Ya Levis et le succès de "Chocolat": L'étoile montante de la scène afro

Ya Levis Dalwear, de son vrai nom Prince Nemiala, est un jeune chanteur, auteur-compositeur et danseur congolais qui fait actuellement sensation dans l’industrie musicale africaine.

Ce natif de Kinshasa, en République démocratique du Congo en 1994, a grandi en France où sa famille s’était installée alors qu’il n’avait que 5 ans.

Après des débuts en 2009 au sein du groupe de danse “The Stars (Les étoiles)”, Ya Levis se lance en solo en 2012. Malgré un démarrage timide avec les titres “Love-Olivia” et “Shabanni”, sa carrière décolle véritablement en 2015 avec la sortie du titre “Canœ kayak”, produit par le label MCP Group.

Par la suite, le jeune artiste s’impose progressivement sur la scène musicale africaine avec des hits comme “Libala”, “Katchua”, “Penzi”, “Mbangu Te” ou encore ‘’Chocolat’”.

En 2019, il effectue une tournée africaine qui le mène au Gabon, en RDC, en Côte d’Ivoire et au Rwanda, une étape décisive dans sa carrière.

Un style musical unique

Il a développé son propre style musical en mélangeant l’afrobeats, le R&B, le zouk, la kizomba et la rumba, qui reste sa base incontournable.

Sa voix, forgée en autodidacte, est reconnaissable grâce à ses mélodies pleines de romances et à ses paroles torrides.

Depuis le début de sa carrière, Ya Levis a collaboré avec de nombreux artistes.

Il a notamment travaillé avec le congolais Koffi Olomide, le Tanzanien Diamond Platnumz, qui sont devenus pour lui des sources d’inspiration et des mentors.

Aujourd’hui, Ya Levis Dalwear s’impose comme l’une des voix montantes de la romance africaine.

Ses albums “El Mayalove” (2018), “LCLM : Prélude” (2021) et “L’amour change le monde” (2022) témoignent de son talent et de son ambition de créer une musique à la croisée des influences traditionnelles et des sonorités modernes.

Le Pépélé Festival et l'ascension de l'amapiano

Samedi 16 septembre au soir, la soirée de rattrapage du Pépélé Festival, consacré à l'amapiano et à l'afrobeats, enflammait un club de Pantin en région parisienne.

Autant dire que cette édition de rattrapage, samedi 16 septembre, au Nexus, club techno-house de Pantin, sis dans un entrepôt industriel, avait un goût de revanche.

Avec Casabey, sa structure, ce quasi quadragénaire, "visionnaire" ravive les couleurs des fêtes de la capitale depuis 2005.

Issu de la street dance, il lance les soirées "Back in the days" consacrées à la naissance du hip hop, puis "Classics Only", dès 2015, dédiées au meilleur du rap et du r'n'b des années 2000.

On lui doit parmi les premières scènes parisiennes des Migos, de Travis Scott, de Kaaris, de Vald ou d'Ichon, avant, dit-il, "l'arrivée de gros acteurs mondialisés."

Car l'homme renifle l'air du temps, toujours un coup d'avance.

Ainsi Nadim a-t-il senti, un peu avant les autres, la révolution amapiano, ce style électro jailli des ghettos de Johannesburg, mix de deep house et de lounge, aux nappes synthétiques aériennes et cadencées.

Durant le covid, la contagion se répand comme une traînée de poudre.

Sur les réseaux, la planète entière vibre "amapiano".

Il ne lui en faut pas plus pour lancer le festival Pépélé.

Employé par Ninho, ce mot, "pépélé", signifie en lingala "pépère, chill, tranquille, relax"...

Ya Levis sur scène: un spectacle captivant

Et il faut dire qu'il porte à merveille son pseudo : ce soir, il en balance des tonnes - de l'amour ! - et envoie des kilos de testostérone sur le public féminin, sapé comme jamais, compact et transpirant, massé depuis trois heures contre les crash barrières, à hurler son nom, avant qu'il n'apparaisse enfin vers minuit, flegmatique et ondulant du bassin, sous des cris hystériques.

Et quand il enlève sa veste, pour laisser paraître ses muscles saillants, sous un marcel moulant immaculé, la chaleur grimpe encore de quelques degrés.

Tel un roitelet, Ya Levis, 29 ans, né Prince Nemiala à Kinshasa, avant de déménager, à cinq ans, en banlieue parisienne, s'envole de sa voix de tête dans les aigus, délivre ses mélodies comme autant de sortilèges, agrémentés de paroles torrides - "Confie-moi tes désirs, j'suis ton baby boy/Ton objet de plaisir, j'suis ton baby boy", qui paraissent aller droit au cœur de chacune de ses fans.

De sa voix la plus sensuelle, il invite les "filles célibataires, ses 'chéries' à le rejoindre sur scène", avant d'entamer avec elles des danses collé-serré.

"Ya Levis, c'est le secret le mieux gardé de France, analyse Nadim. Pourtant, il tourne dans toute l'Afrique, en Australie, etc.".

L'après-midi même, le chanteur, avec son staff - son bodyguard, son manager, son community manager, nous accordait un entretien.

À la cool, décontracté, "Pépélé..." Avec une casquette rouge, quasi-incognito.

Son père chantait de la rumba dans un orchestre : ses racines.

Fan de Michael Jackson, d'Usher, de Chris Brown, il danse, ado, dans des troupes, avec son frère, avant de se lancer, à 16 ans, dans la musique, seul sur son PC, malgré les mises en garde de sa mère, jugeant ce milieu dangereux et malsain.

Mais l'appel à suivre la route de son père, mort alors qu'il était enfant, se fait urgent.

"D'emblée, j'ai voulu créer mon langage : un mix d'afrobeats, de r'n'b, de zouk, de kizomba, sur une base non négociable de rumba… Ma voix ? Je l'ai forgée en autodidacte. Pour mes créations, je pars de mélodies, sur lesquelles fleurissent mes paroles. J'ai travaillé d'arrache-pied pour trouver ma signature.

Quant à son obsession pour l'amour -son dernier disque s'appelle LCLM pour L'amour change le monde, elle reste assurément sa marque de fabrique.

"Chocolat" et autres tubes: un show débridé

Ce soir-là pourtant, au Nexus, toute censure vole en éclat au gré d'un show débridé et joyeux, durant lequel le héros égrène ses tubes, en lingala, anglais ou français : Chocolat ("Là, je ressens ton envie de chocolat/ choisis ta pièce et ta position"), ou encore son méga hit, en clôture, Katchua.

Sur scène, ce géant laisse lui aussi tomber la chemise sur son torse nu soutenu par une large ceinture dorée, déchaînant les pâmoisons, avant de diffuser les sensualités estivales de son autre hit, Pheelz like summer.

"I need african energy, I need black skin energy, you are african and you are proud ! Make some noise !", hurle-t-il.

Et c'est bien cette fierté et cet esprit bon enfant qui plane sur la soirée jusqu'à l'aube aux sons des samples du DJ amapiano Teraphonique à qui l'on doit le tube Mob Tie.

Et les trends de mitraillettes de fuser, sous formes de nuages de fumée.

"Kéké comme jamais !", rigole Nadim…

"Je trouve qu'il y a une forme de communion, quasi spirituelle, dans l'amapiano. C'est un style qui réunit tout le monde, femmes, hommes, Noirs, Blancs..., se réjouit-il.

Il y a ce côté généreux, ce côté 'safe place' presque politique, dans ce courant, qui accompagne le mouvement Black Lives Matter.

J'ajouterais qu'en ce moment, le côté afro de Paris explose dans tous les sens ! T'imagines, ce soir, on a hacké une boîte techno ! Le meilleur, c'est qu'on n'a plus besoin d'inventer des termes pour vendre, de se dire 'afro-tech', ''r'n'b progressif', 'urban chic'..

Tracklist de L'amour change le monde

  • Intro - Ya Levis
  • Chocolat - Ya Levis
  • Recul - Ya Levis
  • Pour moi - Ya Levis feat. Franglish
  • Es-tu prête - Ya Levis
  • Love - Ya Levis
  • Débloque-moi - Ya Levis
  • Lokesha - Ya Levis
  • CANDY SHOP - Ya Levis feat. Yxng...
  • Comme ça - Ya Levis feat. Ronisia
  • All day - Ya Levis
  • Acapella - Ya Levis
  • Baby boy - Ya Levis
  • YSL - Ya Levis feat. S.Pri Noir &...
  • Machine - Ya Levis
  • Nakati - Ya Levis
  • Mode avion - Ya Levis feat. Jok'Air
  • Yuma - Ya Levis
  • Un bout de nous - Ya Levis feat....
  • Jalouse - Ya Levis
  • Pardonne-moi - Ya Levis
  • Décoller - Ya Levis feat. Alonzo
  • Amour - Ya Levis
  • Motema - Ya Levis feat. Koffi...
  • Vala Matondo - Ya Levis feat....
  • L'amour change le monde - Ya Levis

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