Production de Porc en France: Chiffres Clés et Tendances

La filière porcine française est un secteur économique important, englobant un large éventail d'activités, de l'alimentation animale à la distribution, en passant par l'élevage, l'abattage, la découpe et la transformation en charcuterie et salaison.

Structure de la Filière Porcine Française

La filière porcine française représente près de 22 300 entreprises au total : alimentation animale, élevages, abattage /découpe et charcuterie / salaison, distribution. Les éleveurs sont les plus nombreux : ils sont 10 000, dont 8 400 possédant plus de 20 truies. Il s’agit de fermes familiales pour la plupart réunies au sein de coopératives agricoles (90 % de la production). De plus, la filière française se distingue par les nombreuses recettes de charcuterie : plus de 450, proposées par les 300 entreprises de charcuteries et les milliers d’artisans charcutiers.

Taille des Élevages

Avec une moyenne de 214 truies, soit environ 5 000 porcs produits par an, la taille des élevages porcins français est l’une des plus faibles en Europe. Les élevages de porcs français sont implantés sur des fermes qui se distinguent par leurs surfaces conséquentes : en moyenne 102 ha. Cette vaste étendue de terres présente deux atouts notables : les fermes ont la possibilité de cultiver leurs propres céréales et des protéagineux pour nourrir les porcs sur place.

Engagement pour le Bien-Être Animal

La filière porcine est engagée dans une démarche de progrès continu en matière de conditions sanitaires et de bien-être animal. La France est en particulier un des deux seuls pays d’Europe à procéder à une anesthésie locale en cas de castration des porcs. Elle a en effet interdit la castration à vif depuis le 1er janvier 2022. Elle a également réduit l’utilisation des antibiotiques de -58,5 % en 10 ans, de 2011 à 2021, au-delà de la moyenne de l’ensemble des animaux d’élevages, située à 47 %. Mobilisée pour continuer les avancées en la matière, la filière travaille aujourd’hui en étroite collaboration avec le Gouvernement sur le projet de nouvelle réglementation européenne et a même déjà entamé la mise en place des cases liberté pour les truies. Une généralisation qui prendra du temps et ne sera pas possible sans un accompagnement financier car son coût est évalué à environ 2 milliards d’euros.

Production Porcine Biologique

Le cheptel de truies bio en chuté en 2023, dans le contexte de la crise de la consommation. Nombre de truies bio : 16 852. En baisse de 12% par rapport à 2023. Le principal bassin de production de porc bio se situe dans le Grand-Ouest (Pays-de-la-Loire ; Bretagne . ex Poitou Charente / Limousin), qui concentre 70 % du cheptel de truies. L’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes concentrent le plus grand nombre d’ateliers naissage.

Néanmoins la tendance n’est pas uniforme selon la taille des élevages. Le nombre d’élevages produisant de 50 à 100 porcs par an est en augmentation.

La crise de la consommation a entraîné une baisse drastique des abattages de porcs bio en 2023. Les anticipations d’arrêts planifiés (départs à la retraite) auraient permis une baisse de 10 à 15 % des volumes de porc. On estime à 40% la perte de potentiel de production : de 5 300 porcs/semaine à 3 200 porcs/semaine courant 2024. D’après Interbev, en 2023 : « Les ventes en GMS ont diminué de 33%, les magasins spécialisés ont enregistré une baisse de 17%, et les boucheries ont vu leurs volumes chuter de 30%. La grande distribution représente un peu moins de 50% des débouchés de la filière porc bio (contre 54% en 2019).

Comparaison Européenne

D’après la publication « L’agriculture biologique dans le monde » publié par l’Agence Bio, la France et le Danemark sont les principaux pays éleveurs de porcins bio en Europe.

Évolution du Marché en 2023

La production porcine en France en 2023 a reflété l'évolution du cheptel, avec un recul de 5,2 % en têtes et de 4,4 % en volume par rapport à 2022. Alors qu’il avait connu un repli en 2022 (à 93,7 kg), le poids des carcasses en 2023 est revenu à un niveau similaire à celui de 2021 (94,4 kg). Cette situation, qui renoue avec une progression quasi continue en poids depuis plus de dix ans, témoigne d’un marché moins tendu du fait du recul de la demande. En conséquence, par rapport à 2022, les abattages se sont réduits plus fortement en têtes (- 4,8 %) qu’en volume (- 4,1 %).

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