Aujourd'hui, nous explorons l'univers unique de la Maison Jacques Genin, un lieu où la fraîcheur et l'excellence se rencontrent. Jacques Genin, un homme qui travaille depuis une quarantaine d’années, a d’abord commencé dans les abattoirs, très jeune, vers 12 ans et demi, 13 ans.
Ensuite, il a pris le chemin de la cuisine, puisqu'il a eu 2 restaurants, et puis après le chemin de la chocolaterie tout en étant le chef pâtissier de la maison du chocolat pendant quatre ans.
Le Déclic : Un Amour Paternel Transformé en Art Chocolatier
Le déclic pour Jacques a été motivé par un désir de créer des moments inoubliables pour sa fille. J’ai une fille et quand elle était petite, je voulais qu’elle ait les plus beaux anniversaires. Pour lui faire des anniversaires de folie.
Il transformait complètement son appartement avec des créations en chocolat et en sucre juste pour elle et tous ses petits amis. Elle a eu des anniversaires de folie. J’allais jusqu’à vider l’appartement et tous les rideaux pouvaient être en chocolat, pouvaient être en sucre, pouvaient être… et je transformais complètement tout cet appartement juste pour qu’elle ait des trucs complètement dingues : des pièces en chocolat immenses et tout, juste pour elle et tous ses petits amis.
Pour Jacques, il ne s'agit pas d'une simple passion, mais d'un véritable amour pour le chocolat. Pour moi, ce n’est pas une passion que j’ai, c’est un amour du chocolat que j’ai. Pour moi, c’est tellement différent : la passion, c’est vraiment le déraisonnement de l’individu alors que là, je suis vraiment amoureux de ce métier qui me permet d’aller toujours plus loin.
La Transmission du Savoir-Faire
Aujourd'hui, ce qui me fait perdurer, c’est d’abord aussi quelqu’un comme Sophie, mon second qui m’accompagne depuis 15 ans. Le fait de pouvoir transmettre ce savoir, c'est en fait, d'être aujourd'hui le passeur d'une certaine connaissance et de me dire, j'ai fait ce travail, pourquoi je le garderais pour moi.
J’ai appris, j’ai essayé de comprendre, j’aimais le produit, pourquoi aujourd’hui, je devrais l’emmener avec moi, non, aujourd’hui, je dois le partager, je dois le donner et il doit y avoir demain et demain, c’est Sophie, demain c’est les gens qui m’accompagnent, demain, c’est toutes les personnes qui vont l’entourer aussi. Et ça, c’est important.
Mais toutes les personnes qui joindront à nous et qui auront envie justement d’apprendre ce métier et d’apprendre même beaucoup plus, parce que souvent, effectivement, là on est dans le chocolat, on est dans la confiserie, on est dans la pâtisserie, mais en même temps, moi je leur donne beaucoup de conseils sur la cuisine, sur choisir un produit, comment goûter un vin, comment goûter un champagne et pourquoi, il faut choisir ça.
Il insiste sur l'importance de comprendre l'histoire et l'amour derrière chaque ingrédient. Je n’essaie pas de m’arrêter qu’à cet univers parce que je trouve que l’univers de la gastronomie est juste merveilleux et surtout ce que j’essaie de leur apprendre, c’est que derrière chaque produit que l’on va travailler, il y a des hommes, il y a des femmes et derrière ces femmes et ces hommes, il y a souvent des beautés.
Mais, qu’est-ce qu’on fait si ce n’est que de toutes les manières de vouloir être aimé, d’aimer et d’aller chercher de l’amour, c’est ça : on aime un produit, c’est une transmission amoureuse entre vous et lui et c’est ça qui pour moi est magique.
"Cap ou pas câpres" : Une Création Emblématique
Le chocolat que Jacques choisirait est "cap ou pas câpres". Alors le chocolat que j’emmènerais aujourd’hui c’est cap ou pas câpres. C'est pour lui, le plus beau et le plus affectueux des chocolats qu'il ait jamais goûté. C’est pour moi, le plus beau des chocolats, le plus affectueux des chocolats que j’ai pu manger dans ma vie.
La découverte de ce produit est une histoire spéciale, née d'une rencontre fortuite dans un bar. Il faut savoir, il y a quelques années de ça, un soir, je sors d’ici et j’avais vraiment envie d’autres choses, j’étais vraiment fatigué et j’avais décidé de m’arrêter et de boire un peu.
Quelques semaines plus tard, un ami lui fait goûter des câpres exceptionnelles. Et là, je rencontre un homme, je m’assoie à côté de lui et ce monsieur me regarde en me disant avec un accent italien : on se connaît ? J’ai dit non, maintenant oui. Et on commence à boire tous les deux, à refaire le monde sans échanger l’un et l’autre ce que nous faisions comme métier, mais parler de choses et d’autres. Et puis quelques semaines plus tard, j’ai une belle connaissance à moi qui vient me voir, Richart et qui me dis écoute, goutte ce produit et goutte ces câpres et j’ai dit écoute, c’est fabuleux, je les veux, je veux ces câpres.
La rencontre avec le producteur de câpres, Gabrio Bini, est tout aussi inattendue. C’est ce monsieur que j’avais rencontré dans ce bar et il me regarde et dit, câpres c’est moi. C’était complètement inouï.
Ensemble, ils créent un praliné unique, symbole de la gastronomie internationale. Et avec Sophie, quand je lui ai fait goûter les câpres, elle m’a dit, on va faire un praliné aux câpres. Et on est parti là-dessus et c’est vrai que c’est un bonbon assez merveilleux. C’est un bonbon où vous avez un produit d’Italie, vous avez un sel de Guérande français, vous avez une couverture qui est de Madagascar et un beurre qui est normand et après on va me dire que la gastronomie, elle n’est pas internationale ?
La Féminité et la Sensualité dans le Chocolat
Jacques Genin souligne l'importance des femmes dans son équipe, notant que leur sensibilité se reflète dans ses créations. Ca se ressent beaucoup dans les chocolats Genin parce que les chocolats Genin, ils ont d’abord, au-delà de sa fraîcheur, puisqu’on est quand même les seuls à travailler comme ça en produits frais, au jour le jour , ils ont une sensualité et une vraie féminité et ça se ressent.
Rêves et Projets d'Avenir
Jacques Genin aspire à transmettre son savoir en ouvrant une école. Aujourd’hui, un rêve à réaliser, il serait pas que chocolaté, il serait par exemple, si demain, je peux ouvrir une école, je le fais parce que je crois qu’avec Sophie, on a un grand savoir à transmettre et à partager.
Il souhaite également créer sa propre couverture de chocolat. Oui ce serait ça mon rêve, ça serait ça ou effectivement pouvoir créer ma propre couverture, ça, ce serait un de mes grands rêves. Peut-être ça viendra, je n’ai pas encore fini comme certains l’ont pensé.
L'Approche Unique du Chocolat : Fraîcheur et Authenticité
Jacques Genin ne suit pas les tendances, mais privilégie la fraîcheur et la qualité des ingrédients. Alors, comme tendance, je ne veux en lancer aucune, ça, c’est important, ni les tendances ni les collections. Je travaille dans un produit frais. Il n’y a pas de collection, il n’y a pas de tendance.
Il considère le chocolat comme un produit frais, à l'instar du beurre. Et on cuisine ce que l’on a surtout je n’ai pas envie d’interférer à travers tout ça. Pourquoi, parce que quand j’ai commencé le monde du chocolat, je me suis dit, mais pourquoi, on ne considère pas ce produit comme un produit frais. Après tout, on travaille sur une graisse. Lequel d’entre nous garde pendant trois semaines, un mois au frigo, du beurre ? Personne. Et pourquoi, on devrait le faire sur ce produit qu’est le chocolat.
Il met en avant l'importance de l'artisanat et de la qualité des produits. C’est dommage. Oui, mais c’est sur. Non, je ne veux pas, ce que je veux c’est qu’on continue à travailler du produit, mais tout comme quand j’ai sorti les pâtes de légumes, pareil. J’ai sorti les pâtes de légumes parce que je me suis dit ok, on fait des pâtes de fruits, elles sont très bonnes et tout, mais les gens ne connaissent que les pâtes de fruits.
Jacques Genin insiste sur l'importance d'utiliser des produits de qualité et de maîtriser la technique pour réussir une recette. Mais oui, c’est ce que je dis souvent, j’entends beaucoup les personnes me dire, j’ai essayé ce livre de recettes, ça ne marche pas ; mais pourquoi, ça ne marche pas ? Ca ne marche pas, parce qu’il faut savoir que quand nous, on donne une recette, on travaille avec nos produits, alors quand vous voulez faire un gâteau au chocolat, allez chez le chocolatier acheter des vraies tablettes de chocolat, la crème, allez chez le fromager acheter de la vraie crème liquide fleurette, pareil pour le beurre, n’allez pas dans les grandes surfaces, vous aurez toujours un produit moyen et avec un produit moyen, vous ne réalisez pas les recettes comme nous.
La régularité et la rigueur sont essentielles pour maintenir une qualité constante. Ce qui est plus dur dans nos métiers, c’est d’avoir la même qualité du premier janvier au 31 décembre. Et ça, on l’a par la rigueur et la répétition de tous les jours.
Il souligne l'importance de prendre en compte les facteurs environnementaux et émotionnels dans le processus de création. Voilà, le temps, les produits, l’humidité, tout ce qui peut y avoir autour. Et puis, ses états d’âme parce que vous venez tous les jours travailler, mais est ce que tous les jours, vous êtes joyeux ? Non.
La Passion et l'Amour du Métier
Jacques Genin insiste sur l'importance de choisir son métier et de ne pas le considérer comme un simple travail. Moi, comme je dis tous les jours, j’ai un avantage énorme, d’abord parce que j’ai choisi ce que j’ai voulu faire, ça était vraiment un choix, deuxièmement, je ne viens pas travailler et le jour où je viendrais travailler, j’arrêterai complètement, ce sera fini.
Il conclut en soulignant l'importance d'apprendre à aimer son métier et son entreprise. Il y a des fois j’avais envie d’y mettre le feu. Et comme quoi… mais parce que voilà, vous apprenez aussi à aimer une maison, vous apprenez aussi à l’apprivoiser, vous avez beau aimer une personne, ce n’est pas pour autant que vous savez l’aimer.
L'Histoire du Chocolat Jacques: Un Héritage Belge
De la Confiserie Verviétoise au Bâton de Chocolat Iconique, l'histoire du Chocolat Jacques, intimement liée à celle de la banane, commence bien avant le célèbre bâton de chocolat. Tout débute à Verviers, en 1896, avec Antoine Jacques, un homme d'origine humble né à Deigné (Louveigné). Orphelin, il s'installe à Verviers et fonde une confiserie, une entreprise familiale qui ne se limite pas au chocolat, mais produit également des bonbons et du pain d'épices.
Les tablettes de chocolat de cette période arboraient la marque "Chocolat Le Semeur", ornées d'une gravure champêtre représentant des paysans et un attelage de charrue, reflétant les origines rurales et le travail acharné à la base de l'entreprise.
L'Invention du Bâton de Chocolat
Le tournant majeur arrive avec l'invention et le brevet, en 1936, du bâton de chocolat. Cette innovation audacieuse, un ensemble de six morceaux individuels de chocolat au lait, marque un point d'inflexion dans l'histoire de la marque. Ce format pratique et convivial rencontre immédiatement un immense succès.
Expansion Géographique
L'expansion de Chocolat Jacques ne s'est pas limitée à la création du bâton de chocolat. L'entreprise a connu des déplacements géographiques importants, passant de ses origines verviétoises à des sites de production plus vastes à Eupen, dans l'est de la province de Liège, puis à Bruges.
Le déménagement à Eupen en 1920 marque une étape clé dans la croissance de l'entreprise. Deux ans plus tard, en 1922, son siège social s'y installe également, consolidant ainsi la présence de Chocolat Jacques dans la région.
Label de Qualité
L'engagement de Chocolat Jacques envers la qualité est un élément fondamental de son identité. L'obtention du label Ambao en 2001 et le respect du Code Chocolat Belge en 2007 sont des preuves tangibles de cette volonté de répondre aux normes les plus élevées en termes d'origine, de fabrication et de composition des produits. Ces labels garantissent aux consommateurs un chocolat belge authentique, produit selon des critères rigoureux et contrôlés.
Succès du Bâton Banane
Parmi les nombreuses saveurs proposées par Chocolat Jacques, la crème banane s'est imposée comme une véritable icône. La combinaison du chocolat au lait onctueux et de la crème banane crémeuse a conquis le cœur de plusieurs générations. Ce succès repose sur l'équilibre parfait entre la douceur du chocolat et le fruité acidulé de la banane, une association qui ravit les papilles et provoque une expérience gustative inoubliable.
Événement | Date |
---|---|
Fondation de la confiserie à Verviers par Antoine Jacques | 1896 |
Invention et brevet du bâton de chocolat | 1936 |
Déménagement à Eupen | 1920 |
Obtention du label Ambao | 2001 |
Respect du Code Chocolat Belge | 2007 |
Association Banane-Chocolat
L'association banane-chocolat transcende le simple cadre du bâton Jacques. Elle est omniprésente dans la pâtisserie, la confiserie, et la gastronomie en général. Cette combinaison, qui allie la douceur et la texture crémeuse de la banane à l'amertume et à la richesse aromatique du chocolat, crée un contraste harmonieux et captivant.
Héritage et Avenir
L'histoire du Chocolat Jacques est plus qu'une simple histoire d'entreprise ; c'est une histoire de savoir-faire, d'innovation et de persévérance. De la petite confiserie verviétoise à la marque reconnue internationalement, le chemin parcouru est le témoignage d'une tradition familiale préservée et d'une adaptation constante aux exigences du marché. Le bâton de chocolat, et particulièrement sa variante banane, reste un symbole fort de cette histoire, un héritage que l'entreprise continue de perpétuer.
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