Le ver solitaire, également appelé ténia, est un parasite qui se loge au niveau du système digestif, dans l’intestin grêle de la personne touchée, et absorbe une partie de la nourriture consommée.
Plusieurs types de ténias existent, chacun ayant leur particularité et des symptômes propres.
Les principaux parasites de la viande de bœuf
Tænia Saginata
Le Tænia Saginata, appelé ver solitaire, se trouve dans la viande de bœuf. Ce parasite se loge dans les muscles des animaux que l’homme va ensuite ingérer. Taenia saginata, ou ténia du bœuf, est un ver plat intestinal qui appartient à la famille des cestodes et peut atteindre 10 mètres de long à l’âge adulte. La contamination humaine a lieu lorsqu’il y a ingestion de viande de bœuf insuffisamment cuite qui contient des larves.
Sarcosporidiose
La sarcosporidiose est une maladie parasitaire (protozoose) présente dans le monde entier. Elle est transmissible aux carnivores par la viande de divers animaux de rente contenant des sarcocystes (kystes musculaires). Deux types sont transmissibles à l’être humain par la viande de bœuf ou de porc.
Le parasite a besoin de deux hôtes, un hôte intermédiaire pour se développer et un hôte définitif pour se multiplier. Le bovin intervient comme hôte intermédiaire pour trois espèces de sarcocystis (coccidie kystogène) : Sarcocystis hominis, S. cruzi, S. hirsuta, dont les hôtes définitifs sont respectivement l’Homme, les canidés, les félins.
La contamination de l’environnement se fait par les matières fécales des carnivores qui sont immédiatement infectantes. Les sporocystes évacués sont relativement résistants aux facteurs extérieurs d’autant plus en milieu humide qui favorisera leur survie durant une année et des températures légèrement basses n’altèrent pas leur résistance. Les hôtes intermédiaires s’infestent à leur tour en broutant l’herbe contaminée ou par coprophagie.
Les sporocystes ainsi ingérés libèrent des sporozoïtes (cellules infectantes pour le nouvel hôte) qui pénètrent dans la paroi intestinale puis dans l’hôte via le sang ou la lymphe. Le parasite se multiplie et la dernière phase de reproduction conduit à la formation de ces kystes tissulaires.
La phase exogène commence par l’émission de sporocystes en très grand nombre dans les matières fécales de l’hôte définitif. La phase endogène se déroule en impliquant deux espèces différentes : d’abord l’hôte intermédiaire qu’est le bovin, puis l’hôte définitif.
Le bovin s’infecte en ingérant les sporocystes présents sur le sol. Les sporocystes ainsi ingérés libèrent des sporozoïtes (cellules infectantes pour le nouvel hôte) qui pénètrent dans la paroi intestinale puis dans l’hôte via le sang ou la lymphe. Le parasite se multiplie alors et la dernière phase de reproduction conduit à la formation de ces kystes tissulaires.
L’hôte définitif s’infecte à son tour par l’ingestion de kystes musculaires qui libèrent des cellules dans l’intestin grêle qui vont ainsi former des oocystes, leur sporulation va donner naissance à des sporocystes qui seront rejetés dans le milieu extérieur via les matières fécales.
Bien que l’infection sarcosporidienne soit très fréquente chez les bovins, la maladie est très rarement observée. Lorsque les kystes se développent dans les muscles des bovins, la plupart du temps aucun symptôme n’est observé.
Chez l’homme, après ingestion de viande bovine insuffisamment cuite contenant des sarcocystes de S. hominis, une entérite diarrhéique peut se manifester autour du quinzième jour après le repas infectieux et se prolonger huit à dix jours.
Les kystes étant invisibles à l’œil nu, la mise en évidence à l’abattoir des bovins infectés reste rare. Il n’est vu que les kystes coalescents ou en voie de dégénérescence, et les bovins sont alors, tout ou partie, saisis pour « infection parasitaire ».
La myosite éosinophilique est un terme utilisé en inspection des viandes. C’est une inflammation spécifique des muscles striés. Elle se manifeste par de nombreuses petites lésions multifocales verdâtres (0,5 à 5 mm x 0,5 à 2 mm) fusiformes à rondes. Ces lésions correspondent à une infiltration par des éosinophiles et à une dégénérescence des fibres musculaires.
Les animaux affectés apparaissent le plus souvent comme cliniquement normaux et cette myosite n’est détectée qu’au moment de l’inspection post mortem à l’abattoir ou dans les salles de découpe. Ces viandes sont déclarées impropres à la consommation humaine.
Le motif de saisie est « couleur anormale », avec précision sur le libellé de saisie de « myosite éosinophilique ».
La myosite éosinophilique est la conséquence d’une réponse immunitaire de l’hôte intermédiaire, le bovin, contre le parasite.
Le diagnostic de la sarcosporidiose est très difficile car il n’est pratiquement jamais évoquée en première intention. Le contexte épidémiologique (présence de chien et de chat, épandage de résidus de fosses septiques…) peut parfois renforcer la suspicion.
Il n’existe pas de vaccins disponibles contre les cas cliniques, mais les animaux peuvent s’immuniser par une faible ingestion de sporocystes. Le traitement ne concerne que la forme aiguë de la maladie. Cependant, il est rarement utilisé et s ‘appuie essentiellement sur les données provenant d’infections expérimentales. Il fait alors appel aux anticoccidiens.
Trichinellose
Les trichines sont des parasites qui appartiennent à la classe des nématodes (vers ronds). Les larves, ingérées sous forme de kystes, deviennent adultes en 24 à 36 heures au niveau de l’épithélium de la muqueuse de l’intestin grêle ; après la fécondation, les adultes femelles donnent naissance à de nouvelles larves (en moyenne 1 500 larves par femelle) entre les jours J4 et J10 après l’infestation.
Les trichines sont susceptibles d’infester la quasi totalité des mammifères carnivores et omnivores, y compris certains mammifères marins, et sous toutes les latitudes. On les trouve notamment chez le cheval, le sanglier, le porc… mais aussi le lynx, le renard, l’ours, le blaireau, le putois, les oiseaux, le chien, le chat, le rat… et l’homme. Chez l’animal, leur présence est en règle générale asymptomatique.
La principale source de contamination humaine à l’échelle mondiale est la viande porcine. En France, la règlementation en vigueur impose un contrôle systématique des viandes à risque : porcs, sanglier, cheval.
Au niveau individuel, la cuisson suffisante de la viande (71° C, viande grise à cœur) est la méthode de prévention idéale. La congélation de la viande n’est pas suffisante pour éliminer tout risque de transmission de la trichinellose.
Comment savoir si l’on a un ver solitaire ?
Dans la majorité des cas, un enfant infecté par un ver solitaire ne présente aucun signe visible. Chez l’adulte, il est conseillé de consulter en cas de douleurs abdominales persistantes, perte de poids inexpliquée ou présence d’anneaux du ver dans les selles. Ces manifestations peuvent indiquer une infection installée dans l’intestin.
Bien que l’infestation par le ténia soit le plus souvent bénigne et asymptomatique, il arrive néanmoins que des symptômes principalement digestifs se manifestent, comme des nausées, des douleurs épigastriques, des douleurs abdominales, des ballonnements, une constipation, de diarrhée, ou encore un prurit anal. Une perte de poids ainsi qu’une anémie ou une carence en vitamine B12, décelée lors d’un bilan sanguin, peuvent aussi être observées.
Prévention et traitement
La prophylaxie de la contamination des bovins est difficile. En ce qui concerne la prophylaxie, seule la prophylaxie sanitaire reste efficace et consiste principalement à prévenir les contacts directs entre les bovins, les chiens et les chats.
Pour cela, il est nécessaire de limiter la circulation et le nombre de ces carnivores au sein des bâtiments d’élevage pour restreindre la dispersion des sporocystes par les fèces.
La prévention de l’infection de l’être humain consiste à éviter la consommation de viande de porc ou de bœuf crue ou saignante. On prévient l’infestation chez les carnivores et les animaux domestiques en leur donnant de la viande préalablement congelée ou bien cuite.
Les kystes sont détruits par une cuisson à cœur (56 à 75 °C pendant 20 à 25 min) et par une congélation - 5°C pendant 48h ou à - 20°C pendant 24h.
La congélation préalable (à -10 °C pendant dix jours ou à -15 °C pendant six jours) de la viande destinée à être consommée crue ou peu cuite est un moyen de tuer les œufs de ténia et de prévenir l’infection.
Une fois la présence du ver solitaire confirmée par un examen microscopique des selles sur trois échantillons recueillis à des jours différents, le traitement est facile et efficace. Le médecin prescrit en effet un médicament antihelminthique, c’est-à-dire antiparasitaire ou vermifuge, par voie orale en prise unique.
Ces traitements sont simples et efficaces, y compris dans les formes aiguës. En cas de complications, la prise en charge devient plus spécifique.
Tableau récapitulatif des parasites et de leur prévention
Parasite | Source | Prévention |
---|---|---|
Tænia Saginata | Viande de bœuf crue ou mal cuite | Cuisson à cœur de la viande, congélation préalable |
Sarcosporidiose | Viande de bœuf ou de porc crue ou mal cuite | Cuisson à cœur de la viande, hygiène en élevage |
Trichinellose | Viande de porc, sanglier, cheval crue ou mal cuite | Cuisson à cœur de la viande, contrôles sanitaires |