En France, 96% des porcs ne fouleront jamais le sol extérieur car ils sont élevés sur des caillebotis et sans litière de la naissance jusqu’à leur mort. En France 95% des bâtiments sont surpeuplés, sur caillebotis et sans paille. Les 5% restants sont des élevages sur litière ou en plein air. L’élevage sur caillebotis a ses avantages et ses inconvénients.
Avantages de l'Élevage sur Caillebotis
Tout d’abord, il permet aux bêtes de vivre dans un lieu de vie propre. Ensuite, cela apporte un confort de travail pour les éleveurs et c’est une installation résistante dans le temps.
Inconvénients de l'Élevage sur Caillebotis
Cependant, ces installations sont construites avec du béton, qui est une matière froide et qui nécessite donc d’être chauffée 24h avant l’arrivée des jeunes porcs. Dans les faits, peu d’élevages se conforment à cette obligation communautaire ou bien optent pour des objets inadaptés, tels que des chaînes. Ces objets ne permettent pas des activités de recherche et de manipulation suffisantes. Par ennui et frustration les porcs se tournent vers la seule autre « chose » dans un enclos nu : ils mâchent puis mordent les oreilles des autres porcs.
Dès leur plus jeune âge, les porcs sont dopés aux antibiotiques pour qu’ils puissent survivre dans ces élevages : 56% des antibiotiques vétérinaires sont utilisés dans les élevages porcins. Ces misérables conditions de vie entraînent la mort de 20% des porcs entre leur naissance et l’âge pour l’abattoir. Aussi, 25 millions de porcs sont tués chaque année dans les abattoirs en France. Dans leurs premières semaines de vie, les porcelets sont retirés de leur mère alors que normalement on les sépare vers trois ou quatre mois.
Alternatives à l'Élevage sur Caillebotis
L'élevage porcin en liberté suscite un intérêt croissant, en lien avec le bien-être animal et le respect de l'environnement. En France, la réglementation impose que les truies gestantes soient logées en liberté et en groupe un mois après l’insémination artificielle (IA) et ce, jusqu’à une semaine avant la mise-bas.
Les Bases de l'Élevage Porcin en Liberté
Hugues et Jennifer Moly, avec leurs trois salariés, élèvent des porcins et des bovins allaitants : 20 truies reproductrices, 2 verrats, 450 porcelets par an (dont 200 sont engraissés sur la ferme) et 25 vaches allaitantes et leur suite (chaque femelle fait au moins 1 veau et les mâles castrés sont engraissés jusqu’à 30 mois).
« J’ai différents types de parcs : des parcs pour truies gestantes (2 lots de truies, avec un verrat par parc), des parcs de naissage où les porcelets passent 2 mois avec les truies (1 mois seuls avec leur mère et un mois regroupés avec deux autres truies et leurs porcelets), des parcs d’engraissement où les porcs passent 4 mois et un parc d’attente où je les prélève petit à petit en fonction de la demande.
« Au niveau du chargement instantané, je mets des lots de 2 à 3 bandes d’au moins 30 porcelets (constitués dès le deuxième mois passé dans le parc de naissage) dans des parcs d’engraissement de 1 à 2 ha, pendant 4 mois, la condition étant que les terres se reposent ensuite. Les bandes restent quatre mois à l’engraissement.
Gestion Pastorale et Rotation des Parcelles
« Il y a un intérêt à maintenir des couverts végétaux de qualité dans les parcs des porcins. Cela nécessite une rotation adaptée : un temps de présence des porcins, un temps de repousse, et un temps de pâturage de bovins en fonction de l’herbe. Il arrive aussi que je fasse pâturer porcins et bovins en même temps sur une même parcelle. La cohabitation ne pose pas de problème.
En effet, sur deux ans de rotation, les parcelles ne sont pas exploitées par les porcs aux mêmes périodes de l’année et elles ne sont occupées que 50 % du temps.
« Quant aux truies, 20 truies tournent sur 4 ha, ce qui représente 2 000 m²/truie, avec environ 1 000 m²/truie de chargement instantané. Pour avoir une bonne gestion pastorale, il faudrait qu’elles tournent sur 6 ha (3 000 m²/truie), toujours avec un chargement instantané de 1 000 m²/truie, ce qui permettrait de régénérer davantage les prairies.
« L’élevage des porcs a un effet positif sur la productivité de mes prairies et cultures, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Ils améliorent la productivité des prairies et des céréales en les retournant et en les fertilisant. Je réalise 30 % de journées de pâturage de plus sur les prairies où sont les porcs.
J’estime qu’une année de pâture par les cochons équivaut en termes de restitution à un précédent de 2 ans de luzerne. Si en 2014, j’ai réussi à maintenir la production de fourrages pour mes vaches et à rester assez autonome, j’ai un peu délaissé la gestion des prairies et fait quelques erreurs.
Aujourd’hui, j’adapte donc mes rotations et ma technique de pâturage. Après ces deux années de pâturage sur une même parcelle, il faut la mettre en culture ou en prairie pendant au minimum 2 ans et idéalement au moins 4 ans. Pour maintenir la prairie en état, les porcs doivent pâturer de manière discontinue, mais il faut aussi alterner la période de pâturage d’une année sur l’autre.
Alimentation et Soins
« Les truies et les verrats mangent au cornadis, il y a des barrières entre chaque animal pour éviter toute concurrence. Les cornadis sont montés sur un chariot mobile pour faciliter les rotations. Les aliments sont fabriqués avec les céréales de la ferme : triticale-pois, féverole, orge, blé, graines de soja, et des tourteaux (8 % de l’aliment). Au printemps, lorsqu’il y a une bonne pousse d’herbe, je peux réduire la ration (aliment fabriqué à la ferme, à base de céréales, protéagineux, tourteaux, son…) : la consommation des truies et des porcs diminue ainsi de 500 g (passant de 3 Kg à 2,5 Kg par jour). L’hiver, les truies ont du foin en plus.
« J’ai des niches de 2m20 x 1m90 et de 1m50 de haut, qui ont une base plus large que le toit. Ainsi les parois sont obliques ce qui permet aux porcelets de s’échapper lorsque la truie se couche. Les niches sont simples, bien isolées, et c’est un modèle que l’on peut facilement construire soi-même.
Lors des mises-bas, moins j’interviens, mieux cela se passe. Je ne rentre jamais dans les cabanes car cela stresse la truie, elle bouge, et risque d’écraser des porcelets. Je paille beaucoup afin que la truie fasse un nid et pour limiter le risque d’écrasement. Je castre les porcelets à 8 jours en utilisant une bombe de froid, toujours loin des mères pour qu’elles n’entendent pas leurs petits.
Trois bandes de porcelets sont regroupées, ce qui représente des lots de 30 à 35 porcs à l’engraissement. Je ne mélange jamais des bandes de porcelets qui n’ont pas grandi ensemble en parc de naissage afin d’éviter qu’ils se battent.
« Chez moi, c’est assez simple : lorsque mes porcs rencontrent des problèmes de santé, je leur fais une cure de chlorure de magnésium. Je mets 2 g/litre dans leur eau de boisson pendant une semaine. Mon lot qui semblait en mauvaise santé a ainsi récupéré une peau parfaitement rose et souple et une bonne vigueur.
Les Cases de Maternité et le Bien-Être Animal
À l’initiative de Midiporc, l’Ifip et des acteurs de la filière porcine Occitanie ont imaginé l’élevage de porc de demain devant à la fois concilier le bien-être animal et le respect de l’environnement.
Une réflexion doit aussi être portée sur l’aspect visuel de la salle. Pour limiter la sensation d’enfermement, il faut éviter d’utiliser trop de cloisons de 1,20 mètre de haut. Il faut donc impérativement réfléchir le mode d’ouverture des cages afin de garder un maximum de cloisons basses (0,5 mètre de haut).
Concernant les types de sol, la case est majoritairement sur caillebotis, plastiques ou enrobés, afin de faciliter l’évacuation des effluents et garder un sol propre. Une dalle pleine est présente sous la niche afin de limiter les remontées d’air froid et maximiser le confort thermique des porcelets.
Selon l’agencement du réfectoire, situé au milieu de la case avec les deux côtés qui sont ouverts, ou un réfectoire situé sur le côté de la case, le résultat en termes d’espace de liberté disponible est très variable. Il se situe entre 3,5 m² à 4,1 m² pour un rapport « surface de liberté » sur « surface d’emprise au sol » qui varie entre 55 % et 73 %.
Les résultats obtenus sur la liberté des truies dans stations des chambres d’agriculture en Bretagne, à Guernévez, et dans les Pays de la Loire, aux Trinottières, donnent des références essentielles sur ce mode de logement.
La plupart des équipementiers proposent aujourd’hui des cases liberté, dont certaines sont encore en phase de test. Peu d’élevages sont pour le moment équipés en France, mais de nombreux éleveurs sont en phase de test. Dans la plupart de ces élevages, les truies en liberté ne représentent qu’une partie des maternités, le reste des cases étant un système de contention classique.
Les Cases Liberté en Maternité Porcine
Les cases liberté en maternité porcine poursuivent leur développement. Dans ce contexte, la chambre régionale d’agriculture de la Bretagne a réalisé une enquête dans 29 exploitations. Elles comptent en moyenne 232 truies présentes et 53 places liberté, et disposent d’une expérience de 2,8 années avec ce système.
« La réflexion se fait le plus souvent lorsqu’il y a un bâtiment à revoir sur l’élevage. 86 % des enquêtés ont reconstruit leur maternité liberté dans un bâtiment neuf. Dans la plupart des cas, les éleveurs craignent une évolution de la réglementation ou une restriction d’accès au marché comme dans la filière des œufs », détaille Nicolas Villain, chargé d’étude à la chambre régionale d’agriculture de la Bretagne.
La surface moyenne est d’environ 6,6 m² dont 4 m² pour la truie. Pour le choix du type de case, les critères le plus souvent cités sont la facilité d’utilisation du matériel et la visibilité sur les animaux. La sécurité, l’espace pour la truie et la solidité du matériel sont également mis en avant.
« Il y a autant de conduites que d’élevages enquêtés », appuie Nicolas Villain. Les éleveurs enquêtés ont néanmoins un point commun : tous essaient de mettre en place une double ambiance avec une salle fraîche et une zone chauffée pour les porcelets.
« La durée de contention de la truie varie 0 à 21 jours avec une moyenne de 7 à 10 jours après la mise bas. La libération se fait plutôt autour des repas en observant si les porcelets sont assez vigoureux et si la truie est calme. »
Avantages et Inconvénients des Cases Liberté
Selon les éleveurs, le principal avantage de la case liberté en maternité est le déplacement facilité des truies. Les inconvénients relevés sont l’accès aux porcelets une fois la truie libérée et le temps de lavage plus long. Mais si c’était à refaire, tous les enquêtés se disent partants.
L'Élevage Plein Air : Conditions et Objectifs
Avant de se lancer, il est prudent de vérifier si le site d’exploitation réunit les conditions favorables à la création d’un élevage plein-air, notamment au regard des surfaces disponibles, des conditions de sol et de météo. En fonction de ses objectifs et des caractéristiques de son exploitation (type d’installations, emplacement, surface disponible, main-d’œuvre, caractéristiques de l’environnement, etc.), chaque éleveur choisit son mode d’élevage et sa conduite.
Les Truies Libres en Verraterie
Dans l’objectif d’identifier les facteurs de réussite de la conduite des truies libres en verraterie, la Chambre d’agriculture de région Bretagne a réalisé une enquête auprès de 38 éleveurs pratiquant. Une enquête réalisée auprès de 38 éleveurs pratiquant la mise en liberté précoce des truies sur la période des inséminations et les premières semaines de gestation a été menée dans l’objectif d’identifier les points de vigilance et facteurs de réussite de cette conduite.
Bien qu’aucune législation n’encadre la libération des truies en maternité, cette pratique a tendance à devenir la norme sur le terrain. C’est donc dans une logique similaire que certains éleveurs réduisent voire suppriment la période de contention des truies pendant la phase de mise à la reproduction. Cette approche, appelée « truies libres en verraterie », est encore peu répandue mais suscite un intérêt croissant.
Stratégies d'Allotement
Il faut notamment éviter de regrouper les truies pendant la période la plus à risque, entre le 12e et 18e jour de gestation et, donc, de constituer les groupes avant cette période, soit dès le sevrage, soit juste après les inséminations. Les agressions liées à la mise en place de la hiérarchie sont ainsi avancées. Si elles ont lieu au sevrage, elles ont l’avantage de stimuler les venues en chaleurs.
Concernant les stratégies d’allotement, il est préférable de constituer des groupes de truies homogènes sur le plan corporel, plutôt par rang et ne pas mélanger les cochettes avec les multipares.
Avantages de la Conduite des Truies Libres en Verraterie
Les éleveurs interrogés ont relaté de nombreux avantages à la conduite des truies libres en verraterie, Beaucoup d'entre eux soulignent le plaisir de voir les truies évoluer en groupe, ainsi que l'impact positif sur le bien-être de leur troupeau. Les éleveurs qui regroupent leurs truies dès le sevrage rapportent une meilleure venue en chaleur, en raison du stress généré par la mise en groupe.
Malgré cela, un quart des éleveurs trouvent leurs truies plus calmes et estiment que cette conduite améliore la relation entre l'éleveur et ses animaux. Pour un tiers des éleveurs, leurs conditions de travail se sont améliorées, notamment grâce à la réduction des déplacements des animaux et du raclage des déjections derrière les truies.
Il est à noter que les bâtiments existants peuvent constituer un frein à la mise en œuvre de cette conduite, à cause notamment d’une chaîne de bâtiments non adaptée.
Litière et Sols
La verraterie liberté n’impose ni ne s’oppose à la conduite sur litière. Les éleveurs qui ont fait le choix de la paille décrivent des truies moins agressives car occupées à fouir. Les verrateries sur caillebotis sont choisies notamment pour le bon niveau de propreté des truies. En cas d’humidité, ce type de sol devient facilement glissant. Les risques de chutes et de boiteries ou panaris sont alors accrus.
Performances et Avenir
Enfin, et non des moindre, un quart des répondants jugent que leurs truies libres affichent de bonnes performances. Cette conduite, encore peu répandue, est amenée à gagner en popularité à mesure que la législation sur le bien-être animal évolue, comme en témoignent les réformes prévues en Allemagne et au Danemark d'ici 2028 et 2035.
Types de Sols et Bien-Être Animal : Analyse du CNR BEA
Le Centre National de Référence pour le Bien-Etre Animal (CNR BEA) a publié en novembre 2024 une synthèse bibliographique sur les impacts des sols pleins, partiels ou totaux sur le bien-être et le comportement des porcs. Nous vous proposons un résumé de ce travail.
En France, la très grande majorité de l’élevage de porcs se fait en bâtiment. Les sols utilisés dans ces bâtiments peuvent varier en fonction du type d’élevage ou de la phase d’élevage (naissance, post sevrage, engraissement). Chaque type de sol présente des avantages et des inconvénients, que ce soit sur le plan économique ou pour le bien-être des porcs et des éleveurs. Les porcs élevés en bâtiment passent la majorité de leur temps couchés, puis, à s’alimenter.
Caudophagie et Facteurs de Risque
Le saviez-vous ? La caudophagie est définie par l’EFSA comme des « morsures de queue infligées par des congénères, entraînant des lésions de la peau, des muscles, des os, des cartilages, des vaisseaux sanguins et des tissus nerveux »[1]. Ce comportement anormal est multifactoriel, avec des facteurs de risque comme le manque d’enrichissement ou le pourcentage de sol en caillebotis. La prévention passe actuellement le plus souvent par la caudectomie (coupe de la queue), une pratique douloureuse qui ne traite pas les causes du problème.
Caillebotis Intégral
Le caillebotis intégral est un sol entièrement composé de lattes pleines alternant avec des ouvertures qui permettent l’évacuation des déjections. En hiver, rend la thermorégulation des porcs moins efficace et peut entrainer un stress thermique.
Le manque d’enrichissement de ce type de sol, souvent combinés à une forte densité d’animaux constitue un risque élevé de comportements redirigés vers les congénères, dont la caudophagie.
Les matériaux d’enrichissement (e.g litière et fourrage) permettant d’exprimer des comportements d’exploration et de nidification sont pour la plupart peu compatibles avec ce type de sol car ils peuvent se coincer dans les ouvertures et bloquer l’évacuation du lisier.
Augmente le risque de blessures aux pattes, de boiteries, de plaies aux queues et aux oreilles et de bursites (inflammations autour des articulations).
Les émissions d’ammoniac provenant de la préfosse (fosse sous les animaux où tombent les déjections) peuvent aussi entraîner une mauvaise qualité de l’air et causer des problèmes respiratoires et oculaires pour les porcs et les humains.
Caillebotis Partiel et Sol Plein
Le caillebotis partiel combine une partie en caillebotis (30 à 50 % de la surface) et une zone en sol plein, appelée gisoir. Le sol plein est souvent en béton, parfois avec de la litière. Le sol plein est une surface non perforée, qui est souvent en béton. Mauvais confort de couchage pour les animaux les plus lourds.
Si le nettoyage du sol plein n’est pas suffisant, les déjections peuvent s’accumuler et nuire à l’hygiène des porcs. Si la paille est distribuée en trop petite quantité : les risques de caudophagie et de boiteries persistent.
Si la paille est humide : risques de développement de moisissures produisant des mycotoxines (toxines produites par certains champignons). Si les températures sont élevées, la litière fermente plus et produit de la chaleur qui peut provoquer des problèmes de thermorégulation chez les porcs.
La paille de mauvaise qualité, les copeaux ou la sciure de bois augmentent le nombre de particules en suspension dans l’air (e.g. poussières, moisissures, champignons) qui sont associées à des troubles respiratoires chez le porc et l’humain.
Par rapport à la litière raclée, la litière profonde augmente les émissions de gaz dont l’ammoniac, le protoxyde d’azote et le méthane dans le bâtiment.
Recommandations du CNR BEA
Pour chaque type de sol, le CNR BEA propose, au vu de l’analyse bibliographique, une série de recommandations visant à améliorer le bien-être des porcs. Les sols alternatifs au caillebotis intégral améliorent le bien-être des porcs en favorisant leurs comportements naturels (exploration, nidification), en réduisant les risques de caudophagie et de blessures, et en offrant plus de confort et d’espace.
Les sols alternatifs au caillebotis intégral nécessitent une meilleure gestion de la ventilation du bâtiment et une plus grande surface pour garantir la propreté des animaux et des enclos, le confort thermique en période chaude et diminuer le risque de maladies infectieuses.
Bien-Être Animal et Considérations Économiques
Au-delà du bien-être animal, il est important de considérer celui de l’éleveur. Pour les sols avec litière, la paille mise à disposition entraîne un travail à fournir plus conséquent, ainsi qu’un coût supplémentaire pour l’approvisionnement. Cependant, ces coûts supplémentaires peuvent être compensés par une amélioration de la santé générale des porcs, qui nécessiteraient moins de soins et dont les carcasses seraient mieux valorisées lors de l’abattage.
L’élevage porcin sur sol plein, parce qu’il permet le paillage, favorise les comportements naturels et réduit les risques de caudophagie, confirme le Centre national de référence pour le bien-être animal (CNR BEA) dans une synthèse bibliographique sur les avantages et inconvénients des différents types de sols.
Le CNR BEA a rendu le 22 novembre son avis, un an après sa saisine par quatre organisations de défense des animaux d’élevage*. Il en ressort, entre autres, que si les sols alternatifs au caillebotis intégral nécessitent une meilleure gestion de la ventilation et plus de surfaces disponibles, ils permettent de réguler les comportements et en particulier la caudophagie.
Les experts reconnaissent toutefois que le caillebotis intégral reste le type de sol majoritaire aujourd’hui en France, et que le changement de sol ne va pas de soi. Aussi le document présente-t-il différentes possibilités d’amélioration du bien-être des porcs quel que soit le type de sol.
Type de Sol | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Caillebotis Intégral | Facilité d'évacuation des déjections, propreté | Manque d'enrichissement, risque de caudophagie, problèmes respiratoires, blessures aux pattes |
Caillebotis Partiel | Combine zone propre et zone de repos | Nécessite une bonne gestion de la propreté, risque de caudophagie si peu de paille |
Sol Plein (avec litière) | Favorise les comportements naturels, réduit la caudophagie | Plus de travail, coût supplémentaire de la litière, gestion de la ventilation |
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