
Au mariage de la déesse grecque Thétis, Eris (la Discorde) suggéra qu'une pomme d'or portant l'inscription « à la plus belle » soit remise à la plus jolie des femmes présentes. Les déesses Héra, Athéna, et Aphrodite revendiquèrent toutes trois ce titre. Pâris offrit la pomme à Aphrodite s'attirant du même coup le courroux des deux autres. Aphrodite tint sa promesse et précipita Pâris dans les bras d'Hélène, l'épouse du roi de Sparte, Ménélas. Par ce récit, on découvre le caractère ambivalent de la pomme qui n'évoque pas l'amour chaste d'Athéna, ni l'amour conjugal d'Héra mais l'amour érotique et adultère, la convoitise et la concupiscence à travers la figure d'Aphrodite, déesse des unions clandestines, du désir passionné et aveugle.
En Serbie, la femme qui reçoit et accepte des pommes se sait engagée. En Sicile, une jeune fille qui désire connaître son avenir conjugal, jette une pomme dans la rue. Dans le Cantique des cantiques (2 ; 3-5), on peut lire cet hymne de la bien-aimée à son amant :« Une pomme entre les baies des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes gens. Transpercée par la flèche de Guillaume Tell, la pomme et sa forte symbolique est devenue l'inspiratrice de nombreux artistes, sculpteurs et peintres, de Praxitèle au chinois Li Lihong sans oublier Magritte, Claude Lalanne, Cézanne, Picasso et tant d'autres au point d'être le végétal le plus souvent représenté dans l'art occidental.
Recette de Tarte aux Pommes Traditionnelle
Maintenant que nous connaissons les origines de la tarte et que nous savons où nous procurer les confitures et les marmelades les plus goûteuses avec lesquelles l’agrémenter, pourquoi ne pas essayer d’en préparer à la maison ? Voici une recette traditionnelle et simple qui vous permettra de déguster une tarte traditionnelle en quelques étapes.
Ingrédients:
- Farine
- Beurre
- Sucre
- Oeuf
- Jaune d'oeuf
Préparation
- Ajoutez l’œuf entier et le jaune d’œuf et continuer à pétrir votre pâte jusqu’à ce qu’elle soit lisse et homogène.
- Après avoir sorti la pâte du frigo, étalez-en les deux tiers sur une feuille de papier sulfurisé afin d’obtenir un disque d’environ 3-4 mm d’épaisseur et de 30 cm de diamètre.
- Quand vous aurez créé votre cercle, soulevez délicatement le papier et déposez-le dans une moule à tarte de 24 cm de diamètre, avec un bord de 3 cm de hauteur.
- Prenez maintenant la pâte que vous aviez mis de côté et, éventuellement, les parties découpées des bords, et étalez le tout.
- Mettez votre tarte au four préchauffé à 180° C, chaleur tournante, pendant 30 minutes.
Pour obtenir une tarte plus friable, vous pouvez utiliser 250 g de farine blanche et y ajouter 30 g de maïzena. En outre, vous pouvez utiliser 120 g de beurre au lieu de 100 et 100 g de sucre au lieu de 150 g.
Tarte aux Fraises : Mythes et Réalités d'une Invitation Échangiste
Un plaisir sucré qui cacherait une proposition plus salée : la légende qui court depuis des années. Bien connue dans certains cercles, complètement fantasque dans d’autres, elle veut qu’apporter une tarte aux fraises lors d’un dîner soit une invitation déguisée à une soirée échangiste. Verdict : comme toute rumeur qui se respecte, ses origines sont douteuses, intraçables, transmises de bouche à oreille au fil des années.
Interrogés par le quotidien, certains rapportent des histoires entendues çà et là : «Des amis d’amis auraient déménagé et ne connaissaient personne. À la sortie de l’école des enfants, une femme aborde la maman et discute avec elle plusieurs fois, jusqu’à l’inviter à dîner. Elle lui précise qu’il faut qu’elle rapporte une tarte aux fraises. En insistant bien ! Alors, l’amie de mon amie trouve ça bizarre et rapporte une tarte aux fraises… Et à la fin de la soirée, l’hôte arrive avec le dessert, nue sous son tablier», raconte une internaute auprès de 20 Minutes.
... Mais dans le milieu du libertinage, la réponse est unanime : offrir une tarte aux fraises n’est pas une invitation à une soirée open. En effet, pourquoi se donner la peine de se mettre à la pâtisserie lorsque l’on peut simplement proposer cet échange de vive voix ? Sans parler des nombreuses applications mises à disposition pour s’adonner avec discrétion à ses fantasmes. «Le monde libertin n’a pas attendu le XXIe siècle pour exister. Et avec les clubs et autres sites de rencontres, pas besoin de s’embarrasser avec une tarte aux fraises pour faire passer un message… », explique à nos confrères Didier Menduni, rédacteur de France Coquine, un guide sur l’univers libertin.
Alors, oserez-vous apporter une tarte aux fraises au prochain dîner entre amis ?
La Tarte aux Pommes et l'Écologie : Une Réflexion Nécessaire
Hier j’ai voulu préparer une tarte aux pommes pour apporter chez Guillaume mais que finalement j’ai apporté quatre pommes bio dans un sachet kraft. J’ai eu beau expliquer qu’ils devraient me remercier de ne pas saccager la planète et de ne pas m’être jetée corps et âme dans une aventure nocive pour l’environnement, j’ai bien vu que suis passée à leurs yeux pour une radine doublée d’une feignasse.
Alors soyons clair·es, ma tarte aux pommes, à elle seule, ne porte pas l’entière responsabilité de ce désastre. Cependant si le monde entier se met à cuisiner une tarte aux pommes à la moindre invitation à dîner, nous courons à la catastrophe. D’autant que le constat est sans appel : si tu ne veux pas ravager la planète, il va falloir faire toi-même ta pâte. Parce que question pâte industrielle, si la plupart d’entre elles, malgré leur appellation « feuilletée » ne contiennent pas de beurre (ce qui devrait pousser Pierre Hermé à se faire Hara-Kiri à grand coup de macarons) certaines pâtes contiennent en revanche de l’huile de palme. Alors si tu optes pour ce produit à base d’huile de palme, autant égorger un orang-outan à mains nues dans ton salon devant tes enfants qui jouent au Uno (et s’égorgent donc les uns les autres avec le côté tranchant des cartes plus quatre).
À toi donc la pâte faite maison. Tu as pris une journée de congé parce que tu sais que tu vas devoir la plier (la pâte) dans tous les sens pendant douze heures. Et oui le fameux « feuilleté » de « pâte feuilletée » c’est ça : tu plies, t’attends une heure, t’étales, tu plies, t’attends une heure, t’étales, tu plies, t’attends plus, tu jettes et tu files à la boulangerie du coin acheter une tarte aux pommes. Pour te consoler de cet échec cuisant, car oui il le sera, cuisant, pense que le blé est la quatrième culture la plus consommatrice de pesticides au monde.
Le céréalier d’aujourd’hui doit se sentir comme un boulimique dans un restaurant chinois devant le menu des mille sept-cents produits toxiques autorisés à être balancé sur les cultures de blé. Produits communément qualifiés de « produits phytosanitaires ». L’expression semble presque poétique mais cache en réalité des termes comme glyphosate et autres petits frères et cousins à fort potentiel cancérigène de la famille Monsanto. Alors que, ne nous y trompons pas, un produit phytosanitaire c’est un produit de la famille des fongicides, herbicides, insecticides, etc… Bref un produit dont l’action est en cide. Comme dans génocide, féminicide ou infanticide. Cela dit en matière de pesticides, pas de jaloux, la pomme n’est pas en reste.
Pour préserver ta santé, tout le monde s’accorde à dire que mieux vaut l’éplucher avant de l’ingurgiter. Ce qui dans un sens est très dommage puisqu’à ce moment précis de l’histoire, tu viens de te priver d’une grande partie des fibres et des vitamines qui sont justement dans la peau du fruit. Rassurons-nous tout de même, des chercheurs se sont penchés sur cette épineuse problématique et ont conclu que l’idéal serait de tremper ta pomme pendant quinze minutes avant de la déguster, dans un mélange d’eau et de bicarbonate de soude pour la nettoyer d’une grande partie de ses fameux pesticides. Le bicarbonate de soude étant par ailleurs une véritable poudre à tout faire et pour ne pas gâcher, tu pourras faire tremper tes affaires de sport qui puent dans l’eau de rinçage de ta pomme.
En effet la pomme est cultivée en grande partie par pollinisation. Mais la pomme est traitée à grand coup de pesticides. Pesticides dont la grande « qualité » est d’accélérer le déclin des abeilles. Et donc le déclin de la pollinisation. Et donc le déclin de la pomme.
Tout ça pour dire qu’hier j’ai voulu préparer une tarte aux pommes pour apporter chez Guillaume mais que finalement j’ai apporté quatre pommes bio dans un sachet kraft. J’ai eu beau expliquer qu’ils devraient me remercier de ne pas saccager la planète et de ne pas m’être jetée corps et âme dans une aventure nocive pour l’environnement, j’ai bien vu que suis passée à leurs yeux pour une radine doublée d’une feignasse.
La prochaine fois que je serais invitée, s’il y a une prochaine fois, je sais que ce n’est pas moi qui serai chargée du dessert et je pourrai alors me délecter d’une délicieuse tarte aux pommes concoctée par un ou une autre moins concerné.e par l’écologie que moi, que je mangerai jusqu’à la dernière miette sans aucune culpabilité parce que ce n’est pas moi qui l’ai faite et qu’il ne faut pas gâcher.