Le porc-épic à crête est l’un des plus grands rongeurs du monde.
Répartition et habitat
Le porc-épic à crête est une espèce commune en Afrique. D’autres espèces du genre Hystrix, dont il fait partie, sont présentes en Inde et Indonésie. On le retrouve cette espèce également en Europe.
Ce sont les romains qui sont responsables de sa présence en Italie.
Essentiellement terrestre, le porc-épic de l'Ancien Monde peuple les forêts, les steppes et les déserts d'Afrique ou d'Asie ainsi que le sud de l'Italie où il a été introduit par les Romains. On le rencontre aussi en Albanie et en Grèce.
L'espèce nord africaine (que l'on rencontre jusqu'en Italie et en Sicile en Europe) et l'espèce sud africaine apprécient les zones de plaines, savanes, zones arides ou montagneuses.
On les trouve dans les forêts, les zones rocheuses, les montagnes, les terres cultivées et les déserts. Ils s’abritent dans des grottes, des crevasses rocheuses, des trous d’oryctéropes ou des terriers qu’ils creusent eux-mêmes. En journée, l’animal nocturne se réfugie dans la vaste chambre intérieure d’un profond terrier - abandonné ou creusé - pourvu d’un long tunnel et de sorties multiples. Dans leur espace au Parc, ils ont eux-mêmes creusé leur terrier.
En Afrique, le porc-épic à crête est généralement commun dans toute l’aire de répartition, bien qu’il devienne de plus en plus rare en Afrique du Nord, où il y a eu un déclin de l’aire de répartition et de la population.
Caractéristiques physiques
Son corps est recouvert de longs piquants noirs et blancs. Cylindriques et acérés ces derniers peuvent mesurer jusqu’à 40 cm ! Sur la queue, les piquants sont courts et blancs.
A leur naissance, les petits sont déjà couverts de piquants mais ces derniers sont mous. Ils durcissent au bout de quelques heures.
Le museau, les pattes et le ventre du porc-épic sont dépourvus de piquants. Un porc-épic possède jusqu’à 30 000 piquants aux pointes aiguisées. Le ventre, recouvert uniquement de soies raides, constitue le point faible de l’animal lors d’une agression.
Autre particularité physique : ses incisives sont massives et poussent continuellement.
La plupart du temps, les piquants sont rabattus vers l’arrière. Le porc épic les hérisse seulement lorsqu’il se sent menacé.
Comportement et régime alimentaire
Il est plutôt nocturne et se déplace lorsqu’il part en quête de nourriture. Il se repose la journée dans une tanière ou une caverne.
Le porc épic à crête n’a pas une très bonne vue. Il se sert donc surtout de son odorat pour trouver sa nourriture mais aussi de son ouïe.
Les porcs épics à crêtes sont herbivores mais il n’est pas rare de les voir ronger des os trouvés sur des carcasses.
Le porc-épic est un végétarien qui se nourrit de baies, de racines, de bulbes, de tubercules, de feuilles, d’écorce d'arbres, de bourgeons, de menus branchages, de pousses ainsi que de fruits mûrs trouvés au sol. À proximité d’un champ cultivé, il peut aussi consommer des pommes de terre ou du maïs.
Une habitude alimentaire du mammifère consiste à ronger des ossements d’animaux morts et les bois des cervidés tombés à l’automne qui lui apportent les sels minéraux (calcium, sodium) dont il a besoin.
Mécanismes de défense
Ses piquants sont sa meilleure arme. Pour se défendre, il lève les piquants situés sur son dos.
Si l’adversaire persiste, le porc-épic oriente sa queue (où les piquants sont aussi durs qu’un clou !) en direction de l’ennemi et il le charge à reculons. S’il le blesse, l’ennemi se retrouve paré de piquants puisque ceux-ci ont la faculté de se détacher facilement du porc-épic.
Le bruit de cliquetis que fait sa queue quand il la remue, sa manière de frapper le sol avec ses pattes arrières ou son grognement, suffisent souvent pour faire fuir la majorité de ses prédateurs.
Et si ce n’est pas le cas, le porc-épic charge à reculons et plante ses piquants.
Quand il est menacé, il dresse celles-ci en agitant sa queue et en tapant des pieds.
La stratégie de défense du rongeur s’appuie d’abord sur un effet dissuasif avec l’érection de la crinière située sur le haut du crâne. Si l'intrus insiste, le porc-épic pousse des grognements, gratte le sol, fait tinter sa queue et passe à l’attaque.
Son dos et sa croupe étant les plus piquants, l’animal se déplace à reculons ou latéralement, en présentant son postérieur puis il dégaine sa queue épineuse. Les longues pointes, qui se détachent facilement, pénètrent alors dans la peau de l’adversaire.
Reproduction
Monogame, le porc-épic vit en couple.
Pendant la parade nuptiale, elle prend l'initiative en suivant le mâle qu’elle a choisi. Puis les deux se lèvent et se tiennent sur leurs pattes arrière pour s’enlacer, se lécher mutuellement et dodeliner ensemble. Cette danse amoureuse s’accompagne de jets d’urine.
La femelle porc-épic peut avoir jusqu'à 3 portées par an.
Au terme d’une gestation de 90 à 110 jours, 1 à 2 petits viennent au monde dans une chambre tapissée d'herbes et nichée au fond du terrier familial.
Après une gestation de 90 à 110 jours environ, la femelle donne naissance à 1 à 3 petits qui demeureront dans le terrier familial le temps que leurs piquants deviennent rigides.
Les porcs-épics naissent bien formés, les yeux ouverts et revêtus de piquants mous qui vont durcir et se dresser dans les 3 jours suivant la mise bas.
Les nouveaux-nés peuvent commencer une alimentation plus solide au bout de 7 à 10 jours, mais continuent à téter pendant 4 à 5 mois.
Élevés en colonie, les jeunes font l'objet de soins attentifs de la part de tous les adultes, y compris du père qui guette l’éventuelle apparition de prédateurs.
Statut de conservation
Classé en catégorie “Préoccupation mineure” par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le porc-épic n’est pas considéré comme une espèce menacée. Assez commun localement, et même protégé en Europe, il est chassé et empoisonné illégalement.
Cet animal assez commun sur son aire de répartition peut vivre jusqu’à 15 ans.
Prédateurs
Parmi ses prédateurs, qui varient selon sa distribution, on peut citer le lion de montagne, le léopard, l’hyène, le coyote, le couguar, le lynx roux, le renard, le loup ou encore l’ours. Au terme d’un épineux combat, le vainqueur n’est pas toujours celui qu’on croit.
En Afrique, il arrive souvent que de jeunes lions inexpérimentés soient contraints d’abandonner la bataille à la suite de blessures. Les anciens sont plus rarement touchés car ils ont la sagesse de capituler avant de se faire empaler !
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