Le porc, un animal fascinant, suscite un intérêt grandissant tant pour son comportement que pour ses similitudes avec l'homme. Cet article explore divers aspects de sa morphologie et de son anatomie, allant de son comportement social à son système respiratoire, en passant par son utilisation dans la recherche médicale.
Comportement Social et Communication
Les cochons ont un comportement social particulièrement hiérarchisé, et ce dès la naissance. L'agressivité commence dès les premières heures de la naissance et joue un rôle très important dans la vie des cochons.
Ils se répartissent les mamelles de leur mère (et se servent de leurs dents aiguisées pour se battre entre eux afin d’établir la hiérarchie) et ne taiteront que la mamelle qu’ils ont gagné. Ils se battront à chaque fois qu’un de leur frère ou sœur essayera de changer de tétine. En général, le plus gros de la portée gagne la mamelle la plus productive grandissant et grossissant plus vite que les autres et gardant ainsi son statut de dominant jusqu’au sevrage.
Par la suite, le même type de hiérarchie va se mettre en place dans un groupe de porcs nouvellement constitué, ou a chaque introduction d’un nouvel individu dans le groupe pré-existant, par des phénomènes de confrontation plus ou moins agressifs (charge, pincements, morsures) aboutissant à la mise en place d’un statut dominant/dominé.
Les cochons communiquent de plusieurs façons : grognements (divers et variés), et aussi à travers un langage corporel avec différentes postures. Un cochon dominant se tiendra droit, de façon imposante envers un cochon dominé qui baissera la tête et reculera pour montrer sa domination. La communication vocale est le moyen de communication le plus développé chez les cochons, leur ouïe très développée est donc d’une extrême importance également. Un vocabulaire très développé a été répertorié chez les porcs, allant de grognements très graves à des cris très aigus. Il est normal pour un cochon de grogner constamment lorsqu’il marche, explore, et salut un autre individu. Un cochon isolé parlera plus fréquemment que des cochons en groupe. Les cochons paniquent vite lorsqu’ils entendent un bruit soudain ou inhabituel.
Le cochon a un très bon odorat. Les porcelets l’utilisent pour identifier la tétine qui leur est dédiée lorsque la tétée arrive, les adultes utilisent leur sens de l’odorat lorsqu’ils creusent pour trouver de la nourriture, ou encore quand deux cochons sont présentés pour la première fois.
Intelligence et Comportement Naturel
Le cochon, lorsqu’il vit dans un environnement semi naturel, a montré qu’il passait un tiers de son temps dans l’exploration. L’exploration pour le cochon se situe au niveau du sol. Il va manipuler tous les objets qu’il peut trouver au sol ou dans le sol en le retournant, en reniflant, fouillant, poussant, mâchouillant.
Le porc aime se vautrer dans la boue pour se rafraichir (c’est un animal qui ne transpire pas et possède une couche de gras très importante et les bains de boue l’aide à réguler sa température lors des fortes chaleurs), mais aussi pour se protéger du soleil car sa peau peu poilue est sensible aux coups de soleil.
Le porc présente une intelligence supérieure à celle du chien, proche de celle des singes. Un cochon est capable, entre autre, de reconnaitre son reflet dans un miroir. Ces animaux disposent également d’une forme d’intelligence appelée intelligence sociale ou encore « machiavélique », qui consiste à tromper autrui.
Reproduction
Le verrat et la truie sont capables de se reproduire dès l’âge de 6 mois. Au bout d’une gestation de 115 jours en moyenne (3 mois 3 semaines et 3 jours), la truie donne naissance à une douzaine de porcelets environ. Lorsque ceux-ci seront sevrés, ils porteront le nom de nourrains.
Le Porc et la Recherche Médicale
Si le cochon est un animal de compagnie particulièrement étonnant et intéressant, il n’en reste pas moins que la grande majorité des porcs présents en France servent à la production de viande en élevage, et plus minoritairement dans le domaine médical. Cet article est l’occasion de présenter quelques faits et éléments concernant les deux domaines prépondérants dans lesquels les porcs sont utilisés et exploités.
La proximité physiologique et génétique du porc avec l’homme est maintenant démontrée, leur génome révèle de nombreuses analogies avec le notre et celles-ci se traduisent par des caractéristiques et comportements communs. Les similitudes anatomiques et biologiques, ainsi que sa facilité d’élevage, font du porc un sujet de choix pour la recherche médicale et le développement d’applications thérapeutiques. En effet, il présente des mutations génétiques similaires à celles qui sont à l’origine de maladies telles qu’Alzheimer, Parkinson ou le diabète, il est très intéressant dans le domaine de la chirurgie cardiaque et la taille de ses organes internes étant la même que celle des humains fait de lui un bon candidat aux xénogreffes (greffes dont le receveur et le donneur sont d’espèces différentes).
Les races de porcs miniatures (Yucatan, Hanford, Göttingen), les « mini pig », sont précieuses dans des protocoles expérimentaux pour lesquels la taille des animaux de ferme serait un obstacle.
Le Système Respiratoire du Porc
Le système respiratoire a pour fonction principale la capture de l'oxygène de l'air ainsi que l'élimination du CO2 provenant du catabolisme tissulaire.
La première partie du système respiratoire, la partie conductrice ou voies respiratoires, va de la cavité nasale aux dernières branches des bronchioles, et comprend également les sinus nasaux et paranasaux qui sont connectés à la cavité nasale, au nasopharynx et au larynx. Toutes ces structures tubulaires sont revêtues par un épithélium cilié pseudostratifié avec des cellules caliciformes (figure 1), responsable de l'un des principaux systèmes de défense de la muqueuse respiratoire, l'appareil mucociliaire. Ce système est composé des cils des cellules de l'épithélium respiratoire, ainsi que des sécrétions des cellules caliciformes et des glandes séromuqueuses qui apparaissent sous la muqueuse respiratoire et sa fonction principale est d'éliminer les particules qui pénètrent par l'air inspiré.
Les glandes sécrètent un liquide clair, de faible viscosité et riche en protéines qui est disposé entre les cils, formant un milieu qui favorise leur mouvement vers le haut. Le mucus sécrété par les cellules caliciformes se dépose sur les cils et permet l'adhérence des particules inhalées. Le mouvement ascendant des cils pousse le mucus vers la partie supérieure du système respiratoire; celui-ci peut être avalé et passer dans le système digestif, où il est digéré, ou expulsé à l'extérieur par la bouche et / ou la cavité nasale.
L'épithélium qui tapisse les alvéoles est composé de deux types cellulaires, appelés pneumocytes de type I et II (figure 2). Les pneumocytes de type I sont des cellules plates qui tapissent la majeure partie de la surface alvéolaire et les gaz peuvent passer facilement à travers leur cytoplasme. Les pneumocytes de type II se présentent seuls ou en petits groupes parmi les pneumocytes de type I, notamment dans les angles, où ils s'unissent aux cloisons alvéolaires. Ce sont des cellules dont la morphologie varie de arrondie à cubique, avec peu de microvillosités vers leur surface libre et qui contiennent dans leur cytoplasme des organoïdes appelés corps multilaminaires ou cytosomes. Les cytosomes excrètent une substance tensioactive vers la surface alvéolaire qui s'entremêle avec les molécules d'eau, réduisant leur cohésion et diminuant ainsi la tension superficielle du liquide alvéolaire, empêchant le poumon de s'effondrer et aidant à ce que la force d'inspiration pour remplir les alvéoles d'air soit moindre. Ces cellules ont la capacité de se diviser et de se différencier en pneumocytes de type I, en étant ainsi la principale source de renouvellement cellulaire.
Les macrophages pulmonaires sont le support d'un autre mécanisme de défense pulmonaire important. En plus des macrophages alvéolaires, situés dans la lumière alvéolaire, on peut également trouver les macrophages pulmonaires intravasculaires, situés à l'intérieur des capillaires, et les macrophages interstitiels, situés dans l'interstitium des septa (figure 2). Les premiers défendent la lumière alvéolaire en phagocytant les micro-organismes et particules inhalés, tandis que les seconds s'occupent d'éliminer les particules ou les agents pathogènes qui atteignent les poumons par la circulation sanguine.
La population de macrophages pulmonaires est la principale source de production de médiateurs inflammatoires, tels que les cytokines et les chimiokines, qui peuvent également être sécrétées par d'autres types de cellules. Ces molécules ont pour fonction principale d'attirer les cellules inflammatoires telles que les neutrophiles et les lymphocytes à l'endroit où la lésion s'est produite, servant ainsi de "système de communication" entre les cellules impliquées dans le processus inflammatoire.
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