Pourquoi les gens ne mangent pas de viande ?

Les Français mangent de moins en moins de viande, c'est l'une des principales conclusions à retenir du baromètre Harris Interactive et du Réseau Action Climat publié ce mardi, consacré à la consommation de viande des Français.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix de ne pas manger de viande, allant de préoccupations éthiques et environnementales à des considérations de santé et économiques.

Les différentes formes de végétarisme

Il est important de distinguer les différents types de régimes alimentaires sans viande :

  • Végétarien : Ne mange aucune chair animale (viande, poisson, fruits de mer). Consomme des produits d'origine animale comme les œufs et les produits laitiers.
  • Végétalien : Ne mange rien qui provienne d'un animal (viande, œufs, produits laitiers, miel).
  • Vegan : Refuse toute utilisation des animaux au service de l'homme, y compris dans l'alimentation, l'habillement et les cosmétiques.
  • Pescetarien : Ne mange pas de viande rouge ni de viande blanche, mais consomme du poisson et des fruits de mer.
  • Flexitarien : Végétarien à temps partiel, consomme occasionnellement de la viande.

Raisons de ne pas manger de viande

Raisons éthiques

Les végétariens, ou les vegans, refusent de consommer de la viande ou tout autre produit issu de la filière animale parce qu’elles sont sensibilisées à la souffrance du bétail (conditions d’élevage, d’abattage, polluants induits, gaspillage d’eau…).

D'autres encore refusent de manger de la viande tant qu'ils ne sont pas sûrs que l'animal n'a pas souffert pendant son élevage et son abattage.

Depuis l'an dernier, selon la loi française, l'animal est considéré comme «un être doué de sensibilité». Ça signifie qu'il sent quand on lui fait du mal et qu'on n'a pas le droit de le faire souffrir.

Raisons environnementales

Près de la moitié des Français mangent moins de viande pour des raisons écologiques.

Parfois, les gens veulent aussi arrêter de manger de la viande car ils pensent que l’élevage a un effet sur la planète.

L’élevage est responsable de 18% des gaz à effet de serre, de 70% de la déforestation, et de 70% des prélèvements mondiaux en eau. S’il ne faut qu’une tonne d’eau pour faire pousser 1 kg de céréales, il en faut presque 16 tonnes pour 1 kg de bœuf !

Les agriculteurs ont besoin de beaucoup d’eau et de végétaux pour nourrir les animaux : pour avoir un kilo de bœuf, on utilise l’équivalent en eau d’un an de douches pour un adulte.

Dans certains pays, on rase les forêts afin d’avoir de la place pour élever les animaux et pour planter du soja ou d’autres plantes qui vont servir à les nourrir.

Raisons de santé

L’excès de viande est pointé du doigt dans les problèmes d’obésité, de cholestérol, de maladies cardio-vasculaires… A l’inverse, les végétaux regorgent de bienfaits nutritionnels : protéines, eau, minéraux, vitamines, acides gras essentiels, fibres… Consommer davantage de fruits et légumes* est entre autres préconisé par le PNNS (Programme National Nutrition Santé).

Limiter sa consommation de viande a un impact sur l’environnement (81%) comme sur leur santé (77%).

Raisons économiques

Certaines personnes ne mangent pas beaucoup de viande car ça coûte plus cher que d'autres aliments. Même si son prix a baissé, toutes les familles ne peuvent pas en acheter régulièrement. Faire un repas avec un rôti de bœuf coûte l'équivalent de plusieurs dîners avec des pâtes. Ce n'est pas parce qu'elles ne veulent pas en manger, mais elles ne le peuvent pas.

Manger d’autres sources de protéines animales (comme les œufs par exemple) et plus de protéines végétales (issues des légumineuses, des céréales, des légumes frais ou du soja) permet de faire des économies.

Raisons religieuses

Selon les religions, tout le monde ne mange pas la même viande. Les musulmans et les juifs, par exemple, n'ont pas le droit de manger de porc. Les hindous, pour qui la vache est sacrée, ne mangent pas de bœuf.

Le flexitarisme : une alternative flexible

Aujourd’hui, le flexitarisme apparait comme la voie médiane entre les passionnés de végétaux et les fervents amateurs de viande. Un compromis qui séduit de plus en plus, à tous les âges et dans tous les milieux, d’autant qu’il permet à tous de s’exprimer en cuisine et de faire preuve de créativité et de gourmandise.

Véritable mouvement porté par les défenseurs d’un mode de vie « healthy » et responsable, le flexitarisme désigne les personnes végétariennes à temps partiel qui veulent parfois se faire plaisir avec des aliments d’origine animale. Ce mode alimentaire n’est donc pas une approche rigide.

Il s’agit de prendre conscience qu’on a donné trop de place à la viande et que ces excès ont des conséquences autant sur la planète que sur notre santé.

Cette pratique alimentaire, née aux États-Unis (« Flexitarian »), désigne des individus qui mangent occasionnellement de la viande.

Végétarien à 80% et omnivore le reste du temps, le flexitarisme prône la diversification alimentaire en consommant de la viande mais pas à tous les repas, ni même tous les jours. Autrement dit, c’est un refus de l’exclusif au profit de la flexibilité alimentaire, la recherche d’une façon saine de s’alimenter sans se priver et en tirant bénéfice des bienfaits de chaque catégorie d’aliments.

Le flexitarisme est un mode d’alimentation qui convient à tous, permettant notamment aux plus jeunes de découvrir la diversité alimentaire et aux plus grands de redécouvrir des saveurs oubliées (lentilles corail, quinoa, millet, épeautre, kamut, sarrasin,…)

En en mangeant moins souvent, on peut privilégier des viandes certes un peu plus chères, mais de meilleure qualité et produites par des producteurs engagés.

Consommation de viande en France

En France, la consommation moyenne de produits carnés (viandes de boucherie, volailles, charcuteries, plats préparés...) est estimée à environ 820 g (dont 330 g de viandes de boucherie) par semaine et par habitant et celle des produits halieutiques (poissons et produits dérivés) à 250 g. La consommation d’œufs est estimée à 12 g/j par habitant et celle de produits laitiers à 200 g/j par habitant, incluant 150 g de lait et yaourts nature (Anses, Inca3, 2014-2015).

Évidemment, cette moyenne est une donnée statistique qui ne traduit pas la grande disparité de consommation entre les non-consommateurs (régime végétalien) et les gros consommateurs. Le Credoc (2013) rapporte que 37 % des Français consomment moins de 245 g de viandes de boucherie par semaine alors que 28 % d’entre eux en mangent plus de 500 g/semaine.

La consommation de viande bovine et ovine diminue de façon constante en France et en Europe depuis les années 1980 ; en revanche, celle des produits halieutiques a augmenté.

Alternatives à la viande

Alors sans devenir veggie ou vegan si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez cependant diminuer ou stopper votre consommation de viande en multipliant et en variant les autres sources de protéines animales. Vous pouvez maintenir la consommation de poissons (gras, maigres), de crustacés, d’œufs, de produits laitiers (yaourts, fromages) et opter pour des protéines du milieu végétal parmi : miso, seitan de blé ou de riz ou d’orge, natto, pavé de soja, légumineuses tels que haricots secs, pois chiches, lentilles et céréales comme du riz ou du quinoa… Ces aliments vous apportent outre des protéines, des vitamines du groupe B (dont B6, B12), et des minéraux tels que fer, zinc et sélénium.

Mon conseil : prenez garde à ne pas prendre du poids en exagérant votre consommation de légumineuses, de graines et de céréales en remplaçant la viande. N’oubliez pas que le milieu végétal est aussi une source de glucides (sucres) et donc d’énergie.

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