La biscuiterie de Sortosville-en-Beaumont, située dans le Cotentin (Manche), cultive avec passion l'atmosphère rétro des épiceries d'autrefois. La Maison du biscuit attire chaque année près de 500.000 visiteurs avec ses petites échoppes aux allures retro des années 50.
Un Voyage dans le Temps
« Quel enchantement. On retombe en enfance ! » s’enthousiasme Catherine, de Nancy, sur le livre d’or. La Maison du biscuit, à Sortosville-en-Beaumont, en bordure de la route Bricquebec-Carteret, dans le Cotentin c’est tout cela, renvoyant aux années 50 et 60. C'est l’enfance des bonbons acidulés et des sucettes Barnier de l’épicerie de village. Des boîtes de sardines à l’huile et des bocaux sur des étagères pastel recouvertes d’un napperon brodé. D'odeurs mêlées d’épices, chocolat, café et gâteaux secs.
La porte franchie l’accueil est souriant avec le biscuit de bienvenue. Ensuite c’est une enfilade de pièces plus ou moins longues aux présentoirs et rayons jusqu’au plafond. Ils débordent de biscuits, caramels, condiments, petites terrines terre et mer, thés et cafés… joliment emballés. Et toute la gamme des produits normands incontournables : cidre, poiré, calvados, andouille de Vire, teurgoule ou caramel d’Isigny.
Cinq Générations de Passion Biscuitière
Le biscuit ! C’est par là que tout a commencé. Cinq générations de Burnouf, partis de La Haye-du-Puits, depuis 1903. Comme le rappelle, à l’intérieur, la vitrine reconstituée de la première boulangerie rouge cerise. En 1997, c’est un peu par hasard que Marc redécouvre une vieille photo de la boulangerie de Paul.
Paul Burnouf, arrière-arrière-grand-père, crée sa boulangerie à La-Haye-du-Puits., en développant de nombreuses pâtisseries peu présentes dans les boulangeries du début du siècle, mais aussi une variété de biscuits secs très appréciés par ses clients petits et grands. En 1990, Marc et Carole Burnouf repartent à zéro et, pendant cinq ans, vendent quotidiennement leurs biscuits sur les marchés de la région avant de créer la Maison du biscuit à Sortosville-en-Beaumont (Manche).
Mais c’est Maxime, rentrant de captivité en Allemagne après la guerre 39-45, qui comprend qu’en ces temps de pénuries alimentaires des lendemains de guerre, le biscuit sera plus simple à réaliser que la pâtisserie. « Il n’y avait pas de beurre. Avec des tickets de rationnement, il trouve de la farine et du sucre. Et il y avait des œufs dans les fermes. » Marc Burnouf a considérablement développé l’affaire familiale avant de la céder à son fils.
Dans les années 46-50 Maxime s’agrandit et se diversifie dans des garages avec ses quatre employés. Les biscuiteries Jeannette ont leur madeleine, LU son petit-beurre, l’Alsacienne ses gaufrettes… La maison du biscuit a son petit financier à la poudre d’amande puis ses sept petits fours assortis.
À la fin des années 60, alors qu’un vent de liberté balaie la France, Marc, fils de Maxime, part lui aussi faire ses armes chez un pâtissier de Flers. Son père malade, il prend le relais et développe encore l’affaire devenue une PME prospère de 30 salariés aujourd’hui. « Je vendais sur les marchés, dans les clubs de troisième âge et les thés dansants de la Manche et du Calvados.
L'Installation à Sortosville-en-Beaumont
En 1995, Marc a besoin de s’agrandir. Empruntant souvent au volant de son vieux fourgon Peugeot, la route de Bricquebec à Carteret, à Sortosville-en-Beaumont, il passe et repasse devant la laiterie des Maîtres laitiers abandonnée depuis que la coopérative a déménagé à Sottevast. Coup de fil au PDG sans trop y croire. Petit à petit, les quais de déchargement des bidons de lait se transforment en épicerie avec le concours de Philippe Tardif, décorateur de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
Difficile d’imaginer que la Maison du biscuit, à Sortosville-en-Beaumont, dans la Manche, est une ancienne laiterie. Et pourtant ! Créée en 1931, la laiterie coopérative connaît son apogée dans les années 1970-1980. Absorbée ensuite par les Maîtres laitiers du Cotentin, la coopérative de Sortosville-en-Beaumont disparaît, puis tombe dans l’oubli.
« L’un des pâtissiers était un ancien menuisier de marine. Il a réalisé le bar et des meubles en découpant du bois de coffrage, un sapin avec ses nœuds qui ne coûtait rien » lui en sait gré Marc. Des vieux cadres, photos sépia et ustensiles de cuisine de nos grands-mères sont chinées. Comme l’a été cette pépite : « tout le mobilier d’un apothicaire de Glasgow (Écosse). Heureusement que l’on avait versé un acompte, Bob Dylan le voulait aussi ».
En 1990, Marc repart à zéro. Il crée, avec sa femme Carole, La Maison du Biscuit sur une idée simple : qualité, fraicheur et vente directe aux consommateurs. Après quelques années, face au succès fulgurant de leurs biscuits vendus quotidiennement sur les marchés de la région, Marc et Carole décident de quitter leur toute petite fabrique de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
En 1997, c’est un peu par hasard que Marc redécouvre une vieille photo de la boulangerie de Paul. C’est sans compter sur le génie « géo-trouve-tout » de Michel Durel, alors embauché à la fabrique. Piètre pâtissier, mais un maitre dans la menuiserie, sa formation d’origine !
Une Production Artisanale et Locale
2 000 œufs sont cassés par nuit, mélangés à une tonne de farine. La maison du biscuit poursuit son expansion. On trouve les boîtes rétro en Allemagne, Italie, Suisse… Bientôt, aux États-Unis. Sept jours sur sept, les premiers pâtissiers arrivent à minuit et l’emballage commence à 6 h. Récemment, l’entreprise a dû agrandir son espace de fabrication. Les vieilles machines tranchent dans le laboratoire flambant neuf. Mais c’est aussi grâce à ces anciennes technologies que la biscuiterie préserve le goût inchangé de ses biscuits depuis 1903.
Dans les ateliers attenant à la boutique, les biscuitiers confectionnent des gourmandises en tout genre : financiers, cookies aux pépites de chocolat, caramel ou noisette, doigts de dames, rochers coco, brownies, cakes aux raisins, sablés diamant… Tous les biscuits sont “faits maison” et élaborés avec des ingrédients locaux le plus souvent possible.
Par-delà les décors, ce palais des fines bouches séduit naturellement les visiteurs avec des biscuits fabriqués le matin derrière le magasin de vente et immédiatement déposés dans la boutique. Les biscuits vendus à la Maison du biscuit, à Sortosville-en-Beaumont (Manche) sont fabriqués chaque matin dans l’atelier qui a été agrandi dernièrement.
Un Succès Continu
Ce mercredi après midi d’avril, le va-et-vient des clients se saisissant d’un cabas en paille à l’entrée est étourdissant. Sur les trois parkings bondés des voitures immatriculées en Allemagne, Marne, Haute-Vienne, Côte-d’Or… « Nous accueillons près de 500 000 visiteurs par an, dont 15 % d’étrangers », s’enthousiasme Kevin qui travaille avec sa mère, sa sœur et sa petite amie. « C’est très agréable de travailler en famille. C’est la saga des Burnouf ici ».
En 2010, face au succès grandissant et sans discontinuer du magasin, la famille Burnouf, accompagnée de Kévin, 5ème génération et contaminé depuis peu par le virus du biscuit, est face à un constat simple : le magasin est devenu trop petit. Michel, le menuisier, est parti en retraite.
En 2025, une belle rencontre nous permet d’ouvrir un nouveau chapitre : celui d’une alliance naturelle avec la coopérative Isigny Sainte-Mère. Ce partenariat, fondé sur des valeurs communes d’exigence et de qualité, donne à notre petite biscuiterie l’élan nécessaire pour grandir sans rien perdre de son âme.
Un Lieu de Détente et de Gourmandise
Lors de votre passage à la Maison du Biscuit, faites une petite pause au salon de thé jouxtant la boutique. La carte des thés, bien pourvue, ravira les amoureux de cette boisson. À l’automne, laissez-vous tenter par le chocolat chaud maison. Les boissons sont servies avec plusieurs spécialités de la Maison. Profitez ici d’un pur moment de détente ! Tous les dimanches matins, le salon de thé de la Maison du Biscuit vous propose le petit déjeuner, de 9h à 10h30.
La biscuiterie de Sainte-Mère-Église dispose de plusieurs espaces pour accueillir les visiteurs. La boutique et le cellier où vous découvrirez différents produits locaux dont du cidre, calvados et pommeau et la chocolaterie.
Chiffres Clés
| Année de Création | 1903 |
|---|---|
| Nombre de Visiteurs Annuels | 500 000 |
| Production Annuelle | 450 tonnes de gâteaux |
| Chiffre d'Affaires (2024) | 14 millions d'euros |
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